Vivien LHERAUX - Alain ! Arrête ! - AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le site http://www.leproscenium.com Ce texte est protégé par les droits d’auteur. En conséquence avant son exploitation vous devez obtenir l’autorisation de l’auteur soit directement auprès de lui, soit auprès de l’organisme qui gère ses droits. Cela peut être la SACD pour la France, la SABAM pour la Belgique, la SSA pour la Suisse, la SACD Canada pour le Canada ou d'autres organismes. A vous de voir avec l'auteur et/ou sur la fiche de présentation du texte. Pour les textes des auteurs membres de la SACD, la SACD peut faire interdire la représentation le soir même si l'autorisation de jouer n'a pas été obtenue par la troupe. Le réseau national des représentants de la SACD (et leurs homologues à l'étranger) veille au respect des droits des auteurs et vérifie que les autorisations ont été obtenues et les droits payés,même a posteriori. Lors de sa représentation la structure de représentation (théâtre,MJC, festival...) doit s’acquitter des droits d’auteur et la troupe doit produire le justificatif d’autorisation de jouer. Le non respect de ces règles entraine des sanctions (financières entre autres) pour la troupe et pour la structure de représentation. Ceci n’est pas une recommandation, mais une obligation, y compris pour les troupes amateurs. Merci de respecter les droits des auteurs afin que les troupes et le public puissent toujours profiter de nouveaux textes. 1 Vivien LHERAUX - Alain ! Arrête ! - Alain ! Arrête ! Comédie en 3 actes de Vivien LHERAUX Il suffit que Gérard et sa sœur découvrent le contenu d’une lettre pour que ce jour de l’an tourne au grand délire ! Tout s’emballe très rapidement et on assiste à : - des mensonges, des bouleversements, des catastrophes en chaîne, des hallucinations, des cris, du chantage, des révélations, des baffes, des insultes, des crises... - On voit aussi un Lieutenant et maman qui n’est pas maman, des escrocs, de la drogue, un burn-out et même un poulpe... Bref, c’est la grande folie dans cette famille ! Durée : environ 1h40 Personnages : 5 femmes et 3 hommes 5 femmes : 3 hommes : - Valérie : La femme de Gérard. - Gérard Flanelle, le mari de Valérie. - Josiane : la sœur de Gérard. - Alain, le mari de Josiane. - Mémé : une voisine. - Franck Gravosse. - Amanda Gravosse, - Le Lieutenant Daniel. Nombre de répliques : Voir la dernière page. Le décor : Le salon de Valérie et Gérard (voir la dernière page). Contact : Vivien LHERAUX [email protected] Mars 2015 2 Vivien LHERAUX - Alain ! Arrête ! - ALAIN ! ARRÊTE ! Le décor : Le salon de Gérard et Valérie. Un canapé, une table de salon. Au fond, la porte d'entrée et la porte de la cuisine. ACTE 1 Valérie et Gérard installent sur la table de salon des verres, une carafe d'eau et deux bouteilles. Gérard : Josiane et Alain ne devraient pas tarder, il est quelle heure ? Valérie : Bientôt midi. Au fait, ta sœur a téléphoné quand tu prenais ta douche. Elle voulait prévenir qu'elle vient seule, Alain arrivera après, il prendra un taxi. Gérard : C'est bien sa première sortie depuis qu'il est interné ? Valérie : Oui, je crois. Gérard : Ça fait combien de temps déjà, qu'il est dans cet hôpital psychiatrique ? Valérie : C'est simple, il a fait son burn-out il y a tout juste un mois, on était le premier décembre. Gérard : Il a bien pété les plombs quand même ! Valérie : Je n'aurais jamais imaginé ça ! Je savais bien que son nouveau travail lui prenait tout son temps et qu'il avait plein de responsabilités, mais je ne pensais pas qu'un jour il craquerait comme il l'a fait. Gérard : Il n'aurait surtout pas dû accepter ce poste de directeur de magasin, il était tellement stressé qu'il ne dormait plus. Je connais Alain, il n'est pas fait pour ce genre de boulot. Valérie : C'est sûr, il est trop sensible. Rappelle-toi, quand il a rencontré Josiane il voulait devenir acteur de théâtre. Gérard : Bah, maintenant il vend des boîtes de conserve... En tout cas, c'est sympa de l'autoriser à sortir pour le premier de l'an. Valérie : Josiane m'a dit qu'il est sous tranquillisant, il risque d'être un peu somnolent... Gérard : C'est dommage, j'aurais bien aimé assister à une nouvelle crise, histoire de se marrer...Valérie, raconte-moi encore comment il a craqué au magasin... Valérie : Oh ! Tu exagères, ne recommence pas, ce n'est pas drôle ! Gérard : Il était à l'étage dans les bureaux, derrière les vitres, il a pris le micro pour que tous les clients l'entendent dans le magasin et il a gueulé « Tous à poil ! », c'est bien ça ? 3 Vivien LHERAUX - Alain ! Arrête ! - Valérie : Il paraît qu'il a d'abord cassé un ordinateur et une cafetière et il a tout renversé dans son bureau. Ensuite il a pris le micro. Gérard : Et il a vraiment gueulé « Tous à poil ! » ? Imite-le, tu le fais bien, j'adore ! Valérie : Bon...Voilà ce qu'il a dit exactement : « Chers clients, je vous annonce une bonne nouvelle : la société de consommation dans laquelle nous vivons, n'a aucun sens. Elle nous mène à notre perte ! Vous ne pensez qu'à acheter, à consommer, à posséder ! Vous voulez toujours plus ! Avoir ! Avoir ! Avoir ! Et bien je vous annonce qu'aujourd'hui tout sera gratuit pour ceux qui pousseront leur chariot à poil ! Tous ceux qui passeront à poil à la caisse dans l'heure, ne paieront pas leurs achats ! Alors préparez vous ! Je donne le départ : trois, deux, un, partez ! Tous à poil ! C'est parti pour les courses à poil ! Une heure de course ! Méfiez-vous dans les virages, le terrain est glissant : la balayeuse est passée ! Méfiez-vous aussi des chariots qui vous suivent ! Ceux qui se mettent une plume dans le derrière bénéficieront en plus d'une réduction de 50% sur leurs prochaines courses ! Tous à poil ! Tous à poil ! » Gérard : C'est énorme quand même ! Énorme ! Valérie : Le pire, c'est que des clients se sont déshabillés... Ma copine Christine était dans le magasin quand c'est arrivé, elle m'a tout raconté. Gérard : Incroyable ! J'aurais voulu voir ça ! On entend une sonnette. Valérie : C'est ta sœur. Valérie ouvre la porte. Josiane entre, ils se font la bise. Josiane : Bonjour Valérie, bonne année. Valérie : Bonne année Josiane, et bonne santé ! Surtout un bon rétablissement à Alain, comment il va ? Gérard : Bonne année ma p'tite sœur ! Josiane : Bonne année Gérard. Alain va nous rejoindre tout à l'heure, il prend un taxi à l'hôpital. Je l'ai eu ce matin au téléphone, il était plutôt calme, il faut dire aussi qu'il est bourré de calmants. Je suis un peu inquiète, c'est sa première sortie et les médecins ont dit qu'il lui faut un environnement calme. Valérie : Il n'y a pas de raison de s'inquiéter, c'est juste un repas en famille, ce sera calme crois-moi. Et notre nièce Marion, elle ne vient pas ? Josiane : Oh non, elle est grande maintenant, et je crois bien qu'elle est amoureuse... Marion va passer le premier de l'an avec son petit ami. 4 Vivien LHERAUX - Alain ! Arrête ! - Valérie : Que le temps passe vite ! Ça ne nous rajeunit pas tout ça ! Tu seras bientôt mamie ? Josiane : Pff… Arrête… Marion a encore le temps... Gérard : Ouais, on se prend un sacré coup de vieux... Au fait, tu as pensé à la lettre ? Josiane : La lettre de maman, oui je l'ai dans mon sac. C'est aujourd'hui qu'on doit l'ouvrir, c'est bizarre quand même cette histoire. Gérard : C'était son souhait : elle voulait que l'on ouvre cette lettre le premier jour de la deuxième année qui suivrait son décès... Josiane : Je sais bien, mais je me demande bien pourquoi... Ce n'est pas une question d'héritage, c'est déjà réglé. Gérard : Maman avait certainement ses raisons, elle avait peut-être un secret à nous dire... Josiane : Un secret ? Quel secret ? Ça m'étonnerait... De toute façon on va être fixé. Valérie : Donne-moi ton manteau, installez-vous tous les deux sur le canapé. Josiane donne son manteau et regarde le porte manteau. Josiane : Tiens, c'est nouveau ce grand impair et ce chapeau noir, j'aime bien... c'est de la déco ? Valérie : Oui, oui c'est de la déco. Josiane : Oh ! Et cette casserole en cuivre accrochée au mur, c'est nouveau non ? Valérie : Oui, je l'ai dénichée dans une petite brocante dimanche dernier. Josiane : C'est sympa j'aime bien. Gérard : Bon, si vous voulez on va commencer l'apéro en attendant Alain. Josiane : Alors, je l'ouvre cette lettre ? Gérard : Oui, mais avant, fais-voir ce qui est marqué sur l'enveloppe. Josiane : Il est écrit : « Cette enveloppe est destinée à Josiane et Gérard. Ils devront lire cette lettre le premier jour de la deuxième année qui suivra mon décès. En espérant que cela se passe le plus tard possible... signé Marie Flanelle ». Valérie : Si vous voulez, je vais vous laisser, cela ne me regarde pas. Gérard : Allons, reste avec nous, c'est certainement une plaisanterie. Tu connaissais l'humour de maman ! Bon, je vous sers un verre, vas-y Josiane commence la lecture, je sens qu'on va bien rigoler ! 5 Vivien LHERAUX - Alain ! Arrête ! - Josiane : Maman avait de l'humour, mais là c'est quand même douteux, non ? Gérard : Elle aimait l'humour noir, allez vas-y on t'écoute. Josiane : Bon, je commence : « Mes chers enfants, si vous lisez cette lettre c'est que je ne suis plus de ce monde. Cela me fait bizarre d'écrire ces mots, mais comme vous le savez, personne n'est éternel. J'espère quand même que vous lirez cette lettre dans bien longtemps, je ne suis pas du tout pressée. Quand la mort se présentera j'aimerais bien ne pas être là, mais je crois que je n'aurai pas trop le choix, en tout cas si elle peut m'oublier un bon moment cela m'arrangerait... » Gérard : Tu vois ça va être drôle ! Valérie : Chut ! Écoute. Josiane : « Je n'ai jamais eu la force, ni le courage de vous dire de mon vivant, ce que vous allez découvrir dans cette lettre. Vous êtes mes deux enfants et vous le resterez à tout jamais ... » Gérard : C'est moins drôle, elle commence à me foutre les boules cette lettre. Josiane : « Comme vous le savez Gérard est né le premier, Josiane est née deux ans après. Je vous ai élevés avec tout mon amour, j'ai essayé d'être une maman parfaite, même si ce n'était pas toujours facile. Je vous ai toujours admirés, j'aimais vous voir jouer ensemble quand vous étiez petits, j'aimais vous voir grandir ensemble, vous m'avez donné tellement d'amour » Bah, là j'ai envie de chialer. Gérard : Pourquoi elle a envie de chialer ? Josiane : Pas maman ! C'est moi, c'est émouvant quand même ! Valérie : Moi aussi j'ai envie de pleurer. Continue Josiane. Josiane : « Quand Gérard a eu six ans, j'ai reçu la visite d'une dame. Jamais je n'oublierai ce jour. Ce que je vais vous dire est terrible. Gérard, toi qui lis ou écoute cette lettre ce premier janvier d'une année que j'ignore, je t'en prie assieds-toi. » Gérard : Quoi ? Arrêtez, je commence à avoir vraiment la trouille ! Josiane : « Cette dame avait énormément de peine, elle pleurait, elle voulait me rencontrer pour me dire ce qu'une mère n'aimerait jamais entendre. » Ouah, c'est lourd ! Gérard : Hein ? Qu'est-ce qui était lourd ? Josiane : Arrête ! Tu es con ou quoi ? C'est pesant, c'est lourd cette lettre ! Gérard : Ah ! Excuse, continue ! Josiane : « Cette personne avait mis au monde un bébé, un petit garçon, il était né le même jour que 6 Vivien LHERAUX - Alain ! Arrête ! - Gérard à la maternité les Bleuets. Ce bébé s'appelait Franck, elle l'aimait comme une maman aime son enfant. Un jour, cette dame a reçu une lettre, une lettre terrible... » Valérie : Là, ça devient carrément angoissant ! Josiane : « Cette lettre était une lettre de vengeance, elle expliquait que son petit Franck, n'était pas son enfant. Une aide-soignante qui travaillait à la maternité les Bleuets avait volontairement échangé son enfant avec un autre. Cela s'était produit juste après l'accouchement, après la première toilette. L'aide-soignante avait enlevé son petit Franck et l'avait posé sur le ventre d'une autre maman qui venait également d'accoucher dans la salle voisine. L'autre maman, qui venait de ressentir sur son ventre la douceur et la chaleur de l'enfant qu'elle aimerait toute sa vie, s'appelait Marie. C'était moi. » Gérard : Oh merde ! C'est pas vrai ! C'est quoi ces conneries ?! C'est pas possible ! Valérie : Ça y est, je pleure... Josiane : Moi aussi je chiale, attendez ce n'est pas terminé : « J'avais sur mon ventre le bébé de cette dame, mais pour moi c'était mon bébé, il s'appelait Gérard. Gérard, toi qui lis ou écoutes ces mots, j'espère ne pas te faire trop de mal. » Gérard : C'est pas possible! C'est pas possible! Josiane : C'est affreux ! Je continue : « Nous avons longuement discuté avec cette dame, elle souffrait autant que je souffrais, nous avons aussi beaucoup pleuré. Ce jour-là, nous avons décidé de ne rien dire, de garder notre enfant, celui qu'on avait toujours aimé, même s'il n'était pas celui qu'on avait porté dans notre ventre pendant neuf mois. On a décidé de ne jamais voir notre vrai enfant biologique, ni en vrai, ni en photo, cela nous aurait trop fait souffrir. » Gérard : Ouah ! Putain je ne suis pas moi ! Je ne suis pas moi ! Josiane : Je n'arrive plus à lire, c'est horrible ! Tu peux continuer Valérie ? Valérie : « J'ai toujours ignoré la raison de cette vengeance, je ne sais toujours pas pourquoi cette aide-soignante à commis cet acte odieux. La dame pensait que cette vengeance était destinée à son mari, mais lorsqu'elle a reçu cette lettre, son mari était décédé, il a toujours cru être le père de ce petit Franck. J'ai eu mal pendant des années, mais pour rien au monde je ne regrette d'avoir eu ce fils, mon petit Gérard qui est et restera mon enfant aimé à tout jamais. » Gérard (en reniflant): Ça y est je chiale ! C'est pas vrai ! Dîtes-moi que ce n'est pas vrai ! Valérie : « Je vous devais la vérité à vous deux mes enfants chéris. Josiane, sois forte soutiens ton frère Gérard. Je vous en prie, ne me jugez pas. Vous penserez peut-être que j'ai été lâche de ne pas vous dire cette triste vérité lorsque j'étais vivante, mais je n'en avais pas le courage. Vous trouverez ci-dessous l'adresse et le téléphone de la dame, vous ferez alors ce qui vous semble bon. Cette lettre sera donnée à mon notaire qui vous la transmettra après mon décès. PS : Je suis désolée mais j'ai certainement plombé l'ambiance de ce jour de l'an, j'espère que cela ne vous empêchera pas de faire la fête ! 7 Vivien LHERAUX - Alain ! Arrête ! - Signé : Votre petite maman Marie, qui est vivante lorsqu'elle écrit ces mots mais qui ne le serra plus lorsqu'ils seront lus. » Josiane : Ben... pour une surprise, c'est une surprise ! Merci maman ! Valérie : Je n'arrive pas à y croire ! C'est tellement... tellement... inattendu. Gérard : Je ne suis pas moi ! Vous vous rendez compte ? Vous croyez que je suis moi ? Eh non ! Je ne suis pas moi ! Josiane : Mais si je t'assure, tu es bien toi, cela ne change rien. Gérard : Cela ne change rien ? Tu te moques de moi ? Je viens d'apprendre que je ne suis pas Gérard Flanelle, j'ai toujours pensé être Gérard Flanelle ! On s'habitue depuis le temps ! Eh non ! Pour moi c'est différent : Je suis Franck machin chose ! Putain faut que j'avale quelque chose ! Gérard boit cul-sec un verre d'alcool. Valérie : Tu es l'enfant de Marie, tu le sais bien. Gérard : J'étais ! J'étais son enfant ! Depuis deux minutes je ne le suis plus ! J'ai un autre père, une autre mère, des frères ou des sœurs peut-être ? Ça se trouve j'ai une autre femme que je ne connais pas ! Josiane : C'est fou ce bouleversement ! Quand je pense que moi aussi j'ai un vrai frère, que je ne connais pas... Gérard : Ah ! Tu vois, tu dis un vrai frère ! Moi je suis le faux, celui qui ne compte plus ! Josiane : Ce n'est pas ce que je veux dire, tu es et tu seras toujours mon frangin. Gérard : Et dire que tu n'es pas non plus ma vraie sœur... J'avoue que je ne m'attendais pas à commencer l'année comme ça... Bordel de bordel de merde ! Josiane : Tu considères que je ne suis plus ta sœur ? Merci ! Ça fait plaisir ! Valérie : Et puis arrête de jurer comme ça ! Tu crois que cela va changer quelque chose ?! Et moi, tu crois que ça me fait plaisir ? J'ai épousé Gérard Flanelle et maintenant je ne sais plus qui est mon mari ! Je ne connais pas l'identité de celui qui est dans mon lit toutes les nuits ! J'ai l'impression d'être trompée ! Gérard : Quoi ?! Et pourquoi pas « violée » pendant que tu y es ! Oh nom de... Mais arrêtez toutes les deux ! Qui est la victime de cette histoire à dormir debout ? C'est moi et personne d'autre ! J'ai toujours pensé être moi ! Je pensais avoir une sœur : Josiane, une mère : Marie et un père qui d'ailleurs a eu la bonne idée de mourir trois an après ma naissance... Josiane : Ne parle pas de papa de cette manière ! C'est nul ! 8 Vivien LHERAUX - Alain ! Arrête ! - Gérard : M'en fous c'est pas mon père ! Valérie : Oh Gérard ! Ne dis pas n'importe quoi ! Gérard : Excusez-moi, mais j'ai un peu de mal à accepter... Je suis dans un beau merdier ! Josiane : Il faut toujours que tu t'énerves pour un rien ! Gérard : Pour un rien ? Ma propre famille vient de disparaître et je découvre à l'instant que je suis un inconnu... Tu as raison ce n'est rien du tout ! Valérie : Calme-toi ! De toute façon, ça ne sert à rien de s'énerver, regarde Josiane elle a toujours eu un tempérament plus calme que le tien. Gérard : On a l'explication maintenant... Josiane : Comment ça ? Gérard : On n'a pas les mêmes gênes, ça explique notre différence de tempérament. Josiane : Mouais... Tu as sans doute raison : j'ai fait des études supérieures pour devenir prof de biologie, et toi les études ce n'était pas ton truc. Tu aimes le sport, je déteste le sport... Gérard : Et alors, qu'est-ce que tu veux dire ? Tous ceux qui n'aiment pas le sport seraient donc tes frères et sœurs ? Il va falloir pousser les meubles lors des repas de famille, car crois-moi, il y aura foule ! Et puis, je n'aime pas beaucoup tes insinuations. Josiane : Quoi ? J'insinue quelque chose ? Gérard : Mais oui ! Si tu crois que je ne te vois pas venir ! Tu es très intelligente et je suis un demeuré ! C'est ça ? Et c'est normal que je suis con car je ne suis pas ton frère biologique ! Et c'est normal car mon vrai père et ma vraie mère sont certainement des abrutis ! Et toi, ton vrai frère biologique est certainement Einstein ! Tout s'explique ! Bravo ! Josiane : Tu es complètement fou Gérard, tu me déçois ! Gérard : Bah oui je suis fou ! Parfaitement ! Et c'est normal car ma vraie famille est certainement une famille de cinglés ! Et crois moi, ton mari Alain sera le bienvenu dans ma nouvelle famille ! Valérie : Gérard ! Josiane : Tu penses que Alain est fou ?! Hein ? Répète-le ! Gérard : Ce n'est pas le problème ! Mais, moi, j'ai vraiment l'impression de devenir taré... Valérie : Il faut qu'on se calme tous les trois, ça n'a pas de sens. C'est une épreuve pour nous tous, mais essayons de raisonner calmement. 9 Vivien LHERAUX - Alain ! Arrête ! - Gérard (énervé): Mais je suis calme bordel ! Je suis super calme ! Je n'ai jamais été aussi calme de ma vie ! Josiane : Moi, je veux bien me calmer, mais je ne veux pas qu'on traite mon mari de fou ! Valérie : Oh ! Et nos enfants ! Gérard : Quoi, nos enfants ? Je suis toujours le père, non ? Ne me dis pas que ce n'est plus moi ! Valérie : Nos enfants étaient les petits enfants de Mamie Marie... Ils ne le sont plus... Ils étaient les neveux de Josiane et Alain et ce n'est plus le cas... Et le pire c'est... Gérard : Le pire ? Je vais te dire : c'est de la foutaise tout ça ! Ils feront toujours partie de la famille, ce n'est pas cette maudite lettre qui fera la loi ! Valérie : Mais, imagine que un de nos fils, couche un jour avec la fille de ton vrai frère ou de ta vraie sœur ! Il coucherait alors avec sa propre cousine ! Gérard : Eh bien, il n'en mourrait pas ! Et puis j'ai plus de chance de devenir miss France que lui de coucher avec la fille de mon frère ou de ma sœur ! Surtout que je ne sais même pas si j'ai un frère ou une sœur ! Et ils n'ont peut être pas d'enfant ! En plus, nos fils n'ont pas encore l'âge de faire des galipettes ! Josiane : Et l'autre famille, tu imagines pour eux ? Ils doivent être autant bouleversés que nous... Valérie : Tu crois que ce Franck est au courant de la situation ? Gérard : Tu parles en fait de Gérard Flanelle ? Valérie : Bah non, je parle de Franck... C'est comment son nom ? Fais voir la lettre, Franck Gravosse... En plus, c'est moche comme nom. Gérard : Je te signale que le véritable Franck Gravosse c'est moi ! Lui il aurait dû vivre la vie de Gérard Flanelle ! Il aurait dû grandir au côté de Josiane, et de Marie ! Il t'aurait peut-être même épousée ! Ah ! Tout ça me dégoûte ! On entend une sonnette. Valérie : C'est certainement Alain, je vais ouvrir. Alain entre, il tient une bouteille de champagne. Alain : Salut la compagnie ! Je vous souhaite une excellente année ! Comment ça va Gégé ? Tiens j'ai apporté du champagne. Gérard : Merci, ça va, ça va... Tu sais j'ai bien senti le changement cette année... J'ai l'impression d'avoir pris dix ans en quelques minutes...Salut Alain, bonne année, entre. 10
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