La mère de toutes les biographies !
Certes, il y avait eu, dix-sept siècles plus tôt, Plutarque et Suétone puis, pour les autobiographies, saint Augustin et Rousseau (ce dernier peu de temps avant Boswell) ; il y aurait, cinquante ans plus tard, Chateaubriand. Mais Boswell a "tracé le modèle" pour tous les biographes à venir ; sans lui, aurions-nous eu Stefan Zweig, André Maurois et Jean-Noël Liaut ? Il est plus que permis d'en douter.
Poète, lexicographe, critique et moraliste, le Dr Samuel Johnson trouva en James Boswell un biographe idéal. Le livre que ce dernier tira de leurs entretiens est un chef-d’œuvre que Macaulay considérait comme la meilleure biographie jamais écrite, et Carlyle comme un ouvrage « au-delà de tout autre produit du XVIIIe siècle ».
Voici donc enfin la traduction française intégrale d’un des monuments de la littérature et de la culture anglaises.
« Boswell vint à Londres vers 1760, tiraillé entre la volonté de son père, qui voulait lui faire faire son droit, et sa vocation personnelle, qui était de rencontrer des hommes célèbres et de fréquenter des actrices et des dames de petite vertu. Il concilia ses devoirs filiaux et ses inclinations le jour où, dans l’arrière-boutique d’un libraire de Great Russel Street, il fit la connaissance du fameux docteur Johnson, sans se douter que la biographie minutieuse, luxuriante et diffuse qu’il lui consacrerait lui assurerait, dans le rayonnement d’un astre, l’immortalité d’un satellite. »
Gérard Joulié