Bulletin de la Société entomologique de France, 117 (2), 2012 : 193-197 197 Variations dans la série typique. – Paratypes : longueur totale, 18,2-20,3 mm ; plus grande largeur : 12,0-12,4 mm ; longueur de la corne clypéale : 2,2-4,5 mm ; longueur de la corne pronotale : 3,4-6,0 mm. On remarque chez le plus petit mâle une ponctuation plus importante que chez l'holotype en avant et en arrière de la corne pronotale, ainsi que l'absence de bourrelet formé par la carène postérieure de la corne pronotale. Les deux petits tubercules situés sur la face antérieure de cette corne sont également plus saillants chez le plus petit mâle. La carène centrale postérieure de la corne clypéale ne présente pas de petit bourrelet. L'autre paratype est très semblable à l'holotype. Etymologie. – Je dédie amicalement cette espèce à Alain Thilliez qui m'a énormément aidé dans mes travaux entomologiques et s'est rendu toujours disponible pour répondre à mes interrogations et à mes recherches documentaires. Remarque. – Cette espèce, comme l'indique Henri Howden sur une étiquette attachée au spécimen, est très proche d'Athyreus championi Bates, 1887. Sa distribution géographique est en revanche vraiment différente. Cette espèce appartient au groupe "bifurcatus" tel que défini par HOWDEN & MARTINEZ (1978). Elle se différencie d'A. championi par les caractères suivants. – Apex de la corne thoracique du mâle tridenté ; apex de l'édéage à excroissances de largeur décrois- sante sur toute leur longueur ; Amérique centrale et Equateur ....... Athyreus championi Bates, 1887 – Apex de la corne thoracique du mâle simple et aigu ; apex de l'édéage à excroissances de largeur constante sur toute leur longueur ; Brésil (Etat de Rio de Janeiro) ........................... A. thilliezi n. sp. REMERCIEMENTS.–Je remercie Olivier Montreuil et Antoine Mantilleri pour leur aide précieuse lors de la consultation et l'emprunt des collections au MNHN ; la Faculté de Villeneuve d'Ascq (USTL et CNRS FRE3298) et en particulier Sébastien Clausen et Philippe Recourt pour la réalisation des clichés au MEB ; Denis Keith et Olivier Montreuil pour la relecture du manuscrit. Maud et Sacha, ma petite famille, pour m'avoir épaulé dans mes recherches très chronophages. Qu'ils voient tous ici l'expression de ma profonde gratitude. AUTEURS CITÉS HOWDEN H.F.&MARTINEZ A.1978. – A review of the New World genus Athyreus Macleay (Scarabaeidae, Geotrupinae, Athyreini). Contributions of the American Entomological Institute, 15 (4) : 1-70. _________________ Jean-Claude LECOQ.– Une nouvelle espèce du genre Tympanophorus Nordmann, 1837, de Madagascar (Col., Staphylinidae) Le genre Tympanophorus Nordmann, 1837, a été créé pour une espèce du Brésil. HERMAN (2001) dans son magistral catalogue mondial des Staphylinidae cite douze espèces pour l'ensemble du globe. La répartition du genre est pourtant vaste : régions néarctique, néotropicale, paléarc- tique, éthiopienne et orientale. L'espèce décrite ci-après est la première connue de Madagascar. Tympanophorus clavicornis n. sp. HOLOTYPE : (cid:1), Madagascar sud, Toliara, southern Isoky-Vohimena forest, 22°41'S - 44°50'E, 730 m, tropical dry forest, pitfall traps (Sylvain, B. L. Fisher), 21.I.1996, 1313(1-50), FMHD 96-204 (Field Museum of Natural History, Chicago, USA). PARATYPES : 1 (cid:2), Madagascar sud, Toliara : Sakaraha (59 km NE), Vohibasia forest, 22°28'S, 44°51'E, tropical dry forest, sifted litter, Winkler (Sylvain, B. L. Fisher), 13.I.1996, 1310(1-50), FMHD 96-201 (Field Museum of Natural History, Chicago, USA) ; 1(cid:2), Madagascar, Tananarive, Dr Charles Nodier (sans autre précision) (Muséum national d'Histoire naturelle, Paris). Description. – Longueur 9,0-9,5 mm. Ailé. Entièrement noir à l'exception des pièces buccales, des trois premiers articles antennaires et des fémurs et des tibias brunâtres, ainsi que l'étroite marge postérieure du tergite du propygidium. Tarses plus clairs. Habitus : fig. 1. 198 LECOQ. – Un nouveau Coléoptère Staphylinidé de Madagascar Tête carrée mais les angles très effacés, forte- ment arrondis. Yeux à peine saillants, très peu plus courts que les tempes. Tégument densément et fortement ponctué, les points très proches les uns des autres mais non confluents, de taille uniforme et ombiliqués. Une étroite bande longitudinale médiane imponctuée, les contours imprécis, interrompue avant le cou. Antennes nettement claviformes. Deuxième et troisième antennomères d'égale lon- gueur ; quatrième carré, les suivants transverses et progressivement de plus en plus larges : 8, 9 et 10 deux fois plus larges que longs ; dernier subcarré. Pubescence assez courte, couchée, orientée vers l'avant dans la région postérieure puis progres- sivement vers la bande médiane. Pronotum convexe, plus long que large (R = 1,15), les angles postérieurs et antérieurs inexis- tants, tout à fait arrondis. Le rebord latéral visible de dessus seulement dans le quart postérieur. La surface densément ponctuée comme la tête, les points circulaires et à peine allongés sur la région discale. Pubescence courte, peu apparente, couchée et disposée longitudinalement. Ecusson triangulaire, très sculpté, rugueux ; la pubescence claire dirigée Fig. 1-2. – Tympanophorus clavicornis n. sp. – 1, Habitus. – 2, vers l'extérieur. Edéage. Elytres visiblement plus larges que le pronotum à leur largeur maximum (R=1,36), un peu élargis vers l'arrière, un peu moins longs que larges. Ponctuation forte et très serrée, les points ombiliqués, ovales, allongés longitudinalement, surtout près de la suture où ils sont plus serrés. La pubescence de la surface basale ainsi que celle de l'écusson est dorée. Abdomen fortement ponctué sur un fond lisse et brillant. La base des trois premiers tergites visibles avec une dépression très nette, le rebord basal prolongé chez ces mêmes tergites par deux carènes bien visibles. Ponctuation très forte et subcirculaire dans la dépression basale, les points s'allongeant en se rapprochant du bord postérieur. Sur les segments suivants les points sont de plus en plus allongés et de plus en plus denses, si bien que par endroit certains d'entre eux sont confluents et forment des cannelures. La bordure postérieure des tergites est ornée de quelques soies dorées. Mâle : le bord postérieur du sternite du pygidium présente une large et profonde échancrure subtriangulaire. Le sternite du propygidium porte en son milieu une touffe de quelques soies semblables à celles des Tympanophorus de Taïwan et du Japon (T. sauteri sauteri Bernhauer, 1907 ; T. hayashidai Shibata, 1975 et T. taiwanensis Shibata, 1975). Edéage : fig. 2. Le paramère est aussi large mais plus court que le lobe médian, arrondi à son sommet, appliqué contre le lobe médian et portant sur sa face interne, répartis sur une surface subcirculaire, des tubercules sensoriels au nombre de 27 chez l'holotype. Etymologie. – Nom donné en rapport avec la forme des antennes. REMERCIEMENTS.– Ils vont au Dr A. F. Newton Jr. du Field Museum de Chicago qui m'a permis d'étudier le matériel récolté par B. L. Fisher, et à mon collègue et ami Marc Tronquet qui a réalisé la photographie de l'habitus. AUTEUR CITÉ HERMAN L. H., 2001. – Catalog of the Staphylinidae (Insecta: Coleoptera). Bulletin of the American Museum of Natural History, 265 : 3841-4218. (J.-C. L. : 15 rue de la Bareilhe, F – 64800 Mirepeix <[email protected]>) _________________