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Un si bel amour - Le défi de Gemma Westmoreland PDF

320 Pages·2010·1.11 MB·French
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PASSIONS Un si bel amour LILIAN DARCY Femme enceinte : © GREGORY TRISTAN / CAMERAPRESS / OREDIA Paysage : © ISTOCK EXCLUSIVE / ROYALTY FREE / GETTY IMAGES © 2010, Lilian Darcy. © 2011, Harlequin S.A. SYLVETTE GUIRAUD 978-2-280-22352-2 - 1 - Août, San Diego (Californie) En entrant dans la luxueuse chambre d’hôtel, Nathan Ridgeway tendit l’oreille. Silence. Atlanta était visiblement toujours dans la salle de bains. La porte était close. Aucun bruit. Elle y était déjà enfermée lorsqu’il avait quitté leur chambre pour rejoindre sa sœur Krystal au bar, le temps de prendre un café et de lui faire le chèque dont une fois de plus elle avait besoin. Il écouta encore, sentant monter son inquiétude. Et si… ? Il était encore sous le coup du tout dernier drame qui s’était produit dans sa famille, et l’angoisse ne le lâchait plus. Mais pour l’instant, ce n’était ni sa mère ni sa sœur Krystal le problème. L’important, c’était Atlanta. L’espace d’un instant, un horrible soupçon le traversa. Et si elle s’était enfuie ? Et si elle avait pris le premier avion à l’aéroport de San Diego ? Il devait reconnaître qu’il s’y attendait un peu. Ne l’avait–il pas entendue hier soir s’informer sur les horaires de vol ? Et puis, il l’aurait vraiment mérité. S’il avait essayé, il aurait pu lui rendre ces derniersjours plus faciles. Il aurait pu lui épargner le dîner de vendredi et refuser qu’elle lui donne un coup de main le samedi. Il aurait pu éviter de prendre ce café avec Krystal, lui dire de se débrouiller avec ses problèmes. Il se tourna vers les placards tapissés de miroirs. Apercevant son reflet dans la glace, il prit conscience de la tension qui l’habitait : il avait les poings serrés, ses cheveux étaient en bataille, et le bas de sa chemise dépassait de sa ceinture. D’un geste brusque, il ouvrit une porte. Il s’attendait à un vide béant à la place des robes qui y pendaient encore une heure avant, mais ses yeux enregistrèrent une explosion de couleurs : du rouge, de l’or, du sépia, du vert… Les robes d’Atlanta étaient toujours là, accrochées nettement au-dessus d’une rangée de chaussures assorties. Elle n’était pas partie. Elle était restée ! Il sentit les battements de son cœur se calmer. Un moment, le soulagement lui communiqua une sensation de légèreté. Puis un bruit d’eau coulant dans le lavabo le ramena à sa première question, presque aussi angoissante. Si Atlanta ne s’était pas enfuie de San Diego – et de sa vie –, pourquoi s’attardait–elle autant dans la salle de bains ? – Atlanta ? – Oui, je suis là. Quelle voix bizarre elle avait ! – Est–ce que tout va bien ? Ces mots paraissaient bien pauvres après toutes les questions qu’il s’était posées au cours des cinq dernières minutes. Ils étaient sur le fil du rasoir, il le savait. Tous deux le savaient. A certains moments, ils avaient évoqué leur relation et les problèmes qu’elle ne manquerait pas de soulever. Mais rien n’était résolu. Rien même n’avait été dit à voix haute. Simplement, tous deux savaient. – Je… Oui, à peu près. – A peu près ? – Accorde-moi encore une minute. Il y eut des bruits d’eau et celui d’une brosse à dents électrique. Enfin, elle apparut. Ça n’allait pas. Même sans la pâleur de sa peau, ses cheveux tirés n’importe comment, et les taches d’eau sur le devant de son haut, il aurait tout de suite vu que ça n’allait pas. Le regard traqué de la jeune femme, la crispation de sa bouche, cette façon découragée qu’elle avait de se tenir, tout cela était si différent de ce qu’il admirait d’habitude en elle de brillant, de beau, de confiant et d’insouciant, et aussi de fort – parfois avec une pointe de défi. – Alors, cette pause-café avec Krystal ? demanda-t–elle. – Bien. Très bien. Comme toujours. Mais… – Avais-tu raison à propos de ce qu’elle demandait ? Qu’as-tu… ? – Je ne veux pas parler de ma sœur pour l’instant. Que se passe-t–il ? Tu as l’air… – Un instant encore, s’il te plaît. – Dis-le-moi, insista-t–il. – Je vais le faire. Elle s’assit sur le lit comme pour rassembler ses forces ou chercher les mots justes. Il se sentait déchiré entre l’envie qu’elle parle sans ambages, pour qu’ils puissent enfin sortir de leur marasme, et celui de l’entourer de ses bras, de repousser cette masse de cheveux, d’y enfoncer le visage, de la respirer, de l’embrasser, et de lui dire qu’elle n’avait pas besoin de parler. Pas encore, pas si elle n’en avait pas envie, pas pendant des heures et des heures si elle n’y tenait pas. Il avait envie de lui dire que tout finirait par s’arranger à la longue, quel que soit le problème, parce qu’il était là et qu’à deux, ils étaient si forts. Ils y arriveraient. Lui, il y était toujours arrivé… Mais voudrait–elle l’entendre ? Sûrement pas. S’asseyant à côté d’elle, il lui prit la main et lui caressa doucement les doigts. – Inutile de te presser, Atlanta. Elle avait la peau si douce… Comme chaque fois, l’envie le prit de l’allonger sur le lit et de lui faire l’amour. Mais les pensées d’Atlanta semblaient à des milliers de kilomètres de ce genre de choses. A des milliers de kilomètres de lui. Bon sang, qu’est–ce qu’il avait bien pu se passer dans cette salle de bains ? Elle aspira une profonde bouffée d’air, pressa des mains un peu tremblantes sur ses joues comme pour rafraîchir sa peau brûlante, et ses dents parfaites agacèrent sa lèvre inférieure. – Je ne veux pas que tu t’imagines que j’ai voulu garder cela pour moi jusque-là. Je veux dire… Cela ne m’a pas effleurée jusqu’à tout à l’heure, quand j’aiété malade dans la salle de bains. Les nombreux… Enfin, les signes et tout ce qu’ils pouvaient signifier, je n’avais pas mis tout ça bout à bout. Mais maintenant, j’ai peur. C’est trop énorme. Je ne m’y attendais pas. Je ne suis pas prête. Je n’ai pas eu le temps d’y penser. Et ce voyage a été si éprouvant. J’ai si peur ! Oh, bon sang ! – Dis-le, Atlanta. Dis-le-moi ! – D’accord, oui. Une fois encore, elle reprit son souffle, avant de braquer sur lui son brûlant regard bleu. – Nathan, je crois que je suis enceinte. J’en suis même tout à fait certaine. En l’espace d’à peine trois petites secondes, la chose la plus éloignée de son esprit devint l’affaire la plus importante du monde. Bien sûr, elle était enceinte ! La vie, c’était comme ça, comme sa mère et sa sœur auraient pu toutes les deux le lui dire. Et il savait très exactement ce qu’il se passait en cet instant dans la tête d’Atlanta, ce que son instinct et le souvenir de ses précédentes expériences devaient lui souffler. Elle avait survécu aux attentes conservatrices et stéréotypées de ses parents comme aux affrontements avec des brigands en armes dans la solitude sauvage des montagnes. Et tout avait toujours bien marché pour elle. Elle avait toujours si bien su s’organiser ! Il n’aurait pas dû le dire tout haut ni tout de suite. Mais il venait de passer quelques journées plutôt rudes, et ce problème était le plus important de tous ceux autour desquels ils avaient tourné – peut–être même le seul. Aussi, lorsqu’il ouvrit la bouche, les mots jaillirent, abrupts. – Et je suppose que, avant de m’annoncer la nouvelle, tu as déjà réfléchi à la manière dont tu vas te sortir de là ? - 2 - Deux mois plus tôt, nord de l’Etat de New York Nathan regarda Atlanta Sheridan traverser le tarmac d’un pas assuré. Les souples cheveux blonds aux reflets plus clairs de la jeune femme scintillaient sous le soleil de ce début de juin et flottaient, doucement agités par la brise. Au bout de ses jambes fuselées, lisses et hâlées, elle portait des sandales à brides à très, très hauts talons. Les lunettes de soleil qui dissimulaient son visage attiraient encore davantage le regard. Et que dire de ses vêtements ? Ils devaient valoir une fortune. On avait dit à Nathan qu’elle n’avait rien de la classique héritière de la grande hôtellerie. Pourtant, à cette minute précise, elle en avait tout à fait l’allure. « Tu ne dureras pas un mois, mon trésor », songea-t–il, avec une satisfaction cynique. Car il détestait les bimbos. Il leur préférait des femmes énergiques et intéressantes. Il s’avança pour l’accueillir. – Mademoiselle Sheridan ? – Oui. Bonjour. Monsieur… ? Elle lui décocha un sourire éblouissant, repoussa seslunettes sur le haut de sa tête et tendit une main dont les ongles manucurés étincelèrent dans le mouvement. Elle avait une poignée de main électrisante, fraîche et ferme, emplie d’une sorte d’énergie qu’il ressentit sans pouvoir l’analyser. En tout cas pas pour l’instant. Car quelque chose venait de lui arriver : l’espace de ces quelques secondes, un mélange de désir violent, de stupéfaction, de curiosité et de quelque chose d’autre qu’il ne parvenait pas à approfondir s’était emparé de lui. Il faillit bredouiller. – Bien. Très bien. Et après un effort pour reprendre ses esprits : – Nathan Ridgeway. Un petit pli creusait sa lèvre supérieure, indiquant que même lorsqu’elle fermait la bouche, ses lèvres semblaient sur le point de s’entrouvrir. Elle avait de fabuleux yeux bleus comme de l’eau sous un ciel d’été. Sur sa joue gauche, au-dessous de ses stupéfiants yeux bleu saphir et sous le film translucide du fond de teint, il pouvait distinguer ce qui ressemblait à une piqûre de moustique. Cela n’avait aucun sens. Cette femme était très attirante, d’accord, mais cet afflux d’émotions était incompréhensible. A regret, il lui lâcha la main. – Juste Nathan pour vous, répéta-t–il avec maladresse. – Dans ce cas, appelez-moi Atlanta, si vous voulez. Et comment ! – Atlanta…, répéta-t–il, luttant toujours avec ce quelque chose. En trente secondes, à l’instant même où ils faisaientconnaissance, elle l’avait totalement déstabilisé, jeté dans la plus profonde confusion, faisant naître en lui une foule de questions et bousculant les priorités de sa vie. Sauf que tout ceci était dément. Parce que, justement, rien ne se passait comme ça dans sa vie ! Elle n’avait pas un gramme de poids en trop. En fait, au moment où elle s’était avancée vers lui sur le tarmac, il l’avait même trouvée un peu trop mince à son goût. Cependant, il y avait une sorte d’agréable tonus dans ces bras hâlés par l’institut de bronzage, là où il s’était attendu à ce côté un peu mou et sans substance qu’il avait remarqué chez les mannequins, actrices et autres femmes trop gâtées qu’il lui était arrivé de rencontrer. Au second coup d’œil, du reste, son hâle ne ressemblait pas tout à fait à ce à quoi il aurait pu s’attendre. A certains endroits – le cou, le dos des mains –, on reconnaissait une réelle exposition au soleil et davantage de peau abîmée : cette femme ne s’était pas contentée de rester allongée sur une plage des Caraïbes. Une fois encore, il se remémora ce que le manager du Sheridan Shores de Caroline du Nord lui avait dit à son propos au cours du séminaire de ce dernier week-end. – Si jamais vous la rencontrez, ne la sous-estimez pas.

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