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Traité de numismatique celtique I. Méthodologie des ensembles PDF

449 Pages·1973·11.064 MB·French
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TRAITË DE NUMISMATIQUE CELTIQUE 1: Méthodologie des ensembles TRAITf. DE NUMISMATIQuE CELTIQUE 1 Af\;NAIES LITTrRAIRES DE l."UNIVERSIT~: DF BESANÇON Volume 135 METHODOLOGIE DE LA NUMISMATIQUE GAULOISE I. - LA NUÀHSlVIATIQUE DES ENSEMBLES CENTRE DE RECHERCHES D'HISTOIRE ANCIENNE VOLUME 5 SÉRIE NUMISMATIQ!JE TRAITÉ DE NUMISMATIQUE CELTIQUE I. MÉTHODOLOGIE DES ENSEMBLES PAR JEAN-BAPTISTE COLBERT DE BEAULIEU Docteur en médecine Docteur en histoire - Docteur (·s le1tn•s Directeur de recherches au Centre national de la Recherche scic111iliqw· PARIS LES BELLES LETTRES 95, boulevard Raspail 1973 AVANT-PROPOS La monnaie antique est un monument, c'est-à-dire un objet matfriel qui à travers les siècles a pu conserver son identité prcmii.-re int(',gralcnwnt ou seulement à un degré variable, selon les injures du temps. La critique d'un tel monument repose sur son authenticité, dont il est ordinairement aisé pour les manipulateurs assidus de se rendre compte par une sorte d'évidence. On ne sera eonduit à en examiner avec une grande attention de ee point de vue les caractères que dans eertains cas, à vrai dire, exceptionnels. Le numismate de la Gaule a rarement à s'occuper des documents l_ittéraires anciens, peu de textes faisant allusion aux monnaies gauloises. Il doit plutôt considérer des images monétaires plastig ucs (moulages et ,gal vanoplasties) ou iconographiques (dessins, photographies) de confection mo derne et des précautions doivent être observées de manière à d{·pistcr les erreurs et les forgeries, qui sont généralement en conflit avec des donnfrs largement normatives recueillies par ailleurs. Les nécessités de la critique historique sont applicables, dans notre domaine, à tous les témoignages concernant les décou\'ertes arch{·ologiq ucs, leur date, leur lieu et leur contenu déclarés. Le témoin est digne d'hre cru s'il est compétent et probe. Par principe, néanmoins, il est utile de dispo ser des moyens de vérifier ses assertions, quelle qu'ait pu l-trc, son l'll temps, l'autorité qu'on lui prêtait. La sincérité d'un érudit ne le pr{·serve pas toujours des illusions, des distractions et des naïvetés propres, ni de la fourberie intéressée d'informateurs dont il n'a pas toujours contrôl{~ les rapports. Quant aux jugements d'authenticité portés par des savants, il est prudent de ne les accepter que sous bénéfice d'inventaire. Dans bil·n des cas l'erreur banale ou quelque accès de suqjectivité peut avoir d{· tourné leur esprit. L'affirmation et le doute, comme tout phé·nom(·1w, ont une cause; notre but doit être de voir si le témoin a été détcrrnin{· par la vérité seule; ni la discipline pythagoricienne envers le maîtn· ni le respect superstitieux d'Aristote ne sauraient plus convaincre personne. En cas de multiplicité des témoignages, il est utile de se rendre compte ck leur unanimité; mais, à nos yeux, le nombre des conclusions en ro11cor- 8 AVANT-PROPOS dance ne pourrait constituer la garamie que nous recherchons. Bien qu'il ne soit plus de mode de le citer, souvenons-nous du éonseil, bien. connu, de Descartes : «la pluralité des suffrages n'est pas une preuve qui vaille rien pour les vérités un peu malaisées à découvrir ». Et nous constaterons, sans sortir de notre spécialité, de remarquables exemples d'erreurs fondées sur le consentement universel. D'une manière générale, les règles de la critique du témoignage peu vent entraîner, pour leur application, dans un dédale de difficultés. Le numismate, par chance, disposera souvent, nous l'espérons, d'un faisceau de moyens destinés à établir des faits, à reconnaître leur liaison et leur en chaînement. La numismatique gauloise du XJXe et de la première partie du XX0 siècle était foncièrement opposée à cette direction de la recherche, puisque la théorie lui refusail, nous le verrons, toute possibilité de classements autres que ceux qu'autorisait l'analogie. Cependant, nous nous sommes efforcé de substituer aux recettes, qui aboutissaient à une numismatique fragile repo sant sur le type individuel, un concert méthodologique qui donne à chaque individu monétaire et à chaque catégorie ou système typologique sa place dans de plus grands ensembles, définis sur la base de leur fonction propre qui les distingue des autres. Nous proposerons donc d'ajouter aux procédés traditionnels d'étude ceux qui nous conduiront à situer les monnaies dans une perspective collective. Si nous devions décrire les deux voies, les définir en peu de mots, nous qualifierions la première de numismatique du tvPe et la nouvelle de numisma tique des ensembles. Elles ne s'opposent pas, mais se prolongent en quelque sorte vers le but à atteindre : la connaissance des monnaies de la Gaule, à l'époque celtique, préromaine et gallo-romaine commençante. Dès la lecture de la table des matières, ce livre semble présenter certaines répétitions, dans la partie consacrée aux grands ensembles monétaires et à la circulation. Ces apparences ne sont pas fortuites. D'une part, il était né cessaire de permettre au lecteur de prendre connaissance de chapitres fon damentaux aussi clairement que possible sans l'obliger à lire d'abord tout l'ouvrage. D'autre part, quand nous avons examiné les problèmes de diffé rents points de vue, afin de définir le pouvoir émetteur, de marquer les étapes de la chronologie ou celles de la circulation monétaire, nous avons dû chaque fois le faire en fonction des trois métaux ou alliages principaux; l'imbrication des faits monétaires est extrême, sous peine de rendre notre AVANT-PROPOS manuel hermétique et mal aisé à consulter, nous ne pouvions le composer autrement. Ce livre est le premier d'une suite consacrée à la numismatique de la Gaule. Nous avons formé le projet de publier, sous le même titre prin cipal, un second volume réservé à la numismatique des types et individus monétaires. Puis, une équipe de collaborateurs entreprendra, monnayage par monnayage, en se servant des moyens proposés, l'étude de ces ensem bles. Les monnaies de la Gaule pourront alors constituer une source ar chéologique et historique riche et sûre, qui permettra de contrôler les don nées des textes et d'ajouter ses réalités concrètes, invariantes et contcrnpo rames aux témoignages, parfois insuffisants, déformés et tardilS du lr<'.'.sor littéraire. AV RR TISSEMENT Pour des raisons de commodité, la bibliographie a été reportée à la fin du volume, p. :n l-40fi. Voir le code des abréviations usitées dans les nores, infra, P- 369-370_ Ce volume présente la partie, principalement applicable aux ense"uibles monétaires, <l(' la m(·thod" de l'auteur, dont une première rédaction a été déposée, au mois de mars 1969, à l'Univcrsitc'' de RenrH''· Faculté des lettres et des sciences humaines. LA NUMISMATIQUE DES ENSE:\1BLES Le besoin d'unité pousse le chercheur à coordonner les ph{·nom(nes ou les caractères observés. Les sciences humaines et, en pa~ticulicr, la m11nis matique, comme les sciences naturelles, supposent l'étude des difffrenccs et des ressemblances, l'établissement de rapports et, sinon de lois de caracth·e nécessaire, du moins de règles empiriques tenant compte de la subordina tion mise en évidence entre les faits monétaires, pour aboutir ;\ leur classe ment dans le temps et dans l'espace, c'est-à-dire à la datation et ;'1 l'at tri bution des espèces. Si les généralisations portant sur les monnaies n'ont pas la rigueur des inductions du physicien, encore s'efforcc-t-on de les fon der sur les données expérimentales et sur des mesures, en groupant dans une démarche primordiale les individus semblables. Il n'y a pas de science véritable de l'individu, mais une connaissance indéfiniment fragmentaire, celle du collectionneur; la distribution en catégories exige <'-vidernment la considération des nombres. Jusqu'à Adrien Blanchet, les numismates recherchaient leurs crithTs des ensembles dans le type monétaire, le style et plus ou moins la provena nec. Le type, cependant, peut être commun à des séries d'origine diverse; le style ne saurait être par lui-même distinctif; les provenances ne sont pas contraignantes, puisqu'il s'agit d'objets dont la destination est de circuler. Il en résultait des erreurs accumulées et une situation chaotique, dont Blan chet lui-même n'hésitait pas à décrire avec pessimisme l'impuissance, dans l'introduction de son Traité des Monnaies gauloises (1). Dans la conclusion (1) «Une autre raison de l'obscurité qui règne encore sur les nombreuses séries monétaires cl<- la Gaule est la négligence apportée pendant longtemps au classement chronologique. On s'est occupé· d1· localiser dans l'espace les monnaies gauloises; on était plus enclin à les attribuer aux peuples et chdS. cités par César, qu'à déterminer la date de fabrication de ces pièces. Il en résulte qur drs {,missions su('('c' sives, dont les unes sont sûrement bien antérieures aux autres restent confondurs et souvent aussi disséminées au détriment de la science. Il est évident que la détermination de l'âge de ces diverses émissions est une œuvre singulièrement ardue et sujette à l'erreur. '.\:lais par des rnlllparnisons nombreuses et par l'étude minutieuse des trésors monétaires, on peut, on doit entrevoir l'am{·lioration d., classement chronologique.» Et l'auteur conclut par cett!' con<lamnation: «C'est pourquoi on ne saurait prétendre encore établir le classement méthodique, qui ne pourra se faire que lentement.» ABT. 12 !. LA METHODE TRADITION;>;ELLE de son chapitre sur les imitations du modèle macédonien et l'évolution de sa typologie, il en était arrivé à cette sentence : «Aussi bien notre étude, condensée autant qu'il était possible de le faire, en ne laissant de côté rien d'essentiel, démontre clairement qu'il est impossible de classer sûrement, par peuples, les variétés de monnaies que nous connaissons» . C'était faire écho à l'opinion exprimée deux générations plus tôt par Eugène Hucher : «S'il est un terrain où les pas doivent être circonspects, c'est assurément celui-ci; la numismatique gauloise, à part quelques jalons qui servent com me de phare dans cette nuit profonde, est encore pleine de doutes et d'in certitudes; la plupart des séries nombreuses ne sont pas attribuées ou le sont mal» . Nous allons donc nous efforcer d'analyser les voies principa les de la méthode traditionnelle, d'y rechercher les jalons et de comprendre de quelles raisons proviennent les doutes, les incertitudes et l'impuissance que déploraient Eugène Hucher et Adrien Blanchet. p. 19-20. - t:n mot de la méthode de travail d'A. Blanchet: pressé par le temps, cet auteur ne semble pas avoir pu manipuler bien souvent les monnaies elles-mêmes. Ainsi préféra-t-il illustrer le text« de son ouvrage presque exclusivement au moyen d'emprunts aux dessim des planches de !'Atlas de monnaies gauloises rParis, 1892L démarquant par là même les erreurs. Par exemple, BN 3722 est reproduit au folio Xl de !'Atlas, comme si elle était anépigraphe, alors qu'on lit ]ATAVI[ sur les originaux. Blanchet n'a pas cette lacune (ABT, p. 418, fig. 453). Dans sa liste épigraphique, il s'est largement inspiré de la liste des légendes publiées par Hucher, en l 874, sous le titre de Catalo;;w: critique des légendes des monnaies gauloises :EH-II, p. 137-157). Les erreurs, les confusions et les déficits de Hucher se retrouvent donc fidèlement dam ABT. Lorsque Blanchet a complété à l'aide de références prises à d'autres sources il en a repris les erreurs: p. 130, pour la légende MVRIIIO, il a fait rélerence à Lckwel (LW, pl. VI, n° 126); le nnméro rée! est 28. En ce cas, il a recopié l'erreur de Saulcy dans sa Numismatique des chefs gaulois, p. 22, en y ajoutant, par accident, le chiffre des centaines. Autres exemple: ABT, p. 135, à propos de la légende PIXTILOS; ABT s'est réleré .à EL-II, pl. XV, n° 23-30. C'est une inexactitude puisée à EH-II, p. 153, gui avait hâtivement consulté l' Essai de Lambert, car les monnaies de Lambert en cause portent les numéros 22 à 30. A la page 136. à propos de REMO, Rlanchet a oublié de citer la référence F.L-T, pl. Vlll, 14, sans aucun doute parce que Hucher, p. 153, a commis le même oubli. A la page 137, :\BT a rangé l'inscrip tion du droit et du revers du denier gaulois à la légende ARTVOSiSANTOI'\O dans l'ordre inverse, comme si ARIVOS se trouvait au revers; c'est exactement ce qu'avait fait Hucher-li, p. 153. ~ous pourrions multiplier ces exemples; nous avons cru indispensable d'avertir des kcteurs du caractère documentaire incertain de l'ouvrage de Blanche: afin d'inviter les chercheurs à procéder systématiquement à la vérification des données. Nous n'avons pas le propos de mésestimer les mérites d'un livre qui, eu sou temps, était conforme aux habitudes de travail des savants polygraphes du x1xe siècle et qui a pu rendre les plus grands services. ABT, p. 224. Eugène HUCHER, Second supplément à l'essai sur les monnaies du Maine, dans R.N, 1848, p. 340-388, pl. XV-XVI (cf. p. 340 à 354i. A. - LE POSTULAT DE LA DISPARITE INDEFINIE I '.~ I. --- LA MÉTHODE TRADITIOr\~ELLE A. LE POSTULAT DE LA DISPARITÉ l'.'\DÉFINIE DES ESPÈCES GAULOISES Au XVIII0 siècle, les pionniers se sont convaincus de l'extn'rnc raret(· des pièces antiques provenant d'un même coin (4 Lorsque, d'aventure, une ). telle rencontre était constatée, elle paraissait digne d'être signal{·c rnmnw un fait extraordinaire. Ainsi, dans son Afanuel de Numismatique ancienne, pubfü· en 1830, Michel Hennin consacra des pages à ce problème: « L'cxtn'nw difficulté que l'on trouve à rencontrer deux monnaies antiques sorties du même coin prouve que les coins étaient fort multipliés et que chacun ne fournissait qu'un petit nombre de pièces ... la quantité· des monnaies abso lument identiques quant aux types et aux légendes, sans être du mc'mc coin, et qu'il faut nommer répétitions de la même pièce, est telle qu'elle surpasse ce que l'on pourrait se figurer et que l'on ne peut que difficilement se rendre rai son d'un système monétaire si véritablement prodigieux et extraordinaire». L'auteur admettait la possibilité de découvrir, en cherchant beaucoup, d<·s monnaies des mêmes coins; mais, finalement, il se rangeait à l'opinion com mune en écrivant: «il n'en est pas moins très difficile et tr(·s rare de pou voir réunir deux pièces parfaitement identiques et des mêmes coins. Cet te singularité numismatique, qui n'est pas une des choses les moins remarqua bles de cc que nous connaissons de l'antiquité, ne peut s'expliquer que par la combinaison de ces deux idées: 1° le nombre born(· des monnaies anti- ( 4) Bernard de Mo"TFA17GO!\", Supplément au livre de l' Antiquité expliquée, Paris 1724, l. Il 1, p. l :~•1 expose le principe: «C'était au reste sur cette énorme quantité de médailles qu'on pouvait prendr<" un dernier éclaircissement sur une chose que jamais antiquaire n'a pu comprendre, d'où VÎ<'nl que des médailles mêmes les plus communes, et de celles dont il seroit aisé de ramasser des millins, tant on les trouve aisément, on n'en a jamais pu rencontrer deux frappéc-s du même coin. Les li,u;tm·s y sont les mêmes et la légende aussi, comme elles sont toujours frappées avec d<'s niins dillhens. Cela s'est toujours trouvé si constamment vrai, que s'il s'en est quelquefois rencontré deux qui paroisse111 être du même coin, on a toujo11rs soupçonné que l'une étoit moderne et moulfr sur l'<llltre; <"I quand on a examiné la chose de près, on a toujours trouvé que le soupçon était bi<·n fondé. C'c·st prt'M\llt' un axiome chez les Antiquaires, qu'on ne trouve jamais deux médailles frappfrs au mt'nw min. Cependant il est incroiable que daus ces anciens tems un même coin n'ait servi qur pour u1u· médaille; ceux même qui ont l'cxpérienœ qu'on n'en trouve jamais deux du mhrn· coin. m· p•·uvrnt le croire»; et l'auteur, on le voit, est sceptique.

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