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102 Pages·2010·26.84 MB·French
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Bulletin de l’Association pour la Promotion des Recherches sur l’Age du Bronze, n°7, mars 2010 Editorial Quelles nouvelles en ce début 2010 ? Dans le domaine des publications, il faut se féliciter de la sortie effective en Mai 2009 des actes du colloque de St- Romain-en-Gal consacré à la Transition Bronze Fer et co-édité avec l’AFEAF, se réjouir aussi de la diffusion rapide de ce supplément à la Revue archéologique de l’Est car, et c’est un paradoxe… il est quasi déjà épuisé ! Un retirage est en cours d’examen ! La préparation du manuscrit des actes de Herne 2008 suit son cours même si l’on sait qu’une entreprise internationale comme celle-là garde un fonds de complexité irréductible, consommateur de temps et d’énergie. Toute notre confiance est bien sûr re- nouvelée aux organisateurs Daniel Béranger, Jean Bourgeois, Marc Talon, Stefan Wirth et à nos partenaires de Westphalie ���� la LWL-Archäologie für Westfalen eett llee MMuussééee ddee HHeerrnnee�� Il va de soi que nous aurons à cœur de permettre la sortie des travaux conduits lors de la table ronde de Rouen de Novembre 2005 sur la Transition Bronze Fer� L’APRAB montre donc un dynamisme certain dans l’effort indispensable de publications de nos recherches, mais il reste un net déficit de publications sur l’âge du bronze par rapport à d’autres périodes et cette constatation ressort à l’évidence à la lecture des tables des matières des revues nationales comme le Bulletin de la Société préhistorique française, Gallia Préhistoire mais aussi des revues interrégionales� Les informations fournies par notre bulletin grâce à la tenue de notre Journée annuelle confirment l’existence d’un flux significatif de découvertes de l’Age du Bronze en France et je pense qu’il faut être attentif à permettre la publication plus développée des sites marquants dans des revues plus largement diffusées� Cela pourrait constituer un de nos enjeux d’avenir pour la promotion de notre spécialité� Dans ce contexte, je me félicite de la tenue en Avril 2009 à Rennes d’un Séminaire âge du bronze et je renouvelle tous mes encouragements aux organisateurs (Stéphane Blanchet et Cyril Marcigny) pour qu’ils puissent éditer des actes exhaustifs de cette journée� L’année 2010 verra aussi le développement du dossier « Palafittes ». Six pays, La Suisse, l’Allemagne, l’Autriche, la Slovénie, l’Italie, la France viennent de déposer un dossier de candidature auprès de l’UNESCO pour une reconnaissance des palafittes au titre du Patrimoine mondial. Cette initiative réjouira tous les pré-protohistoriens car ces sites constituent assurément des références patrimoniales essentielles pour l’âge du bronze euro- péen� L’initiative est d’autant plus méritoire qu’elle porte sur des sites pour l’essentiel « invisibles » par le grand public sauf au travers des collections muséales ou des restitutions au sein de parcs archéologiques� Ce dossier de reconnaissance est porté par la réalisation d’une publication grand public plurilingue (français, allemand, ita- lien, slovène), de très grande qualité, richement illustrée et très documentée� Cet ouvrage d’une centaine de pages, actuellement en cours de diffusion, constitue un remarquable outil de promotion de l’archéologie lacustre mais aussi du Néolithique et de l’Age du Bronze européens� Cette publication mérite le plus grand intérêt de tous les protohistoriens et elle doit facilement nous servir à promouvoir un soutien résolu au dossier de reconnaissance UNESCO mais aussi à montrer la richesse des sociétés du passé révélé par l’archéo- logie� Pour clore cet « exercice annuel », il faut constater avec satisfaction, une nouvelle fois, la réussite du Bulletin de liaison de l’APRAB ce qui constitue une preuve d’intérêt et d’engagement de toutes et tous. Merci bien sûr aux artisans de ce succès, avec en premier plan Isabelle Kerouanton et Régis Issenmann mais aussi les collègues du CA� Remerciements également à Pierre-Yves Milcent pour la gestion de notre Assemblée générale, garante de la qualité et diversité de notre Bulletin de l’an prochain…� Restons actifs et convaincus de l’importance de la promotion de l’âge du bronze européen ! Excellente année 2010� Claude Mordant Président de l’APRAB  Bulletin de l’Association pour la Promotion des Recherches sur l’Age du Bronze, n°7, mars 2010 Sommaire Editorial 1 S. BlanCHet : Découvertes récentes de l’âge du bronze en Bretagne : Vers un renouvellement important des don- Résumés des communications, 2009 3 nées ? 66 B. O’COnnOr, T. COwie et C. HOrn : Une trouvaille oubliée de l’ancien duché de Normandie et sa redécouverte. 4 C. BarBet, avec la collaboration de V. Clavel et A. Hen- tOn : Le site de Courrières (Pas-de-Calais). Les occupa- tions de l’âge du bronze. 7 O. COllette, E. lerOy-langelin : Contribution géo-pédo- logique à l’étude de structures circulaires sur substrat limo- neux 6 E. néré et R. nallier : L’habitat du Bronze final de Ces- son « Plaine du Moulin à Vent » (Seine-et-Marne) 77 S. lenda, F. duCreux : Barbuise « L’Érable » (Aube). Un habitat du Bronze final IIIb 0 J. legriel, Ph. granCHOn, I. le gOff, A-G. de Kepper : Actualités de l’âge du bronze 81 La nécropole à incinération de l’âge du bronze moyen de Cesson « Plaine du Moulin à Vent » (Seine-et-Marne) : S. MattHews : Notes on a typological scheme for Atlantic premiers résultats. 4 Rapiers in France 8 R. peaKe et V. delattre : Monumentalité de la Mort : la D. COin et B. dOusteyssier : Nouvelles données sur l’âge du nécropole diachronique de Jaulnes « Le Bas des Hauts bronze en Limagne d’Auvergne. Le site de « Champ Cha- Champs » (Seine-et-Marne) 9 latras », commune des Martres-d’Artière (Puy-de-Dôme) 86 S. BOulud et A. Marillier : Une nouvelle épée de type Tachlovice découverte à Pont-sur-Seine (Aube). 3 D. prOst et D. HOnOré : Un vase à anse arciforme daté du Bronze final à Bouafles (Eure). 9 M. fily : Les tombes et les dépôts métalliques de l’âge du bronze dans le paysage de l’ouest breton : « des mondes à part » ? 7 Colloques 95 F. delrieu : Les tumulus protohistoriques de la presqu’île Informations 96 de la Hague (Manche, Cotentin), Données récentes 30 Y. Billaud : Evaluation des stations Bronze final du lac du Bourget (Rhône-Alpes, Savoie) : récentes données de terrain, potentialités. 34 Rappel aux communiquants et aux auteurs 99 T. CaparrOs, R. nallier, Y. franel, H. guy et M.-F. glei- Conseil d’administration de l’APRAB 100 ze : Un ensemble exceptionnel de vestiges métallurgiques de l’âge du bronze final, à Aubervilliers (Seine-Saint-De- nis) 38 Bulletin de cotisation 101 S. JOly et F. MerCey : Une nouvelle occupation du Bronze Contacts 102 final dans le Val d’Orléans : Bonnée, “les Terres à l’Est du Bourg” (Loiret). 5 P. BrOutin, J. legriel et P. Brunet : Le diagnostic de Réau, Parc d’Activités de l’A5 (Seine-et-Marne) : habitats et né- cropoles à incinérations de l’âge du Bronze final 55 S. lardé avec la collaboration d’I. le gOff : Une fenêtre ouverte sur la nécropole d’Anet « Le Débucher » (Eure-et- Loir) 60  Bulletin de l’Association pour la Promotion des Recherches sur l’Age du Bronze, n°7, mars 2010 Résumés des communications Journée « Bronze » Musée des Antiquités Nationales, à St-Germain-en-Laye, 7 mars 009 Les textes présentés dans le bulletin de l’APRAB n’engagent que leurs auteurs, et en aucun cas le comité de rédaction ou l’APRAB. 3 Bulletin de l’Association pour la Promotion des Recherches sur l’Age du Bronze, n°7, mars 2010 Une trouvaille oubliée de l’ancien duché de Normandie et sa redécouverte. B. O’COnnOr, T. COwie et C. HOrn. L’île d’Alderney ou d’Aurigny est la plus proche de bien qu’elle ait été attribuée dans un premier temps la France des îles Anglo-Normandes. C’est la partie à un site archéologique bien connu des environs, la de l’ancien duché de Normandie qui était placée sous fortification du Haut Moyen Âge de Dunadd, sur les l’autorité du successeur direct des ducs de Normandie. domaines de Poltalloch. La hallebarde de Poltalloch Ainsi, avec l’accession de Louis-Napoléon Bonaparte ressemble à d’autres hallebardes d’Écosse ainsi, à comme empereur des Français durant l’année 85, première vue, il n’y avait aucune raison de douter de la fortification de l’île dans la crainte d’une invasion son origine écossaisse. française était une priorité. Des batteries côtières ont été établies par l’armée britannique dans laquelle servait le Sous-lieutenant Charles George Gor- don. Le Sous-lieutenant Gordon deviendra plus connu sous le nom de Gordon le Chinois et Gor- don de Khartoum, où il a trouvé la mort en 885. Près du fort de Corblets dans le nord-est d’Al- derney, le 0 septembre 853, deux hallebardes ont été trouvées et données à Gordon. Elles ont été enregistrées par Frederick Corbin Lukis dans son Collecteana Antiqua, maintenant au musée de Guernsey. L’une des hallebardes (Fig. ) a été présentée à Lukis et a été acquise par le musée de Guernsey, bien que l’on ne puisse malheureu- sement plus la retrouver aujourd’hui ! Gordon a donné la seconde (Fig. ) à un ami appelé Mon- sieur Malcolm. La première hallebarde a été il- lustrée par Kendrick dans son livre sur l’archéo- logie de Guernsey, mais aucune illustration de la seconde hallebarde n’a été éditée. Christian Horn, un étudiant allemand rédigeant sa thèse sur les hallebardes, est venu à Edimbourg en 008 pour étudier les hallebardes du Musée national d’Ecosse. Pendant ce séjour, Brendan O’Connor lui a donné des copies des aquarel- les de Lukis. Après quelques minutes, Christian Horn dit qu’une des hallebardes de la collection du musée que lui a présenté Trevor Cowie res- semble très étroitement à la seconde aquarelle de Lukis. Cette hallebarde (HPO 8 ; Fig. ) est entrée au musée avec une collection d’anti- quités du Château de Poltalloch dans l’Argyll à Fig. 1. Hallebarde en cuivre trouvée à Corblets, Aurigny l’ouest de l’Écosse. Trevor Cowie a obtenu une ; aquarelle par Frederick Corbin Lukis de son Collectanea copie du registre d’entrée original qui prouve que Antiqua Vol V (avec la permission du Guernsey Museum and Art Gallery). cette hallebarde n’a pas de provenance précise, 4 Bulletin de l’Association pour la Promotion des Recherches sur l’Age du Bronze, n°7, mars 2010 Le titre du registre prouve que la collection de Pol- talloch est issue d’une famille de militaires appelée L’analyse a montré que l’hallebarde est composée Malcolm. Le grand-père du donateur, Edward Donald de cuivre arsénié : Malcolm, a été commissionné auprès du corps des in- génieurs de l’armée britannique en octobre 854. Il Sn Pb As Sb Ag Ni Bi Au Zn Co Fe était presque de quatre ans plus âgé que Gordon, mais 0,0 0,0 3, tr tr 0,0 ~0,003 0,0 0,0 0,0 0,0 ce dernier a quitté l’académie militaire royale à Woo- lwich en juin 85 et c’est pourquoi ils pourraient s’y être connus. Edward Donald Malcolm devait être à Woolwich durant le mois de septembre 853 lorsque Gordon a trouvé les hallebardes. Malcolm est devenu seigneur de Poltalloch en 90 et il a dû rapporter sa hallebarde à Argyll où sa véritable origine est tombée dans l’oubli. Fig. 2. Hallebarde en cuivre, National Museums Scotland (X.HPO 18) longeur 267 mm (National Museums Scotland). 5 Bulletin de l’Association pour la Promotion des Recherches sur l’Age du Bronze, n°7, mars 2010 Contribution géo-pédologique à l’étude de structures cir- culaires sur substrat limoneux O. COllette1, E. lerOy-langelin2 - DAPCAD, CRAN UCL, - DAPCAD, UMR HALMA-IPEL 864 Géomorphologie tures et la présence de matière organique liées aux activités humaines sont potentiellement capables La couverture de limon carbonaté (lœss) présent d’influencer la décarbonatation. Si elles ont subsisté dans les régions du Nord est issue de la sédimenta- un temps suffisamment long, leur creusement a pu tion éolienne développée sous climat périglaciaire au modifier la profondeur de décarbonatation. Les struc- cours du Pléistocène. Sous l’influence des agents mé- tures en creux telles que fossés, tombes, silos favo- téoriques et de l’activité biologique, la frange supé- riseraient l’approfondissement de la décarbonatation. rieure a subi une décarbonatation. À l’opposé, des structures en élévation, talus, tertre Cette décarbonatation est le résultat de la dissolu- freineraient les infiltrations et réduiraient la dissolu- tion des carbonates de calcium présents dans les lœss tion des carbonates. (env.0%), provoquée par les infiltrations. L’acidité des eaux d’infiltration est notamment due aux acides humiques libérés par la végétation de surface. Au fur et à mesure de la dissolution, le lœss calcaire se trans- Contexte archéologique forme en limon décarbonaté suivant une progression du haut vers le bas. Le front de dissolution correspond La fouille de neuf fossés circulaires attribués à l’âge à une ligne nette, bien observable mais fluctuante : la du bronze a été effectuée à Lauwin-Planque (Fig.). limite de décarbonatation. Cette fouille s’intègre dans les prescriptions qui ont La décarbonatation des lœss a été active depuis suivi des opérations diagnostiques sur une ZAC de 6000 BP (Van Vliet-Lanoe et al., 99). La dyna- 0 ha. Le contexte limoneux, à limite de décarbona- mique de ce processus a été variable, elle est essen- tation présente en subsurface, a permis d’effectuer des tiellement liée au climat. Dès le début de l’Holocène, observations géo-pédologiques apparaissant conforter la décarbonatation est très avancée. Actuellement, ce certaines hypothèses constructives. La position, géné- processus est peut-être moins important mais reste ac- ralement dominante des cercles étudiés, laisse envisa- tif. C’est la poursuite de ce processus dans le contexte ger des aménagements en élévation associés aux fos- des enclos circulaires en milieu lœssique qui nous a sés. Il est supposé que si ces vestiges ont disparu - par intéressé. érosion ou par arasement anthropique - mais que leur Sur le site de Lauwin-Planque, le substrat est consti- présence s’est prolongée dans le temps, le sous-sol tué de limon calcaire. Le lœss est mélangé à de petits peut en avoir conservé un enregistrement au travers fragments de craie arrachés au substrat crayeux. La de la limite de décarbonatation. décarbonatation se rencontre vers un mètre de profon- Afin d’assurer ces observations tout en respectant deur voire en subsurface. les impératifs du travail archéologique une méthode L’idée dont il est question ici est que, dans une sé- de fouille spécifique a été développée. Celle-ci a pris quence sédimentaire suffisamment épaisse, la limite forme, a été éprouvée et s’est enrichie durant une de décarbonatation conserve l’image de la topographie expérience longue de plusieurs semaines. Elle est le contemporaine à ce processus. En d’autres termes, les résultat de l’optimisation des gestes nécessaires et courbes du relief se retrouvent dans les fluctuations de leur succession afin de valoriser au maximum les de cette limite. En plus du relief, cet enregistrement données accessibles. est susceptible de conserver la trace de phénomènes locaux : vallon sec, rupture de pente, chablis, … Dans l’hypothèse retenue ici, les décalages obser- Méthode vés entre la limite de décarbonatation et le relief ac- tuel peuvent provenir de deux types de phénomènes, Dès que la présence d’un cercle est attestée, les une modification générale de la topographie et / ou observations géomorphologiques sont réalisées. El- une modification locale des infiltrations. les consistent principalement en la description de la Dans le cas d’occupations anthropiques, les struc- micro-topographie du site et en un sondage profond 6 Bulletin de l’Association pour la Promotion des Recherches sur l’Age du Bronze, n°7, mars 2010 Dunkerque Calais BRUXELLES Boulogne-sur-Mer St Omer Lille Lauwin-Planque Valenciennes Douai Arras Cambrai Abbeville enclos 6 enclos 10 enclos 10 5 4 enclos 3 2 enclos 7 1 enclos 9 enclos 8 Zone de diagnostics Zones fouiller et à fouiller (en pointillés) Fossés circulaires de l’Âge du Bronze 0 20 m N DAO : E. Leroy Fig. 1 : Localisation des cercles funéraires sur la Zone d’Activités de Lauwin-Planque (Nord 59) à proximité du cercle. Ce premier sondage permet mations centrales si nécessaire. Elles se poursuivent d’établir la stratigraphie locale et la profondeur de la au-delà du fossé, jusqu’au moment où la décarbona- limite de décarbonatation. Le décapage est effectué tation atteint son niveau naturel. D’autres tranchées et en fonction du niveau d’érosion du site établi si pos- des sondages à la tarière manuelle peuvent être néces- sible lors du diagnostic. Un sondage mécanique dans saires selon la complexité de la courbe. L’enregistre- le fossé du cercle permet de constater le niveau de ment topographique des variations de la décarbonata- conservation des vestiges. Il offre un premier relevé tion doit être effectué le plus précisément possible. Il de la structure et de ses différentes phases de rem- permettra d’envisager l’influence de structures anth- plissage. ropiques (talus, tertre...). Ensuite, toutes les structures situées dans et à proxi- Une fois cet enregistrement terminé, deux options mité du cercle sont fouillées. Les zones de perturba- sont possibles : soit des sondages supplémentaires tions de surface (trou de blaireau, chablis par exem- sont réalisés, soit les environs du cercle sont décapés ple) sont également traitées. horizontalement à hauteur de la limite de décarbona- Les creusements de huit sondages dans le fossé, ré- tation. Cette dernière approche est susceptible de faire partis en croix et implantés manuellement, sont exé- apparaître une image globale de la limite et d’une in- cutés à la pelle hydraulique par passes fines avec un teraction possible avec le cercle. tri systématique des déblais. Les coupes produites Les données sont enregistrées et le matériel est ré- sont relevées tant d’un point de vue archéologique cupéré par couche localisée. Finalement, le fossé est que sédimentaire. curé entièrement à la pelle hydraulique par passes fi- Deux tranchées internes passant par quatre sondages nes afin de récolter la totalité du matériel archéologi- perpendiculaires sont creusées afin de suivre l’allure que et de repérer les traces de crémations. de la courbe de décarbonatation. Elles sont tirées à partir du centre du cercle tout en préservant les infor- 7 Bulletin de l’Association pour la Promotion des Recherches sur l’Age du Bronze, n°7, mars 2010 Limon Limon décarbonaté Limon carbonaté 0 50 cm (Ech. : 1/20) intérieur du cercle Phase IV : comblement assez lent de limon brun foncé. Abandon de l'entretien du fossé Phase III : comblements successifs rapides et lents, stagnations et recurages : phase d'entretien (poches de limons orange à gris) Phase II : remplissage rapide avec stagnations d'eau, effondrements de parois et talus (limon jaune et orange) : profil d'équilibre Phase I : limon sableux verdâtre, traces de ruissellements . Comblement rapide Recreusement Coupe du sondage 19 du cercle 1 : la ligne noire sous le fossé marque la limite entre les limons décarbonaté et carbonaté Fig. 2 : Coupe d’un sondage du cercle 1 avec le niveau visible de carbonatation 8 Bulletin de l’Association pour la Promotion des Recherches sur l’Age du Bronze, n°7, mars 2010 Conclusions Bibliographie : Antoine P., Les lœss en France et dans le Nord-Ouest Euro- Malgré la complexité des mécanismes et l’énorme péen, Revue Française de Géotechnique, 99, 2002, p. 3- diversité des réponses possibles du substrat, l’obser- 21. vation des variations altimétriques du limon calcaire laisse suggérer l’influence de structures anthropiques Desfosses Y. et Masson B., Les enclos funéraires du « Mo- - dans le cas présent, des enclos circulaires - sur la dé- tel » à Fresnes-lès-Montauban (Pas-de-Calais), Bulletin carbonatation (Fig. ). Sans pouvoir, au stade actuel de la Société préhistorique française, 89, 99, p. 9- de nos recherches, permettre l’identification précise 58. des processus mis en jeu, certaines variations sem- blent conforter l’influence d’aménagements anthro- Desfosses Y. (dir.), Archéologie préventive en Vallée de piques. Dans cette optique, l’intégration d’une étude la Canche, Les sites protohistoriques fouillés dans le cadre de la réalisation de l’autoroute A16, Nord-Ouest géo-pédologique au sein d’une méthode de fouille Archéologie, n°, 000, 47 p. archéologique nous paraît indispensable. En effet, ce genre d’étude permet d’élargir le champ d’étude et Van Vliet-Lanoe B., Fagnart J.-P., Langohr R. et Munaut apporte des informations complémentaires aux obser- A., Importance de la succession des phases écologiques vations archéologiques plus traditionnelles. anciennes et actuelles dans la différenciation des sols les- sivés de la couverture loessique d’Europe occidentale : argumentation stratigraphique et archéologique, Science du Sol, Vol. 30, , 99, p. 75-93. 9 Bulletin de l’Association pour la Promotion des Recherches sur l’Age du Bronze, n°7, mars 2010 Barbuise « L’Érable » (Aube). Un habitat du Bronze final IIIb S. lenda1, F. duCreux2 avec la collaboration d’I. turé3 - Inrap Grand-Est nord / UMR 5594 ArteHis, - Inrap Grand-Est Sud / UMR 5594 ArteHis, 3- Inrap Grand-Est Nord La fouille est située sur la bordure nord de la vallée taine de bâtiments ont pu être identifiés dont une quin- de la Seine, à cinq kilomètres au nord-est de Nogent- zaine semble correspondre aux installations de l’âge sur-Seine, dans le département de l’Aube. Le site de du bronze. Au moins deux catégories de bâtiments ont l’Erable s’intègre dans le vaste complexe archéologi- pu être identifiées : les greniers, constructions sur 4 que des Grèves de Frécul qui s’étend sur une cinquan- ou 6 poteaux de dimensions modestes (inférieure à 0 taine d’hectares, sur les territoires des communes de m²) et des habitations (ou apparentées) sur au moins La Saulsotte et de Barbuise. Le gisement est distant 6 poteaux, voire une dizaine et de surfaces plus éten- de quelques centaines de mètres au sud-est des nécro- dues. poles de l’âge du Bronze. Sur le secteur, les struc- tures d’habitats pouvant être contemporaines de ces Le bâtiment le plus vaste découvert sur l’emprise dernières demeurent à ce jour bien lacunaires. décapée du site se trouve dans le quart ouest de l’em- prise. Il s’agit d’un ensemble de 7 poteaux conservés. Les projets d’extension de la carrière exploitée par C’est un très grand bâtiment, de forme rectangulaire les Sablières du Nogentais sur cette zone ont conduit à avec une abside située à son extrémité occidentale. l’ouverture d’une fenêtre à partir des sondages archéo- Sa longueur reconnue porte ses dimensions à 8,98 logiques qui annonçaient une forte densité de vestiges m de longueur pour une largeur de 7,74 m. On distin- excavés dans ce contexte de basse vallée3. Les instal- gue aisément les poteaux porteurs organisés en tierce lations rurales protohistoriques et gallo-romaines sont et d’autres formant l’abside, disposés à la périphérie. disséminées sur des buttes de graviers formées par le Les tierces sont au nombre de 4. Elles sont implantées passage d’anciens chenaux et sur les rives de leurs selon un rythme régulier d’environ 3,60 m de côté méandres. formant des carrés. L’alignement central est régulier Le décapage couvrant une surface de 3,4 hectares tandis que les parois latérales marquent une légère in- a révélé la présence d’occupations domestiques iné- curvation. L’abside est formée de 4 travées rayonnan- dites dans cette zone pour la période protohistorique, tes, réparties régulièrement selon un angle de 45°. Les dont une installation mineure du Bronze final I et une creusements identifiés sont de forme circulaire avec seconde de plus grande ampleur du Bronze final IIIb des diamètres dont les dimensions varient de 0,30 m (Fig. ). à 0,4 m. Les vestiges de l’âge du bronze occupent, pour l’es- La datation de ce bâtiment demeure incertaine en sentiel, la partie centrale de l’emprise. Vers l’est, les l’absence d’artefacts découverts dans le comblement structures documentent une installation au cours du des fosses des poteaux. Si deux fosses détritiques premier âge du fer. Les traces laissées par une fré- contenant du mobilier daté du Bronze final IIIb se quentation des lieux à la période laténienne se trouvent trouvent au nord et au sud de cet ensemble, le secteur disséminées sur l’ensemble de l’emprise, au contact a livré les vestiges d’installations de la période laté- des vestiges de l’âge du bronze, rendant délicate un nienne et gallo-romaine, notamment le puits se trou- phasage des constructions. Sur le secteur sud-est, la vant à l’est. plupart des bâtiments correspondent à une installation Pour l’âge du bronze, des comparaisons peuvent être gallo-romaine, implantée en bordure d’un dolmen du établies avec le site de Changis-sur-Marne (Seine-et- Néolithique. Marne), où des constructions similaires sont datées du Bronze final IIIb, voire du Hallstatt ancien (Lafage et Parmi les quelques 700 trous de poteau, une soixan- al. 006).  Fouillées anciennement par H. Lamarre et A. Brisson et J. Piette et S. Rottier, plus récemment. Une quinzaine de fosses (silos, fosses d’extractions)  Quelques structures du Bronze final IIIb ont notamment et de puits, implantés pour l’essentiel sur la légère été fouillées par J. Piette aux Grèves de Frécul. pente de la berge d’un ancien chenal alors colmaté, 3 Sondages archéologiques préventifs sur 0 hectares a livré un important corpus céramique, préservé des menés par l’Inrap, sous la direction de Gilles Deborde en 003. 0

Description:
aquarelle par Frederick Corbin Lukis de son Collectanea. Antiqua Vol V (avec . L'enregistre- ment topographique des variations de la décarbonata-.
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