ebook img

Sparte, Cité des arts, des armes et des lois PDF

591 Pages·2018·8.96 MB·French
Save to my drive
Quick download
Download
Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.

Preview Sparte, Cité des arts, des armes et des lois

DU MÊME AUTEUR Les Éphores. Études sur l’histoire et sur l’image de Sparte (VIIIe-IIIe siècle avant Jésus-Christ), Paris, Publications de la Sorbonne, 1998. La Religion des Spartiates. Croyances et cultes dans l’Antiquité, Paris, Les Belles Lettres, collection « Histoire », 2012. Atlas de la Grèce classique (Ve-IVe siècle av. J.-C.) : l’âge d’or d’une civilisation fondatrice, Paris, Autrement, 2017. Coordination Le Monde grec, Rosny, Bréal, 1995, 3e édition, Paris, Bréal, 2017. Le Monde romain, Rosny, Bréal, 1995, 3e édition, Paris, Bréal, 2014. Édition des actes du colloque international « Xénophon et Sparte » organisé à l’École normale supérieure de lettres et sciences humaines (Lyon), les 15, 16 et 17 juillet 2006, Ktèma, 32, 2007, p. 293-456. © Perrin, un département d’Édi8, 2018 12, avenue d’Italie 75013 Paris Tél. : 01 44 16 09 00 Fax : 01 44 16 09 01 Le médaillon montre deux guerriers en train de se combattre. Clairement, celui de droite plie sous la pression de celui de gauche, à qui il présente son dos, et contre lequel son bouclier ne le prémunit pas puisqu’il est figuré à l’extrémité droite du tondo. Dans la prédelle, deux lions se font face ; le guerrier en position de force est situé au-dessus d’un lion à la queue dressée, tandis que le guerrier qui se replie est disposé au-dessus d’un lion qui a rabattu sa queue sous son corps : l’attitude de chaque animal reflète ou éclaire celle de l’homme qui est le plus proche de lui. Le petit trou central (près d’un genou du guerrier de gauche) a pu être percé à l’occasion d’une libation funéraire. Coupe du Peintre de la Chasse, des environs de 560-550 av. J.-C., Paris, musée du Louvre. © Tony Querrec / RMN-GP EAN : 978-2-262-07615-3 « Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client. Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette œuvre, est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la Propriété Intellectuelle. L’éditeur se réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales. » Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo. Sommaire Titre Du même auteur Copyright Introduction - L’image d’une cité souvent mal connue I - Aux origines de Sparte : géographie, mythes et migration II - L’expansion des Spartiates hors de Laconie III - La mise en ordre intérieure de Sparte au VIIe et au VIe siècle IV - Une cité des arts puis de l’austérité V - Le rayonnement politique de Sparte au VIe siècle VI - Des citoyens nourris par des Hilotes et à l’apparence fallacieusement égalitaire VII - Un système social fragilisé : des femmes trop puissantes, des hommes trop peu nombreux et une monnaie nouvelle VIII - Devenir des Spartiates : les pratiques éducatives IX - Acteurs et rouages de la vie politique à l’époque classique X - Dieux et cultes de Sparte XI - Des hommes formés et organisés pour la guerre XII - Des professionnels de la guerre disposant de moyens humains variés XIII - Une armée soudée et fortement hiérarchisée XIV - Du succès contre les Perses à la victoire sur Athènes (480-404) XV - Du temps de l’hégémonie à celui de l’abaissement (404-330) Conclusion Chronologies Notes Bibliographie Index Table des illustrations in-texte Table des illustrations hors-texte Table des cartes, plans et schémas Illustrations Introduction L’image d’une cité souvent mal connue « S parte brille comme un éclair dans des ténèbres immenses. » Ainsi l’Incorruptible, Maximilien de Robespierre, homme des Lumières et membre du Comité de salut public, caractérisa-t-il la cité des Spartiates, le 18 floréal an II (7 mai 1794). Une telle formule manifestait un grand enthousiasme à l’égard d’une cité dont la législation, prêtée à Lycurgue, était censée pouvoir rendre l’homme heureux. Déjà l’article « Sparte ou Lacédémone » de l’Encyclopédie, dû au chevalier de Jaucourt et sans doute à Diderot lui-même, était-il porteur d’une appréciation semblable, fondée notamment sur une connaissance familière des Vies (de Lycurgue, d’Agésilas…) et des Œuvres morales de Plutarque – en particulier les Apophtegmes laconiens1. Ainsi lit-on, dans une traduction moderne de Plutarque, que le législateur légendaire de Sparte, Lycurgue, était persuadé que ce qu’il y a de plus fort et de plus efficace pour rendre les villes heureuses et les peuples vertueux, c’est ce qui est empreint dans les mœurs et dans les esprits des citoyens : car les principes que l’éducation y a gravés demeurent fermes et inébranlables, comme étant fondés sur la volonté seule, qui est toujours un lien plus fort et plus durable que le joug de la nécessité2. Bonheur collectif et vertu individuelle sont donc intimement liés, parce que chacun doit œuvrer autant qu’il peut pour le bien commun, et puisqu’une telle conception prévaut dans la France révolutionnaire, ses théoriciens cherchent à s’appuyer sur un précédent illustre. Mais si, durant la Révolution française, Sparte a été vue comme un modèle par les Jacobins (et a pu inspirer, clairement, les Fragments d’institutions républicaines de Saint-Just), les Girondins lui ont préféré Athènes, et la fin de la Terreur en 1794 a suscité un tournant dans l’imaginaire politique français. Ainsi, à la fin du XIXe siècle, c’est au modèle athénien que les acteurs de la IIIe République française ont encore préféré rattacher leur action. Dans l’espace germanique, si Hegel a montré sa préférence pour Athènes, le modèle spartiate a pu, à la fin du XIXe siècle, inspirer les usages militaristes de la Prusse. Ensuite, dans les années 1930, la façon dont les nationaux-socialistes allemands ont cru pouvoir considérer la Sparte antique comme un modèle, en façonnant des hommes endurcis, a entaché l’image de la cité antique de Sparte d’une façon qui a marqué les esprits : ainsi, en réaction, le Français H.-I. Marrou a-t-il fustigé l’idéal spartiate comme sentant l’esprit subalterne d’un sous-officier de carrière3 ! Mais des hommes qui ont vécu il y a plus de deux millénaires peuvent difficilement être assimilés à ceux qui en donnent une image schématique en disant s’inspirer d’eux4. Aujourd’hui, Sparte est placée dans un espace plus apaisé de la recherche historique, grâce à un ensemble d’études menées par des spécialistes qui réexaminent les textes et tiennent compte des découvertes archéologiques ; cet apaisement est d’ailleurs facilité par le recul général des études classiques depuis les années 1970, ce recul limitant les exaltations d’éventuels lecteurs de Plutarque. Et c’est dans un tel espace que nous pouvons essayer de nous mouvoir désormais. Car Sparte doit bien d’abord être considérée comme une cité grecque de Grecs en Grèce. En d’autres termes, la culture des hommes de Sparte dans l’Antiquité était très semblable à celle des autres Grecs : à l’époque archaïque (qui, de façon générale, correspond aux VIIIe-VIe siècles av. J.-C.), ils connaissaient les poèmes d’Homère et ceux d’Hésiode, et les Grecs non spartiates pouvaient citer les œuvres de poètes de Sparte comme Terpandre ou Tyrtée. En matière politique, la structure de fonctionnement de Sparte est, à l’époque classique (Ve-IVe siècle av. J.-C.), analogue à celle d’une cité comme Athènes. Autrement dit, les Spartiates sont pleinement concernés par la définition de l’hellénisme que le « père de l’histoire », Hérodote, place dans la bouche d’Athéniens parlant en 480, au moment de l’invasion perse, entre la bataille de Salamine et celle de Platées : l’hellénisme (to Hellènikon, la grécité pourrait-on aussi dire) repose sur « une communauté de sang et une communauté de langue, l’usage de sanctuaires et de sacrifices communs, des mœurs semblables5 ». Ainsi convient-il de ne pas hésiter à élargir la focale pour comprendre le fonctionnement de la collectivité des Spartiates, dont on examinera ici l’évolution de l’époque archaïque jusqu’à la fin de l’époque classique, qui marque décidément l’impossibilité pour Sparte de conserver le premier rang qu’elle a longtemps occupé en Grèce. Des éléments d’interprétation qui ne paraissent pas concerner directement Sparte peuvent, par un raisonnement d’analogie pertinent, aider à comprendre son fonctionnement : par exemple, le texte de l’Iliade, du VIIIe siècle av. J.-C., met en scène des guerriers achéens qui combattent, se regroupent en assemblée, respectent les dieux, selon des usages qui peuvent éclairer les indications concernant le fonctionnement de Sparte à l’époque archaïque. Les documents concernant directement Sparte, les « sources », sont variés : ce sont des données archéologiques fournies notamment, à partir de 1904, par les fouilles de l’École britannique d’archéologie d’Athènes6 ; les travaux de cet ordre sont désormais menés en collaboration avec les services archéologiques grecs – voire essentiellement par ceux-ci. Mais les vestiges matériels de la Sparte antique sont généralement peu spectaculaires, et confirment la prévision de Thucydide, qui, à la fin du Ve siècle av. J.-C., considérant sans doute la médiocrité des matériaux couramment utilisés dans les édifices publics de son temps, avait prévu que les ruines à venir de Sparte feraient douter de l’ampleur de sa puissance : Supposons, en effet, que la cité des Lacédémoniens soit dévastée et qu’il subsiste seulement les temples avec les fondations des édifices : après un long espace de temps, sa puissance soulèverait, je crois, par rapport à son renom, des doutes sérieux chez les générations futures7. En outre, la ville de Sparte a longtemps été dépourvue de fortifications ; c’est seulement à la fin du IIIe ou au début du IIe siècle avant notre ère, à l’époque hellénistique – par conséquent bien plus tard que ce n’a été le cas dans les autres cités grecques – qu’une enceinte a finalement délimité l’espace urbain. Quant aux auteurs des sources littéraires disponibles sur Sparte, ils sont rarement d’origine spartiate (c’est néanmoins le cas sinon du poète Tyrtée, du moins d’un autre poète, Alcman, au VIIe siècle av. J.-C.) ; les textes disponibles sont surtout dus à des auteurs non spartiates, mais qui ont pu visiter la cité. Parmi les historiens de l’époque classique, Hérodote, Thucydide ou Xénophon fournissent des renseignements d’une précision parfois étonnante. Les Histoires du premier, l’Histoire de la guerre du Péloponnèse du deuxième, les Helléniques du troisième nous renseignent largement sur l’histoire de Sparte et des Lacédémoniens du milieu du VIe siècle à 362. Dans ses Histoires, Hérodote narre des événements précis qui ont eu lieu du milieu du VIe siècle jusqu’à la fin de la seconde guerre médique, en 479 – sans d’ailleurs s’interdire des allusions à des faits survenus en 478-4308. Dans l’Histoire de la guerre du Péloponnèse, Thucydide fournit des renseignements sur la Pentécontaétie, la cinquantaine d’années qui s’est écoulée de 479 à 431 ; il narre aussi – et surtout – en détail le début de la guerre du Péloponnèse, de 431 à 411. Quant à Xénophon, il compose une Suite de Thucydide qui constitue le début des Helléniques, où il raconte la fin de la guerre du Péloponnèse (411-404) et il poursuit son propos jusqu’à la deuxième bataille de Mantinée, de 362. Il est en outre l’auteur d’une Constitution des Lacédémoniens (Lakedaimoniôn politeia), autrement dénommée la République des Lacédémoniens, où il décrit avec précision de nombreuses pratiques des Spartiates9. Le portrait élogieux que Xénophon a dressé de son contemporain le roi de Sparte Agésilas II dans l’Agésilas contribue aussi à faire comprendre le fonctionnement et les valeurs de la société de Sparte. À l’époque hellénistique, Polybe rapporte des indications qui portent sur Sparte et, au début de l’Empire romain, Diodore de Sicile, dont la Bibliothèque historique n’a que partiellement survécu, entreprend de narrer une histoire universelle depuis le commencement des temps jusque vers 61 (voire 55 ou 46) av. J.-C. : une telle œuvre ne manque pas d’évoquer fréquemment des événements auxquels des Spartiates ont eu part. En outre, l’importance prise par Sparte dans les événements de l’époque classique a naturellement eu pour effet que des auteurs dramatiques athéniens (comme le tragique Euripide ou le comique Aristophane) ou des philosophes (tels que Platon ou Aristote) fournissent bien des indications sur Sparte, même si elles sont éparses dans leurs œuvres. Enfin, des sources riches malgré leur caractère relativement tardif sont en particulier les Vies10 comme les Œuvres morales de Plutarque et, d’autre part, la Périégèse ou Description de la Grèce de Pausanias dit le Périégète (soit « le Voyageur »). Plutarque comme Pausanias,

Description:
Au-delà de quelques clichés associés à Sparte - Léonidas et ses hommes se sacrifiant aux Thermopyles, l'ascétisme présupposé de la cité ou la rigueur de l'éducation des citoyens -, c'est bien Athènes qui est communément perçue comme l'archétype de la cité grecque. Sparte constitue pou
See more

The list of books you might like

Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.