Jean-Alain Corre [email protected] SELECTION DE TRAVAUX JEAN-ALAIN CORRE J. Johnny Episode 09. Billie jean, écho profond Episode 08. Ginger n’est pas une fille Episode 07. Firewall, love to love Episode 06. Géographie verte Episode 05. Le rêve gras Episode 04. Université Episode 03. Géométries vides Episode 02. disco lente Episode 01. Another day machine Episode 00. Machine Episode 08. Ginger n’est pas une fille La GAD - Galerie Arnaud Deschin 34, rue Espérandieu 13001 MARSEILLE www.lagad.eu / +33 6 75 67 20 96 contact galeriste: [email protected] Jean- Alain Corre né en 1981, à Landivisiau vit et travaille à Lyon, France Résidences et prix 2013 Résidence, Triangle France, Marseille 2012 Aide a la création Rhône-Alpes Expositions 2013 Rendez-vous 13, IAC, Lyon Docks art fair, stand de La GAD (galerie Arnaud Deschin), Lyon 0,00€, La GAD (galerie Arnaud Deschin) et avec Triangle France, Marseille 2012 Firewall, Love to love interface, Bikini, Lyon La vitesse des masses-graisses, Lyon Fur ein abstraction océanique, Paris 2011 Kugler remix, Genève Fais gaffe aux biches, NSPP, St-étiennes Commune, Néon, Lyon Copy-left, musé des moulages, Lyon The Navidson record, Ilkabree, Bordeaux 2010 Tu vas l’aimer, NSPP, St-étiennes 2009 Maildropper, IMOCA, Dublin Alice borgne, Ilkabree, Bordeaux Projet!, Kiosque-image, Paris A johnny machine, Néon, Lyon Off off, musé des moulages, Lyon Johnny 2, La général, Paris 2008 Dead Streaming Day, webscene, ENBA, Lyon 12, Chantier Public, Lyon 2007, 2006, 2004 Partie Elaguée, L’Appartement, Bruxelles Multipolaire, Hall 14, Leipzig Collection, Villa Arson, Nice Editions Arid Land, autoproduite, 2007 (édition 5 exemplaire) Banking, éditions du Wagon, 2006 (édition 20 exemplaire) Periodic handkerchief, NPJSVP, 2006 (poster 100 exemplaires) BetonsBlurp, NPJSVP, 2005 (poster 100 exemplaires) Textes Johnny à l’usine Univesity Dream Johnny 2 Johnny le romantique Entretien de Franck Balland et Jean-Alain Corre Si l’on s’en tenait à une simple observation des formes, l’œuvre de Jean-Alain Corre (né en 1981, diplômé de l’école d’art de Lyon en 2006) apparaîtrait davantage comme celle d’un sculpteur – produisant principa- lement des machines mystérieuses et des assemblages cryptés – que celle d’un auteur, rattachant sa pratique plastique à un univers fictionnel où se côtoieraient, parmi d’autres, les constructivistes russes, Raymond Roussel et Demi Moore. Une telle superficialité serait évidemment trompeuse, et pour accompagner ses étranges constructions, Jean-Alain Corre a créé Johnny. Johnny n’est pas le double de l’artiste, il est une sorte de moteur conceptuel, un geyser à idée. Il est aussi un socle, un appui qui établit la jonction entre deux champs de création tel un passeur à la frontière du récit et de l’objet. Franck Balland : Quand Johnny est-il apparu dans ton travail et qu’est-ce qui a motivé sa création ? Jean-Alain Corre : La première fois que j’ai eu recours à Johnny, c’était en 2006. Johnny était le personnage principal d’un texte que j’avais écrit et qui s’intitulait « Johnny à l’usine ». Je racontais une expérience de travail que j’avais personnellement vécue, alors que je faisais de l’intérim et que j’avais passé des journées entières à caresser des lardons pour les faire tenir dans des barquettes. Je n’avais pas envie d’employer la première personne et j’ai choisi ce prénom, qui me semblait plutôt lambda, pour parler de mon expérience. Trois ans après, j’ai construit une machine en rapport avec ce texte, une sculpture projetant de la lessive inti- tulée Generatorscape, que j’ai installée chez Néon, à Lyon, en 2009. Il y a des écarts entre le récit et l’objet, mais la matière abstraite de l’histoire, tout ce rapport au lieu de production était évident. Dès ce moment là, Johnny a fait office d’intermédiaire entre moi et l’œuvre. Comme on demande régulièrement aux artistes de parler de leur travail, Johnny est aussi rapidement devenu une solution me permettant d’expliciter certaines choses, notamment par ces petits textes que j’ai continué à écrire. Finalement, ce qui n’était qu’une solution a fini par prendre de l’épaisseur, et maintenant Johnny fait entièrement partie de mon travail. FB : Tu parles d’un prénom lambda, mais Johnny est un prénom importé, et peut en cela faire écho à cer- taines caractéristiques de tes pièces, dans lesquelles on rencontre également des éléments culturels importés. J-AC : Johnny mélange les cultures françaises et américaines. Comme Johnny Halliday si on veut, qui a im- porté des chansons des États-Unis et les a simplement traduites. Johnny m’a permis d’établir un univers de référence, et de venir relier mes pièces à cet univers qui est principalement nourri par mes expériences, par les films que je vois, ou certaines sitcoms qui ont accompagnées mon adolescence. FB : Peux-tu dire comment s’organise le travail d’écriture des différents épisodes de Johnny et quel statut tu accordes à ces textes, ou bribes de textes, parfois visibles dans tes expositions ? J-AC : Il n’y a pas de systématisme dans l’écriture des épisodes. Certains textes sont venus avant les pièces, et d’autres après. Je ne souhaite pas faire de leur écriture un principe. Par ailleurs, ce n’est pas un élément auquel il est nécessaire de se raccrocher pour saisir mon travail. Je disperse les signes de son univers en espérant que quelque chose puisse se passer sans explication. Je présente souvent Johnny comme un per- sonnage sans scénario parce que ses apparitions ne constituent pas une histoire ; il erre simplement au cœur d’un univers dans lequel je viens piocher. FB : Comment définirais-tu son rôle ? J-AC : D’un côté, on pourrait considérer Johnny comme une structure assez conceptuelle, dans laquelle les statements auraient été remplacés par ce personnage. On est donc amené à partager certaines humeurs, certaines situations. Il ne s’agit pas d’un double psychanalytique, je préfère en parler en terme biologique. Je l’envisage davantage comme un moteur, un cerveau autonome qui me permet de produire des choses. Johnny ne me parvient pas, il n’est pas enfoui en moi et je n’ai pas besoin d’aller creuser quoi que ce soit pour le trouver. C’est un organe d’appréhension du réel que j’utilise comme procédé plastique pour proposer des objets. FB : Johnny m’apparaît finalement comme un négatif du « That Person » de Matt Mullican. L’artiste laisse surgir cet autre lorsqu’il est dans une sorte de transe : « That Person » est une manifestation de son incons- cient, qui génère ses propres œuvres, sa propre esthétique. Il y a cependant un point de jonction entre « That Person » et Johnny. Un intérêt commun pour ce que produit la société de consommation, un penchant sin- cère, sans ironie, pour les stars de cinéma notamment… J-AC : Oui, Johnny est une sorte de greffe qui pousse sur le travail, c’est une présence un peu « alien » grâce à laquelle je peux introduire une certaine dimension d’affect. C’est ce qui explique par exemple qu’en regardant Demi Moore, dans Ghost, j’ai eu envie de faire de la céramique. Sans cette scène du film, je n’ai aucune raison d’utiliser ce matériau. Ce rapport au premier degré m’intéresse. Avec Johnny, je peux alterner les stades de fascination et de distanciation. Il n’y a aucune ironie par rapport à Demi Moore, ni pour toutes ces sitcoms, comme Beverly Hills ou Premier Baisers. Ces programmes peuvent paraître légers mais ils m’intéressent dans la façon qu’ils ont de créé un environnement, et j’aime les mettre sur le même plan que l’urbanisme d’une ville. À partir de là, J’ai structuré mon travail en épisode un peu comme ces feuilletons. FB : Au delà de ces références qui constituent la toile de fond de l’univers de Johnny, il semble finalement que tu recherches, dans tes objets, une forme de travail de la matière plus empirique ? J-AC : L’œuvre pour moi c’est une sorte de jardinage. J’apprécie le travail de Michel Blazy pour cette raison. Moi aussi, quand je fais quelque chose, il faut que je le regarde pousser, comme le ferait un jardinier avec sa pelouse. Le monde végétal me semble plus intéressant que le monde animal : il est bien plus plas- tique quand on commence à prendre conscience de sa manière d’exister. Certaines plantes mutent très rapi- dement pour s’adapter à un milieu, Un plant peut avoir naturellement deux type d’ADN différent , un peu comme si 2 individus en constituait 1 seul, un bras viendrait d’un individu, et l’ œil d’un autre. Les œuvres de Johnny se situent donc entre cette pratique, disons proche de l’agriculture, et un champ de référence plus quotidien, qui a davantage à voir avec le prospectus de supermarché. Johnny est un intitulé pour un ensemble de travaux que j’aime voir comme une sorte de feuilleton. Johnny n’est pas un double. Il n’est pas un avatar non plus. C’est un personnage sans sénario. Ses errances me permettent de créer, de collectionner, d’affecter des formes issues de notre cadre quotidien post-industriel. L’épisode 8 «Ginger n’est pas une fille» peut être considéré comme une sorte de remise à jour du travail de Raymond Roussel. Son livre «Impression d’Afrique» prend en compte la relation complexe entre un cadre post-moderne, l’érotisme et les fantasmes qu’il peut générer. «Ginger n’est pas une fille» emprunte des éléments archaïques qui appartiennent autant au patrimoine agricole (silos) qu’à un registre de représentation primitive (oreille, coquillage). Ce projet me permet de mettre en place des enjeux plastiques qui explorent le lien entre un dispositif, sa dimension sculpturale et comment il peut produire une séquence optique et narrative. Johnny Episode 9: Billie jean, écho profond 2013 dimensions variables vue du stand: Docks art fair, solo show, La GAD, Lyon Johnny Episode 9: Billie jean, echo profond Dream 2012 0, 4O x 0,30 m encre, crème acrylique Collection particulière Marseille Johnny Episode 9: Billie jean, echo profond Billie jean, echo profond 2013 1,50 x 1,90 x 1,40 m prospectus, bois , tuyau, acier, résine, noisette Johnny Episode 9: Billie jean, echo profond détail de Billie jean, echo profond 2013 1,50 x 1,90 x 1,40 m prospectus, bois , tuyau, acier, résine, noisette
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