En 1160 vivait à Saluces un homme libre, nommé Bérard de Quercia. Depuis de longues années il jouissait auprès de son seigneur, le marquis Manfred, d’une faveur telle qu’on eût presque pu l’appeler de l’amitié. Le marquis venait souvent visiter Bérard, qui fuyait les honneurs de la cour et s’occupait presque constamment de la culture de ses champs ; il le consultait même sur les affaires capitales de son gouvernement ; tant était grand chez l’honnête Bérard la droiture de l’esprit et du jugement, tant étaient Connues les preuves évidentes qu’il en avait données, et tant son extrême modestie contribuait à faire apprécier de telles qualités.