Volume 16 Cet ouvrage est paru à l’origine aux Éditions Larousse en 1975 ; sa numérisation a été réalisée avec le soutien du CNL. Cette édition numérique a été spécialement recomposée par les Éditions Larousse dans le cadre d’une collaboration avec la BnF pour la bibliothèque numérique Gallica. La Grande Encyclopédie Larousse -Vol. 16 contenant que de l’oxygène dissous plongeant dans de l’acide sulfurique de cliniques. Elle peut être diagnostiquée par plomb (eau de pluie) attaque le plomb len- densité de 1,15 à 1,20. La plaque posi- la recherche d’une surcharge en plomb. tement en produisant de l’hydroxyde tive est liée à la présence de dioxyde, L’accumulation de plomb se caractérise Corps simple métallique. de plomb toxique. Les halogènes et le et la plaque négative à celle du plomb : par une épreuve de plomburie provoquée (le taux urinaire de plomb atteignant et soufre s’unissent facilement au plomb ; par décharge, ces plaques évoluent vers dépassant même 0,8 mg par 24 heures), l’acide sulfurique peut être conservé l’oxyde plombeux. GÉNÉRALITÉS par des anomalies de la synthèse de l’hé- dans le plomb, alors que l’acide ni- moglobine : augmentation des protopor- trique l’attaque vivement. Découverte Toxicologie du plomb phyrines globulaires, augmentation des Le plomb fondu réagit avec l’oxy- coproporphyrines urinaires (test de dépis- Le plomb était connu dans l’Antiquité gène de l’air. L’intoxication par le plomb est un phé- tage assez grossier, le taux atteignant et et distingué de l’argent, que l’on savait nomène dont l’importance est actuelle- dépassant même 250 g par 24 heures), ment soulignée en raison de l’abondance déjà extraire du plomb argentifère par augmentation de l’acide delta-amino-lévu- Principaux dérivés de ce métal polluant dans les régions linique à plus de 3 mg par 24 heures, abais- coupellation. La coupellation repose industrielles. sement de l’A. L. A. déhydrase. La concen- sur une oxydation qui ne porte que sur On connaît différents oxydes consti- L’intoxication saturnine aiguë est rare tration maximale tolérable des vapeurs le plomb et laisse inattaqué l’argent. tuant trois phases distinctes dont la et ne s’observe que par absorption de de plomb dans l’air est, aux États-Unis, de Les Crétois et les Mycéniens utilisèrent composition n’est pas toujours stric- plusieurs décigrammes de dérivés plom- 0,3 mg/m 3. le plomb. On fit des bronzes au plomb. tement fixée à un rapport simple du biques, relativement solubles, comme Le plomb tétraéthyle est un produit Hérodote rapporte que les Grecs nombre d’atomes des deux éléments. l’acétate ou le nitrate de plomb. Elle s’ac- fortement toxique, qui provoque des avaient coutume de badigeonner leurs L’oxyde plombeux, de formule très compagne de troubles digestifs et rénaux troubles neurologiques plus précoces et aigus, rapides, exigeant une réanimation navires au minium. Les Romains fabri- sensiblement PbO, présente deux états plus graves que l’intoxication saturnine, prolongée. L’utilisation d’antidotes par quaient en plomb différents récipients cristallins ; le mélange gris de plomb et avec agitation et confusion mentale, et, voie intraveineuse telle l’E. D. T. A. calcique plus accessoirement, des signes de satur- et connaissaient sa toxicité. Le plomb, « l’oxyde qui se forme à la surface du (éthylinediamine tétra acétique) permet nisme. Les dérivés du plomb ne semblent un des sept métaux connus dans l’Anti- plomb fondu se transforme par grillage de réduire la gravité de l’intoxication. ni cancérigènes, ni tératogènes. quité, était associé à la planète Saturne. en un oxyde jaune PbO appelé massi- Les manifestations cliniques les plus E. F. cot. La couleur du massicot s’assom- fréquentes s’observent en réalité au cours État naturel brit lorsqu’on chauffe cet oxyde, puis de l’intoxication chronique, autrefois bien H. B. le produit fond, et, par refroidissement, connue dans certaines industries sous le 4 Le plomb, qui constitue p. 100 2.10– on obtient la litharge, solide de couleur nom de saturnisme. L’intoxication peut de la lithosphère, existe surtout à l’état encore se voir actuellement au cours de rouge-jaune. LA MÉTALLURGIE de sulfure, la galène PbS. la récupération du vieux plomb, lors de la Le minium, associé à la formule fabrication des accumulateurs, de l’appli- a une composition qui peut lar- cation de certaines poudres au plomb : Minerais utilisés Atome Pb3O4, gement varier. Il est orangé lorsqu’il peintures, émaux, minium. La galène, sulfure de plomb PbS, et la L’élément a le numéro atomique 82 et a la composition mais devient Les manifestations cliniques sont de Pb3O4, cérusite, carbonate de plomb PbCO3, appartient au groupe IV B, et la struc- plus sombre lorsque la proportion trois types et apparaissent de façon assez produit d’oxydation de la galène, sont ture électronique de l’atome dans son d’oxygène augmente. On connaît aussi indépendante. les deux principaux minerais exploi- état fondamental est représentée par une phase rattachée à la formule Les coliques de plomb sont caractérisées PbO2, tés. Dans la majorité des cas, les gise- 1s2, 2s2, 2p6, 3s2, 3p6, 3d10, 4s2, 4p6 4d10, qu’on appelle oxyde puce à cause de sa par des douleurs brutales survenant après ments plombifères sont complexes, quelques semaines ou quelques mois d’in- 4f 5s 5p 5d 6s 6p Les éner- couleur brune. 14, 2, 6, 10, 2, 2. toxication chronique et sans rapport avec et les minerais sont associés à des gies successives d’ionisation sont en L’hydroxyde plombeux est Pb(OH)2 une intoxication aiguë ; elles sont accom- minéraux tels que l’anglésite (sulfate électrons-volts : 7,43 ; 15,08 ; 32,17 ; amphotère ; on le transforme en sel pagnées de constipation intense et de de plomb), la pyromorphite (chloro- 42,04 ; 69,86 ; et il apparaît que les plombeux en milieu acide et en plom- poussées d’hypertension artérielle. phosphate de plomb), la blende, (sul- deux premiers électrons sont assez bite en présence de bases alcalines. Le Les manifestations sanguines sont fure de zinc), la pyrite (sulfure de fer), nettement plus faciles à arracher que potentiel normal du couple Pb2+/Pb est caractérisées par une anémie modérée : etc. Assez répandus dans le monde, les suivants. Le rayon de l’atome est de – 0,136 V. Des oxydes et des sels l’examen sanguin fait apparaître des hé- les gisements plombifères contiennent de 1,54 Å, celui du cation Pb2+ de divers de plomb sont utilisés comme maties à granulations basophiles à un taux souvent des métaux précieux, l’argent 1,32 Å et celui d’un cation Pb4+ est pigments ; ainsi, la céruse est un carbo- anormalement élevé, supérieur à 4 p. 100 du nombre des leucocytes. principalement. évalué à 0,84 Å. Il en résulte, comme nate basique de plomb. pour l’étain, deux séries de dérivés : Les manifestations nerveuses sont Il faut des oxydants énergiques pour essentiellement marquées par une Élaboration les dérivés plombeux, correspondant oxyder le plomb d’un sel plombeux, encéphalopathie observée surtout au métallurgique au nombre d’oxydation II, et les déri- car le couple correspondant a un poten- cours d’intoxications par inhalation de vés plombiques du plomb IV. tiel normal élevé (1,44 V) : fumée de plomb ou par absorption de La cérusite, moins abondante que la + 2 + 4 + 2e. boissons souillées. Les signes sont habi- galène, est rarement traitée seule ; Pb2+ H2O PbO2 H+ Corps simple tuellement ceux d’une atteinte vasculaire après un grillage transformant le carbo- Par contre, l’oxyde est un oxy- PbO2 cérébrale. L’atteinte nerveuse périphé- Le plomb est un métal dense dant énergique : ainsi, il brûle avec le nate en oxyde, ce dernier est introduit rique simulant une paralysie respiratoire (d = 11,54) et fusible = 327 °C). Il soufre sous l’effet d’une simple tritu- est rare, ainsi que l’atteinte des muscles dans le circuit métallurgique du traite- (tf forme divers alliages fusibles. Il est ration. Il donne des plombâtes avec antérieurs de la jambe. Enfin, les manifes- ment de la galène. L’ensemble des opé- mou et se laisse facilement façonner en les bases fortes : tels sont ou tations rénales sous forme d’une néphrite rations d’élaboration du plomb à partir Na2PbO3 feuilles, en tubes et en fils. ou encore azotémique hypertensive très proche de la galène peuvent se schématiser en Na2PbO3, 3H2O, K2Pb(OH)6. d’une glomérulonéphrite chronique s’ob- deux phases principales. À l’air humide, il se recouvre d’une On connaît des complexes, tel servent chez des sujets exposés depuis couche protectrice ; de même, l’eau le chloroplombale d’ammonium plusieurs années. La première phase, relativement usuelle (légèrement chargée de carbo- et des organoplom- simple, comporte l’agglomération et le (NH4)2PbCl6, Le traitement consiste en l’utilisation de nate et de sulfate de calcium) forme un biques, tel le plomb tétraéthyle, utilisé l’E. D. T. A. calcique par voie intraveineuse. grillage du sulfure en oxyde ; l’oxyde enduit protecteur sur le plomb (qui est comme antidétonant dans l’essence. La de plomb additionné de coke est traité L’imprégnation saturnine liée aux pro- couramment utilisé pour la distribution majeure partie des accumulateurs est blèmes d’environnement évolue habituel- dans un four à cuve, du type haut four- de l’eau potable) ; par contre, l’eau ne constituée par des électrodes de plomb lement sans qu’apparaissent des signes neau, ce qui conduit, par fusion réduc- 8687 La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 16 fusion, son absorption des rayonne- d’antimoine, à 1 à 10 p. 100 d’étain et ments X ou et son bas coefficient de à 1 p. 100 d’arsenic ; de tels alliages frottement. En raison de sa tenue dans sont déposés soit par coulée statique ou l’électrolyte d’acide sulfurique dilué centrifuge (régulage), soit par coulée et de son potentiel électrolytique, il continue sur un support d’acier doux est encore très utilisé pour la constitu- afin de constituer des coussinets ou des tion de plaques d’accumulateurs (plus bagues de frottement pour l’industrie de 20 p. 100 de sa consommation en automobile et la construction méca- France). Sous forme de revêtements, il nique. Le plomb allié à 5 p. 100 d’in- est déposé par immersion dans un bain dium ou à 8 p. 100 d’étain et à 2 p. 100 de métal fondu ou par électrolyse sur de cuivre est déposé électrolytique- des tôles, des bandes, des feuillards, ment sur une épaisseur de 20 à 30 des fils, des tubes d’acier ou de cuivre pour constituer la couche antifriction pour les protéger contre la corrosion sur alliage cuproplomb de coussinets atmosphérique, et contre l’attaque par de moteurs d’automobiles. En faible les vapeurs acides par l’humidité ou proportion, le plomb améliore les pos- par d’autres milieux corrosifs. Ces pro- sibilités d’usinage de certains alliages duits plombés servent à la confection en facilitant le glissement du copeau de réservoirs à essence, d’enveloppes et sa brisure ; c’est le cas des laitons de câbles électriques, de feuilles d’em- classiques de décolletage à 2 p. 100 de ballage, d’éléments de couverture, plomb et des aciers doux à 0,2 p. 100 d’appareils chaudronnés pour l’indus- de plomb. trie chimique, etc. Dans la construc- En outre, le plomb est très utilisé tion, le plomb est utilisé particulière- dans la fabrication des supercarburants ment pour des tuyauteries et sous forme (plomb tétraéthyle) en vue d’augmen- de feuilles pour l’insonorisation et la ter l’indice d’octane* et permettre un protection hydrofuge des parois ; des taux de compression élevé dans les rubans de plomb assurent l’étanchéité moteurs à explosion. et l’isolation de doubles vitrages. Dans Enfin, il faut signaler son emploi les installations de radiographie ou de dans la fabrication des peintures et gammagraphie, le plomb, en raison de celle du cristal. sa propriété d’absorption des radia- R. Le R. tions, est employé comme protecteur sous la forme de blocs, de plaques, de La géographie feuilles ou dispersé dans des masses économique de béton. Les propriétés du plomb sont modi- Le plomb se prête très bien à la récu- fiées par divers éléments dans les al- pération ; aussi la part du métal obtenu liages ; en général, ces additions ont de deuxième fusion est-elle importante trice, à l’obtention de plomb impur, dit L’excès de zinc doit être éliminé du pour objet soit d’augmenter la dureté, dans la production de certains pays : plomb d’oeuvre. plomb par chauffage de distillation soit d’abaisser la température de fu- elle représente 40 p. 100 de la produc- sous vide. Le bismuth restant encore se La seconde phase, aux opérations sion, ou encore d’améliorer les qua- tion des États-Unis. Le prix élevé du fixe sous forme d’un alliage calcium- nombreuses et complexes, permet lités antifriction. Ainsi, une addition métal, l’apparition de matériaux de magnésium-bismuth, et un dernier l’élimination et la récupération des de 1 p. 100 d’arsenic durcit le métal substitution (en particulier pour tout ce impuretés (cuivre, arsenic, antimoine, traite-mont final de purification par un et facilite l’obtention de grains sphé- qui touche à la tuyauterie) expliquent étain, bismuth, argent). Par une pre- mélange oxydant de soude et de nitrate riques à la coulée pour la fabrication que la progression de la production soit mière opération de liquation, au cours de sodium débarrasse le métal de l’ex- des plombs de chasse. L’imprimerie plus modérée que celle de la plupart des du refroidissement du plomb d’oeuvre cès de calcium et de magnésium. Le utilise pour les différents caractères autres métaux : elle a seulement un peu dans l’avant-creuset du haut fourneau, métal pur ainsi obtenu, appelé plomb des alliages à base de plomb avec de 3 plus que doublé depuis l’avant-guerre. on sépare à la fois une écume cuivreuse doux, titre au minimum 99,9 p. 100 de à 20 p. 100 d’étain et de 10 à 25 p. 100 La géographie de la production des et un speiss, mélange à base d’anti- plomb. d’antimoine. L’action durcissante de minerais de plomb est caractérisée par moniure et d’arséniure de plomb. Un l’antimoine pour une teneur de 7 p. 100 Suivant les besoins, un raffinage le fait que le plomb est fréquemment traitement particulier du plomb fondu permet la confection des plaques d’ac- électrolytique à anodes solubles de associé à d’autres métaux, le zinc et par le soufre élimine le cuivre restant cumulateurs. Des alliages de plomb et plomb, dans un électrolyte à base surtout l’argent : il y a peu de sociétés sous forme d’une matte de sulfure d’étain, de 40 à 50 p. 100, constituent d’acide fluoborique ou fluisilicique, minières qui soient spécialisées dans de cuivre. Un autre traitement par un conduit à un métal titrant 99,99 p. 100. des soudures àbas point de fusion (sou- la seule production du plomb. Les mélange fondu oxydant de soude et de dure des zingueurs et des ferblantiers) réserves connues de métal s’élèvent nitrate de sodium (adoucisseur Harris) Utilisations en raison de l’existence d’un alliage à une cinquantaine de millions de fixe l’arsenic, l’antimoine et l’étain à eutectique à40 p. 100 d’étain fondant à tonnes, ce qui représente à peu près l’état d’arseniate, d’antimoniate et de Le plomb pur ou faiblement allié est uti- 182 °C. De nombreux autres alliages à quinze ans de production. L’extraction stannate de sodium. Le plomb à l’état lisé principalement pour ses propriétés bas point de fusion, inférieur à 100 °C, est géographiquement très dispersée : fondu est ensuite additionné de zinc de tenue à la corrosion et à l’attaque de sont formés par le plomb, l’étain, le elle est caractérisée par un groupe de (procédé Parkes), ce qui conduit à la certains produits chimiques, sa grande bismuth et le cadmium. quatre grands producteurs (Canada, formation d’un alliage zinc-argent- plasticité à température ambiante, son En raison de leurs bonnes qualités États-Unis, U. R. S. S. et Australie), plomb, extrait par liquation et duquel bon amortissement des vibrations, sa d’antifriction, le plomb et ses alliages qui assurent plus de la moitié de la pro- l’argent est récupéré par distillation. facilité de coulée avec un bas point de sont utilisés pour les régules à 15 p. 100 duction mondiale, et par une quinzaine 8688 La Grande Encyclopédie Larousse -Vol. 16 de producteurs moyens (en Amérique, ment d’Ammonios : doctrine secrète, monter vers eux. » Pour lui, d’ailleurs, croissent au détriment des gouttelettes Mexique et Pérou ; en Europe, Bulga- interdite aux non-initiés. L’école fut la divinité était partout. et qui tombent en neige, puis, aux plus rie, Yougoslavie, Allemagne fédérale. dissoute lorsque Plotin, étant tombé bas niveaux (températures supérieures Plotin refusa toujours l’histoire et Pologne, Suède, Espagne et Irlande ; en malade, fut obligé de se rendre de à 0 °C), en pluie. D’ailleurs, avant la politique et, dans sa cité de l’esprit, Asie, Corée du Nord, Chine et Japon ; Rome à Minturnes ; Eutychès, médecin l’arrivée au sol, il y a grossissement les intellectuels devaient être réunis en Afrique, Namibie [Sud-Ouest afri- alexandrin, accourut de Pouzzoles au par coalescence de certaines gouttes au par la poursuite d’un idéal purement cain] et Maroc). Le plomb ne donne chevet de son maître mourant ; « Tu détriment des autres. Il n’est pas néces- contemplatif. Il tenait soigneusement pas lieu à un grand commerce inter- vois, je t’ai attendu », dit le philosophe, éloignés de la politique les disciples saire que la partie la plus froide d’un national : les pays de l’Est se suffisent et il ajouta une phrase qui résume toute nuage soit à une température inférieure jeunes et vieux qu’il accueillait chez à eux-mêmes, comme les producteurs une philosophie : « J’essaie de faire lui. Cette doctrine aride ne fut pas, ou à 0 °C pour qu’il y ait pluie. Certains de l’Amérique du Nord. La production remonter le divin qui est en nous au fut mal, comprise non seulement de cumulus en air chaud tropical donnent européenne est insuffisante, mais elle divin qui est dans l’Univers. » Puis il l’empereur Gallien (253-268) et de son de fortes précipitations. On pense que est loin d’être négligeable. L’Austra- mourut ; il avait soixante-six ans. épouse Salonine, mais également de ce sont de très gros noyaux de sel hy- lie est le seul pays capable d’effectuer groscopiques (sel marin par exemple) Plotin fut incontestablement le pen- ses disciples, et de son biographe Por- des ventes importantes. Il s’y ajoute qui permettent alors le déclenchement seur le plus représentatif du IIIe s., car il phyre (234-305), qui présente l’austère celles des petits producteurs d’Amé- des pluies. réunit en lui les traditions les plus éle- disciple de Platon comme un homme rique ou d’Afrique. Le raffinage du vées du monde antique. Alexandrin par tenant du magicien, du thaumaturge, Une véritable zonation des proces- minerai se fait pour partie dans les son éducation philosophique, romain du médecin et du saint. sus pluviométriques semble finalement régions productrices, pour partie dans par son école, il se montra cependant Saint Augustin, pourtant, le préférait se dessiner : pluies issues de nuages les pays consommateurs. L’Australie, froids aux hautes et moyennes lati- grec par ses aspirations et, tout en étant à tous les autres Grecs, et Hegel tenait le Canada, le Pérou et les producteurs tudes, pluies issues de nuages chauds ouvert à la culture orientale, il en subit son oeuvre pour une des plus grandes africains vendent des minerais à côté sous les tropiques humides. Il convient, peu l’influence. de la pensées humaine. de plomb raffiné. Les États-Unis, la toutefois, de nuancer. De grosses France et le Royaume-Uni alimentent Malgré sa participation à la mal- D. C. averses orageuses résultent, en effet, une partie de leurs installations de raf- heureuse expédition militaire de Gor- F Platon. aux basses latitudes, de la montée de finage par des importations. En France, dien III contre les Perses (242-244), E. Bréhier, la Philosophie de Plotin (Boivin, cumulo-nimbus jusqu’à 10 km d’alti- le traitement métallurgique de pre- il était, en fait, un ami de la paix, du 1928 ; nouv. éd., Vrin, 1961). / E. Krakowski, Plo- tude et, par conséquent, de la présence mière fusion est concentré dans l’usine silence, et de la contemplation. tin et le paganisme religieux (Denoël, 1933). / P. Henry, Plotin et l’Occident (Louvain, 1935). / de particules de glace. D’un autre côté, de Noyelles-Godault, dans le Pas-de- Plus fortement encore que son maître M. de Gandillac, la Sagesse de Plotin (Hachette, aux latitudes moyennes, la bruine Calais ; celle-ci appartient à la Société Platon, qui, d’ailleurs, ne dissimula pas 1952). / R. M. Mossé-Bastide, Bergson et Plo- tombe de nuages aux températures minière et métallurgique de Peñarroya. tin (P. U. F., 1959) ; la Pensée de Plotin (Bordas, ses appétits charnels, mais entendit supérieures à 0 °C. 1972). / C. Rutten, les Catégories du monde sen- Cette usine, une des plus importantes seulement les transcender, il ressentit, sible dans les « Ennéades » de Plotin (Les Belles d’Europe, travaille à la fois pour Peñar- presque comme saint Paul, le poids Lettres, 1961). / P. Hadot, Plotin ou la Simpli- Mesure et représentation roya et pour d’autres sociétés minières. cité du regard (Plon, 1963 ; éd., Éd. augusti- mortel de son corps. Il se détournait 2e de la pluie niennes, 1973). / J. Moreau, Plotin ou la Gloire P. C. d’ailleurs de tout ce qui en lui était de- de la philosophie antique (Vrin, 1970). F Alliage / Antifriction / Essence / Étain / Métal- venir, conditionnement, histoire : « Il La pluie se mesure au pluviomètre lurgie / Soudage. se retenait, raconte Porphyre, de parler (tranches d’eau tombées obtenues W. Hofman, Blei und Bleilegierungen (Ber- de sa naissance, de ses parents, de sa et exprimées en millimètres). C’est lin, 1941). / Lead in Modern Industry (New York, patrie. » Il ne prenait point de viande, pluie l’addition des mesures successives qui 1952). / R. Cazaud, le Frottement et l’usure aboutit aux enregistrements (totaux) des métaux ; les antifrictions (Dunod, 1955). / et sa pudeur approchait de l’ascétisme. R. Gadeau, Métaux non ferreux (A. Colin, 1959). vrais, quotidiens, mensuels et annuels, Il haïssait les peintres et les sculp- Précipitations liquides sous forme de ainsi qu’aux moyennes quotidiennes, teurs parce qu’ils représentaient des particules d’eau. mensuelles et annuelles. Lorsqu’on ne ombres de couleurs, et il ignora tou- dispose pas d’un observateur perma- Plotin jours que son fidèle disciple Amelios Formation de la pluie nent (deux relevés au pluviomètre par avait introduit secrètement dans son La pluie fine (bruine) est faite de petites jour ou un relevé par 24 heures), on école le peintre Karterios, qui, après En gr. PLÔTINOS, philosophe grec (Ly- gouttes (0,1 mm de diamètre). La pluie utilise un pluviomètre totalisateur. Le l’avoir observé attentivement, s’en alla copolis, auj. Assiout, Égypte, v. 203 - proprement dite résulte de la chute de pluviomètre enregistreur révèle, pour peindre chez lui son portrait de mé- en Campanie 269 ou 270). gouttes dont le diamètre est supérieur à sa part, l’évolution des pluies à travers moire. Au sein d’une époque sombre, Ce ne fut pas un philosophe précoce ; 0,5 mm. Elle est issue de nuages à fort la journée. Les difficultés de la mesure aride, désordonnée, il fut toujours un après être passé d’un maître à un autre, développement vertical. Le passage de des pluies sont multiples et résultent de solitaire et un mystique dont la philo- déçu par les célébrités de son temps, il l’eau du nuage à l’eau de pluie n’est l’évaporation, du débordement éven- sophie comporte un renoncement beau- tuel de l’eau hors du récipient récep- rencontra enfin, à l’âge de vingt-huit pas un processus simple et parfaite- coup plus profond et réel que celui des ans, le philosophe Ammonios Sakkas, ment connu. C’est en 1933 seulement teur, de mouvements tourbillonnaires épicuriens. au moment des averses ou même de la le Socrate alexandrin. « Voilà l’homme que le météorologue Tor Bergeron a que je cherchais », dit-il. Il fut son dis- La phrase qui termine ses Ennéades proposé un mécanisme cohérent de destruction pure et simple de l’appa- ciple pendant onze ans, jusqu’à sa cam- — « envol de l’esprit seul vers lui l’accroissement des gouttelettes d’eau reillage (cyclones tropicaux). Il est une seul » — exprime clairement ses aspi- autre difficulté qui résulte des précipi- pagne de Perse. Lors de la retraite, il dut du nuage (pour la plupart de diamètre fuir en Mésopotamie, puis à Antioche, rations et sert de conclusion à l’exposé inférieur à 5 ) en gouttes de pluie. tations mixtes, pluie et neige. de l’idéal mystique, qui débute par d’où il se rendit à Rome (244). C’est Deux situations sont possibles. La pre- Les mesures traitées (hauteurs cette exhortation : « Détache-toi de là qu’il fonda une école qui compta mière est celle du nuage qui connaît, au d’eau) aboutissent à divers documents : toute chose. » parmi ses disciples Porphyre, Amelios, moins pour une partie de sa masse, des tableaux de valeurs, graphiques, cartes, de nombreux sénateurs, des femmes Ce contemplatif pur se refusait températures inférieures à 0 °C. Celui- parmi lesquelles les cartes d’isohyètes illustres et, en général, toute la société même, en termes hautains, à partici- ci comprend alors des cristaux de glace (courbes d’égales précipitations). À cultivée de l’époque. Dans cette école per aux rites sacrés : « C’est aux dieux et des gouttelettes d’eau en surfusion. côté des hauteurs d’eau exprimant des régna d’abord l’esprit de l’enseigne- de venir vers moi et non pas à moi de Ce sont les particules de glace qui s’ac- périodes données (jour, mois, année), 8689 La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 16 on comptabilise le nombre de jours de ce dernier point de vue, la question pluies de l’après-midi en accord jeu de masses d’air conditionnées elles- pluie (dont la définition n’est d’ailleurs qui se pose est celle de savoir jusqu’à avec la thermoconvection, liée elle- mêmes par les facteurs géographiques. pas la même partout : pour les Améri- quel niveau il accroît l’importance des même au rythme thermique). Lorsque Il en résulte les différences dans des cains, le jour de pluie correspond à une précipitations. Afin de rester dans un l’emportent les pluies de perturba- rythmes pluviométriques de stations chute de 0,2 mm d’eau environ ; pour schéma pluviométrique, envisageons tions, ces rythmes s’effacent, les situées à la même latitude, rythmes qui la Météorologie française, la chute doit le cas des reliefs tropicaux. L’opti- effets des perturbations intervenant devraient être identiques si l’azonalité être, par 24 heures, de 0,1 mm mini- mum pluviométrique (jusqu’auquel les indépendamment du cycle diurne des n’intervenait pas (Cayenne a une forte mum. Ces divergences viennent de la pluies augmentent et au-delà duquel températures. récession pluviométrique dans le temps diversité des systèmes de mesure en elles régressent brutalement) est va- y Arythmie. Il est des années très où Akassa, à la même latitude, sur le usage. riable selon les lieux, les expositions et sèches, qui enregistrent des totaux bas Niger, connaît une belle exaltation les saisons. Les 800 m d’altitude qu’on très inférieurs à la normale, et il en des pluies). Répartition et rythmes a assignés à Java, les 700 m attribués est de très humides, avec des totaux pluviométriques à aux îles Hawaii sont fort généraux et très supérieurs à la normale (à Seyne Conclusion la surface du globe très problématiques. Il semble qu’aux [Alpes-de-Haute-Provence], sur dix- La pluie résulte de l’arrivée au sol Antilles les pluies s’accroissent au sept années de relevés, les valeurs Ce qui suit concerne plus ou moins moins jusqu’à 1 500 m. (et sur mer) de l’eau atmosphérique, extrêmes signalées par Ch.-P. Péguy (sauf aux basses latitudes) la pluie et qui découle de l’évaporation au-des- ont été de 655 et de 1 317 mm). La la neige*. Les rythmes sus des océans, des nappes lacustres, variabilité interannuelle peut être des masses forestières (évapotranspi- y Rythmes saisonniers. Tout comme catastrophique (sécheresses du Nor- Les hauteurs moyennes ration), etc. Elle représente un phéno- les totaux, les rythmes saisonniers deste brésilien, du Sahel ouest-afri- y Pluies et latitudes. Si l’on met àpart résultent des dispositions zonales, cain, de l’Inde du Nord-Ouest). Les mène naturel sur lequel l’homme peut les régions polaires (neige), des pluies intervenir volontairement (pluie artifi- auxquelles se surimposent les dispo- moyennes mensuelles peuvent, de substantielles se présentent aux lati- cielle) ou involontairement par la mul- sitions azonales. L’esquisse pluvio- même, varier considérablement par tudes moyennes : de 500 à 1 000 mm métrique zonale est assez bien respec- rapport à la normale (Port-au-Prince : tiplication des noyaux de condensa- (v. climat). Mais elles se manifestent tions en atmosphère polluée, au-dessus tée, sur certaines longitudes du moins 199 mm de pluies en février 1925 et surtout, par-delà la zone des déserts, des villes par exemple. C’est un facteur (v. climat), dans les régions chaudes. 6 mm en février 1926), ainsi que les aux latitudes intertropicales. Mal- Aux latitudes tempérées chaudes, le fondamental de l’équilibre de la nature moyennes quotidiennes. De ce dernier gré une répartition discontinue, des climat « méditerranéen » comporte et des sociétés humaines. point de vue, les cyclones tropicaux, aires considérables y subissent des P. P. des pluies d’hiver et de changements les averses méditerranéennes sont hauteurs d’eau moyennes annuelles de saison, l’été étant sec ; sous les V. climat. susceptibles de fournir par 24 heures de l’ordre de 1 à 2 m, certains points tropiques humides, le climat à deux des abats atteignant et dépassant dépassant très largement ces valeurs. saisons (climat tropical) offre des même le mètre. Ces totaux énormes y Pluies et facteurs géographiques. pluies d’été, tandis qu’aux très basses proviennent de pluies d’intensité ex- Plutarque Les facteurs géographiques intro- latitudes la tendance est à une pluvio- ceptionnelle. De forts enregistrements duisent une certaine azonalité dans le sité étalée sur l’ensemble de l’année. quotidiens résultent aussi de pluies schéma zonal voulu par les facteurs Quant à l’azonalité, elle intervient tout simplement ininterrompues. Le En gr. PLOUTARKHOS, écrivain grec cosmiques et planétaires. Les mous- non seulement aux latitudes tempé- (Chéronée, en Boétie, v. 50 apr. J.-C. - 30 septembre 1965, la Bourgogne sons imposent à l’Asie méridionale rées (tendances océaniques à pluies id. v. 125). orientale a reçu environ 100 mm et à l’Asie orientale de fortes pré- maximales en hiver et continentales d’eau grâce à un système frontal blo- cipitations à la latitude des déserts à maximum en été), mais aussi aux L’homme qué sur le pays. (Inde, Indochine, Chine, etc.). Ce latitudes intertropicales. Contraire- Né dans une famille aisée et de pure sont par ailleurs les régions conti- ment au schéma classique qui veut Les mécanismes race hellénique, il part pour Athènes nentales les mieux exposées aux flux que deux exaltations pluviométriques pluviométriques vers l’âge de vingt ans et y étudie la rhé- océaniques humides qui connaissent interviennent sous l’équateur, Ma- torique, la philosophie et les sciences. les totaux les plus appréciables. Aux naus et Belém, en Amazonie, n’ont Les pluies résultent des différentes Les années suivantes sont consacrées à latitudes moyennes, les vents océa- qu’une seule exaltation. Si Cayenne, formes de l’instabilité atmosphérique des voyages d’affaires ou d’agrément, niques apportent beaucoup d’eau sur très proche également de l’équateur, et des perturbations concomitantes : notamment en Italie. Plutarque revient les reliefs de la Colombie britan- a effectivement deux périodes de d’où une zonation majeure déjà évo- de bonne heure à Chéronée, où il passe nique, du Washington, de l’Oregon, pluies, elle enregistre cependant en quée. Aux latitudes moyennes, les sur les reliefs favorables de l’Europe septembre-octobre une authentique pluies sont dues principalement aux presque toute sa vie et où il compose la plupart de ses ouvrages. Sa sagesse ai- de l’Ouest aussi. Cela reste valable, phase de sécheresse qui n’est pas perturbations du front polaire. Aux avec accentuation du processus, aux conforme au schéma théorique zonal. latitudes « tropicales », en dehors de la mable, sa curiosité d’esprit, sa conver- plus basses latitudes. Les montagnes Au demeurant, la Guyane française et phase hivernale, stable, interviennent sation facile lui valent la considération de la Colombie pacifique (région du le bas Niger, qui sont situés à la même dans une atmosphère instable, parce et l’amitié de ses concitoyens. Il vivait Chocó) reçoivent environ 10 m d’eau latitude équatoriale, ne connaissent que chaude et humide, les perturba- encore en l’an 120, mais, après cette par an. Au pied de l’Himlaya, dans absolument pas le même rythme tions cinématiques, les cyclones tro- date, on perd sa trace. l’Assam, Tcherrapoundji enregistre pluviométrique (contrairement aux picaux, la thermoconvection et les Plutarque ne cessa jamais d’écrire près de 12 m d’eau. Bien des points conséquences de l’idée selon laquelle effets orographiques. À cela s’ajoutent sur des sujets touchant aussi bien à la de l’archipel malais ont plus de 6 m les pluies équatoriales sont directe- les circulations méridiennes. Aux philosophie, à la morale qu’à la lit- d’eau, des totaux de plus de 4 m de- ment liées au mouvement apparent du latitudes équatoriales prédominent térature, à l’histoire ou aux sciences. meurant le fait des côtes antillaises Soleil). la thermoconvection et l’action de la Un bon nombre de ses livres sont « au vent » (alors que les côtes « sous y Rythmes diurnes. Les rythmes CIT (convergence intertropicale). Ces aujourd’hui perdus. On divise tradi- le vent » sont beaucoup plus sèches). diurnes sont visibles sur les gra- modalités zonales, dont l’application tionnellement ceux qui subsistent en D’une façon générale, d’ailleurs, le phiques journaliers de moyennes saisonnière dépend, au niveau le plus deux groupes : les OEuvres morales et relief impose les effets classiques de horaires ou trihoraires de certaines général, du mouvement apparent du les Vies parallèles. Les premiers sont l’exposition et aussi de l’altitude. De stations tropicales (importance des Soleil, sont cependant altérées par le de simples recueils de faits et d’anec- 8690 La Grande Encyclopédie Larousse -Vol. 16 dotes, des conférences littéraires ou Les Vies ont été le bréviaire de plu- le berkélium et le californium (1950). Prix génération transportés par des « Mi- philosophiques, des consultations épis- sieurs générations. C’est dans ces bio- Nobel de chimie (avec McMillan) en 1951. rage IV » étaient au plutonium 239. tolaires, des dialogues, l’ensemble trai- graphies que la Renaissance reconnut Sur le plan des applications civiles, tant des sujets les plus divers et demeu- l’idéal antique (aux XVIe et XVIIe s., la cet élément constitue le meilleur Propriétés et isotopes rant séduisant par la variété des choses traduction d’Amyot ne fut-elle pas combustible fissile pour alimenter les concrètes, l’ingéniosité des rapproche- l’ouvrage le plus répandu en France ?) Le plutonium est un métal gris clair qui réacteurs surrégénérateurs à neutrons ments et des réflexions, la vivacité du et que s’alimenta jusqu’à la Révolu- présente six variétés allotropiques et rapides, dans lesquels on utilise la discours. Plutarque y fait preuve d’une tion le culte de la « vertu ». Peut-être dont la masse volumique est comprise conversion intégrale de l’uranium 238. modération indulgente et d’un grand cette renommée est-elle due au fait que entre 15,9 et 19,8 g/cm 3. Les développements effectués dans bon sens : il défend des idées raison- Plutarque a résume dans son oeuvre On connaît une quinzaine d’isotopes le domaine des réacteurs surrégénéra- nables, moyennes. Sans doute, sa phi- l’image de l’Antiquité hellénique au du plutonium, dont les nombres de teurs à neutrons rapides n’ont pas en- losophie paraît un peu terre à terre : moment où celle-ci touchait à sa fin. Il masse sont compris entre 232 et 246. core atteint (à la fin de 1972) le degré du moins s’adresse-t-elle à d’honnêtes apparaît également que les leçons mo- de maturité technologique suffisant Tous ces isotopes sont artificiels, et gens autant qu’à ceux qui tâchent de rales qu’il proposait avaient quelque en vue de leur utilisation sur le plan pourtant G. T. Seaborg et son équipe devenir tels. Dans les Vies parallèles, chose de rassurant, à une époque de industriel. ont réussi à mettre en évidence, au où s’opposent nom à nom, outre quatre remise en question de certitudes théo- début de 1971, l’existence du Pu244 En France, des études ont été faites à biographies isolées, quarante-six Grecs logiques, aux yeux des lecteurs qui naturel (période de 82,8 millions d’an- Cadarache (Rapsodie, Phénix), et l’on et Romains, Plutarque veut prouver s’interrogeaient sur l’avenir et la valeur nées) en traitant 8,5 kg de bastnaésite prévoit la mise en service des premiers que la Grèce est loin d’être inférieure de l’homme et qui étaient inconsciem- pure obtenue à partir d’un minerai de réacteurs rapides vers 1980. à Rome. C’est avant tout à cette oeuvre ment heureux de voir vivre devant eux fluocarbonate de terres rares. que l’auteur doit sa renommée. des modèles tout faits, d’accès facile Plutonium 238 L’isotope le plus important est et, à la limite, presque conventionnels. Un historien moraliste La gloire de Plutarque est aujourd’hui le Pu239, dont la période est de Le plutonium 238 — obtenu par irra- 24 000 ans ; il est émetteur d’un rayon- diation du neptunium 237 — est utilisé atténuée : on est surtout sensible à sa « L’histoire est pour moi comme un nement alpha (énergie, 5 MeV ; por- comme source de neutrons et de rayons sympathie pour tout ce qui est humain miroir, devant lequel je m’essaye à tée dans l’air, 3,5 cm). Le Pu239 et le alpha dans des appareils de prospection et à son talent de conteur. embellir ma vie en la conformant aux Pu241 (T = 14 ans) sont des matières géologique et comme source d’éner- A. M.-B. grands exemples. » L’intention pro- fissiles ; le Pu240 (6 580 ans) est fer- gie pour certains types de pompes ou R. Hirzel, Plutarch (Leipzig, 1912). / B. Lat- fonde des Vies parallèles est évidente : tile : il permet de produire le Pu241. de simulateurs cardiaques et dans les zarus, les Idées religieuses de Plutarque (Le- elles doivent avoir une valeur éduca- roux, 1921). / N. J. Barbu, les Procédés de la générateurs isotopiques. Le plutonium — dont la valence est tive, être une école des moeurs. Mais peinture des caractères et la vérité historique 4 ou 6 — fond à 1 593 °C ; il s’oxyde Il existe en France deux usines de dans les biographies de Plutarque (Nizet et Bas- comment procède Plutarque ? « Ce que tard, 1934). / G. Soury, la Démonologie de Plu- dans l’air humide en donnant PuO et fabrication de plutonium : Marcoule et je me suis surtout efforcé de réunir, tarque (Les Belles Lettres, 1942). / S. Mallinger, PuO2. Il est attaqué par les acides sul- le cap de La Hague. Le centre de Mar- ce sont les traits qu’on ignore com- les Secrets ésotériques dans Plutarque (Niclaus, furique et chlorhydrique, mais non par coule (UP1) comprend deux réacteurs munément, soit qu’ils aient été rap- 1946). / K. Ziegler, Plutarchos von Chaironeia (Stuttgart, 1949). / M. A. Levi, Plutarco e il l’acide nitrique. G2 et G3, qui totalisent une puissance portés çà et là par d’autres historiens, V secolo (Milan, 1955). / H. Mounard, la Psycho- électrique de 80 MW, et une usine soit qu’on les trouve attestés par des logie de Plutarque (thèse, Paris, 1960). / R. Fla- Fabrication et usages du chimique traite l’uranium irradié dans monuments et des décrets anciens ; dé- celière, Sagesse de Plutarque (P. U. F., 1964). / ces deux réacteurs. Le centre de La plutonium R. Aulotte, Amyot et Plutarque. La tradition des daignant d’amasser ce qui ne dit rien, Hague (UP2) traite les combustibles « Moralia » au XVIe siècle (Droz, Genève, 1965) ; j’ai recueilli ce qui est propre à faire Plutonium 239 Plutarque en France au XVIe siècle (Klincksieck, irradiés dans les centrales de l’E. D. F. connaître les moeurs et la nature de 1971). / F. Fuhrmann, les Images de Plutarque Le principe de fabrication est le du Val de Loire. l’âme. » Telles sont sa méthode et son (Klincksieck, 1966). / D. Babut, Plutarque et le suivant. stoïcisme (P. U. F., 1970). Il est difficile d’évaluer avec pré- ambition : après un sérieux travail de On part de l’uranium naturel, que cision la production de plutonium sur consultation des sources — à vrai dire l’on soumet dans un réacteur nucléaire le plan national, de même que sur le sans grand esprit critique —, Plutarque à un flux de neutrons ; l’isotope 238 plan mondial, les chiffres étant tenus vise à la biographie psychologique, où plutonium (proportion 99,3 p. 100) se transforme secrets ; on admet qu’un réacteur plu- les petits faits vrais, les « signes de en U 239 ; cet isotope est radioactif : tonigène fournit approximativement l’âme », ont plus d’importance que les Élément artificiel, de numéro atomique par émission bêta, il se transforme en 1 g de Pu par jour et par mégawatt de grands desseins et que les événements, 94, faisant partie de la famille des tran- neptunium 239, lequel est également puissance thermique. pour autant qu’ils révèlent une person- suraniens (symb. Pu). radioactif, et se transforme finalement nalité. De là, anecdotes, bons mots, at- en plutonium 239 : Dangers du plutonium titudes et habitudes familières trouvent Le plutonium a été isolé au labo- naturellement leur place dans un récit ratoire de Berkeley (États-Unis) par Le plutonium est très toxique ; son qui cherche à être une description Seaborg et son équipe, qui découvrirent activité est environ 1 000 fois supé- morale. Plus que le héros, Plutarque son isotope 238, obtenu en bombardant rieure à celle de l’uranium très enrichi veut peindre l’homme. Il reste que de l’uranium par des deutons, en août (90 p. 100) et 100 000 fois supérieure ses Vies ont dégagé, par les exemples 1942. C’est à Hanford (Washington) à celle de l’uranium naturel, il n’est qu’elles proposent, un certain genre de que les Américains construisirent leur pratiquement pas absorbé par voie di- grandeur propre à l’Antiquité. À les première usine de plutonium. gestive, mais par voie pulmonaire. Les lire, on garde présente à l’esprit l’idée normes de sécurité sont de 2.10–12 Ci, d’un type particulier, probablement soit 3.10–8 mg par mètre cube d’air, la Glenn Théodore Seaborg plus idéal que réel, mais qui, dans sa On sépare le plutonium de l’uranium quantité admissible dans l’organisme simplification même, séduit par son Chimiste américain (Ishpeming, Michigan, par des traitements chimiques délicats. devant être inférieure à 10–6 g. 1912). En collaboration avec Edwin Matti- élévation. Le plutonium 239 sert à fabriquer des Aux dangers proprement nucléaires son McMillan, il découvrit en 1941 le plu- La popularité de Plutarque a égalé tonium, dont il étudia les propriétés. Puis bombes de fission ; la bombe de Naga- il faut ajouter les risques d’incendie ; celle des écrivains les plus célèbres. il obtint l’américium et le curium (1945), saki ainsi que nos engins de première c’est pourquoi il faut, quand on mani- 8691 La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 16 pule le plutonium sous forme pulvéru- (1853-1931) et Edouard (1859-1940) mètre est exprimé dans la grande majorité constituants que l’on retrouve généra- lente, opérer dans des boîtes à gants en Michelin déposèrent le brevet du pneu des cas en pouces, parfois en millimètres. lement dans leur formule sont : atmosphère d’argon. démontable et, en 1895, ils équipèrent y Entre ces deux nombres peuvent — les caoutchoucs naturels ou Ph. R. de pneumatiques une voilure automo- prendre place une ou deux lettres. synthétiques ; 1. La première lettre, qui est S, H ou V, dé- F Nucléaire (énergie). bile, l’Éclair, qui participa à la course — les charges renforçantes, généra- signe la vitesse limite pour laquelle a été Paris-Bordeaux. lement des noirs de carbone, qui aug- conçu le pneumatique. Cette vitesse limite mentent considérablement la résistance varie d’un type de structure à un autre. En Description mécanique des caoutchoucs, spécia- structure radiale, la lettre S signifie une pneumatique lement dans les domaines de la résis- utilisation possible jusqu’à 180 km/h, la Trois grandes zones peuvent être dis- lettre H une utilisation possible jusqu’à tance à la rupture et de la résistance à tinguées dans un pneumatique. 210 km/h, et la lettre V une utilisation pos- l’usure ; Bandage déformable et élastique que y La bande de roulement est la partie sible au-delà de 210 km/h. — les agents de vulcanisation (soufre l’on fixe à la jante des roues de certains qui entre en contact avec le sol quand 2. La seconde lettre caractérise le type de et accélérateurs). véhicules et qui protège, en l’envelop- structure auquel appartient le pneuma- le pneu roule. Elle comporte généra- pant, une chambre à air indépendante tique, R pour le type « Radial » et B pour lement des sculptures dont la forme Les matériaux de la carcasse ou non. (On dit aussi enveloppe et le type « Bias Belted ». L’absence de lettre varie non seulement d’une marque pneu.) indique que le pneumatique possède une Utilisés dans la grande majorité des cas commerciale à une autre, mais éga- structure diagonale conventionnelle. sous forme de câbles disposés paral- À l’état gonflé et lorsqu’il équipe un lement en fonction de l’utilisation y À ces désignations viennent parfois lèlement les uns aux autres de façon véhicule, un pneumatique est appelé à prévue. s’ajouter des indications particulières, à constituer des nappes, ils sont de assurer la liaison entre ce véhicule et le y La carcasse, composée d’une ou telles que : diverses natures. sol. De ce fait, il joue : de plusieurs nappes de câbles noyés 1o M + S (ou M.S ou M et S), initiales des — un rôle prépondérant dans la trans- Le coton, pratiquement abandonné mots anglais Mud (boue) et Snow (neige), dans du caoutchouc, a pour mission mission des efforts longitudinaux (mo- indiquant l’aptitude du pneumatique à de nos jours par l’industrie du pneuma- principale de supporter les effets de la teurs ou freineurs) ; rouler dans des conditions hivernales ; tique, fut jusqu’en 1938 le seul maté- pression de gonflage. De sa résistance — un rôle important dans la trans- 2o Tubeless, qui signifie la possibilité riau utilisé pour la fabrication des car- dépend en grande partie la capacité du mission des efforts latéraux (guidage, pour le pneumatique d’être monté sans casses des pneumatiques. À partir de pneumatique à supporter la charge du chambre à air sur une jante spéciale. notamment en virage) ; cette date, le coton, fibre cellulosique véhicule qu’il équipe. Exemple de désignation moderne de pneu- — un rôle non négligeable dans la qua- naturelle, fut de plus en plus remplacé matique destiné à équiper une voiture de lité de la sustentation des efforts verti- y L’accrochage (ou bourrelet, ou par la rayonne, fibre cellulosique artifi- tourisme : caux (confort). talon) est la partie du pneumatique 185/70 HR 14 Tubeless cielle. Les causes de la désaffection du qui assure sa fixation sur la jante. Pour Ces indications, portées sur le flanc d’un coton furent notamment sa faible résis- Historique remplir convenablement sa mission, pneumatique, signifient que ce dernier : tance à la rupture et à la fatigue. elle doit être douée d’une certaine 1o présente une largeur de section approxi- y La rayonne, après avoir pris la L’inventeur du pneumatique est l’Écos- mative de 185 mm et un rapport rigidité, qui lui est conférée par la place du coton dans les carcasses des sais Robert William Thomson (1822- présence d’une tringle d’acier. pneumatiques, connut une très grande 1873). Le 10 décembre 1845, il déposa Pris dans son ensemble, un pneuma- faveur en raison de sa ténacité et de sa le brevet anglais no 10990 qui concer- égal à 0,7 (70) ; tique peut être considéré comme étant résistance bien supérieures à celles du 2o appartient à la catégorie H c’est-à-dire nait l’usage de supports élastiques un assemblage de matériaux à très qu’il peut être monté sur une voiture pou- coton, pour faire place aujourd’hui, appliqués « autour des roues d’une haute élasticité, appelés mélanges en vant rouler jusqu’à 210 km/h ; dans une certaine mesure, aux tex- voiture afin de diminuer la puissance terme de métier et dont les constituants 3o possède une structure radiale (R) ; tiles synthétiques. De plus, les types nécessaire pour le tirer, pour rendre le 4o est destiné à être monté sur une jante de de base sont les caoutchoucs (natu- de rayonne actuels possèdent un mo- mouvement plus doux et diminuer le 14 pouces de diamètre ; rels ou de synthèse), et de matériaux dule d’élasticité relativement élevé et bruit qu’elles font en roulant [...] ». Le 5o peut être monté et utilisé sans chambre très faiblement déformables, qui sont une grande stabilité dimensionnelle, pneumatique de Thomson se compo- à air. en général des câbles, des fils ou des même aux températures atteintes par sait d’une chambre à air enfermée dans Cl. F. feuillards (ceux-ci étant parfois utilisés les pneumatiques lors de leur vulcani- un étui en toile, gonflée au moyen d’un dans les tringles). sation ou de leur utilisation. tuyau traversant la jante et muni d’un bouchon à vis étanche à l’air. La pro- Éléments constitutifs y Les polyamides sont des poly- tection et la résistance à l’usure étaient Désignation courante des condensats, souvent désignés sous Les mélanges assurées par une enveloppe en cuir ou pneumatiques le nom de Nylon, qui présentent une en caoutchouc entoilé. Cette invention Constituant le « tissu conjonctif » ténacité plus élevée que celle de la Outre le nom de leur fabricant ou celui de n’eut aucun succès et sombra dans l’in- d’un pneumatique, ils sont en général rayonne et une plus grande résistance la firme qui les commercialise, les pneuma- différence et l’oubli. au nombre d’une dizaine, de compo- à la fatigue. En revanche, à l’état brut tiques portent généralement une appel- sitions différentes. Cette diversité est ils présentent de gros inconvénients, Le pneumatique fut « réinventé » lation commerciale. Leur désignation pro- prement dite est assurée par un ensemble due à la nature fort variée des rôles dus à leur module d’élasticité relati- beaucoup plus tard par un vétérinaire de nombres et de lettres. qu’ils doivent remplir. C’est ainsi vement faible et à leur tendance à se de Belfast, John Boyd Dunlop (1840- y Le premier de ces nombres caractérise la que le mélange constituant la bande contracter à température élevée. Mais 1921), qui, sans avoir eu connaissance largeur de section du pneumatique, expri- de roulement d’un pneumatique doit, on peut pallier cet inconvénient par des travaux de Thomson, déposa en mée soit en pouces, soit en millimètres. notamment, faire preuve d’une grande des traitements appropriés. Les poly- 1888 un brevet décrivant un tube creux Parfois, il est suivi immédiatement d’un résistance à l’usure et d’une excellente amides ont partiellement supplanté la gonflé, protégé par une toile recou- autre, qui exprime le rapport d’aspect du verte de caoutchouc collée à la jante pneumatique. Il est le centuple du nombre adhérence au sol. Ces qualités ne sont rayonne surtout aux États-Unis. de la roue. L’invention de J. B. Dun- représentant le rapport pas exigées des mélanges qui entrent y Les polyesters présentent l’avan- lop connut des applications dans le y dans la constitution du flanc du même tage de posséder une excellente téna- domaine de la bicyclette. Cependant, pneumatique. En revanche, ceux-ci cité, une stabilité dimensionnelle et son développement fut freiné par la doivent être capables de résister à la une résistance à la fatigue qui leur y Le second de ces nombres représente le difficulté et la longueur des répa- diamètre de la jante sur laquelle le pneu- fatigue provoquée par des millions de permettent de se classer entre les rations. En 1891, les frères André matique est destiné à être monté. Ce dia- flexions répétées. Les grands types de rayonnes et les polyamides. Leur in- 8692 La Grande Encyclopédie Larousse -Vol. 16 convénient a longtemps résidé dans la certains pneus équipant les engins de que dans un pneumatique diagonal. charges renforçantes, agents de vulca- difficulté qu’il y avait à les faire adhé- génie civil. C’est pourquoi l’utilisation de pneu- nisation ; etc. rer de façon convenable aux mélanges matiques radiaux permet de réaliser de y Préparation des nappes de câbles. qu’ils étaient chargés de renforcer. Architecture « radiale » ou à substantielles économies de carburant. Les câbles (textiles ou métalliques), « arceaux droits » Cet inconvénient est aujourd’hui D’autre part, la souplesse de ses rassemblés parallèlement les uns aux surmonté. Dans ce type d’architecture, apparu flancs et la rigidité transversale de sa autres sous forme de nappes, sont pour la première fois sur le marché bande de roulement confèrent au pneu- noyés dans du mélange lors du pas- y Le verre, que l’on sait depuis long- en 1948 avec le pneu X, commercia- matique radial, lorsqu’il est soumis à sage dans une calandre, essentielle- temps fabriquer sous forme de fibres, lisé par la société Michelin, il convient un effort latéral (force centrifuge, vent ment constituée par des cylindres possède une haute ténacité et une de distinguer deux sortes de nappes de latéral, etc.), une résistance à la dérive parfaitement surfaces qui tournent parfaite stabilité dimensionnelle aux câbles : la ou les nappes constituant la bien supérieure à celle dont ferait en sens inverse. De l’écartement de températures atteintes par les pneu- carcasse proprement dite et les nappes preuve un pneumatique diagonal sou- ces cylindres dépend l’épaisseur de la matiques au cours de leur fabrication formant la ceinture. mis au même effort, lui assurant ainsi nappe que l’on obtient à la sortie. Ma- ou de leur service. Son point faible une incontestable supériorité dans le chines de grande précision (les épais- La ou les nappes de la carcasse ont est une assez mauvaise résistance à domaine de la tenue de route. seurs des nappes de câbles sont ré- leurs câbles disposés comme les rayons la fatigue, en particulier aux efforts glées au dixième de millimètre) et de d’une roue (d’où le nom de radial). de compression répétés, C’est surtout Architecture « croisée ceinturée » grand débit, les calandres modernes Les nappes de la ceinture, généra- aux États-Unis que les fibres de verre débitent plusieurs dizaines de mètres lement au nombre de deux ou trois, Un pneu « croisé ceinturé » possède sont utilisées pour la Fabrication des de nappe à la minute. Les nappes sont une carcasse de pneu diagonal et la sont disposées en biais. Leur largeur pneumatiques. ensuite découpées. La découpe se fait est approximativement celle de la ceinture d’un pneu radial. Cette cein- souvent en biais par rapport au sens y L’acier fit en 1931 l’objet d’études bande de roulement du pneumatique. ture lui confère certains des avantages des câbles. Les angles de découpe par la société Michelin qui devaient Leur ensemble forme réellement une de l’architecture radiale, et la disposi- sont alors mesurés avec soin : d’eux conduire à l’utilisation des câbles ceinture qui entoure la carcasse radiale. tion croisée de nappes de la carcasse dépendent les angles que feront entre dans le pneumatique. Le premier Cette ceinture présente une grande les inconvénients de la structure dia- eux les câbles des différentes nappes souplesse dans le sens radial et une gonale. Les pneus croisés ceinturés ont pneu à carcasse en acier (baptisé dans le pneumatique terminé. grande rigidité dans les sens latéral et acquis une certaine place sur le marché Metalic et destiné aux poids lourds) longitudinal. américain sous le nom de Bias Belted. y Préparation des profilés. Les divers fut commercialisé par cette société en En Europe, où les pneus de type radial mélanges sont mis sous forme de pro- 1937. L’utilisation d’acier dans les L’architecture radiale est plus diffi- sont beaucoup plus répandus, leur ave- filés dont la forme est sensiblement pneumatiques présente de multiples cile à mettre en oeuvre que l’architec- nir paraît très limité. celle qu’ils devront présenter dans le ture diagonale, mais elle présente sur avantages, dus à sa résistance à la pneumatique terminé. Les opérations rupture d’environ 250 kg/mm 2 (c’est- celle-ci des avantages d’une impor- de profilage sont réalisées soit à l’aide Fabrication des tance considérable ; elle permet, en à-dire trois fois supérieure à celle du de calandres dont les cylindres ont été pneumatiques effet, de dissocier les flancs du pneu- plus résistant des matériaux cités pré- usinés en creux selon le profil désiré, matique de la bande de roulement. cédemment) et à son allongement à Préparation des produits semi- soit à l’aide d’extrudeuses (appelées Tout en restant évidemment solidaires, la rupture de 2 p. 100 (cinq fois plus ouvrés également boudineuses). Une extru- ces deux zones peuvent remplir leurs faible que celui du matériau le moins y Préparation des mélanges. Elle deuse est essentiellement constituée rôles respectifs, fort différents, avec déformable déjà cité). La résistance se fait au cours d’opérations de ma- par une vis hélicoïdale sans fin qui une grande indépendance. La bande tourne dans une chambre cylindrique de l’acier aux températures atteintes laxage et de mélangeage conduites de roulement d’un pneumatique radial dans des malaxeurs internes dont les terminée par une filière. Introduit par les pneus figure également au n’est pas soumise aux déformations dans la chambre généralement sous éléments essentiels sont deux cy- nombre de ses avantages. Longtemps imposées par les flancs et s’adapte aux lindres à pales hélicoïdales tournant forme de bande, le mélange est poussé boudé par beaucoup de fabricants en inégalités du sol. Il en résulte une meil- à travers la filière par le mouvement en sens inverse dans une chambre raison des difficultés éprouvées lors leure stabilité du véhicule et, par suite de la vis. De la forme de la filière dé- close. Les opérations de malaxage ont de la fabrication des câbles et de leur de l’absence de mouvements parasites pend celle du profilé que l’on obtient pour objet d’accroître la plasticité des mise en oeuvre dans la confection des dans la zone de contact pneu-sol, une à la sortie. caoutchoucs. Celles de mélangeage, pneumatiques, l’acier est actuelle- usure moins rapide. La disposition ra- qui, généralement, leur succèdent ment, en raison de ses qualités, l’objet diale des câbles de la carcasse permet Confection immédiatement dans les mêmes ma- aux flancs du pneumatique de fléchir d’un intérêt grandissant de la part de laxeurs, sont destinées à introduire au On confectionne un pneumatique en aisément, et le confort du véhicule est nombreuses sociétés. sein de ces caoutchoucs les autres in- empilant nappes de câbles et profilés amélioré. De plus, et contrairement à grédients des mélanges : plastifiants, de mélanges dans un ordre déterminé ce qui se passe dans les flancs d’un Principales architectures pneumatique diagonal, dont les nappes Architecture « croisée » croisées sont soumises à des efforts ou « conventionnelle » ou divergents, il ne prend naissance aucun mouvement de cisaillement dans les « diagonale » flancs d’un pneumatique radial : ils Dans ce type d’architecture, le plus s’échauffent beaucoup moins que ceux ancien, la carcasse du pneumatique d’un pneumatique diagonal. L’absence est constituée par des nappes de câbles de mouvements parasites dans la zone superposées, entrecroisées et disposées de roulement d’un pneumatique ra- en biais. Le nombre des nappes est dial est également à l’origine de son variable : généralement de quatre dans moindre échauffement en service. les pneus pour voitures de tourisme, il Aussi l’énergie dissipée dans les flancs passe à quatorze dans les gros pneus et la bande de roulement est-elle moins pour camions et à trente-deux dans importante dans un pneumatique radial 8693 La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 16 examen radiologique systématique de parfaite qualité, qui permet d’obser- ver soit une simple accentuation de la trame pulmonaire, avec aspect réticulé, soit des images nodulaires diffuses dans les deux champs pulmonaires (n’affectant pas, du moins au début, les sommets et les bases). Ce sont des opacités miliaires, micronodulaires ou macronodulaires (à petits et gros nodules). Dans quelques cas, l’image se complète d’une calcification gan- glionnaire en coquille d’oeuf, parfois elle est celle d’un infiltrat très intense, pseudo-tumoral, exceptionnellement excavé. Les signes cliniques et radio- logiques sont précisés par des épreuves fonctionnelles respiratoires montrant des troubles assez précoces de diffu- sion alvéolaire, puis des signes de sclé- et à des emplacements dont la posi- ou en creux les motifs de la sculpture toute satisfaction quant à la régularité rose et de fibrose pulmonaires pouvant tion est fixée au millimètre près. Cette de la bande de roulement et les diverses et à la sécurité de leur fonctionnement. s’accompagner d’une défaillance car- opération s’exécute sur des tambours inscriptions que l’on veut faire figurer Cl. F. diaque droite de type « coeur pulmo- cylindriques de caoutchouc disposés sur l’enveloppe. À l’intérieur du tore F Caoutchouc. naire chronique ». horizontalement. Encore manuelle constituant l’enveloppe, on dispose Le dépistage systématique des pneu- dans un certain nombre de cas, elle une membrane en caoutchouc dans la- moconioses chez les ouvriers exposés tend de plus en plus à être automati- quelle on admet généralement, une fois est une obligation stricte, car il n’existe sée. La confection des pneumatiques à pneumoconiose aucun traitement de la silicose, et, le moule fermé sur le pneumatique, structure radiale est réalisée de la façon dans quelques cas, celle-ci continue à une circulation d’eau chaude sous suivante. La première des opérations évoluer régulièrement, même si l’ou- pression. Ce fluide plaque avec force Maladie pulmonaire à évolution chro- consiste à déposer sur un ou deux tours vrier n’est plus soumis à l’exposition, nique, rarement subaiguë, due à l’inha- de tambour une feuille de mélange qui l’enveloppe contre les parois du moule, les particules de silice agissant par lation de poussières et survenant à cer- constituera l’intérieur de l’enveloppe à l’extérieur duquel on admet une cir- effets physico-chimique et allergique tains postes de travail portant sur des terminée. On place ensuite la ou les culation de vapeur. Eau chaude sous propres. L’évolution peut être aussi ag- produits minéraux. nappes de câbles qui formeront la car- pression et vapeur apportent à l’enve- gravée par des affections secondaires : casse, puis les divers profilés aux deux loppe les calories que nécessite sa vul- emphysème, pneumothorax, surinfec- La silicose extrémités du manchon sur lequel les canisation. La température à laquelle tion tuberculeuse, bronchite récidi- tringles sont enfilées. celle-ci est conduite ainsi que sa durée Le type le plus classique de pneumo- vante, insuffisance cardiaque. L’opération du retroussage consiste dépendent de l’épaisseur du pneuma- coniose est la maladie due à la silice, à replier autour des tringles les bords tique. Quelques minutes à 200 °C envi- ou silicose, différenciée tardivement L’asbestose du manchon déjà constitué sur le tam- ron suffisent pour que soit vulcanisé un d’une affection très fréquente dans les C’est une affection pulmonaire due aux bour. La confection se poursuit en mines au début du XXe s., la tuberculose pneumatique de bicyclette. La « cuis- poussières d’amiante, d’évolution très général par la pose des profilés, qui de- pulmonaire, et qui portait alors le nom son » d’une enveloppe pour voiture de lente. Elle est plus difficile à dépister viendront les flancs. À ce stade, le pneu de silico-tuberculose. tourisme demande un temps de l’ordre radiologiquement que la silicose, car se présente sous la forme d’un man- d’une demi-heure à une température En réalité, l’expérience sur l’animal la fibrose pulmonaire ne s’accompagne chon cylindrique qu’il tant transformer et la clinique humaine ont démontré voisine de 170 °C. Plus de vingt-quatre que d’une accentuation de la trame pul- en tore. On envoie alors de l’air com- heures à 130 °C sont nécessaires pour l’existence d’une silicose pure exclusi- monaire dans les régions périhilaires, primé dans le tambour sur lequel a été vement liée à l’inhalation de particules que soient correctement vulcanisés mais le pronostic n’en reste pas moins confectionné le pneumatique, puis, sur de silice de diamètre égal à 1 micron sérieux par fibrose et insuffisance car- ce tore, on dépose successivement les certains gros pneumatiques destinés à environ, qui atteignent les alvéoles diaque droite. La recherche de cor- nappes de ceinture et le profilé destiné équiper des engins de génie civil (cer- pulmonaires. puscules d’amiante dans l’expectora- à devenir la bande de roulement. En tains de ces pneumatiques pèsent plus La silicose s’observe surtout au tion permet souvent la découverte de faisant chuter la pression à l’intérieur de 1 t et présentent des épaisseurs attei- du manchon de confection, on permet à cours du travail dans des mines riches corpuscules « en haltères » dus à des gnant 25 cm). en silice (mines de charbon) dans l’in- dépôts protéiniques sur les fibres. celui-ci de reprendre sa forme initiale, et il ne reste plus qu’à faire glisser le dustrie du verre, le polissage sur émeri, Contrôle La bérylliose pneumatique hors du tambour. l’industrie céramique, etc. De très nombreux contrôles sont opérés La maladie est d’évolution extrême- C’est une affection rare et très sérieuse, sur les matières premières et les pro- Vulcanisation ment lente ; elle n’apparaît que cinq qui a été très étudiée lors de la création duits semi-ouvrés qui sont employés La vulcanisation (ou cuisson) d’un à dix ans après le début du contact en de l’industrie nucléaire. À très faibles pour la fabrication des pneumatiques. pneumatique consiste à faire passer les moyenne, rarement plus vite (en moins doses dans l’air inspiré, l’oxyde de bé- Après leur vulcanisation, ceux-ci sont, mélanges qui le constituent de l’état de deux ans au cours d’exposition très ryllium est en effet capable de provo- plastique à l’état élastique. Pour réali- de plus, soumis à différentes vérifica- intense [percement de tunnels]) ; les quer soit des pneumopathies subaiguës ser cette opération, qui est particulière- tions destinées à assurer, entre autres signes cliniques sont réduits à une très dyspnéisantes, accompagnées ment importante, on introduit le pneu- choses, qu’une fois montés sur un toux et une dyspnée très inconstante. d’infiltrats denses, mais régressant matique dans un moule portant en relief véhicule en déplacement ils donneront Le début clinique est en fait lié à un par un traitement corticoïde, soit des 8694 La Grande Encyclopédie Larousse -Vol. 16 fibroses définitives avec défaillance tielle des troubles professionnels ac- 60 de l’Adamello et des Dolo- liorent la navigation jusqu’à Pavie, afin m3/s) cardiaque. tuellement observés. mites à travers le lac de Garde. Plus à de la rendre commercialement rentable. E. F. l’aval, ce sont les rivières du versant À ce trajet de 382 km s’ajoutent plus Empoussiérages M. Linquette et C. Voisin, la Silicose et apennin qui dominent avec la Secchia de 700 km de voies navigables sur les autres pneumoconioses (Flammarion, 1961). / (172 km) et le Panaro (166 km). À Pon- affluents et sur divers canaux. Ainsi, Les surcharges pulmonaires, ou em- Recherches fondamentales sur les pneumoco- telagoscuro, le Pô a un débit moyen de Mantoue est atteint par le Mincio, nioses (Masson, 1967). poussiérages, s’observent soit après 1 460 m3/s (maximal de 8 900 m3/s Porto Garibaldi est rejoint depuis Pon- inhalation de poussière de verre ou et minimal de 275 m3/s). Sa pente est telagoscuro (Idrovia Ferranese) ; on de minerai de verre (sidérose), d’étain très faible, car, à Ostiglia, à 150 km accède à la lagune de Venise à travers (stannose) ou de charbon (anthracose). pneumologie de l’embouchure, il n’est plus qu’à l’écluse de Volta Grimana. Le trafic L’empoussiérage massif peut provo- 2 m au-dessus du niveau de la mer. fluvial total est d’environ 3 Mt. Le port quer une obstruction des bronches. La masse énorme d’alluvions apportée de Crémone a un trafic total de 1,2 Mt. F POUMON. par les affluents est en partie déposée Les produits transportés sont essentiel- Mais, dans beaucoup de pneumoco- dans le lit, qui est ainsi surélevé par lement des hydrocarbures et des maté- nioses avec insuffisance respiratoire rapport à la plaine environnante dès la riaux de construction. La voie fluviale chronique, l’agent nocif est la silice, confluence avec le Tessin. À l’entrée doit être aménagée pour permettre le qui existe à l’état de contaminant dans Pô du delta, le Pô domine de 6 m le ter- passage de péniches de 1 350 t en tous de très nombreux minéraux et joue un rain alentour, et les hommes ont dû ses points. De nombreux projets de rôle fibrogène propre, associé à l’em- Fleuve d’Italie, tributaire de bâtir de grandes digues de protection. canaux groupés autour de l’axe du Pô poussiérage pulmonaire. l’Adriatique. Le fleuve parcourt les cent derniers ont vu le jour ces dernières années. Le kilomètres de son cours, dans un vaste C’est le fleuve le plus important plus important d’entre eux est le projet L’allergie pulmonaire delta et se jette dans l’Adriatique par d’Italie. Sa source se trouve à 2 022 m du canal Milan-Crémone-Pô, dont les cinq bras (Po di Maestra, della Pila, C’est une maladie de plus en plus fré- d’altitude, au Piano del Re, sur le flanc travaux ont commencé il y a plusieurs di Tolle, della Gnocca, di Goro), qui quente, caractérisée par des manifes- nord du mont Viso. De là, il traverse années. Par ailleurs, les rives du Pô sont à peine séparés de l’embouchure longitudinalement toute la plaine ont également fixé des centrales ther- tations fébriles, en particulier après de l’Adige et de celle de la Brenta (au padane, sur une longueur de 652 km. miques (à Plaisance par exemple), et le inhalation de certaines fumées métal- nord de laquelle se trouve la lagune de Son bassin fluvial est de 70 472 km 2. tourisme fluvial y fait son apparition. liques : fièvre des travailleurs du zinc Venise). Ce delta a avancé de 25 km C’est d’abord un torrent alpin, à forte Ce fleuve, souvent redouté pour ses et du cuivre, avec malaise général, depuis l’époque romaine, et l’action de pente, se dirigeant vers le nord-est et colères, peut devenir une grande artère courbatures, frissons ; la fièvre des l’homme s’y marque fortement. recevant des affluents des Alpes Cot- commerciale, point fort d’une naviga- filatures, elle, s’observe dans le travail tiennes (Maira, Varaita, Pellice). À Le régime du Pô est très équilibré. tion interne touchant toutes les parties du coton (byssinose), du chanvre (can- Turin, à 70 km de sa source, il n’est Les affluents de rive gauche sont de de la plaine padane. nabiose) et du lin (linose). On observe plus qu’à 214 m d’altitude et a un régime nival ou glaciaire, avec des E. D. des troubles allergiques avec anticorps débit moyen de 81 (maximal de hautes eaux de printemps ou d’été ; m3/s F Émilie-Romagne / Lombardie / Piémont / aboutissant à des infiltrations pulmo- 2 230 m3/s et minimal de 9 m3/s). Sa pour certains, leur régime est régu- Vénétie. naires accompagnées de dyspnée et de pente se fait alors plus douce, et son larisé par la traversée des lacs. Les fièvre, et pouvant évoluer vers une in- débit augmente grâce aux apports de affluents de rive droite, au débit plus suffisance respiratoire définitive (pou- la Doire Ripaire, de la Stura di Lanzo, faible, sont beaucoup plus irréguliers, mon des fermiers, particulièrement de l’Orco et surtout de la Doire Bal- avec des hautes eaux de printemps et Poe (Edgar Allan) fréquent avec les manipulations de foin tée (160 km) ; cet affluent, né au pied d’automne. Il y a donc pour le Pô une moisi, bagassose [canne à sucre]). du massif du Mont-Blanc, a un débit certaine compensation ; l’étiage, qui a Écrivain américain (Boston 1809 - Bal- moyen de 105 au confluent avec lieu en juillet et en hiver, est à peine m3/s Enfin, l’allergie peut se manifes- timore 1849). le Pô. Le Pô se dirige alors vers l’est, marqué. Cela n’exclut pas de fortes ter par un asthme, particulièrement en dessinant de nombreux méandres. crues, qui peuvent amener la rupture Journaliste, inventeur, poète, roman- après inhalation de poussières de bois, Jusqu’au confluent avec le Mincio, les des digues et des inondations catastro- cier, Poe est surtout connu comme surtout de bois exotiques. Certaines cours d’eau venus des Alpes vont l’em- phiques sur des milliers d’hectares. auteur de contes, dans lesquels une pneumopathies chimiques sont liées à imagination morbide, inquiète, jointe porter. Sur la rive droite, les affluents L’utilisation économique du Pô l’inhalation de poussières caustiques ; apennins sont mineurs (Trebbia, Nure, prend des formes multiples. Tout au à l’emploi de la science-fiction*, pré- certaines surinfections peuvent s’ob- figure certaines tendances de la littéra- Taro, Parma, etc.), à l’exception du long de son cours, le fleuve est soumis server, comme le charbon des trieurs Tanaro ; ce dernier (276 km ; 130 m3/s) à de lourdes ponctions pour l’irrigation. ture du XXe s. Aux États-Unis, sa répu- de laine. tation fut longtemps médiocre. C’est recueille les eaux des Alpes maritimes Son delta est un monde complexe. Les Le cancer pulmonaire par inhalation (Stura di Demonte) et ligures (Bormida parties émergées ont été bonifiées à di- l’étranger, surtout la France, qui fit sa est connu avec les poussières arseni- et ses affluents). Par contre, sur la rive verses époques ; on distingue les terres fortune littéraire. Découvert en 1848 cales, les sels de chrome, les poussières gauche, des apports notables ont lieu, de vieille bonification (terre vecchie) et par Baudelaire*, qui le traduit et voit radioactives, les suies riches en hydro- dont on ne retiendra que les principaux. celles de bonification plus récente (bo- en lui son double, Edgar Poe devient carbures cancérigènes et peut-être les La Sesia (138 km ; 32 m3/s) descend nifiche moderne). Elles sont gagnées pour Baudelaire, puis pour Mallarmé et du mont Rose. Le Tessin (248 km ; par les cultures, notamment les arbres Valéry le prototype de l’archange mau- fibres de certaines amiantes. 321 m3/s) amène les eaux du massif fruitiers. Les secteurs de lagunes sont dit. « Les États-Unis, écrit Baudelaire, La silicose a été une maladie profes- du Gothard à travers le lac Majeur. animés par la pêche (valli a pesca de ne furent pour Poe qu’une vaste prison sionnelle particulièrement fréquente, L’Adda (313 km ; 160 court la lagune de Comacchio). Une société qu’il parcourait avec l’agitation d’un m3/s) exceptionnellement grave ; les mesures entre les Alpes Rhétiques et Orobie originale de pêcheurs subsiste dans le être fait pour respirer dans un monde de prévention ont considérablement (formant la Valteline), se jette dans le delta. Enfin, il y a la navigation. Depuis plus normal que cette grande barba- réduit le nombre des silicoses radiolo- lac de Côme et reçoit, avant d’atteindre l’Adriatique, à partir d’un petit bras (le rie éclairée au gaz ; sa vie intérieure, giques et celui des insuffisances respi- le Pô, le Brembo et le Serio. L’Oglio Pô di Levante), on peut remonter le Pô spirituelle de poète et même d’ivrogne ratoires par pneumoconioses, l’allergie (280 km) vient du Cevedale à travers jusqu’à Crémone et même Plaisance. n’était qu’un effort pour échapper à pulmonaire devenant la cause essen- le lac d’Iseo, et le Mincio (194 km ; Au-delà, des travaux en cours amé- celle atmosphère antipathique. » 8695