ebook img

Penser l'individuation : Simondon et la philosophie de la nature PDF

254 Pages·2005·15.816 MB·French
Save to my drive
Quick download
Download
Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.

Preview Penser l'individuation : Simondon et la philosophie de la nature

© L'Harmattan, 2005 ISBN: 2-7475-7920-4 EAN : 9782747579209 Remerciements Les deux tomes de Penser l'imlividtiotion sont issus d'une thèse de' Doctorat, soutenue le 14 novembre 2003 à l'Université Paris VII - Denis Diderot, et intitulée « Sens et connaissance. A partie et en deçà dé Simondon ». Je tiens à remercier ici Monsieur le Professeur Dominique Lecourt pour la ferme générosité de sa Direction de thèse. Les fréquents entretiens qu'il m'a accordés durant ces trois années de recherche, ainsi que ses conseils érudits de lecture dans le domaine de l'histoire et de la philosophie des sciences, ont grandement participé à rendre possible la pleine exploration exégétique, jusqu'ici manquante mais exigée par notre temps, de l'œuvre de Simondon. Bernard Stiegler m'a apporté son soutien constant depuis 1995, malgré les points de divergence au sein de notre commune volonté de prolonger Simondon. Qu'il en soit remercié comme l'ami mais aussi le penseur qu'il est à mes yeux. Vincent Bontems a partagé mes convictions dans le domaine épistémologique dont il est en passe de devenir un spécialiste. Je lui dois ce moteur incomparable qu'est la complicité théorique. Merci également à Alexis Philonenko pour ses encouragements décisifs, alors que j'en étais encore à projeter les travaux actuels. Ma gratitude va enfin à Madame Françoise Balibar, Monsieur Jean Jean-Claude Beaune et Monsieur Gayoo, ainsi qu'à mes amis Jean-Michel Besnier, Eliane Bontems, Thomas Bourgeois, Giuseppe Bufo, Claude Debru, Fernando Fragozo, Mathias Gérard, Nicole Gourié, Patrice Le Naour, Pierre Montebello, Michel Simondon, Barbara Stiegler et Caroline Stiegler, et bien sût à Marie-Aude qui m'a « supporté» dans tous les sens du terme durant ces années. Tous ont, sous des fonnes diverses, porté ou accueilli l'effort de cette recherche ambitieuse. Je n'oublie pas non plus Jean-Louis Déotte, qui aussitôt après la soutenance de thèse m'a proposé de publier aux éditions L llal7lla/ttm dans les délais les plus brefs. Lesn~euxautresse~onruûtront A la mémoire de Gilbert Simondon. Préface Gilbert Simondon a peu inspiré les commentateurs, même si Gilles Déleuze, Gilbert Hottois, Isabelle Stengers, Bernard Stiegler lui ont rendu hommage - mais c'est toujours un aspect particulier de son œuvre qui est alors abordé, et les commentaires les plus développés concernent son seul classique Du Molk d'existence des Oo/'ts tech11iqms. Les deux ouvrages L'individn et sa genèse physico biologique puis L 'individmltion p{JChiqm et collective sont généralement restés dans l'ombre. HotS quelques articles de Simondon, ces trois ouvrages sont tout ce que nous possédons pour l'instant de lui, mais ce «tout» n'a rien de restrictif: il constitue une véritable Totalité animée par une volonté systématique et qui se veut encyclopédique. Le premier mérite de M. Barthélémy réside dans le &it d'avoir pris en charge cette totalité mobile et vivante. En w elle tensions intentes à la recherche ne font que refléter et traduire celles th Imr oo/el : ilY a une véritable osmose entre elles. Une telle démarche est fondatrice: elle suppose de redéfinir les notions classiques de la philosophie, de la science, d'en inventer au besoin de nouvelles. Prétendre reconstruire Simondon« en sa totalité », c'est trouver le fil d'A tiane d'un «labyrinthe rationnel» à condition de le considérer en ses principes et en sa méthode. M. Barthélémy, au prix d'un travail d'analyse et de synthèse incomparable, nous livre ce fil directeur que nous allons suivre trop rapidement, marchant sur ses pas non pout le paraphraser mais pour nous donner le plaisir rare d'entrer avec lui dans cette œuvre qu'il réinvente pour nous. Il le pose d'entrée de jeu: l'objectif de Simondon est philosophiquement radical et originaire: la question pannénidienne de rêtre et de l'un doit être repensée si l'on veut connaître quelque chose de l'individu. S'il y a un être en tant qu'il est 1111 être, l'unicité est elle-même fondée sur un être en devenir, donc sur la genèse ; mais le devenir n'est pas devenir de l'être dont on présupposerait l'unité, il est accession à l'être individuel dont l'unicité est une condition~ Tel est le principe premier de Simondon, dont tout découle et sur quoi s'appuie sa méthode et qui peut, très succintement, faire espérer l'accès à une « philosophie de la nature» inédite: 1. Le principe indiqué ci-dessus n'est pas vraiment un axiome mais le « moteur» de la visée de l'individu, que le « régime» d'être de cet individu soit « physique », « vital» ou « transindividuel » ; 2. Cette « ontogénèse» enjoint de penser l'individu en terme d'individuation, elle-même dépendante d'un pré-individuel conçu comme potentiel par quoi s'opère le processllS d'individuation. Le « sujet», lui, est redéfini par Simondon comme constitué de l'individu mais aussi de sa charge pré-individuelle; 3. Si l'objet technique «extériorise» celle-ci en devenant alors l'expression paradigmatique du trans-individuel, c'est parce qu'il ouvre lui-même sur un milieu qu'il assume et sur un «collectif» qui ne se réduit jamais, chez Simondon, à quelque expression anthropologique, psychologique ou sociologique, au sens classique de ces tennes ; 4. C'est pourquoi cet objet technique est d'abord et irrévocablement attiré par le «vivant», dont il se distingue certes irréductiblement mais en étant tout comme lui de l'ordre de l' « individu.akSation » et pas seulement de l'individuation ; 5. La «personnalité» transindividuelle, elle, n'est jamais pour l'individu un être stable mais un ensemble de relations. On peut même dire, autre expression de l'o ntogénèse, qu'il y a -!yIJOf!}lIJie entre l'être et la relation; l'individu n'est jamais soumis à sa propre origine mais c'est par démultiplication de la relation que les régimes d'individuation déftnissent une individualité capable de s'adapter et parfois se « suradapter» à son milieu, puis enfin de l'objectiver ; 6. La connaissance objective eUe-même est une «relation de relations» - et c'est alors qu'elle s'avère active et spécifique sinon typologique. Ainsi l'objet technique le plus «concret» est-il l'instrument scientifique dans son indistinction nouvelle - quantique - d'avec l'objet de connaissance, et ceci signifie que 10 d'une part les conditions de la connaissance sont techniques (ce qui renverse bien des préjugés). D'autre part Simondon, et ceci le rend d'autant plus « original », ne fait ici appel à aucun «appareil mathématique)} mais en priorité à la logique qui « prolonge» les mathématiques en tant qu'elle est leur ttaduction ontologique mais formelle et qu'elle retrouve, comme sa face cachée, la question de ' l'identité « parménidienne » sous le mode du tiers-exclu qu'utilise la physique classique mais qui doit être dépassé sinon révoqué pour acd~der aux quanta: Simondon est marqué par ces accents bachelardiens qu'il veut intégrer à sa problématique; 7. I.e cas de la cristallisation et de la théorie générale de la polarisation vient à point pour suggérer l'importance de l'analogie, mieux du dédoublement concernant une réalité spectrale intennédia.ire entre physique statique et tension métastable vers la vie, image d'une transduction auto-complexifiable qui, au bout du compte, rappelle toujours l'identité de la relation et de r'être - et le rapport de l'être au devenir,; 8. La problématisation du « Sens» (le plus difficile sans doute en cette « exégèse polémique» de l'œuvre de Simondon) ne remet pas en question l'ontologie génétique de Simondon, mais vise à sa « relativisation englobante», donc à la faire passer du statut - revendiqué par Simondon - de « philosophie première» à celui de problématique philosophÎIJlIt11Itnt seconde. M. Barthélémy pose que le pur Ob-jet de connaissance est Non-Sens (que l'objet technique en son «auto-transcendance» exprime aussi) tandis que le sujet connaissant est toujours « décentré ». La relation est à la substance ce que le sens, qui est plmi-dimensionnell' est à la connaissance, et elle l'est à l'intérieur de cette dimension du sens qu'est l'objet de connaissance; 9. Lorsqu'elle veut connaître, la philosophie est donc seconde par rapport à la science, mais c'est parce qu'elle a prioritairement à penser le sens, qui est pluri-dimensionnel et irréductible à la seule dimension de l'objet de connaissance. Cette pensée du sens possèdem alors, dans chaque dimension du sens qu'elle aura dégagée, une « traduction uni-dimensionnelle », dont notamment la traduction ontologique qu'est l'ontogenèse simondonienne en tant que «philosophie de l'information». La philosophie ainsi Il « réinventée» se doit d'être paradoxale dans son attitude nouvelle, puisque le sens est un objet qui n'est jamais ob-jet, mais qui au contraire constitue 1'« individu philosophant» comme « sens-sujet» à l'attitude nécessairement anti-naturelle parce qu'inversant l'intentionnalité husserlienne. On n'a fait ici que reprendre quelques-unes des structures de la réinvention opérée par M. Barthélémy. On peut concevoir, on l'espère, combien le ftl directeur est souple mais rigoureux, depuis la définition ontogénétique de l'individu tributaire des modes de l'individuation relationnelle jusqu'à la régression radicale vers une « herméneutique réflexive» en tant que pensée du sens, en passant par le point nodal de l'objet technique et dans la perspective d'une relation constante à une théorie de l'information elle-mênle en genèse et en activité. Il s'agit bien d'un «système intellectuel)) radicalement personnel, sûr de sa légitimité et de son ambition - car il en faut pour « reprendre ainsi tout ou presque à zéro». Une pensée sans compromissions. Pour s'en convaincre encore, il suffit de noter à quel point Simondon lui-même s'est opposé à la quasi-totalité des traditions intellectuelles: ontologie statique, monisme, pluralisme, idéalisme, réalisme, empirisme, innéisme, mécanisme, vitalisme, positivisme, dialectique et même phénoménologie ; M. Barthélémy fait le point à ce propos. Mais il sait qu'il se rapporte aussi à des auteurs-clés, dont le plus important est Kant - l'ambition est bien ici de prolonger la «révolution copernicienne» par une « révolution einstemtenne » en philosophie. Mais Bergson, Canguilhem évidemment, Wittgenstein, Merleau-Ponty ont leur importance et Bachelard reste à l'horizon de ses propos. Le plus important, M. Barthélémy le met en évidence, réside dans le fait que Simondon revendique une pensée subversive qui veut détruire les dualités classiques entre le sujet et l'objet, la forme et la matière (donc l'hylémorprusme), le naturel et le technique, le vivant et l'humain, le mécanisme et le vitalisme, le psychologisme et le sociologisme. Mais il ne s'agit pas de combler le vide par un «individu» tout fait: il faut repenser le lien en tenne de transduction. Cette notion, centrale pour l'ontologie génétique de Simondon, retrouve les implications de principe posées au départ. M. Barthélémy le dit de 12

See more

The list of books you might like

Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.