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Manières de penser dans l’Antiquité méditerranéenne et orientale: Mélanges offerts à Francis Schmidt par ses élèves, ses collègues et ses amis PDF

305 Pages·2009·1.27 MB·French
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Manières de penser dans l’Antiquité méditerranéenne et orientale Supplements to the Journal for the Study of Judaism Editor Hindy Najman Department of Near and Middle Eastern Civilizations, University of Toronto Associate Editors Florentino García Martínez Qumran Institute, University of Groningen Benjamin G. Wright, III Department of Religion Studies, Lehigh University Advisory Board j.j. collins – j. duhaime – a. hilhorst – p.w. van der horst a. klostergaard petersen – m.a. knibb j.t.a.g.m. van ruiten – j. sievers – g. stemberger e.j.c. tigchelaar – j. tromp VOLUME 134 Manières de penser dans l’Antiquité méditerranéenne et orientale Mélanges offerts à Francis Schmidt par ses élèves, ses collègues et ses amis Edité par Christophe Batsch et Mădălina Vârtejanu-Joubert LEIDEN • BOSTON 2009 This book is printed on acid-free paper. Library of Congress Cataloging-in-Publication Data Manières de penser dans l’antiquité mediterranéenne et orientale : mélanges offerts à Francis Schmidt par ses élèves, ses collègues et ses amis / edité par Christophe Batsch et Madalina Vârtejanu-Joubert. p. cm. — (Supplements to the Journal for the study of Judaism, ISSN 0083- 5889 ; v. 134) French and English. Includes bibliographical references and index. ISBN 978-90-04-17518-1 (hardback : alk. paper) 1. Judaism—History—To 70 A.D. 2. Jews—History—586 B.C.–70 A.D. 3. Qumran community. 4. Dead Sea scrolls. 5. Middle East—Religion. 6. Middle East—History—To 622. I. Schmidt, Francis. II. Batsch, Christophe. III. Vârtejanu-Joubert, Madalina. IV. Title. V. Series. BM170.M26 2009 296.0939’4—dc22 2009008776 ISSN 0083-5889 ISBN 978 90 04 17518 1 Copyright 2009 by Koninklijke Brill NV, Leiden, The Netherlands. Koninklijke Brill NV incorporates the imprints Brill, Hotei Publishing, IDC Publishers, Martinus Nijhoff Publishers and VSP. All rights reserved. No part of this publication may be reproduced, translated, stored in a retrieval system, or transmitted in any form or by any means, electronic, mechanical, photocopying, recording or otherwise, without prior written permission from the publisher. Authorization to photocopy items for internal or personal use is granted by Koninklijke Brill NV provided that the appropriate fees are paid directly to The Copyright Clearance Center, 222 Rosewood Drive, Suite 910, Danvers, MA 01923, USA. Fees are subject to change. printed in the netherlands TABLE DES MATIÈRES 1. Francis Schmidt, historien du judaïsme ancien .................... 1 Historiographie 2. Théorie et méthode d’une « laïcisation » de l’Écriture(cid:2): Les sources bibliques dans le De iure belli ac pacis de Grotius .................................................................................... 13 Christophe Batsch 3. La mystique à Qumrân : Regards historiographiques et déconstruction de la notion ................................................... 23 Mădălina Vârtejanu-Joubert Rationalité et sciences 4. L’herméneutique des devins mésopotamiens ........................ 39 Jean-Jacques Glassner 5. רשפ et שרפ, Esséniens et Pharisiens : deux interprétations de l’Écriture ............................................................................ 51 André Lemaire 6. On Righteous and Sinners : 4Q181 Reconsidered ............... 61 Devorah Dimant 7. Démétrius le Chronographe doit-il être regardé comme le père de l’historiographie qoumrânienne(cid:2)? ............................. 87 Jean-Claude Dubs 8. Comment peut-on écrire en syriaque(cid:2)? ou Des problèmes du scribe devant sa page blanche .......................................... 105 Alain Desreumaux Lien social, rites et identités 9. Ethnicité et pérennité de l’Israël antique. Les stratégies identitaires consécutives à la disparition du royaume de Juda ......................................................................................... 129 Alfred Marx viii table des matières 10. Purity of Lineage in Talmudic Babylonia .......................... 145 Aharon Oppenheimer 11. The celebration of the Passover in Graeco-Roman Alexandria ............................................................................ 157 Nicholas de Lange 12. Prolongements et subversion de la pensée du Temple dans le Nouveau Testament au miroir de l’action et de la prédication de Jésus dans l’Évangile selon Marc .................... 167 Christian Grappe 13. Les pontifes romains et le parjure ...................................... 183 John Scheid 14. « Un dieu est né . . . » à Stratonicée de Carie (I Stratonikeia 10) ................................................................... 193 Nicole Belayche Mentalités 15. Entre construction liturgique et polémique anti-juive. La collection de bénédictions d’origine juive des Constitutions Apostoliques ......................................................... 215 Pierluigi Lanfranchi 16. « La lumière dans mon cœur vient de Ses Mystères merveilleux ». De la Règle de la Communauté XI 5 à II Corinthiens 4,6 (Contribution à l’étude du sociolecte esséno-qoumrânien) ............................................................. 231 Marc Philonenko 17. Oreste, un héros grec dans la religion romaine ................. 239 Renée Koch Piettre 18. Les marges du langage dans les contextes sacrés : φθόγγος, φθέγγομαι ............................................................. 269 Sabina Crippa Index ........................................................................................... 281 FRANCIS SCHMIDT, HISTORIEN DU JUDAÏSME ANCIEN Dans une existence précédente, Francis Schmidt a certainement vécu parmi les Messieurs de Port-Royal : soucieux que l’érudition soit aussi transmission du savoir, au sein de l’école des Petites-Maisons ; s’entre- tenant familièrement avec les frères Arnaud d’un point de philologie grecque dans Flavius Josèphe ; poursuivant une correspondance savante avec les esprits ouverts de la « République des lettres » de l’Europe classique. Bien d’autres fi gures se présentent spontanément, au jeu des correspondances historiques, mais celles des Messieurs de Port-Royal a conservé jusqu’aujourd’hui ces deux traits essentiels de l’érudition prise au sérieux et de la fi délité aux choix importants. Pour les gens de ma génération, ces deux traits ont pu paraître un temps contradictoires. L’engagement devait être nécessairement poli- tique, immédiat et (de préférence) radical – la radicalité impliquant souvent la rupture avec toute la tradition des savoirs universitaires. Un détour par l’anecdote : récemment, au cours d’une de ces universités d’été qui s’épanouissent au soleil du Midi (il s’agissait en l’occurrence de l’un des « festins philosophiques et littéraires » de Lagrasse, dans l’Aude), un historien de mes amis présentait au public bienveillant, quelques conclusions de ses travaux sur l’historien italien du xvie s. Guichardin, si fameux et si important pour l’historiographie européenne, mais assez oublié aujourd’hui en dehors des cercles spécialisés. L’édition d’une telle œuvre exige forcément un vaste appareil d’érudition : on ne s’y lance pas sans de solides connaissances linguistiques, philologiques, historiques et philosophiques. Arriva le moment des questions. Un jeune homme souleva, approximativement en ces termes, cette question à la fois personnelle et essentielle : « Vous avez été, dit-il, à peu près au spécialiste de Guichardin, extrêmement engagé dans l’activité militante et politique des “années 1968”, au point de négliger alors vos études et votre carrière. Aujourd’hui vous consacrez la majeure partie de votre temps à des recherches très pointues sur une société disparue. Com- ment conciliez-vous deux postures si contradictoires ? » L’impertinente et si pertinente question ne reçut pas de réponse vraiment satisfaisante cet été-là. Les questions demeurées sans réponse sont souvent les plus intéressantes. 2 francis schmidt, historien du judaïsme ancien C’est dans la fréquentation intellectuelle et amicale de Francis Schmidt, qui fut et demeure un maître et un introducteur dans le domaine des études juives anciennes, que cette non-réponse s’est peu à peu densifi ée, élaborée et structurée pour moi. Dans les séminaires hebdomadaires de l’École Pratique des Hautes Études, on ne s’initiait pas seulement aux débats intellectuels en cours sur la Communauté de Qoumrân et les écrits de la mer Morte, dont la publication redémarrait alors sur un rythme soutenu, et dont chaque volume de la prestigieuse collection des Discoveries in the Judaean Desert d’Oxford était passionné- ment attendu et commenté. On y apprenait surtout à travailler et que la recherche historique est une exigence de rigueur jamais relâchée. L’enseignement et les publications de Francis Schmidt nous ont appris en outre le caractère essentiel et nécessaire des enjeux de cette recherche. Par exemple : peut-on imaginer rien de plus odieux que l’obligation faite à une femme ou à un homme de savoir, quels que soient l’époque et les lieux, de renoncer à ses idées propres sous la seule contrainte d’une autorité politique ou religieuse ? Je serais assez porté à croire, par maints exemples qu’il m’a donnés, que la vie entière de Francis Schmidt fut gouvernée par l’indignation toujours renouvelée que lui causait cet abus. On trouvera extraordinaire qu’un homme ait pu être porté à de plus grandes colères au sujet des manœuvres viles des jésuites du xviie s., qu’à celui des accommodements médiocres de collègues académiques contemporains, tirant avantage de sa constance à se tenir dans l’honnêteté ; pourtant cela fut. Cela tint non seulement à une curiosité toujours éveillée pour les grandes querelles des Anciens, en ce qu’elles préfi guraient, préparaient et nourrissaient les nôtres, mais encore à cette sensibilité, essentiellement politique, que j’ai dit, devant l’inacceptable d’une pensée asservie. Je dis « politique », c’est pour dire urbaine (urbs liberat), c’est-à-dire civique, c’est-à-dire civilisée. Ce n’est pas la politique de Blanqui, de Lénine ou du Che Guevara ; mais c’est celle de Pascal et de Flaubert. À chacun sa tâche. Je laisse à Mădălina Vârtejanu-Joubert le soin de préciser l’apport des travaux de Francis Schmidt à la recherche historique et à l’histoire du judaïsme ancien. Je n’ai voulu ici que lui exprimer la reconnaissance profonde de ses élèves pour les avoir entraînés à fréquenter ces chemins du savoir exigeant. Christophe Batsch francis schmidt, historien du judaïsme ancien 3 « Ce que je recherchais, c’était de savoir ce que les hommes pensent. » Ces mots, cités de mémoire, résument la manière dont Francis Schmidt envisage son métier, sa démarche, ses objectifs d’historien. Ceux-ci se sont concrétisés dans une biographie et une bibliographie qui ont mar- qué de leur sceau l’historiographie du judaïsme du Second Temple. Les premières publications académiques de Francis Schmidt datent des années soixante-dix, ce qui correspond à la période où naquit, sur le plan historiographique, une vraie querelle des Anciens et des Modernes autour de la méthode : philologie ou anthropologie ? Si, dans le domaine des études classiques, l’anthropologie historique faisait école, notamment au sein du Centre Louis Gernet, l’orientalisme demeurait essentiellement le pré carré des philologues. La querelle est certes allée en s’estompant au fi l des années ; néanmoins, le partage méthodologique, avec de rares exceptions, perdure. C’est dans ce contexte que Francis Schmidt a promu et incarné la réconciliation intellectuelle des deux approches. A preuve, je l’ai souvent entendu invoquer l’échange et la collaboration de William Robertson-Smith et de Julius Wellhausen, le premier adoptant les savoirs de l’anthropologie naissante, le deuxième s’appuyant sur l’analyse philologique. Ses premières recherches s’inscrivirent dans la lignée de la critique textuelle, portant notamment sur le Testament d’Abraham qui a fait, en 1971, l’objet de sa thèse et, ultérieurement, de plusieurs publications (v. bibliographie). La décennie suivante, marquée par sa nomination à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes comme professeur de judaïsme à l’époque hellénistique et romaine, Francis Schmidt développa surtout une réfl exion d’ordre historiographique par laquelle il interrogeait l’histoire des sciences des religions et ses concepts fondateurs : l’op- position polythéisme/monothéisme ou canonique/apocryphe. Je ne mentionnerai ici que le dossier « The Inconceivable polytheism : Studies in Religious Historiography » préparé pour la revue History and Anthro- pology 3/1987, qui fut repris en version française dans L’impensable poly- théisme (1988). Par la suite la contribution de Francis Schmidt à l’étude du judaïsme se développa selon trois axes ayant la double légitimité intellectuelle de l’anthropologie et de l’histoire des religions : l’espace, le rituel, le temps. C’est à la croisée de ces axes que se situe sa contribution his- toriographique majeure, laquelle consista à apporter une réponse à la question de savoir comment pouvait fonctionner le Temple dans une société sans Temple. Espace centralisé de la communication divine, seul lieu légitime du sacrifi ce dans le judaïsme, le Temple passa d’une

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