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Maitresse d'un play-boy PDF

191 Pages·2011·0.78 MB·French
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Table des Matières Page de Titre Table des Matières Page de Copyright Azur 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. Épilogue ANNE BUSNEL © 2009, Trish Morey. © 2010, Traduction française : Harlequin S.A. 978-2-280-21770-5 Azur 1. La vengeance avait un goût délicieux. Andréas Xenides leva les yeux sur l’immeuble délabré dont l’enseigne délavée ballottait au gré des bourrasques de vent. Depuis combien d’années traquait- il l’homme qui se trouvait à l’intérieur ? Il secoua la tête, indifférent au froid qui glaçait les piétons autour de lui. Peu importait la durée de ses recherches, maintenant qu’il l’avait débusqué. Dans sa poche, le portable vibra. Il s’en saisit avec impatience. Son avocat avait promis de le joindre si un problème quelconque venait interférer avec ses plans. Voyant le nom de sa collaboratrice s’afficher sur l’écran, Andréas remit l’appareil en place. Ce qui se passait à Londres aujourd’hui était bien plus important que tout le reste. Pétra ne s’en rendait-elle pas compte ? Comme il traversait la chaussée, une pluie cinglante s’abattit tout à coup et mit en déroute les rares passants qui traversaient ce paysage gris et noir. Andréas gravit les marches usées du perron, actionna la poignée de la porte. Celle-ci était fermée, comme il s’y attendait. La sécurité se résumait à un Interphone et à un système vidéo vétuste, mais c’était son jour de chance : un couple en survêtement et ceinture-banane sortit à cet instant de l’immeuble. Il en profita pour se faufiler et se diriger vers la zone de réception. Sous ses pieds, le parquet recouvert d’un tapis élimé craqua à plusieurs reprises. Une odeur d’eau de Javel et de moisi flottait dans l’air. Quelque part, quelqu’un écoutait la radio. L’endroit était vraiment minable. Scotchée sur la porte de verre cathédrale au bout du couloir, une pancarte rédigée à la main indiquait « Administration ». L’attention d’Andréas se focalisa tout entière sur ce point, but ultime d’une si longue course- poursuite, si bien qu’il ne remarqua pas dans un premier temps la silhouette menue qui s’approchait, un aspirateur dans une main, un sac-poubelle dans l’autre. Une femme de ménage. Il crut un instant qu’elle allait dire quelque chose, mais elle se borna à reculer contre le mur pour lui livrer passage. Il nota les cernes sous ses yeux rougis, sa frange plaquée sur son front, sa blouse tachée. Une odeur mêlée de bière et d’ammoniaque lui monta aux narines lorsqu’il parvint à sa hauteur. Eh bien, le personnel était à l’image de l’hôtel ! songea-t–il avec dégoût. La jeune femme s’éloigna d’un pas rapide. Il entendit dans son dos un choc, un cri étouffé, mais il avait bien autre chose en tête et ne se retourna même pas. Il était sur le point d’honorer la promesse faite à son père sur son lit de mort. Ces instants, il prendrait tout son temps pour les savourer. Il s’immobilisa quelques secondes, regrettant l’absence de son père. Où qu’il soit, celui-ci devait l’observer et se réjouir également, il en était convaincu. L’heure était venue. Il poussa le battant de deux doigts, le regarda pivoter sur ses gonds dans un grincement. Puis il entra. L’homme assis derrière le bureau chichement éclairé ne releva pas la tête. Il était trop occupé à griffonner des notes sur un journal de courses hippiques, son téléphone vissé à l’oreille. Une bouffée de haine glacée envahit Andréas. Il aurait voulu se jeter sur lui, le frapper. Mais, même s’il mourait d’envie de le réduire en pièces de ses propres mains, la vengeance qu’il avait élaborée était bien plus sophistiquée. – Asseyez-vous, grommela l’homme qui, sans lâcher son téléphone, désigna le petit canapé poussé contre le mur. Je suis à vous dans une minute. – Kala ime orthios. Je préfère rester debout, répondit Andréas entre ses dents. L’homme se redressa et devint pâle comme un linge. Le combiné retomba sur son socle. Puis, dans un mouvement de recul, il s’écarta du bureau. Mais il n’y avait nulle part où se réfugier dans cette pièce exiguë. Il n’essaya cependant pas de se lever. Ses jambes flageolantes ne le lui permettaient peut-être pas, supputa Andréas. – Que… que fais-tu là ? Andréas s’approcha jusqu’à s’incliner au-dessus du bureau derrière lequel l’homme se recroquevilla. Il s’empara d’un coupe-papier acéré posé sur le plateau et, négligemment, se mit à jouer avec, sous le regard terrorisé de l’homme. – Cela fait longtemps, n’est-ce pas Darius ? Ou préfères-tu que je t’appelle Démétrius ? Ou Dominic ? Ce n’est pas facile, tu changes d’identité comme de chemise. L’homme jeta un regard affolé en direction de la porte. A cette distance, Andréas fut choqué de constater à quel point l’ex-associé de son père avait vieilli. Darius n’avait guère plus de cinquante ans, et pourtant son crâne s’était dégarni, ses rares cheveux grisonnaient et des rides profondes marquaient son visage affaissé. Le cardigan informe qu’il portait sur ses maigres épaules ne faisait rien pour lui rendre un peu de sa prestance d’antan. Le temps s’était montré cruel avec lui. Tant mieux. Déjà, Andréas repérait dans le regard de son ennemi cette lueur fourbe et féroce qui trahissait son âme veule. Darius avait peut-être eu un réflexe de peur en voyant surgir dans son bureau le fils de celui qui avait été autrefois son meilleur ami. Mais maintenant, il était prêt à mordre. Ce qui ne le sauverait pas de la chute, bien sûr. – Comment m’as-tu trouvé ? – Toujours aussi direct, Darius. – Je n’ai pas l’impression que tu sois venu me parler de la pluie et du beau temps. – C’est vrai, reconnut Andréas. J’avoue que tu m’as donné du fil à retordre. Tu as bien brouillé les pistes en Amérique du Sud. Dire que tu pourrais être encore à Mexico, à te dorer au soleil ! Mais il a fallu que tu sois assez bête pour revenir en Europe. Darius ricana. – Il faut croire que j’en ai eu assez de manger des haricots rouges. – Je pense plutôt que tu t’es retrouvé à court d’argent à la suite d’affaires hasardeuses et de dépenses somptuaires. Les femmes, le jeu… Tu as tout flambé, Darius. Et voilà aujourd’hui à quoi tu es réduit, conclut Andréas avec un geste qui englobait l’hôtel. Les yeux de Darius s’attardèrent sur le manteau en cachemire d’Andréas et ses chaussures italiennes en cuir cousu main. – On dirait que pour toi tout va bien, fit–il remarquer d’un ton grinçant. Pas grâce à toi, en tout cas !

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