LOVlSrEHMH iHvu'»",w'l y IWM jWVA*^ Xt1i •TvJ In <O"r „rW'c ( un^vr-utor< ijn'/ lan*u.S«v : e hvsi«~if*-| wk A«V' i>^r"V" PORTRAIT-CHARGE DE LOUIS PERRIN (in ROUSSET) LAURENT GUILLO LOUIS-BENOIT PERRIN et ALFRED-LOUIS PERRIN, IMPRIHEURS A LYON (1823-18G5-1883 ). Diplome superieur des bibliotheques , memoire de fin d'annee Directeur de memoire : Mme Jeanne-Marie Dureau. Villeurbanne, Ecole Nationale Superieure des Bibliotheques 198B f GUILLG (Laurent) Louis-Benoit Perrin et Alfred-Louis Perrin, impri- meurs a Lyon (1823-18G5-1883) / Laurent Guillo. - Uilleurbanne : Ecole Nationale Superieure des Bibliotheques , 1 98B. - f. ; i11• i 30 cm. Memoire E.N.S.B. : Vi1leurbanne : 198B. - Bi- b 1 iogr. , index. Perrin (Louis-Benoit et A1fred-Louis). - Imprime- rie, Lyon, XlXe siecle. - Librairie, Lyon, XlXe siecle. - Typogrephie, Lyon, XlXe siecie. Etude biographique, bibliographique et technique sur 1'imprimeur Louis Perrin et sont fils Alfred- Louis, qui se succederent a la tete du seul ate- lier lyonnais du XlXe secle specialise dans le beau livre. Pour toute personne etrangere a 1'Ecoie Nationale Supeneure des Bibl iotheques , la consultation de ce memoire est soumise a 1'autorisation de 1'au- teur. Nom : PERRIN Prenom : Louis-Benoit Ne : a Lyon le 23 floreal An VII <12 mai 1799). Mort : a Lyon le 7 avri1 1865. Profession : Irnprineur , lithographe , accessoireoent libraire, dessinateur et graveur. Siane narticulier : de tres loin le meilleur imprimeur lyonnais du XlXe siecle, considere par certains contemporains comme le meilleur imprimeur frangais du temps. Qbiet du memoire : - faire la synthese de ce qu'on sait deja sur lui , - cont inuer les recherches concernant sa biographie, sa technique et sa production, - etablir la base de sa bibliographie d'apres des de- scriptions de premiere main, apres fusion de differentes sources bibliogra— phiques manuscrites et imprimees existantes, - collaborer a la preparation d'une exposition program- mee au Mus6e de 1 *Imprimerie de Lyon pour 1'Hiver 1986, et pour cela, collecter des documents originaux. Avec mes remerciements a : Bruno Beguet , Chantal Chaveyriat, Christiane de Clavieres , Dominique Coq (Paris ), Jean-Christophe Curtet (6eneve), Edgard Daval , Paul-Marie Grinevald (Paris ) et Micheline Lecocq pour les informat ions et les documents qu'ils m'ont communiques pour cette etude. TABLE DES MATIERES INTRODUCTION Lyon au XlXe siecle f. 4 Le milieu des imprimeurs et des libraires f. 5 Le cas Perrin f. 7 Notes f. 8 II L'HOMME La famille f. 9 Fratrie et descendance f. 10 Le caractere f. 1 1 Les honneurs f. 12 Documents sur Louis Perrin f. 13 Notes f. 14 III - LA FIRME Les origines de l'atelier et les dix p remieres annees d'a ct. (1823-1833) f. 15 La periode 1833-1865 f. 18 La succession de l'atelier Perrin : 1865-1883 f. 19 La renommee de l'atelier et les documents sur la firme f. 21 Notes f. 23 IV - LE 60UT ET LA TECHNIQUE Le materiel typographique f. 24 Documents sur les Augustaux , les civilites et la fonderie Rey 29 Les papiers f. 31 Ornements, graveurs et dessinateurs f. 32 Le personnel et les machines f. 33 Notes f. 35 V - LA PRODUCTION Analyse quantitative f. 35 Analyse qualitative f. 37 Le statut des livres de Perrin f. 41 Notes f. 43 VI LE RENOUVEAU ELZEVIRIEN ET LA DIFFUSION DES CARACTERES AU6USTAUX A Lyon f. 44 A Paris f. 45 En Angleterre f. 47 A Geneve f. 47 Notes f. 49 VII - LA RENOMMEE f. 50 Notes f. 53 VIII - REFERENCES Sources d'archives et lettres f. 54 References bibliographiques f. 56 IX LA BIBLI06RAPHIE Les sources ecrites de la bibliographie f. 52 La description des editions f. E5 Abreviations f. SS Index des noms f. 67 Bibliographie des editions des Perrin (1823-1883) f. 71 I - INTRODUCTION LYON ftU XlXe SIECLE A la fin du premier Empire, Lyon subit un marasme economique parti- culierement sensible dans 1'industrie de la soie. Malgre ce mauvais depart debute une longue periode de stabilite econcmique qui va favoriser un developpement industriel important. La position de carrefour geographique de la ville attire les marchandises transitant entre L'Italie et le Ncrd-Ouest de la France ; les halages fluviaux se developpent , bientdt rempiaces par des entreprises de navigation a vapeur. Les chemins de fer creent leur reseau entre Lyon et Saint-Etienne d'abord puis vers Paris et la Mediterranee : la jonction des deux lignes se fait a Lyon vers 1850. L'industrie lourde et 1'industrie chimique se developpent a partir des annees 1830. La creation de la Societe d'eclairage par le gaz de la ville de Lyon en 1833, tres vite prospere, genere plusieurs autres societes gazieres dans 1'Europe entiere. La grande originalite de Lyon est, plus que jamais, 1'industrie de la soie : La Fabrique est forte de 15.000 metiers en 1815 et de 60.000 a la veille de 1848, qui se mecanisent progressivement avec le procede jacquard. La soie est importee du pourtour de la Mediterranee et les ateliers de moulinage se dispersent dans les departements limitrophes. Dans la seconde moitie du siecle, le commerce de la soie s'implante fortement a 1'etranger (les U.S.A. notamment ) ou l'on cree des comptoirs et des usines. La banque suit 1'essor industriel et manufacturier : le nombre d'eta- blissements passe de B en 1827 a 24 en 1847, avec une forte tendance a la specialisation qui trouve une contrepartie dans la creation de 1a Banque de Lyon en 1835 et de 1'Omnium en 1838. Les premieres activites boursieres datent de 1847 i le Credit Lyonnais est cree en 18B3 et le Societe Lyon- naise de Banque en 18S5. La population passe de 141.000 habitants en 1821 a 323.000 en 18BG, grossie surtout par une immigrat ion ouvriere drainee dans tous les departe- ments voisins. La ville s'etend dans les faubourgs de ia Suillotiere, de la Croix-Rousse et de Uaise, ou les charges de 1'octroi sont beaucoup plus faibles. Ces faubourgs lui sont rattaches en 1852 tandis que le centre- ville subit des transformations urbaines qui lui donneront son aspect actuel. Les contrees environnantes accueillent les notables lyonnais en villegiature tandis que les villages grossissent, servant de relais a 1'intense trafic alimentaire qui s 'organise du Charolais au Sud a ie Drome. A partir de 1854, ia Fabrique connait des problemes dus aux epidemies de pebrine, aux soubresauts de la Mode et a 1'amoindrissement du debouche americain consecutif a la Suerre de Secession. La production diminue tandis 4 que ie mecar ;Ea*. lon des me:: ers est achevee pendant le dernier quart du siecie, 1'e pcovisionemment e*.ant etendu a 1'Extreme-Orient. tleigre ies difficuites se la crise des annees 1880 (avec un krach bours ier et bancame en '8 52 . 1' industrie iourde et de i' mdustne chimi- que se deveiocsent toujours. Cependant , I'echec d'une tentative d'associer etroitement ies activites "ancaxres et irtiustrieiles se traduit par le transfert a Paris du siege social des pius grosses societes. La vie poiit xque est dominee par la grande bourgeoisie et les miiieux conservateurs ; ies nobies et les gros negociants siegent au Conseil muni- cipal , au Tribunai de commerce et au Conseil d'administrat ion des Hopitaux. Les ouvriers canuts se revoitent periodiquement (1831, 1834, 1848) pour obtenir 1'amelioration de ieurs salaires mais sont refouies par les impor- tantes troupes casernees sur piace. La vie intei iectueile n 'e st pas brillante. L'impulsion entretenue par 1'Academie des Sciences , Beiles-Lettres et Arts n'est pas generatrice de beaucoup d'ecrivains et de savants ceiebres (hormis le phiiosophe Bailan- che , ie physicien Ampere , i'heiieniste Dugas-Montbel.. . ) Le seui salon notoire est ceiui de Mme Yemeniz ; quelques ecoles ceiebres contribuent cependant a fcmer des hommes de valeur : 1'Ecoie vetermaire, 1'Ecole de Dessin, puis i'Universite creee en 1835. Quelques societes savantes comme la Societe Linneenne et la Societe d'Agriculture completent le tableau. Un des secteurs les plus specifiques de Lyon est la mise en place d'un reseau hospitaiier tres important '• 1'Hotei-Dieu , 1'Hospice de la Charite , d'abord , puis 1'Hdpital de 1'Antiquaille, 1'Hospice du Perron a Oullins et 1'Hopital de ia Croix-Rousse se reunissent sous 1'administration commune des Hospices civils, employant un important personnel medical qui enseigne aussi a l'Ecole de Medecine. Les observations medicales et les comptes- rendus administrat ifs de ces etablissements sont regulierement publies , de meme que les discours de reception des chirurgiens-chef ou les legons inaugurales des professeurs. La vie reiigieuse est intense, accentuee par la primatie de 1'arche- veche de Lyon sur les autres eveches francais et soutenue par une grande population monastique. Eile est materialisee par la construction de la basilique de Fourviere en 1872, dediee au culte marial , ooint de depart et d'arrivee de nombreux peierinages. Les ecoies religieuses sont nombreuses et forment une bonne part de la bourgeoisie lyonnaise. L'influence reli- gieuse se concretisera egalement dans la constitution de nombreuses oeuvres de charite et de secours mutuel 113. LE MILIEU DES IMPRIMEURS ET DES LIBRAIRES Dans la periode qui nous interesse, 1'imprimerie et la librairie etaient soumises au regime edministratif des brevets. Decrete en 1810 et applique des 1811, il 1imitait le nombre d'imprimeurs et de libraires dans chaque ville et les obligeait a preter serment de fidelite au gouvernement , a faire des declarations preaiables d'imprimer et a observer scrupuleuse- ment le depot iegal. L'imprimerie lyonnaise , qui n'avait pas traverse la Revolut ion sans dommages , ayant tout perdu de son lustre d'antan, se trouva ainsi limitee par 1'attribution de 18 brevets (dont plusieurs ne furent pas exploites ) : seuls les ateliers de Ballanche et fils , Bernard , Bruyset, Cutty fils, Leroy , Barref, Tournachon-Molin , Pelzin , Perisse , Roger, Kindelem , Brunet 5 et Lambert-Gentot produisaient ve^s 1811. Apres redistribution de quelques brevets non expioites , ce nowce grossit a 18 ateliers autour de 1850, auqueis on doi t ajouter ies atel ier= de Bajat a la Guiliotiere et Lepagnez a ia Croix-Rousse. A la suppression des brevets en 1870, les ateliers se MUItipiierent rapldement. On en denombrait environ 80 vers 1885, qui firent une concurrence acharnee aux etabiissements les pius anciens. Dans la premiere moitie du siecle , les imprimeurs soutinrent 1'agita- tion politique en imprimant des pamphlets, libelles et autres nouvelles subvers i ves about i ssant a une survei1lance accrue de la poiice, voire a un retrait du brevet (Claude-Frangois Mistral , 1822 ). Le depot legal n'etait pas toujours effectue correctement. Les presses lyonnaises produisaient peu de beaux livres, etant assez mediocres sur les plan technique et intellectuei. En 1848, le correcteur Mazoyer deplorait le manque de bons correcteurs sachant 1'etymologie et ies langues classiques, le trop grand nombre d'apprentis et le manque de quaii- fication des protes. La product ion lyonnaise n'etait d'ailieurs pas en proport ion de 1'importance de la ville, puiqu'en 1874 elle ne venait qu'au huitieme rang seulement de la product ion frangaise. En titre, la product ion religieuse (1 iturgique , past orale ou edifian- te) etait de tres loin la plus importante. On releve egalement de tres forts tirages pour des almanachs alimentant le colportage. A partir de 1840, les periodiques locaux sont de plus en plus nombreux ; 1'espace- de diffusion de certains d'entre eux couvrait tous les departements limitro- phes. Les plus importants etaient 1e Courrier de Lvon dans les annees 1830, puis le Salut Public et le toujours actuel Proores. cree en 1859. Les rares auteurs contemporains celebres publies pour la premiere fois a Lyon furent Chateaubriand et le philosophe Joseph de Maistre. Dans la seconde moitie du siecle, les auteurs parisiens celebres n'apparurent que dans les feuilie- tons des journaux. Les progres techniques de 1'imprimerie et de la gravure s'imposerent a Lyon comme partout ailleurs mais assez lentement. Au debut du siecle, les presses a bras etaient concurrencees par les presses Stanhope. Les machines mues a la vapeur n'apparurent que vers les annees 1870-1880 (notamment chez 1'imprimeur Chanoine , qui imprimait la billetterie du PLM). Des avant 1822, les ouvriers typographes s'etaient organises dans une Societe typographique de secours mutuels. Ils se firent remarquer lors d'une greve en 1845 et par leur participation aux evenements de 1848. De 1840 a 1851, les chefs d'ateliers regroupes dans une Societe des typogra- phes tenterent de moraliser et moderniser la profession. Suivant 1'exemple parisien, ils negocierent avec les ouvriers des accords salariaux en 1848 et en 1868 et deciderent la limitation du nombre des apprentis. En 1862, une delegation d'ouvriers lyonnais partit visiter 1'Exposition Universelle de Londres , conduite par le typographe Richard. Une cooperat ive ouvriere fut cree en 1864, sous le nom d'Association typographique lyonnaise. En nombre important, les lithographes etaient soumis depuis 1812 au meme regime de brevets. On en denombrait une centaine vers 1848. Comme les ouvriers typographes , ils avaient negocie un tarif minimal avec les patrons et pouvaient adherer a une Societe de secours mutuel. Les 1ibraires etaient une trentaine vers 1811 , nombre qui augmenta a partir de 1850. Ils etaient groupes dans la presqu'ile, entre Bellecour et les Terreaux. Plusieurs etaient specialises , tel Cormon et Blanc , grossis- tes, Rusand, Perisse et les freres Suyot, qui diffusaient presque exclusi- vement cies iivres reiigxeux jusaue oans ies pays etrangers, Charies 5avy qui vendait et editait des livres sc xent i flques. Parmi ies iibraires lrnpor- tants , on noit encore citer Louis Babeuf et surtout Bohaire, qui diffusait a Lyon ia production parisienne. Certains d'entre eux avaient une boutique a Paris. Leurs reiatlons commerciales avec les grands editeurs parisiens apparaissent au travers des comptes de quelques faiiiites retentissantes. A ia fm du XlXe siecie, ies libraires Vitte et Perrussel organiseront un puissant groupe d'edi t i on et de 1ibrairie cathol iques , encore actif au lendemain de ia derniere guerre. Pour de pius ampies precisions sur le commerce du iivre a Lyon dans la premiere moitie du XlXe siecle, nous renvoyons au memoire de notre coiiegue de promotion (et neanmoins ami ) Bruno Beguet [21. LE CftS PERRIN Ce memoire se propose d'etudier Louis-Benoit Perrin et son fils Ai- fred-Louis , qui iui a succede. lis dirigerent a Lyon un ateiier d'imprime- rie entre 1823 et 1883, associes au debut avec Zacharie Durand et a ia fin avec Sustave Marinet. Les Pernn se speciaiiserent progressivement dans ie livre de quaiite (livres de bib1iophiiie , grands iivres scientifiques ou historiques ). Nourri par le gout artistique tres sur de son fondateur, cet atelier etait le seul a defendre cette production a Lyon. II la defendit si bien que plusieurs editeurs parisiens firent appel aux Perrin pour imprimer de belles editions. Les monographies consacrees aux imprimeurs ou aux editeurs du XlXe siecle sont encore peu nombreuses. Elles ont souvent ete entreprises parce que 1'existence d'un fonds d'archives permettait de faire une veritable radiographie du fonctionnement de 1'atelier, de la gestion du personnel et du derouiement des ventes. C'est, par exemple, le cas pour trois travaux recents : 1'histoire de 1'imprimerie Berger-Levrauit (Strasbourg puis Nan- cy, 1E7B —>), 1'imprimeur Cuisin de Montal a Vaience ou les editeurs parisiens Michel et Calmann Levy (183B-1891 ) [31. Pour les Perrin, le cas est tout autre. II s'agit d'un etablissement celebre, reconnu par ies historiens du livre, les typographes et ies bi~ biiophiles comme ie meilleur atelier iyonnais du temps , qui a deja suscite quelques articles mais... dont ies archives n'ont pas ete conservees. Une etude synthet ique sur cet atelier devra donc se contenter des sources habitueiles : genealogies, bibiiographies, iettres, bibliographie des ouvrages produits, coupures de journaux et temoignages contemporains, etc... Par chance, Louis Perrin ayant deja ete reconnu par ses amis lyonnais comme un excellent imprimeur „ i1 se trouva un ami qui eut la sagesse de collecter dans un ouvrage ses souvenirs personnels sur Perrin et des ren- seignements glanes dans son ateiier ou aupres de ses proches. Ces souvenirs devaient etre imprimes mais ne le furent jamais. Ce manuscrit est mainte- nant conserve a la Bibliotheque Municipale de Lyon et est exploite ici pour la premiere fois. Qu'on ne s'y trompe pas, cependant : 1'absence d'archives est une limitation reelle a notre connaissance de cet atelier. Si un inventaire apres deces particulierement detaille nous permet de le voir, fige, seul les archives nous permettraient de ie voir fonctionner.
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