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L'industrie en matières dures animales du site magdalénien d'Aurensan PDF

33 Pages·2012·2.43 MB·French
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L’industrie en matières dures animales du site magdalénien d’Aurensan (Bagnères-de-Bigorre, Hautes-Pyrénées) Résumé : Le site magdalénien d’Aurensan (Hautes-pyrénées) a livré plus de 189 pièces en matières dures animales. Il s’agit d’objets finis et de déchets de production majoritairement sur bois de renne. Ce matériel, issu de fouilles anciennes, a été attribué à un Magdalénien moyen/supérieur (DELPORTE 1974). Nous avons tenté de préciser cette attribution chronoculturelle, en déterminant les éléments pouvant relever de l’une ou de l’autre des phases. En outre, l’approche technologique a permis de reconstituer les schémas opératoires utilisés pour la transformation des bois de renne et ainsi aborder la question de la gestion de cette matière première par les occupants du site. Mots clés : Aurensan – Pyrénées – Magdalénien – Industrie osseuse – Technologie Abstract : The Magdalenian site of Aurensan (in the High-Pyrenees) has produced over 189 animal bones. It concerns finished objects and waste produce, mainly on reindeer antlers. This material, originating from early excavations, has been attributed to the middle and superior Magdalenian (DELPORTE 1974). We have attempted to clarify this attribution by determining the elements which are likely to result from either phase. Furthermore, the technological approach has permitted the reconstitution of “schémas opératoires” used for the transformation of reindeer antlers, and thus tackling the question of the site occupant's use of this raw material. Key-words : Aurensan – Pyrenees – Magdalenian – Osseous industry – Technology Le site magdalénien d’Aurensan, découvert par les pasteurs E. et Ch-L Frossard en 1869, est célèbre pour son art mobilier et pour avoir livré la première pointe de sagaie à base fourchue. H. Delporte (DELPORTE 1974), qui plaidait pour une étude plus systématique des sites anciennement fouillés, avait également érigé Aurensan en exemple pour la richesse de ses industries. Afin d’exploiter ce potentiel informatif, nous avons, dans le cadre d’une première année de Master Recherche à l’Université de Paris I Panthéon-Sorbonne, repris l’étude de l’industrie en matières dures animales d’Aurensan sous un angle technologique (BAUMANN 2006). Cette étude, a été réalisée à partir des collections conservées au Musée d’Archéologie Nationale de Saint-Germain-en-Laye (M.A.N.). 1. Présentation générale du site d’Aurensan Le site d’Aurensan (Bagnères-de-Bigorre, Hautes-Pyrénées) se situe dans la vallée de l’Adour (fig. 1), sur la rive gauche du fleuve. Il regroupait, à l’origine, une série de grottes et d’anfractuosités qui furent progressivement détruites par l’exploitation des roches calcaires de la carrière de Caubéta. 1.1. Historique des fouilles La majeure partie des vestiges archéologiques provient de la grotte dite inférieure1, une petite cavité de 6,40 m de long sur 3 m de large, fouillée par les pasteurs Frossard en 1869 et détruite cette même année. Vers 1870 (CLOT, OMNES 1979), en 1924 (LABOUGLE 1933) et en 1930 (ROUSSEAU 1931), l’exploitation de la carrière donne lieu à de nouvelles découvertes dans d’autres locus du même réseau karstique. Le matériel recueilli est alors bien moins abondant que dans la grotte inférieure. De l’ensemble de ces découvertes, l’essentiel est aujourd’hui conservé au M.A.N. Toutefois, le Muséum d’Histoire Naturelle de Toulouse possède un lot de silex et de faune, le Musée Soliès à Bagnères-de-Bigorre, une partie du 1 La grotte supérieure d’Aurensan, également fouillée en 1869, est un gisement paléontologique dont l’avifaune a été étudiée par J. Bouchud (BOUCHUD 1972) matériel des fouilles postérieures à 1870 et le Musée de l’Homme, les vestiges humains d’une sépulture protohistorique retrouvée durant la première campagne. Fig. 1 : Situation géographique du site d’Aurensan, Bagnères-de-Bigorre, Hautes-Pyrénées (modifié, d’après BAHN 1984). 1.2. Stratigraphie Lors des fouilles de la grotte inférieure, exceptionnellement bien menées pour l’époque, les pasteurs ont distingué trois niveaux sédimentologiques : - une couche supérieure gris-jaunâtre, stérile (1,50 m), - une couche moyenne contenant les vestiges archéologiques, formée par une assise de couleur gris-noir (0,6 m) surmontant une série de petites assises horizontales de la même couleur séparées par un limon jaunâtre, - une couche inférieure contenant quelques outils et de la faune dans sa partie supérieure, formée par le même limon jaunâtre (FROSSARD, FROSSARD 1870). 1.3. Données paléontologiques Dans ces couches sédimentologiques, le ramassage de la faune semble avoir été systématique (FROSSARD, FROSSARD 1870), rendant possible, malgré l’ancienneté des fouilles, la bonne représentativité des restes. Le Renne y est rare, tandis que le Cerf et les bovidés abondent. L’Isard, le Bouquetin, le Chevreuil et le Sanglier (?) sont également présents, tout comme les restes de petits carnassiers, d’oiseaux, de poissons, ou encore de coquilles sous la forme d’amas (Ibid.). Selon H. Delporte, en gardant à l’esprit que cet assemblage soit probablement le fruit de mélanges stratigraphiques, la faune serait révélatrice d’un climat peu froid. Elle placerait l’occupation du site à la fin de la période würmienne (DELPORTE 1974). 1.4. Attribution chronoculturelle L’attribution de la couche archéologique à un Magdalénien supérieur a toujours été admise (CLOT, OMNES 1979). Elle s’est vue confirmée notamment par les travaux d’H. Delporte sur le site (DELPORTE 1974) ou ceux d’A. Bertrand, dans le cadre de sa recherche sur les armatures de projectile magdaléniennes (BERTRAND 1999). Toutefois, la possibilité d’une occupation dès le Magdalénien moyen a également été avancée. Elle se base sur deux datations 14C, à 13 910 +/- 230 BP et 14 280 +/- 300 BP (CLOT, OMNES 1979, p. 328), et une partie des industries en matières dures animales. Toutefois, le lien entre les esquilles osseuses datées et le matériel anthropique reste flou et H. Delporte ne précise pas la nature des éléments qui l’ont conduit à attribuer une partie du matériel à un Magdalénien moyen. Nous avons donc tenté, au travers de notre étude, de cerner plus précisément les barrières chronologiques du site, en pointant notamment les éléments qui pourraient relever de la phase moyenne ou de la phase supérieure du Magdalénien. 2. Les industries en matières dures animales Notre analyse technologique a pour but de reconstituer les schémas opératoires de transformation des matières osseuses selon la méthodologie mise en place par A. Averbouh, (AVERBOUH 2000). La terminologie utilisée est celle proposée par A. Averbouh et N. Provenzano (AVERBOUH, PROVENZANO 1998/1999). Pour la description des objets finis, nous nous sommes référés aux fiches de la Commission de nomenclature sur l’industrie de l’os préhistorique en les complétant, quand cela a été nécessaire, par des recherches plus récentes. 2.1. Corpus d’étude Les collections du M.A.N. comportent 120 objets finis, 16 supports et 53 déchets de production. Avec 60 % des effectifs, les armatures de projectile, barbelées et non barbelées, dominent largement le corpus des objets finis. Viennent ensuite les objets liés aux activités domestiques (27 %) et enfin les objets à portée symbolique (13 %) (tabl. 1). Parmi les autres pièces issues de la production, les déchets de façonnage représentent 41 % du corpus, les supports, 23 % et les déchets de débitage, 36 % (tabl. 2). 2.2. Matières premières L’équipement en matières dures animales a été réalisé principalement à partir de bois de cervidés (78 %) ; il s’agit majoritairement de bois de renne. Les os longs et plats de mammifères terrestres ont été utilisés dans une proportion moindre (24 %). H. Delporte signale toutefois que leur emploi a été plus fréquent à Aurensan que sur la plupart des autres sites magdaléniens (DELPORTE 1974). Les objets à portée symbolique ont été fabriqués à partir de matières premières plus variées : des os plats et longs de mammifères terrestres, des os longs d’oiseau, des incisives de cervidé et des coquillages marins. Ces objets ne seront, ici, qu’évoqués car leur analyse nous semble relever d’un domaine de compétence particulier. Pour leur description, nous renvoyons le lecteur à l’article de H. Delporte (Ibid.). Les déchets liés à la production sont, eux, majoritairement sur bois de renne (81 %), puis sur os (13 %) et enfin sur bois de cerf (6 %). Tabl. 1 : Répartition par type et décompte des objets finis de l’industrie en matières dures animales d’Aurensan. Tabl. 2 : Répartition, par type et décompte, des supports et des déchets de production de l’industrie en matière dures animales d’Aurensan. 2.3. Etat de conservation Le matériel présente un fort taux de fracturation. Seul 10,8 % des objets finis sont entiers. Certaines cassures/fractures, blanchâtres et friables, sont récentes, mais la plupart, recouvertes de la même patine que la pièce, sont non contemporaines. On retrouve presque systématiquement, à la surface des pièces, les restes d’une colle et d’un papier bleu, résultant probablement d’une ancienne exposition. Quelques objets, dont la pointe de sagaie à base fourchue, ne sont plus représentés que par leur moulage. Mis à part ces dégradations localisées, les pièces sont en bon état de conservation. Leurs surfaces, peu altérées, n’empêchent en rien l’analyse technologique. 2.4. Les outils finis 2.4.1. Les harpons Sur 31 pièces identifiées, deux sont entières (fig. 2, n° 1 et n° 2) et une a été abandonnée à l’état d’ébauche (fig. 2, n° 3). Vingt-sept autres fragments se répartissent inégalement entre partie proximale et mésio-proximale (14), partie mésiale (4) et partie mésio-distale (9). Nous ajoutons à ce décompte une barbelure isolée. Les deux harpons entiers font respectivement 7,4 cm et 9,3 cm de long pour 1,3 cm et 1,6 cm de large. Les fragments font en moyenne 5,4 cm de long pour 1,3 cm de large. Le rapport entre les harpons unilatéraux (11) et bilatéraux (12) est équilibré. Fig. 2 : Harpons, Aurensan. n° 1 : unilatéral entier (N° inv. 51445) ; n° 2 : bilatéral entier (N° inv. (51445) ; n° 3 : ébauche à base en biseau (N° inv. 51446) ; n° 4 : portant des décors en incisions médianes sur les barbelures et incisions longitudinales sur le fût (N° inv. 51445) ; n° 5 : unilatéral gracile (N° inv. 51445) (clichés M. BAUMANN). Morphologie et décors Le groupe des harpons apparaît homogène. Les bases sont coniques, surmontées de deux protubérances latérales sub-triangulaires (11 cas sur 16 extrémités proximales conservées) (cf. fig. 2, n° 1). Seule s’individualise la base en biseau double striée de l’ébauche (cf. fig. 2, n° 3). Cette pièce pourrait résulter d’un recyclage d’objet biseauté, car le harpon s’inscrit en largeur et en épaisseur en dessous des limites imposées par la base. Toutefois, cette dernière n’a pu être rapprochée d’aucune autre base biseautée de la collection. Les fûts sont majoritairement de section circulaire puis elliptique. Les barbelures sont le plus souvent à bord proximal droit et à bord distal convexe. Les pointes conservées sont perforantes (8) à tranchantes (3) mais toujours relativement courtes (cf. fig. 2, n° 1). Elles pourraient témoigner de l’utilisation prolongée et de l’entretien des armatures (Ibid.). Les décors, peu nombreux, se matérialisent sur les barbelures par une incision médiane et sur la face supérieure des fûts par deux sillons longitudinaux, parallèles et continus (fig. 2, n° 4). Ces derniers pourraient également être compris comme des lignes de repère individualisant le fût des barbelures lors des étapes de façonnage (JULIEN 1982). Matières premières et technologie Les harpons ont été façonnés à partir de supports extraits de matrices en bois de renne. Le tissu spongieux, encore présent sur les faces inférieures, possède des alvéoles denses et resserrées plutôt caractéristiques de cette espèce. Nous pouvons également envisager que ces matrices proviennent de bois de renne mâle adulte, car les épaisseurs de tissus compacts sont très majoritairement supérieurs à 0,5 cm. En effet, les épaisseurs de tissu compact des bois de jeunes mâles et de femelles, regroupés sous la catégorie des bois de moyen module, occuperaient préférentiellement des valeurs comprises entre 0,3 cm et 0,5 cm. Seuls les bois de mâle adulte, regroupés sous la catégorie des bois de gros module, pourraient atteindre des épaisseurs de tissu compact égales ou supérieures à 0,6 cm (AVERBOUH 2000). Un harpon, de 3,2 cm de long pour 0,5 cm de large (fig. 2, n° 5), pourrait aussi être en os. L’absence de tissu spongieux sur sa face inférieure et l’aspect légèrement brillant de sa surface, ne permettent pas l’indentification précise de la matière première. Nous n’avons aucun indice sur les modalités d’obtention des supports des harpons, car les pièces, entièrement façonnés, ne portent plus de stigmates du débitage. La mise en forme s’est faite par raclage. Cette technique se matérialise par des stries groupées et parallèles entre elles, placées dans l’axe longitudinal de la pièce. On les retrouve sur la face supérieure, les bords latéraux et la base des harpons. Sur la plupart des pièces, l’état de conservation du tissu spongieux ne permet pas d’identifier la technique utilisée pour la régularisation de la face inférieure. Les barbelures ont, semble-t-il, été dégagées selon deux procédés : par découpe et par dégagement direct. 1 - Le premier procédé ferait intervenir un triple rainurage dont les pans vont respectivement créer le bord proximal d’une première barbelure, le bord latéral d’une portion interbarbelure du fût et le bord distal de la barbelure suivante. 2 - Le deuxième procédé créerait l’espace interbarbelure par la mise en place et l’élargissement progressif de deux rainures constituant respectivement le bord proximal d’une première barbelure et le bord distal de la barbelure suivante. Il existerait peut-être une variante, utilisée notamment sur les plus petits harpons, où une seule rainure serait progressivement élargie. Dans ces deux procédés, le rainurage est bifacial comme en témoignent les arrêtes médianes créées par la rencontre des pans de rainure sur les bords proximaux des barbelures. Les bords distaux semblent quant à eux avoir été repris par raclage. Cas des harpons plats Deux pièces du corpus s’individualisent. Elles présentent un très net aplatissement de leur section et des barbelures trapues reliées au fût par une attache épaisse (fig. 3, n° 1 et n° 2). Ces caractéristiques leur confèrent un aspect azilien (MONS 1979). Toutefois leur silhouette générale rectangulaire (JULIEN, ORLIAC 2003) et leurs barbelures anguleuses peu couchées sur le fût les éloignent de la forme classique du harpon azilien. De plus, sur un des harpons (cf. fig. 3, n° 1), les barbelures semblent avoir été dégagées par découpe, un procédé a priori typiquement magdalénien (JULIEN 1982). De fait, leur présence pourrait témoigner d’une occupation du site durant un Magdalénien tardif, du moins, une phase ayant hérité de certains procédés magdaléniens ou connaissant les premiers signes d’une azilianisation. L’absence de leurs parties basilaires nous prive néanmoins d’un indice qui aurait pu être déterminant pour leur attribution chronoculturelle. Fig. 3 : Harpons de facture azilienne. n° 1 : à barbelures anguleuses (N° inv. 51425) ; n° 2 : à barbelures à attaches épaisses (N° inv. 51425) (dessins M. BAUMANN). 2.4.2. Les armatures de sagaie Nous dénombrons 23 pointes de projectile dont deux seulement sont entières (tabl. 3). Une première observation laisse entrevoir des différences de calibre2 assez marquées (fig. 4) qui ne semblent pas être corrélées au mode d’emmanchement de la pointe de projectile. Sur les armatures à base en biseau double, les biseaux sont plans, relativement courts (en moyenne 2,6 cm pour 8,2 cm d’armature) et à extrémité anguleuse. Sur 9 exemplaires, 5 portent des stries ascendantes de la droite vers la gauche (fig. 5, n°1). Courtes, parallèles entre elles et n’occupant que le biseau, elles peuvent être considérées comme des stries fonctionnelles visant à faciliter l’adhérence de la pointe à la hampe. Les biseaux simples sont 2 La largeur et l’épaisseur des pièces étant fortement corrélées (r = 0,85), nous ne prenons en compte pour le calibre que le rapport entre la longueur et la largeur maximale. proportionnellement plus longs (en moyenne 3,3 cm pour 7,2 cm d’armature) et leurs bords latéraux, légèrement convexes, confèrent à l’extrémité une forme arrondie (fig. 5, n° 2). Sur la pointe de sagaie à base fourchue entière (fig. 5, n° 3), les fourchons sont parallèles. Cette orientation est plutôt atypique car sur ce type de sagaie les fourchons ont tendance à converger (BERTRAND 1999). Deux fourchons isolés ont été identifiés grâce aux stigmates de façonnage imprimés sur leur face interne (fig. 5, n° 4). Le double rainurage opposé, mis en place pour créer l’évidemment, laisse, en effet, sur la partie distale du fourchon un triangle en surimpression, tête vers le bas. Un des fourchons présente une fracture proximale débordante (cf. fig. 5, n° 4). Ce type de fracture ne se produirait que lorsque l’on force latéralement sur le fourchon (PÉTILLON 2000). Tabl. 3 : Répartition du corpus des pointes de sagaie, par type et partie conservée. Fig. 4 : Rapport entre les longueurs et les largeurs des armatures de projectile. Morphologie et décors Les sections des fûts sont quadrangulaires, elliptiques ou circulaires. Deux fragments mésiaux et une sagaie à biseau double possèdent, sur une ou deux faces du fût, une rainure longitudinale et continue. Marquée et de section symétrique, elle occupe sur la face une position médiane. Cet aménagement peut donc être considéré comme un attribut technique volontaire (HOUMARD 2003). Il permet d’envisager l’existence d’un système d’insertion lithique pour la fabrication d’armature composite. Ce type d’armature serait plus particulièrement répandu dans les niveaux du Magdalénien moyen (Ibid.). Les pointes des sagaies sont majoritairement perçantes (70%), puis tranchantes (20%) et enfin mousses (10%). Fig. 5 : Armatures de projectile, Aurensan. N° 1 : à base en biseau double strié (N° inv. 51440) ; n° 2 : à base en biseau simple (N° inv. 51436) ; n° 3 : à base fourchue (N° inv. 14650) ; n° 4 : fourchon à fracture proximale débordante (N° inv. 51439) (clichés M. BAUMANN). Deux pointes possèdent des décors particulièrement remarquables. La première est torsadée à son extrémité (fig. 6, n° 1) tandis que la deuxième porte une série de 9 cupules sur sa face supérieure (fig. 6, n° 2). Matières premières et technologie Au vu des épaisseurs de tissus compacts (supérieures à 0, 7 cm en moyenne) et de l’aspect du tissu spongieux, ces armatures de projectile ont été majoritairement façonnées sur bois de renne mâle adulte. Lorsqu’il est identifiable, le support d’origine est une baguette prélevée par double rainurage longitudinal. A partir de ce support, le tissu spongieux est systématiquement régularisé. La mise en forme du fût et de la pointe puis l’aménagement des biseaux se sont fait par raclage. Les étapes de finition résident dans la mise en place des stries d’adhérence et des décors. Nous pensons que l’aménagement des rainures sur les fûts serait antérieur aux dernières étapes de façonnage. En effet, les rainures sont recouvertes par endroit de stries de raclage. Ces observations seraient en accord avec celles de C. Houmard sur les têtes de projectile rainurées de La Garenne (Indre), où les rainures « auraient été réalisées au cours des premières étapes de façonnage de la baguette » (HOUMARD 2003, p. 167). Fig. 6 : Armature de projectile (?) décorées, Aurensan. n° 1 : « torsadée » (N° inv. 51441) ; n° 2 : à cupule (N° inv. 51439) (clichés M. BAUMANN). 2.4.3. Les baguettes demi-rondes Le corpus des baguettes demi-rondes se compose d’une pièce entière (fig. 7, n° 1), d’une extrémité proximale (fig. 7, n° 2) et de 8 extrémités mesio-proximales et/ou mésio-distales. La pièce entière fait 14,5 cm de long (L) pour 1,2 cm de large (l). Les 9 autres fragments font en moyenne 4,9 cm de long (L moy.) pour 1 cm de large (l moy.). Les extrémités distales et/ou proximales sont appointées sans autres aménagements. Une extrémité proximale a cependant pu être identifiée avec certitude grâce à son biseau latéral strié (cf. fig. 7, n° 2). Cet aménagement proximal se retrouve par exemple sur certaines baguettes demi-rondes d’Isturitz (FERUGLIO, BUISSON 1999). Six pièces portent, sur leur face inférieure, des stries d’adhérence (fig. 7, n° 3) dont la disposition ascendante de la droite vers la gauche serait plutôt caractéristique du Magdalénien supérieur (FERUGLIO 2003).

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Résumé : Le site magdalénien d'Aurensan (Hautes-pyrénées) a livré plus de 189 pièces en matières dures animales. Il s'agit d'objets finis et de
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