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Les Mousquetaires T 01 PDF

2021·188.4 MB·French
by  sid
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MAZELefeCAUVIN LINTEGRALE 1 DUPUIS MAZEL CAUNTEH - Introduction de Patrick Gaumer DUPUIS uewphs 9 @ Premiers croquis de Caline et Calebasse. Céline ne rale pas encore... Surgis discrétement au printemps 1969, Calebasse, le pétulant mousquetaire du Roi, et Caline, sajument acariatre, ne tardent pas a faire se tordre de rire les lectewrs du Journal de Spirou. Beaucoup de capes, beaucoup d’épées et des gags a foison, le tout servi par un graphisme dynamique en diable... Raowl Cauvin et Mazel ferraillent visiblement a ceur joe. En attendant d’évoquer, dans un prochain volume, Vitinéraire du scénariste, enpruntons avec Mazel quelques chemins de traverse. Partie de campagne geait parfois de passer pour plus jeune que je D’aprés plusieurs exégéses!, Lue Maezelle — qui signera plus tard sous le « diminutif » de Mazel — serait né le 27 juin 1936. S’il confirme bien la date et le mois, l’intéressé tient tout de méme a rectifier qu'il a, en réa- lité, vu le jour dés 1931. Mais d’ot pourrait done provenir cette « faille temporelle » ? Nous n’en saurons pas plus. « Cela m’arran- ne le suis », glisse-t-il tout de méme, avec un sourire juvénile et malicieux. Cing années de vie supplémentaires, aprés tout, cela ne se refuse pas ! Pour le lieu de naissance, la, PAGE DE GAUCHE Compéres, comparses et complices, Raoul Cauvin et Luc Mazel, auteurs de «Caline et Calebasse». aucun souci, Lue Maezelle est bien originaire d’Herentals, dans la Campine anversoise : « C’était au milieu des papillons et sous le fré- tillement des hannetons. Dans un paysage Tel pére, tel fils, lequel pére, fin bretteur, révait déja d’étre d’Artagnan... EN HAUT A DROITE Germain et Jeanne Maezelle. magnifique, fait de sablonniéres, de petits étangs, de bois de sapin. Tout ¢a était ravis- sant. Tout ga a hélas disparu. » Un petit coin de paradis qu'il rpente, dés son plus jeune age, aux cétés de son frére ainé, Jacques, et de son pére, Germain... Trois mousquetaires, déja. « Mon pére était d'origine frangaise et avait vécu a Bordeaux. Ily avait fait la connaissance d’un entomolo- giste qui avait parcouru les Landes et lui avait communiqué sa passion pour la nature, les insecte: passion qu'il s’est empressé de partager avec ses enfants. Mon pére est arrivé ici, en Belgique, avec mon grand-pére ; ily arencontré ma mére, Jeanne. Parce qu’il adorait la nature, il est parti s’installer avee 6 elle dans cette campagne encore préservée qui lui rappelait ses jeunes années, Papa a continué & collectionner ses petits insectes. Maman, elle, tenait un magasin de tissus et possédait son propre atelier de cou- ture. » Au mitan des années trente, la famille Maezelle déménage 4 Anderlecht, une des communes de Bruxelles. Changement de décor. Le petit Luc, & peine Agé de quatre ans, qui a appris a parler un petit peu flamand et qui ne songe qu’a faire de longues prome- nades dans les prés, se retrouve, d’un seul coup, plongé au cceur d’une ville qu’il juge, du haut de ses trois pommes, tentaculaire, dans un milieu totalement francophone, Sa timidité, qui ne le quittera guére, l’isole un peu plus. Durant prés d’une année, il n’ose pas dire un mot a ses camarades. Restent tout de méme les lectur vespérales et paternelles. Le souf- fle de ’'aventure, déja. D’aucuns y verront le départ de l’histoire de Cline et Calebasse, des Mousquetaires. « Mon pére, se rappelle-t- il, n’avait été a l’école que jusqu’a l’age de treize ans, mais possédait une imposante bibliothéque de littérature francaise et étran- , amon frére et a gere, Il nous a fait découvri moi, tout Jules Verne, presque tout Alexandre Dumas. II nous a également lu du Jack London, du Fenimore Cooper. Nous nous endormions dans des réves d’aventures et était passionnant. » Tout est dit. Seconde Guerre mondiale Le 10 mai 1940, un jeudi, jour de l’Ascension, l’Allemagne envahit la Belgique. Son pére tente de rejoindre l'armée belge, alors en pleine déconfiture. Sa mére, accompagnée de ses deux premiers garcons — un troisiéme, Michel, naitra en 1943 — part pour Nantes ot demeure sa sceur jumelle, Germaine, qui a, elle, épousé un Frangais, et gére une maroqui- nerie, « La peau de Pore ». Une expédition épique au cours de laquelle leur train sera bombardé. Plus de peur que de mal. De retour & Anderlecht, aprés deux mois d’exode, la famille Maezelle, 4 nouveau réunie, retrouve son appartement de l’'avenue Hyppolite Limbourg, au n° 17. Un axe bordé de marronniers, qui a le défaut de servir de point de repére a l’aviation américaine. Pratique, mais dangereux. A partir de 1943, le jeune Luc et ses copains y observeront l’arri- vée progressive de bombardiers B-27, en LA GUERRE DE 1940. £5 na 1945. daw enfant. route vers l’Allemagne. Pour I’heure, malgré un emploi dans une usine de textiles de Renaix, en Flandre orientale, son pére vit dans l’angoisse d’étre envoyé outre-Rhin pour le S.T.O., le Service du Travail Obligatoire. Les perquisitions se multiplient. Les tram- ways sont fouillés. Durant le conflit, chacun, enfants compris, apprend a se taire, endure les privations. « Nous manquions de tout, de nourriture, de vétements, souligne celui qui navait alors qu’une douzaine d’années. Un jour d’hiver, nous avons fait la queue dans une poissonnerie pour obtenir quelques harengs de la mer du Nord. Nous avons attendu huit heures ; il faisait moins 15° C ; nous avions mis des journaux dans nos chaussures et nous nous relayions mon pére, ma mére, mon frére ainé et moi. Le pain, gris, 4 haute teneur en sciure de bois, était d’une dureté inimagina- ble. Toléré par l’autorité, un marché noir Le 20 mars 2008, Mazel, qui s’appréte a féter ses 77 ans, Tepousse ses pinceaux, ses hoites d’aquarelle, sa trousse de gravure, et les handes dessinées qui encombrent sa table de travail, et entame La Guerre de 1940-1945 — Les souvenirs d'un enfant, une suite de chroniques sur la Deuxiéme Guerre mondiale. Ala radio, sur FM 89.15, l'on diffuse Ella Fitzgerald. EN HAUT A GAUCHE Croquis de Michel, le jeune frére de Luc, réalisé par ce dernier Carte postale humoristique. s’était installé, ga ne s’invente pas, rue des Radis, & deux pas de la place du Jeu de Balle. J’y accompagnais parfois mon pére, I] faut avoir connu tout ¢a pour se rendre compte de la vie d’alors. » Survient la Libération. Le futur co-auteur de « Caline et Calebasse » ne peut oublier ce souvenir extraordinaire. « Caa été la plus belle féte de ma vie ! Les Alliés sont arrivés a Anderlecht, le 3 sep- tembre 1944, Ils se sont arrétés au pont du Canal. Ils ne sont entrés dans le centre-ville de Bruxelles que le lendemain. A leur arrivée, les fenétres se sont ouvertes, les gens agi- taient des drapeaux De ma vie, je n’en ai jamais vu autant, de toutes les couleurs, des belges, des anglais, des américains, confec- 8 tionnés a partir de vieilles nappes, de draps de lit et autres chiffons. La semaine précé- dente, il n’y avait plus de teinture a trouver chez les droguistes. Au terme de quatre années d’oppression, les voila qui arrivaient enfin ! Ce fut la ruée ! Sur la chaussée de Mons défilaient les tanks, les Jeeps, les camions de nos libérateurs si longtemps espé- rés. Nous avons grimpé sur les blindés, les filles embrassaient les héros, nous dansions, des flewrs volaient, on offrait 4 boire. Les sol- dats nous ont donné du chocolat, du chewing- gum, des cigarettes et des boites d’ceufs en poudre. Symboliquement, mon pére a ouvert sa derniére bouteille de vin rouge qu’il avait gardée pour l’occasion. » Rare oratorio Jusqu’a l'adolescence, Luc fréquente l'Institut Notre-Dame de Cureghem, Comme toute bonne école belge et catholique qui se respecte, a défaut d’y étre totalement obligatoire, la lee- ture du Petit Vingtieme, distribué sur place, y est chaudement recommandée. I y découvre les principaux personnages d’Hergé. Tintin et Milou, bien str, mais aussi Quick et Flupke, les deux ketjes des Marolles, Lioccasion, pour celui qui suit ses humanités, d’appréhender le monde de la BD, S'il montre déja quelques aptitudes pour le dessin, le jeune garcon adore également la musique, le chant. A onze ans, Joseph Abrams, le préfet [directeur des études] de l'Institut, surnommé Taureau, rapport a son allure sévére, l’enrdle dans la chorale de l’école. Trés réputé, le chceur est recruté, en janvier 1943, pour Jeanne d'Are au biicher, un oratorio écrit par Paul Claudel. Arthur Honegger en signe la musique. Liceuvre lyrique est enregis- trée en public au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, en présence de ses créateurs, Louis de Vocht et des musiciens belges forment l’or- chestre. Marthe Dugard y interpréte la Pucelle. Raymond Géréme y joue un frére Dominique convaincant. Profitant d’une pause a l’enregis- trement, et tandis que la plupart de ses petits nen ee" camarades se précipitent vers les acteurs, Lue préfére demander un autographe a Arthur Honegger et a Paul Claudel. Sur son pro- gramme, Claudel lui rédige un mémorable ; « A mon cher collaborateur Luc Maezelle, avec mes remerciements, » Moins appréciée sera en revanche l’apparition, dans la salle, des offi- ciers allemands venus assister au spectacle. Faute de moyens financiers, le jeune mélo- mane regrettera longtemps de n’avoir pu s’of- frir le disque lors de sa sortie. La surprise viendra, beaucoup plus tard, du pére de Gaston Lagaffe. « Un jour que j’étais en panne d’inspi- ration, avoue Mazel, je suis allé chez Franquin afin de lui demander conseil. Il s'est mis en quatre pour m’aider, Je n’avais plus un rond en poche, mais, pour le remercier, je lui ai acheté peu de temps apres le Jowrnal de Jules Renard qu'il ne connaissait pas. Quelques semaines plus tard — je me souviens que ce jour-la il pleuvait & verse —, on sonne a ma porte. Sous le porche, presque confus, se tenait Franquin, avec, sous son manteau, un paquet qu’il tentait, comme il pouvait, de mettre a l’abri... le disque de Jeanne d’Are au bicher, réputé introuvable, Ca résume tout Franquin... un homme d’une immense gentillesse, d’une immense générosité, » SOCIETE PHILHARMONIGUE DE BRUXELLES PALAIS DES BEAUX- ARTS 5 at Dimas SEPTIEME CON! mae eanne O’ARC au BUCHNER CI-CONTRE La chorale Notre-Dame. Oi se cache le petit Luc ? Juste derriére le micro... CI-DESSUS Programme du concert de Jeanne d'Arc au Bacher. a ni RA hs usr / qe he Disque de Jeanne d'Arc au Biicher. Dédicace de Franquin a l'intérieur de ce disque. Affiche du film de Walt Disney, Saludos Amigos (premiére affiche frangaise, illustration d’Alexis, 1942). PAGE DE DROITE, EN BAS Un des premiers croquis du futur Mazel, réalisé a l'Institut Saint-Luc, a Bruxelles, en 1952. 19) RADIO FILMS Du 9° au 7° Bien avant de cétoyer les ténors du 9 art, l’'ado- lescent échappe de peu au scoutisme. « En réa- lité, j’en ai fait une quinzaine de jours. J’ai parti- cipé & un camp. J’ai été mis a l’écart, parce que javais horreur de ces journées ordonnées, com- mandeées. C’est pour ga, d’ailleurs, que j’ai tout fait pour ne pas entrer a l'armée. » Un chic type, ce Mazel, pas belliqueux pour deux sous. Et qui apprécie en plus le beau Journal de Spirou! Adolescent, il se précipite chaque semaine dans les kiosques pour suivre | aven- tures de ses héros préférés, avec une préfé- rence pour un pauvre cow-boy solitaire : « Si j'ai toujours aimé Hergé et Franquin, j'ai apprécié encore plus Morris, le créateur de Lucky Luke. 10 Je trouvais que c’était le dessinateur qui avait le plus d’esprit de synthése, qui était resté le plus fidéle a lui-méme, qui était un narrateur exceptionnel, dans sa simplicité, dans son effica- cité ; avec un sens étonnant de la caricature des comédiens de western améri ‘ains, entre autres Gary Cooper qui était un de mes acteurs pré rés a 7époque. » Le cinéma, justement, parlons- en. Il le découvre durant la guerre. « C’étaient des films allemands. Lun d’entre eux, U-Boot, un film de guerre mettant en scéne des sous- marins, m’a marqué profondément. Nous nous rendions déja compte que le discours était ten- dancieux, mais nous n’avions que ga. Aprés la guerre, la culture qui est arrivée avec les Américains était d’'un autre ton. Il y a eu l'arri- vée du jazz, trés importante, ici, & Bruxelles, II y vait aussi les premiers films de Walt Disney. Je suis allé voir ga avec mon pére et je garde encore un souvenir de l’Eldorado, une superbe salle de cinéma avec des fresques décorées par Ossip Zadkine. » Blanche-Neige, tout d'abord. Et puis Saludos Amigos, un film mélant les prises de vue réelles et les séquences d’anima- tion, qui se déroule dans une Amérique latine d'opérette. « Tout ca était nouveau pour nous, Saludos Amigos apportait de la joie aprés une période tellement grise. J’ai vu par la suite Pinocchio et différentes comédies musicales qui étaient pour nous absolument extraordinaires parce qu’elles étaient dréles, parce qu’elles étaient gaies. Avec un musicien comme Harry James que l’on retrouve aux cétés de Frank Sinatra. »

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