YADIZHAK BEN-ZVI ET L’UNIVERSITÉ HÉBRAÏQUE DE JÉRUSALEM CENTRE DE RECHERCHES SUR LES JUIFS D’AFRIQUE DU NORD Les Juifs d’Algérie et la France (1830-1855) SIMON SCHWARZFUCHS \ INSTITUT BEN-ZVJL' Jérusalem, 19B1' Avec le concours du Centre pour l’intégration du patrimoine culturel du Judaïsme d’Orient Ministère de l’Education et de la Culture. © Tçus drpits réservés à l’Institut Ben-Zvi, Jérusalem — 1981 Impridjé/ie Attali, Jéru&lehi/ ISBN 965-235,002-8 A la mémoire de mon beau-père TABLE DES MATIÈRES Préface 9 Introduction 1. La communauté et ses dirigeants avant la Conquête 13 2. La population juive de l’Algérie 21 3. L’évolution intérieure du judaïsme algérien (1838—1842) 30 4. La mission AJtaras-Cohen et l’Ordonnance du 5 novembre 1845 42 5. La Deuxième République et les tentatives de réforme 53 Notes 62 Rapport sur l’état moral et politique des Israélites de l’Algérie et des moyens de l’améliorer 67 Notes 191 Rapport sur la situation des Israélites de la Province d’Oran 203 Notes 240 Rapport sur la situation des Israélites de la Province de Constantine 243 Notes 260 Province d’Alger. Situation des Israélites 261 Notes 277 Situation des Israélites en Algérie — Rapport Général 279 Notes 358 Tableaux synoptiques 362 Appendices 373 Index 393 Partie hébraïque Préface PRÉFACE L’histoire, des Juifs d’Algérie m-a-pas encore (été, écrite*.. Certes des trsy.au^c• préparatoires; .dont certaips très- méritaûts;i oqt'idéjà xDuvprtda voie em.‘ chercheur?;,,mais-;il faut bienaeconnaîtrejque-les, incéctitpdés rçstejitf nombreuses et- que. J’ombt&'llemporte survla Jümière>idans»de nombreux donnâmes. -»JLa raison majeure-en iest laxRreté des 'matériaux et la-.difficujté.de les Rassembler. .En effet-, tort* l’a déjà remarqué, le. judaïsm'e algérien »n’d pas d’archiyes/Xe peu,,qui pouvait':en ■av'oiil'été préseryé -* registres de com­ munautés, .de,.tribunaux<- rabbinîqu.es;-. titres» ;de .propriété;, réglements diy.etsi -r jusqu’en. J 830j:,— et • encore urienr approuve, que1 teT*a été*‘le casj-ri a disparu aveo larprésencé .française,,qui*a fini*‘par effacer complètement' les souvenirs ;duj'.passé»oAussi]*biéiT le .chercheur.'est il contraint de se rabattre sur la littérature rabbinique dont l'importance n’a .pas toujours ;été-égalé,-,ni le; retentissement très'grand,i-ct sur la littérature, des^ voyageurs» qui* à partir duil8ème;-siècle, deviennent! de plus ea plus-nombreux -en .Afrique! du^Nord. (Ce .dernier.apport est très .appréciable et -les historiens*»,aotajmment^le Grand -Rahbin.-'Eiseh- b.eth, en» ont* fait leur .profit ;-.mai? ütreste,'que les-voyaguurs-n’ont jamais., voulu;,-donner une *vue ’dlensemblçjde tla •communauté, jûive. Ils s’intéressaient à J’Algérie^elle-niênie, 'et»-plus particulièrement^;àes villes:, s’ils ont;déçrit.leur population juive,;b’ést eadaftt quléjément constitutif .-de -la* Réalitéfalgérjenne,' -telle-.qu'ils1 laperceVaient, Ils; n’ont pas recherché -la.,vue -d’ensemble. Peut-êtrenonMls -même cru» qu’elle était impossible. Ji,’pxploration -systématique,i la synthèse-, tout,au.moinsjen cce>qui concerne les'Juifs,, n.’ont Cqmmenpéen» Algérieiqu’aveC læ.ptésencefran-, çaisp* et pour, ses besoins». C’est-au contact-quotidien ayealessproblèmes- concrets que le colonisateur conquérant a appréhendé le problème juif. .__ C’est ainsi'-qu’il fut amené à se pencher sur le sort des Juifs autoch­ tones, qu’il ne pouvait plus être question d’assimiler à la population arabe. Les Juifs de France avaient d’ailleurs fini par s’intéresser eux- mêmes au sort de leurs frères d’Outre Méditerranée. Il en résulta que les autorités françaises, de leur propre chef ou à l’instigation des repré­ sentants du judaïsme français, autorisèrent, ou même provoquèrent des enquêtes d’ensemble- sur la'situation des Juifs* d’Algérie. Il va sans dire.quer ces-énquêtes furentmenées par'des Juifs français qui ne purent s’etaipêcheii-d’âdopter une> attitude mentale comparable'à celle des colonisateurs; dis voulaient régénère^ moraliser,' voire civiliser leurs frères d’Algérie. -C’est te qui explique le ton condescendant, quelque­ fois pénible, qu’ils emploient dans leurs descriptions ou leurs* recom­ mandations. En s’identifiant au. colonisateur, ils étaient persuadés qu’ils Oeuvraient pour le bien dé-leurs frères .malheureux. Leur bonne conscienpe était .totale, même lorsqu’ils se rendaient compte que leurs efforts n’étaient pas toujours appréciés.par la majorité de leurs adminis­ trés et qu’ils suscitaient même à l’occasion ùne. opposition tenace et patiente. Ils étaient tellement convaincus que’celle-ci ne saurait être que passagère! ! Le hasard d’une recherche nous a permis de découvrir dans les archives Ou Consistoire Central Oes Israélites--de France et dans les Archives Nationales 4 Paris, des-rapports d’ensemble que nous publions ici, pour la première'fois, dans: leur intégralité. L’orthographe en a été conservée, de même* que les* notes q'ui-ont été mises entre parenthèses. Quelques extraits-en ont déjà-vu le jour partiellement,’mais sans aucune indication de -leur originé-et du but'qui avait présidé à leur rédaction. Le rap’port Altaras qui date de -1842? -avait même disparu depuis plus d’un-'siècle. Tels quels, ils'nous donnent pour la première fois une vue d’ènsemble de la communauté juive d’Algérie examinée par un regard juif européen. C’est dire toute leur valeur,-ainsi que les précautions qu’il convient de prendre dans la lecture de* ‘ces* rapports qui nous restituent la vie de cesxommunautés juives pendant la période coloniale de leur existence.