OFFICE DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUTRE-MER INSTITUT FRANÇAIS D'ocEANIE NOUM~A. (Nouvelle-Calédonie) LES ARTHROPODES PARASITES DE L'HOMME ET DES ANIMAUX DOMESTIQUES DANS LES TERRITOIRES FRANÇAIS DU PACIFIQUE par Jean RAGEAU Nouméa, Novembre 1956 Office de la Recherche Scientifique et TeChnique Outre-Mer INSTITUT FRANÇAIS D'OCEANIE LES ARTHROPODES PARASITES DE L'HOMME ET DES ANIMAUX DOMESTIQUES DANS LES TERRITOIRES Fruu~ÇAIS DU PACIFIQUE par Jean RAGEAU Nouméa, Novembre 1956. 1. Les Arthropodes parasites de l'homme et des animaux domestiques • dans les territoires français du Pacifique par Jean RAGEAU La faune des Arthropodes parasites de l'homme et des animaux domestiques dans le Pacifique Sud demeure mal connue. A l'exception des Culicidae, aucune famille n'a fait l'objet d'une étude d'ensemble ou même d'un in ventaire précis. La littérature concernant l'entomologie médicale et vétérinaire en Océanie française est très dispersée et encore bien pauvre, particulièrement en pu blications françaises. L'établissement d'un catalogue relativement complet des espèces pathogènes dans ces 1les disséminées sur un si vaste espace nécessiterait plusieurs années de recherches intensives et la collaboration de multiples spécialistes• • Nous avons cru cependant utile de dresser une première liste des Arthropodes pathogènes octuellament connus dans les territoires français du Pacifique. Cet inventaire pourra constituer la base d'une législation sanitaire destinée à prévenir l'introduction ou l'exten sion d'Arthropodes nuisibles et cl 'une organisation de la prophylaxie entomologiquo. Il pourra aider les futuros recherches d'entomologie médicale et vétérinaire ou même les susciter, contribuant ainsi à l'amélioration des con ditions d'hygiène ct au progrès de l'élevage en Océanie française. 2. A. part quelques espèces tahitiennes, nous n'avons personnellement étudié du point de vue faunisti que que les Arthropodes de Nouvello-Calédonie et dépen dances. Les renseignements sur les autres îles provien nent de publications antérieures, notamment les documents techniques de la Commission du Pacifique Sud, citées dans la bibliographie. Sauf exoeptions, les références n'ont pas été indiquées dans le texte afin de ne pas alourdir oelui-oi. A propos de chaque espèce, nous mentionnons brièvement sa répartition géographique et son rôle en pa thologie humaine ou animale. Si incomplète que soit encore notre connais sance de la faune entomologique d'intérêt médioo-vétéri naire dans le Pacifique français, quelques caractères s'en dégagent: - la pauvreté relative en espèces, surtout en Polynésie (Etabtissements Français de l'Océanie), souvent çompen sée par une forte densité des individus; - l'importance des espèces introduites par rapport à l'é lément endémique; - le nombre relativement restreint d'affections graves transmises par les Arthropodes et leur localisation : paludisme aux Nouvelles-Hébrides seulement, peste en Nouvelle-Calédonie (semblant actuellement éteinte), filariose, pathogène surtout en Polynésie, dengue épi • démique, typhus murin (quelques cas en Nouvelle-Calédo nie), piroplasmose apparemment limitée à Tahiti. Mais dans le domaine médical et vétérinaire, malgré l'impulsion donnée aux recherches par la deuxième guerre mondiale, bien des étud~s sur l'épidé~iologie des maladies à vecteur animal restent à entreprendre et noua ne possédons trop souvent que des données imprécises et fragmentaires. Du point de vue zoogéographique, la fatme ento mologique médicale des territoires français du Pacifique semble peu homogène, chaque arm ipel présentant des carac tères particuliers. Les deux régions occidentale wu méla- r 1 nésienne et orientale ou polynésienne se différencient nettement. Dans la partie occidentale de ces territoires : Nouvelle-Calédonie, Loyauté, Nouvelles-Hébrides, la faune entomologique présente des affinités avec celle d'Australie et Nouvelle-Guinée, avec un apport indo-ma lais. ù Dans la partie orientale : 1les Wallis et Futu na, lles de la Société, Australes, Tuamotu, Gambier et Marquises, elle s'appauvrit oonsnérablement et s'apparen te à la faune orientale (indo-malaise). Dans los deux régions ont été introduites en nombre important des espèces cosmopolites ou cosmotropi cales. o o 0 APTERYGOTES Aucun Aptérygoto n'a été signalé comme présen tant un intér~t médical ou vétérinaire dans les torritoi res français du Pacifique. ,. PTERYGOTES ORTHOPTERES. Seuls les Blattodea nous intéressent. Les blattes domestiques peuvent héberger et dis séminer de nombreux organismes pathogènes : bactéries, kystes d'amibes, oeufs d'helminthes. Ce sont les hôtes intermédiaires de divers N~matodes et Acanthocéphales. Oxyspirura mansoni (Cobbold), le ver des yeux des volail les, connu en Nouvelle-Calédonie et aux Etablissements Français de l'Océanie, effectue son développement larvai- 4. rG chez Pycnoscelus aurinamensis. Lea Gongylonema parasi tes dos animaux domostiques, du rat et parfois de l'homme, ont comme h8tes intermédiaires Blattella germanica, ~ planeta americana et P. australasiao. L'Acanthocéphale Moniliformis moniliformis (Bramsor) vit à l'état larvaire chez les Periplaneta, sous forme adulte dans l'intestin des rats, en particulier en Nouvelle-Calédonie. 1 Enfin, dans les cns do pullulation intense, les Periplaneta et Blattella peuvent s'attaquer à l'homme (sur tout les enfants mal tenus), mordillant la peau et les poils, rongeant les cro~tes et élargissant les plaies. De tels cas, heureusement peu fréquents, nous ont été rappor tés de Nouvelle-Calédonie et des Nouvelles-Hébrides (Santo). 1) Phyllodromidae : Biattella germanica (L.): espèce cosmopolite, paraissant surtout abondante aux Nouvelles-Hébrides (Santo). 2) Blattidae : Periplaneta americana (L.) : ooamotropicale, répandue dans tout le Pacifique Sud. Periplaneta australasiae (Fabricius, 1775) : id. associée à la précédente. P. brunnea (Burmeister, 1838) : Nouvelle-Calédonie, 11es Loyauté, Nouvelles-Hébrides, Marquises. 3) Panchloridae : Pycnoscelus surinamensis (L.) : cosmotrop:.cale. Nouvelle calédonie, Loyauté, Nouvelles-Hébrides, Société, Marqui ses, Tuamotu• • Plusieurs espèces d'Hyménoptères s'attaquent aux Periplaneta : - Ampulex compressa F. (Ampulicidae) : prédateur des blat tes adultes en Nouvelle-Calédonie. Introduit pour la lutte biologiquo aux 1les Hawaii (Williams, 1942). - Evania appendigaster L. (Evaniidae) : parasite des oothèques. Cosmopolite. Nouvelle-Calédonie, Nouvelles Hébrides, Etablissements Français de l'Océanie. 5. Evania impressa Schlatt : Nouvelles-Hébrides. - Tetrastichus hagenowii (Ratzeburg) (Eulophidae) : parasi te oophage des blattes. Cosmopolite, récemment identifié en Nouvelle-Calédonie. HEMIPTERES. E =-:-:- Trois familles d'Hétéroptères présentent un intérêt médical ou vétérinaire. J) 1) Cimicidae. Cimex lectularius L. : la punaise des lits. Cosmopolite et répandue dans tous les territoires français du Pacifique. Oimex rotundatus Signoret, 1852 (= hemipterus Fabricius): oosmotropicale, signalée des Nouvelles-Hébrides. Oeciacus sp. (?) : punaise des nids d'hirondelles, obser vée par nous en Nouvelle-Calédonie. 2) Reduviidae. Prédateurs d'insectes ou hématophages. Les grandes espèces peuvent infliger une piqtlre douloureuse lorsqu'on les saisit imprudemnQnt (il en est de mêmo pour les pu naises aquatiques ou Hydrocorisas : Nepidae, Notoneoti dae, Belostomatidae). Les Emesitao à corps grêle et longues pattes dont les antérieuras ravisseuses, capturent de petits insectes dans les habitations. Il en existe plusieurs espèces en Nouvelle-calédonie, p9.r ex. Gardena canalana Distant, 1914. Les Triatominae hématophagos ct veoteurs da la try t panosomiase sud-américaine ou rœ.ladie deChagas, ne sont pas connus dans les territoires français du Pacifique. 3) Belostomatidae. Belostoma insulanum, Montandon, 1898. Nouvelle-Calédonie• Punaise aquatique géante s'attaquant parfois aux poissons et même aux jeunes canards qu'elle peut faire périr. Sa piq'Üre est venimeuse. 6. Punaises vésicantes. En Nouvelle-calédonie, certaines Pentatomidae Cydni ~ peuvent émettre un liquide nauséabond et corrosif lors qu'on les saisit entre les doigts ou lorsqu'on les écrase sur la peau, provoquant une irritation passagère ou même une brülure superficielle, surtout au voisinage des yeux. C'est le cas d'une petite espèce noire, fréquente le soir dans lee habitations où elle est attirée par la lumière : Geotomus pygmaeus Dallas. Nous avons observé également des blattes sauvages, aptères et noires, vivant dans le bois pourri, sous les écor ces et les pierres, qui émettent un liquide corrosif, d'odeur extrêmement désagréable, lorsqu'on les inquiète. Citons ainsi Outilia nitida (Brunner) (B1attidao) en Nouvelle-Calédonie et aux Nouvelles-Hébrides. ' Des Coléoptères Carabidae utilisent aussi pour leur défense un liquide répulSif et vésicant secrété par leurs glandes anales. ANOPLOURES. ====== Une seule espèce (Hop1op1eura oenomydis) est propre au Pacifique, les autres sont cosmopolites. 1) Pedlcu1idae. Pediculus humanua L. Pou da tête et pou de oorps humains. Pthirus pubis(L.) Pou du pubis. 2) Haematopinidae. Polyplax spinulosa Burmeister, 1838. Pou da rat. Vecteur du typhus murin de rat à rat. Recueilli sur Rattus rattus a1exandrinus Geoffroy en Nouvelle-Calédonie. Hoplop1eura oenomydis Ferris, 1921. Parasite des rats, en particulier le Rat maori (Rattus exu1ans Pea1e), aux 11es Marquisos. Haematopinus suis (L.) Pou de porc. Nouvelle-Calédonie et îles Loyauté (observation personnelle), vraisemblablement Nouvelles-Hébrides et Etablissements Français de l'Océanie. 7. H. suis. var. adventioius Neumann: sur Porc aux Nouvelles Hébrides. Haematopinus eurysternus Nitzsch, 1818 : sur Boeuf; vraisem blablement dans toute l'Océanie française. Haematopinus asini (L.) : sur cheval et âne: même réparti tion. Linognathus setosus (Olfers, 1816) pou de chien. Observé par nous en Nouvelle-Calédonie. Linognathus stenopsis (Burmeistar, 1838) : pou de chèvre. " Présence probable dans les territoires français du Pacifique. MALLOPHAGES ======= Les espèces qui ont été signalées sur les animaux do mestiques en Océanie sont cosmopolites. L'importance de cas ootoparasites, du point de vue zootechnique, paraît assez faible; aussi ont-ils été peu étudiés. I" Amblycera ---- 1) Gyropidae. Introduits en Océanie avec le oobaye. Gyropus ovalis Nitzsch, 1838. Sur cobaye à Nouméa (Nouvelle-Calédonie) Gliricola porcelli (L.) -id.- 2) Boopidae. Eotoparasites de marsupiaux et de oarnivores. Heterodoxus spiniger (Enderlein, 1909). Récolté par nous sur chien à Lifou (îles Loyauté); peut pulluler sur les animaux en état de misère physiologique. 3) Menoponidae. Eotoparasites d'oiseaux. Eomenacanthus straminous (Nitzsch, 1818) : sur poulet et dindon en Nouvelle-Calédonie. Menopon gallinae (L.): sur volailles (poulet, canard, pintade, pigeon, dindon) en Nouvelle-Calédonie et dans les îles de la Société. Myrsidea invadens (Kello~g & Chapman, 1902) : sur Mer le des Moluqu"es (~oridotheres tristis) ou "mynah" à Tahiti et vraisemblablement partout où a été introduit cet oiseau; peut passer sur la tourterelle de Chine (Streptopelia chinen - sis)• 8. Longimenopon puffinus Thompson, 1948 : récolté sur un oiseau marin, le Puffin (Puf'fim~.ê. sp.) en Nouvelle-Calédonie. Oolpocephalum turbinatum Denny, 1842 : sur pigeon en Nouvelle-Calédonie. Actornithophilus milleri (Kellogg &Kowana, 1902). Parasite d'oiseaux marins, les noddis (Anous t stolidus) à Tahiti. .. II. Ischnocera ===== 1) Trichodectidae. Ectoparasites de Mammifères. Trichodectes canis (Deg@er, 1778). Sur chien. Nouvel le-calédonie, îles de la Société et, vraisembla blement, toutes les îles françaises du Pacifique. Bovicola (= Damalinia) caprae (Gurlt, 1843) : sur chèvre. Nouvelle-Calédonie et îles Loyauté (Li!ou); vraisemblablement tout le Pacifique français. Bovicola bovis (L.) : sur boeuf; id. B. ovis (L.) : sur mouton; id. B. egui (L.) : sur cheval; id. Felicola 5Ubrostrata (Nitzsch, 1818) : sur chat; id. 2) Philopteridae. Eotoparasites d'oiseaux. Colombicola columbae (L.) : sur pigeon. Nouvelle-Calé donie. Lipeurus caponis (L.) : sur poulet et paon. Nouvelle Calédonie; îles de la Société. Cuclotogastar heterographus (Nitzsch, 1866) : sur poulet. Nouvelle-Calédonie. Oxylipeurus polytrapezius (Burmei8ter~ 1838) (=Lipeu rus gallopavonis Geoffroy, 1762) sur -dindon. Nouvelle-Calédonie. Goniocotes gallinae (de Geer, 1778) (= Goniocotes holo g?ster Nitzsch, 1838) sur poulet et dindon. Nou velle-calédonie. Goniocotes bidentatus Scopoli, 1763 : sur pigoon en Nouvelle-Calédonie. Goniocotes sp. : sur tourterelle indienne (Streptopelia §2.) en Nouvelle-Calédonie. Goniodes dissimilis Nitzsch, 1818 : sur poulet en Nouvelle-Calédonio. Goniodes pavonis (L.): sur paon en Nouvelle-Calédonie.
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