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Les Ailes de l'orage Dragon Ma PDF

418 Pages·2012·1.93 MB·French
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Pour L’il Karen, une fois encore. Sommaire Couverture Titre Sommaire Chapitre premier Chapitre 2 Chapitre 3 Chapitre 4 Chapitre 5 Chapitre 6 Chapitre 7 Chapitre 8 Chapitre 9 Chapitre 10 Chapitre 11 Chapitre 12 Chapitre 13 Chapitre 14 Chapitre 15 Chapitre 16 Chapitre 17 Chapitre 18 Chapitre 19 Chapitre 20 Chapitre 21 Chapitre 22 Chapitre 23 Chapitre 24 Chapitre 25 Chapitre 26 Chapitre 27 Chapitre 28 Chapitre 29 Chapitre 30 Chapitre 31 Chapitre 32 Chapitre 33 Chapitre 34 Chapitre 35 Chapitre 36 Chapitre 37 Chapitre 38 Chapitre 39 Biographie Du même auteur Le Club Page de Copyright Chapitre premier Alors qu’il rentrait chez lui d’un pas pesant, Hal Kailas entendit dans le lointain le pépiement des dragons. Il s’empressa de lever les yeux, éprouvant le besoin de voir de la couleur pour changer du gris des pavés, des maisons de pierre, des montagnes, des ternes bâtiments miniers, et même du ciel couvert. Le monstre écarlate et vert sombre faisait des allers et retours dans les cieux, sa tête cornue se tendant d’un côté puis de l’autre, observant le sol. Hal pensait qu’il s’agissait d’une femelle, même si la créature volait en fait trop haut pour qu’il puisse voir les bandes plus sombres du ventre typique des dragonnes. Elle avait son nid quelque part dans les rochers en surplomb du village ; Hal croyait savoir où précisément, car il avait beaucoup exploré les environs, seul – sans qu’il déplore ce manque de compagnie. C’était le nid où les dragons avaient élevé leurs petits depuis plus d’un siècle. Le garçon se demandait ce qui avait bien pu provoquer la curiosité de la dragonne et, du reste, quelle créature au monde pourrait bien s’intéresser au village de Caerly. Rien que du gris, y compris, songeait-il, morose, ses habitants qui descendaient à la mine d’étain pour en tirer une maigre subsistance. Hal avait séché les cours ce jour-là : s’il devait entendre une fois de plus le tuteur radoter sur le devoir de tout travailleur d’endurer la situation – c’est-à-dire descendre sans regimber dans la mine des Tregony et leur baiser la main avec gratitude – il deviendrait fou. Il songeait au passé légendaire des hommes des collines, ou du moins tentait d’y songer, car ce passé peuplé de pillards et de guerriers féroces paraissait inimaginable. Puis, l’armée du roi de Deraine était arrivée et avait massacré tous ceux qui ne s’inclinaient pas, ne baisaient pas l’épée, ne devenaient pas les bons petits serviteurs des nobles que le roi avait nommés seigneurs et exploiteurs de la région. Bien sûr, deux cents ans s’étaient écoulés. Mais certains marmonnaient encore contre cette injustice. Un vent froid souffla au visage du garçon et il serra autour de lui le manteau de laine qu’il avait reçu à son dernier anniversaire. Kailas venait d’avoir treize ans. Grand pour son âge, il n’avait cependant jamais eu l’air dégingandé. Ses bras et ses jambes minces trompaient sur sa force réelle. Ses cheveux ébouriffés étaient bruns, ses yeux verts illuminaient un visage plutôt allongé. La dragonne poussa un cri fort et aigu et Hal sursauta car, non loin de lui, un cri s’éleva en réponse, plus aigu, pas aussi fort, provenant semblait-il du coin de la rue. Le garçon s’y précipita et vit quatre garnements qui torturaient un dragonneau. Il devina que l’animal était fraîchement éclos, car il ne faisait guère plus de un mètre de long. Il avait dû tomber du nid sur quelque chose qui avait amorti sa chute. Désormais, la mère tentait désespérément de le récupérer. L’un des garçons était Nanpean Tregony, fils du seigneur local. Hal sut alors que le dragonneau n’avait pas plus de une heure à vivre. Tregony avait un an de plus que Hal. Il dissimulait sa propension à la cruauté derrière un physique avantageux et un sourire toujours prêt pour ses aînés. Hal savait à quoi s’en tenir : il avait un jour surpris Tregony en pleine crise d’un fou rire hystérique après avoir trempé un chaton dans l’huile et lui avoir mis le feu. Aucun des quatre enfants n’avait remarqué l’arrivée de Hal. Tregony maintenait le dragon contre les pavés à l’aide d’un manche à balai cassé tandis que les trois autres harcelaient la victime en la piquant de leurs bâtons. Hal les connaissait aussi : ils constituaient la cour de Tregony. Comme celui- ci, ils étaient plus âgés que Hal d’un an ou deux, et toujours prêts à lécher les bottes de Nanpean dans l’espoir d’obtenir une faveur du fils du propriétaire de la mine. Le dragon cria de douleur et, du ciel, un cri lui répondit, couvert par le rire railleur de Tregony. Il fouilla dans une bourse attachée à sa ceinture et en retira un mince couteau à cran d’arrêt d’allure redoutable. Pressant un bouton, il en fit jaillir la lame. — Tiens-le bien, dit-il à l’un de ses camarades en lui tendant le manche à balai. Et regarde ça, maintenant… Tregony se pencha au-dessus du dragonneau qui se débattait. Hal Kailas n’était pas particulièrement sujet à l’emportement, ou du moins c’est ce qu’il croyait. Mais lorsqu’il se mettait réellement en colère, sa voix n’était plus qu’un murmure et le monde semblait ralentir sa course, comme pour lui laisser le temps de faire tout ce qu’il voulait. Les autres gamins du village le craignaient à cause de cette colère froide. Cette même colère l’animait à ce moment-là, dans cette rue grise et venteuse. Il aperçut un morceau de bois presque aussi grand que lui, abandonné sur une pile de détritus toute proche. Le bout de bois, à moitié aussi épais que son poignet, se retrouva entre ses mains. — Arrêtez ! cria-t-il en courant vers les gamins. L’un d’entre eux se tourna vers lui et fut violemment frappé à la tête. Il poussa un hurlement de peur et décampa. Tregony fit un saut de côté. — Kailas ! hurla-t-il. Bouge ton cul terreux de là, ou mon père te fera rôtir ! Hal entendit à peine la menace. Il brandit le bâton tandis qu’un autre gamin levait les mains pour riposter. Hal lui assena un coup de pied dans le ventre. Le garçon s’effondra à côté du dragon qui lui lacéra le visage de ses petites griffes. Le quatrième agresseur fuyait, suivant de près le premier. Mais Tregony n’était pas dénué de courage. Il grimaça un sourire. — Très bien, approche ! Approche donc, ordonna-t-il en agitant son couteau devant lui. Hal tenait son bâton à deux mains, comme il avait vu des hommes le faire sur les peintures qui ornaient le débit de boissons de son père. Il le maniait de haut en bas, pour garder le couteau à distance. Tregony fit un mouvement brusque et Hal sauta de côté. Il brandit le bâton comme une lance et l’abattit brutalement sur Tregony, le touchant au cou. L’extrémité pointue du bâton déchira la chair. Hal recula, puis attaqua de nouveau, frappant Tregony au torse. Il entendit des côtes craquer. Nanpean hurla de douleur, attrapa l’extrémité de la lance, puis trébucha en arrière et s’écroula lourdement contre le mur de pierre à côté de lui. Il tenta de se relever mais Hal lui donna un coup de pied, visant bien la tête. Tregony le regarda fixement, puis son regard se voila et il ferma les yeux. L’espace d’un instant, Hal pensa qu’il l’avait tué, mais il vit la poitrine du jeune homme se soulever régulièrement. Il se désintéressa immédiatement de lui pour s’agenouiller près du dragon qui s’était remis sur ses pattes, en équilibre instable. Le dragonneau cria sa peur et, d’en haut, sa mère lui répondit. — À ton tour, maintenant, petite peste, murmura Hal. Le dragonneau se tortillait, enveloppé dans le manteau de Hal, tandis que l’enfant essayait de trouver une nouvelle prise. Il manqua de glisser, ses pieds cherchèrent une prise sur la pierre mouillée, puis il se retrouva en sécurité, dans une fissure irrégulière qui montait à la verticale. Il regarda Caerly à quelque trois cents mètres en contrebas et s’étonna de n’éprouver aucun vertige, aucune crainte particulière si ce n’est celle que n’importe quel idiot ressentirait à cette altitude et à seulement quelques mètres d’un nid de dragon. — Bon sang ! s’écria-t-il en s’efforçant d’imiter un adulte. Reste tranquille ! Je suis de ton côté. Le petit ne semblait pas comprendre et se tortillait de plus belle. De l’autre côté de la vallée, une pluie grise s’avançait vers lui dans le crépuscule et il comprit que s’il ne voulait pas se retrouver piégé à la nuit tombée, il ferait mieux de poursuivre son escalade. Il observa attentivement le ciel à la recherche de la mère dragon, sans en voir trace. Hal se demandait où pouvait bien être le père. Il espérait qu’il n’était pas sur le point de fondre sur lui dans son dos. L’odeur musquée du nid lui parvenait. Certains l’avaient décrite comme écœurante. Il n’était pas de cet avis. Il ne s’agissait pas d’une odeur plaisante, bien sûr, mais elle n’était certainement pas répugnante. Comprenant qu’il ne faisait que retarder la fin de l’ascension, il attacha plus étroitement son manteau à sa taille, constata que le petit dragon avait déchiré l’étoffe et sut qu’il en paierait le prix quand l’hiver s’annoncerait. Il plaqua son dos à la paroi de la cheminée et se hissa vers le haut à l’aide des pieds. Il avait vu faire des pilleurs de nids qui escaladaient ainsi les falaises abruptes, leur panier d’herbe attaché à la poitrine ; il essayait de les imiter.

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