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L'errance dans l'oeuvre de Meddeb entre islam, soufisme et Occident PDF

460 Pages·2017·3.64 MB·French
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Université Rennes 2 Haute Bretagne École doctorale Humanité et Science de l’Homme ERELLIF - EA 3207 L’ ’ M ERRANCE DANS L ŒUVRE DE EDDEB ENTRE ISLAM, SOUFISME ET OCCIDENT LECTURE D’UN INTERCULTUREL DU POSSIBLE THÈSE Pour l’obtention du grade de DOCTEUR DE L’UNIVERSITÉ RENNES 2 HAUTE BRETAGNE Discipline : Littérature française Présentée et soutenue publiquement par (cid:1)(cid:2)(cid:3)(cid:4)(cid:2)(cid:5)(cid:6)(cid:7)(cid:8)(cid:3)(cid:9)(cid:3)(cid:4)(cid:10)(cid:11)(cid:12)(cid:7)(cid:13)(cid:14)(cid:7)(cid:11) Sous la direction scientifique de M. le Professeur Marc GONTARD Le 11 janvier 2008 Membres du jury : (cid:1)(cid:2)(cid:3)(cid:4)(cid:5)(cid:6)(cid:7)(cid:8)(cid:9)(cid:10)(cid:3)(cid:11)(cid:12)(cid:13)(cid:13)(cid:3)(cid:14)(cid:15)(cid:7)(cid:16)(cid:17)(cid:9)(cid:10)(cid:10)(cid:9)(cid:18)(cid:7)(cid:3)(cid:19)(cid:20)(cid:19)(cid:7)(cid:21)(cid:22)(cid:9)(cid:23)(cid:3)(cid:24)(cid:25)(cid:21)(cid:26)(cid:9)(cid:7)(cid:10)(cid:21)(cid:22)(cid:19)(cid:3)(cid:27)(cid:28)(cid:16)(cid:25)(cid:3)(cid:29)(cid:30)(cid:3) (cid:1)(cid:20)(cid:9)(cid:2)(cid:3)(cid:1)(cid:6)(cid:7)(cid:22)(cid:21)(cid:25)(cid:9)(cid:3)(cid:31)(cid:12)(cid:11)(cid:3)(cid:14)(cid:15)(cid:7)(cid:16)(cid:17)(cid:9)(cid:10)(cid:10)(cid:9)(cid:18)(cid:7)(cid:23)(cid:3)(cid:24)(cid:25)(cid:21)(cid:26)(cid:9)(cid:7)(cid:10)(cid:21)(cid:22)(cid:19)(cid:3)(cid:1)(cid:21) (cid:5)(cid:9)(cid:8)(cid:3)!(cid:9)(cid:3)(cid:1)(cid:16)(cid:25)(cid:22)(cid:6)(cid:21)"(cid:25)(cid:9)(cid:23)(cid:3)(cid:11)(cid:16)(cid:7)!(cid:9)(cid:6)(cid:18)#(cid:3)$(cid:30)(cid:3)(cid:3) (cid:1)(cid:2)(cid:3)(cid:1)(cid:6)(cid:7) (cid:3)%(cid:12)(cid:13)&’()(cid:3)(cid:14)(cid:15)(cid:7)(cid:16)(cid:17)(cid:9)(cid:10)(cid:10)(cid:9)(cid:18)(cid:7)(cid:23)(cid:3)(cid:24)(cid:25)(cid:21)(cid:26)(cid:9)(cid:7)(cid:10)(cid:21)(cid:22)(cid:19)(cid:3)((cid:9)(cid:25)(cid:25)(cid:9)(cid:10)(cid:3)(cid:29)(cid:3)*(cid:6)(cid:18)(cid:22)(cid:9)(cid:3)(cid:11)(cid:7)(cid:9)(cid:22)(cid:6)"(cid:25)(cid:9)(cid:30)(cid:3) (cid:1)(cid:2)(cid:3)(cid:31)(cid:9)(cid:6)(cid:25)+(cid:1)(cid:6)(cid:7) (cid:3)(cid:1)(cid:12)(cid:24)(’(cid:3)(cid:14)(cid:15)(cid:7)(cid:16)(cid:17)(cid:9)(cid:10)(cid:10)(cid:9)(cid:18)(cid:7)(cid:23)(cid:3)(cid:24)(cid:25)(cid:21)(cid:26)(cid:9)(cid:7)(cid:10)(cid:21)(cid:22)(cid:19)(cid:3)(cid:4)(cid:5)(cid:6)(cid:7)(cid:8)(cid:9)(cid:10)(cid:3)!(cid:9)(cid:3)%(cid:6)(cid:18)(cid:8)(cid:8)(cid:9)+(cid:27)(cid:21)(cid:8)(cid:8)(cid:9)(cid:3),,,(cid:30)(cid:3) (cid:3) (cid:1)(cid:2)(cid:3)(cid:2)(cid:4)(cid:5)(cid:6)(cid:2)(cid:3)(cid:2)(cid:7)(cid:8)(cid:9) Au terme de cette recherche, je ne pourrai m’empêcher de témoigner ma reconnaissance aux personnes qui, d’une manière ou d’une autre, ont rendu sa réalisation possible. Je remercier Marc Gontard et Yolaine Parisot pour leurs conseils. Mes remerciements vont également aux Professeurs Charles Bonn, Jean-Marc Moura et Martine Job, qui ont bien voulu accepter d’examiner ce travail et être membres du jury. Je n’oublie pas de remercier Mme Yamilé Ghébalou qui m’a ouvert les yeux à la littérature. Ayant préparé cette thèse dans des conditions particulières, je tiens à témoigner ma gratitude à ceux sans qui je n’aurai jamais pu mener mes recherches jusqu’à ce stade, je pense en particulier à : Abdelhamid, Ahmadia, Aché, Baba, Béchir, Djadish, Issa. H. Khayyar, Iya, Izzo, Lysiane, Mandah, Maurice, Ousmane, Toubah, Wic, ainsi que toute ma famille. Merci à Sarah qui m’a soutenu, supporté, encouragé... (cid:10)(cid:11)(cid:10)(cid:6)(cid:5)(cid:12)(cid:5)(cid:2)(cid:9) À mes parents : Mahamat Rahma Saleh Fatimé Abdoulaye À ma femme Sarah À ma fille Aya In memoriam : Feu Faki Saleh. Feue Hadjé Ignata. L’errance, l’errance l’errance nous sauve et guide nos pas L’errance est clarté et le reste n’est que masque L’errance nous lie à tout ce qui est autre Elle accroche à nos rêves le visage des mers. Et l’errance est attente. (ADONIS, Chants de Mihyar le damascène, p. 161) La racine est monolingue. Avec le troubadour, avec Rimbaud, l’errance est vocation, qui ne se dit qu’en détours. » (Édouard (cid:13)(cid:14)(cid:6)(cid:9)(cid:9)(cid:12)(cid:7)(cid:8), Poétique de la relation, p. 27) Mais l’aspect le plus “moderne” de Dante, au sens où je l’entends ici, est sans doute cette dimension de voyage, d’exil essentiel, de traversée des localisations et des langages qu’il a inscrites dans sa Comédie. (Guy (cid:15)(cid:5)(cid:12)(cid:4)(cid:16)(cid:2)(cid:8)(cid:8)(cid:12), Éloge du cosmopolitisme, p. 116.) Note liminaire Avant de commencer, nous tenons à préciser que le substantif francophone est un terme technique servant à désigner la littérature de langue française produite par des auteurs dont le français n’est pas la langue première. En cela, il s’agit d’un terme neutre sous notre plume et donc il convient d’avoir à l’esprit cette définition pour ne pas confondre cette francophonie-là avec la francophonie politique et ses éventuels présupposés idéologiques. D’autre part, nous avons privilégié le terme interculturel par rapport à multiculturalité ou métissage, qui nous semblent assez galvaudés. « Interculturel » paraît plus adéquat à notre démarche, car il met bien en exergue le contact, l’enrichissement, par rapport à d’autres qualificatifs qui pourraient signifier une simple juxtaposition sans trop de soucis pour l’altérité. (cid:1)(cid:1)(cid:1)(cid:1) (cid:1)(cid:1)(cid:1)(cid:1) (cid:1)(cid:1)(cid:1)(cid:1) (cid:2)(cid:2)(cid:2)(cid:2)(cid:3)(cid:3)(cid:3)(cid:3)(cid:4)(cid:4)(cid:4)(cid:4)(cid:5)(cid:5)(cid:5)(cid:5)(cid:6)(cid:6)(cid:6)(cid:6)(cid:7)(cid:7)(cid:7)(cid:7)(cid:8)(cid:8)(cid:8)(cid:8)(cid:9)(cid:9)(cid:9)(cid:9)(cid:4)(cid:4)(cid:4)(cid:4)(cid:10)(cid:10)(cid:10)(cid:10)(cid:6)(cid:6)(cid:6)(cid:6)(cid:3)(cid:3)(cid:3)(cid:3) Situation idéologique Même si les premières œuvres de Meddeb, en l’occurrence ses deux romans, ont été publiées en 76 et 86, elles sont porteuses des problématiques qui nous préoccupent aujourd’hui encore. A cet effet, nous voulons aborder en premier lieu, la situation idéologique de la fin du siècle dernier, en rapport avec la littérature, c’est pourquoi nous avons jugé utile de commencer par ce volet sur la fin XXe siècle. En ce début du troisième millénaire, nous vivons une des mutations les plus importantes après celle opérée par la révolution industrielle au XIXe siècle. Cette mutation a été dopée par le fulgurant développement technologique, en particulier le développement de l’informatique. En effet, le changement de millénaire ne se limite pas au simple changement de chiffre, il correspond aussi avec un grand progrès intervenu tant dans le domaine économique, politique que culturel. Les concepts émergeants de ce début de millénaire ont pour mots-clés “globalisation”, “mondialisation”, “village planétaire” ; des termes qui, il y a peu de temps semblaient futuristes mais dont aujourd’hui nous observons les prémices peut-être tumultueuses, controversées, mais sans doute irréversibles. Aujourd’hui, avec les progrès des moyens de communication (avions, trains) de plus en plus perfectionnés, on se déplace plus rapidement, plus facilement. De même, le développement des moyens des télécommunications tels le fax, le téléphone mobile et surtout internet, facilite les contacts et la circulation des informations. Nous avons là des facteurs qui rendent les frontières réelles ou imaginaires, de plus en plus poreuses et favorisent un tant soit peu le rapprochement entre les peuples avec tout ce que cela comporte comme rencontre, choc, attirance, répulsion. Sur le plan politique, l’événement marquant de la fin du XXe siècle est sans doute la chute du Mur de Berlin qui par un effet de domino a causé beaucoup d’autres chutes à sa suite. Une des premières conséquences en est l’effondrement de ce qu’on appelait l’empire soviétique. Qui dit effondrement de l’Union soviétique, dit aussi effondrement de la bipolarité URSS/USA qui répartissait le monde en deux blocs antagonistes : l’Est d’obédience communiste et l’Ouest capitaliste. Après la chute de ce mur symbole de la démarcation entre ces deux camps, et le (cid:17)(cid:18)(cid:19)(cid:1)(cid:1)(cid:20)(cid:21)(cid:22)(cid:19)(cid:23)(cid:24)(cid:20)(cid:21)(cid:15)(cid:23)(cid:17)(cid:18)(cid:25)(cid:26)(cid:27)(cid:1)(cid:19)(cid:23)(cid:24)(cid:19)(cid:23)(cid:28)(cid:19)(cid:24)(cid:24)(cid:19)(cid:29)(cid:23)(cid:30)(cid:23)(cid:19)(cid:21)(cid:31)(cid:1)(cid:19)(cid:23) (cid:15)(cid:17)(cid:20)(cid:28)!(cid:23)(cid:15)"(cid:26)# (cid:15)(cid:28)(cid:19)(cid:23)(cid:19)(cid:31)(cid:23)"(cid:22)(cid:22) (cid:24)(cid:19)(cid:21)(cid:31) (cid:23) 8 démembrement de l’URSS, il ne reste plus qu’une seule puissance ; les Etats-Unis qui dominent le monde sur tous les plans : politique/diplomatie, militaire, économique/finance, technologique, culturel/média. De ce fait ils sont devenus une « hyperpuissance », selon la formule de l’ancien ministre français des affaires étrangères, Hubert Védrine1. La dislocation de l’empire soviétique ayant entraîné la diminution de la rivalité idéologique entre capitalisme et communisme, certains intellectuels ont commencé à percevoir les relations internationales à travers l’analyse faite par le théoricien américain Francis Fukuyama qui annonçait en 1989 dans un article2 devenu célèbre, « la fin de l’histoire ». Par cette formule choc, Fukuyama, voyant la fin des dictatures dans certains états et ayant senti les prémices de l’effondrement du communisme, pensait au triomphe planétaire de la seule démocratie libérale. Pour Fukuyama qui approfondit sa réflexion dans un livre dont le titre est semblable à celui de l’article3, l’histoire est liée à la tension entre les idéologies et notamment les deux grandes idéologies qui dominaient le monde depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Puisque, une des idéologies s’est effondrée, cette tension n’a plus lieu d’être et donc, l’histoire est finie. Voilà, de façon très schématique, la thèse centrale autour de laquelle il construit son argumentation. Cependant, la réalité a vite fait de contredire la thèse de Fukuyama, du moins, elle l’a poussé à nuancer ses propos, puisque Fukuyama est revenu sur sa théorie de la fin de l’histoire. En effet, les dictatures n’ont pas toutes disparu, moins encore les guerres (celles du Golfe, des Balkans, d’Afrique), et la domination américaine (les Etats-Unis étant le symbole du libéralisme dans le schéma de Fukuyama) est de plus en plus remise en cause. La thèse de Fukuyama étant devenue caduque à la suite de la guerre du Golfe et du développement du radicalisme islamiste, certains théoriciens avancent l’idée d’une nouvelle rivalité idéologique et culturelle dont le nœud gordien serait la religion. Cette théorie développée généralement par les intellectuels néo-conservateurs américains, présente l’islam $ (cid:27)(cid:11)(cid:10)(cid:4)(cid:6)(cid:7)(cid:2) Hubert, Face à l’hyperpuissance, Paris, Fayard, 2003. % #&’&((cid:12)(cid:3)(cid:12) Francis, « The End of History? », The National Interest, New York, summer 1989. Cet article a été traduit intégralement en français dans le numéro 47 de la revue Commentaire, sous le titre : « La fin de l’histoire ? », pp. 457-469, in Commentaire, v. 12, n° 47, automne 1989. ) #&’&((cid:12)(cid:3)(cid:12) Francis, The End of History and the Last Man, New York, The Free Press, 1992, réed., Simon and Schuster, 2006. (cid:7)(cid:8)(cid:4)*(cid:10)&(cid:5)(cid:8)(cid:6)*(cid:7)(cid:23) (cid:1) 9 (religion et civilisation) comme une menace face au monde occidental de culture judéo-chrétienne. D’où la fameuse théorie du « Choc des civilisations » échafaudée d’ailleurs en réaction à la thèse de Fukuyama, notamment par Samuel Phillips Huntington. Ce professeur de Harvard, à l’origine démocrate, s’est trouvé investi “prophète” des néo-conservateurs qui voient dans les agissements des intégristes islamistes, la réalisation de ses prédictions. En effet, comme Fukuyama qui fut son élève, Huntington a été révélé par la publication d’un article4 dans la revue Foreign Affairs dans lequel, en évoquant les conséquences de la mondialisation, il prédisait l’affrontement entre l’Occident et les autres civilisations, en particulier la civilisation islamique. Cet article a aussitôt eu un large écho, à l’instar de celui de Fukuyama dont il prend le contre-pied. Selon Corinne Lesne, ce texte : « Traduit en 26 langues, a été ressenti comme une gifle par tous ceux qui voyaient s’ouvrir, avec la fin de la guerre froide, une période radieuse dans laquelle le commerce propagerait la démocratie. »5 Encouragé par l’audience rencontrée par son article, Huntington approfondit sa réflexion dans un livre publié trois ans après cet article, sous le titre The clash of civilizations and the remaking of world order6. Cet ouvrage qui a consacré la théorie du « choc de civilisations », est devenu le livre de référence des conservateurs américains depuis les attentats du 11 septembre 2001. Dans son raisonnement, Huntington divise le monde en huit (8) « blocs civilisationnels » qui sont, grosso modo, des ensembles humains regroupés autour d’une même culture dont l’élément dominant est la religion. Il prédit le rapport entre ces « aires de civilisation » en rapport de conflit opposant principalement le bloc occidental aux autres blocs parmi lesquels les plus susceptibles de menacer l’Occident, sont le bloc confucéen et le bloc musulman, ce dernier ayant une « inclination plus grande que les autres à régler les +(cid:23),&(cid:7)(cid:8)(cid:6)(cid:7)-(cid:8)*(cid:7) Samuel P., « The Clash of Civilizations ? », Foreign Affairs, New York, Summer 1993, v. 72, n° 3, p. 22-28. Article paru en français dans la revue Commentaire : ,&(cid:7)(cid:8)(cid:6)(cid:7)-(cid:8)*(cid:7) Samuel P., « Le choc des civilisations ? », pp. 238-252, in Commentaire, v. 18, n° 66, Paris, été 1994. 5 (cid:17)(cid:2)(cid:9)(cid:7)(cid:2)(cid:9) Corinne, Le Monde, p. 34, 12 décembre 2001. . ,&(cid:7)(cid:8)(cid:6)(cid:7)-(cid:8)*(cid:7) Samuel P., The Clash of Civilizations and the Remaking of World Order, New York, Simon and Schuster, 1996. Traduit en français par Jean-Luc Fidel, Geneviève Joublain, Patrice Jorland et Jean-Jacques Pedussaud, sous le titre Le choc des civilisations, Paris, Odile Jacob, 1997. (cid:17)(cid:18)(cid:19)(cid:1)(cid:1)(cid:20)(cid:21)(cid:22)(cid:19)(cid:23)(cid:24)(cid:20)(cid:21)(cid:15)(cid:23)(cid:17)(cid:18)(cid:25)(cid:26)(cid:27)(cid:1)(cid:19)(cid:23)(cid:24)(cid:19)(cid:23)(cid:28)(cid:19)(cid:24)(cid:24)(cid:19)(cid:29)(cid:23)(cid:30)(cid:23)(cid:19)(cid:21)(cid:31)(cid:1)(cid:19)(cid:23) (cid:15)(cid:17)(cid:20)(cid:28)!(cid:23)(cid:15)"(cid:26)# (cid:15)(cid:28)(cid:19)(cid:23)(cid:19)(cid:31)(cid:23)"(cid:22)(cid:22) (cid:24)(cid:19)(cid:21)(cid:31) (cid:23) 10 conflits par la force et la violence »7. Donc, ce n’est plus l’idéologie, mais la culture qui va être le principal ressort des rapports entre les aires de civilisation. Ainsi, le glissement de l’antagonisme communisme / capitalisme, en conflit entre l’islam et l’Occident est plausible. À Fukuyama qui pensait que l’Occident n’avait plus de “concurrent”, Huntington rétorque qu’après le communisme, le monde occidental doit faire face à la menace islamique. La thèse de Huntington est critiquable sur plusieurs points ; entre autres le découpage des aires de civilisation est plus qu’arbitraire, et ce qui est présenté comme un bloc monolithique est loin de l’être. De même, sa focalisation sur la religion comme centre d’intérêt est assez problématique. Néanmoins, l’hypothèse soulevée par Huntington a le mérite de remettre au centre le problème des rapports entre les cultures et en particulier le poids de la religion dans ces rapports. Du côté musulman, les intégristes islamistes, dans leur “croisade” contre l’Occident, soutiennent des idées qui rejoignent, sinon confortent cette théorie d’exclusion et de confrontation élaborée par l’universitaire américain. Cependant, il convient de dire que la montée du fondamentalisme dans les pays musulmans trouve souvent son origine dans la malgouvernance. En effet, dans beaucoup de pays musulmans, la mauvaise gestion de la décolonisation, l’absence de démocratie, la confiscation du pouvoir et des richesses par des dictatures, poussent souvent les populations paupérisées dans les bras des fanatiques religieux qui exploitent les frustrations et proposent la religion comme remède aux maux de la société. Amin Maalouf, natif d’un pays déchiré par les conflits confessionnels, explique bien le rapport entre le déficit démocratique et la montée de l’intégrisme : « Le radicalisme religieux, écrit-il, n’a pas été le choix spontané, le choix naturel immédiat des Arabes et des Musulmans. Avant qu’ils ne soient tentés par cette voie, il a fallu que toutes les autres se bouchent. Et que celle-là, la voie passéiste, se retrouve paradoxalement dans l’air du temps. »8 Maalouf explicite plus loin son argumentation en insistant sur les causes de l’audience du discours fanatique : / ,&(cid:7)(cid:8)(cid:6)(cid:7)-(cid:8)*(cid:7) Samuel, Le choc des civilisations, op. cit., p. 290. 0 (cid:28)(cid:12)(cid:12)(cid:14)*&1 Amin, Les identités meurtrières, Paris, Garsset, 1999, p. 112.

Description:
teaching and research institutions in France or l'errance nous sauve et guide nos pas .. nous décelons les signes de l'american way of life, en particulier chez les influencés par les séries télévisées américaines largement regardées .. principalement l'œuvre du théosophe andalou Ibn 'A
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