ebook img

Le Théétète de Platon ou Dialogue sur la science. Abrégé par Leibniz PDF

49 Pages·1857·4.109 MB·French
Save to my drive
Quick download
Download
Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.

Preview Le Théétète de Platon ou Dialogue sur la science. Abrégé par Leibniz

NOUVELLLEEST TRES ET OPUSCULES DE LEIBNIZ PRECÉDÉS D'UNE INTRODUCTION P.\ il A. FOUCHEil UE CAREIL. LS1r.:,;1t T'LATllNl;;.1.r.-r, Ol' LE PALDON e:r LE îRÉÉTCII:: l 11A[>l'lT:::. MÙ.Al',"01'.i!. nDlA fiQOLS ,;aa WEIGEL. - FH .\G!:ENT Sl R LA LIBER r€. - LEITA r., A IIODl!l <;. JIPrFNDIC!': C(INTE,-U.Nr t~'! LIHTRES A ARNAOLl'I ET A fABOcr.u .• :,A ,H. ET S0:11 POnrR.\IT PUI. L.UI-ML'.!I•". PARIS AUGUSTE DUH.ANO, LIBRAIRE, RUE DES GRÈS, 7. 1857 98 PLATONIS THElE.TETUS. PLATONIS THELETETUS SIVE DE SCIENTI.\. A LEIBNIZIO CONTil.ACTUS. SocRA.TES: Cùm intclligcrc1n acl te, Theodore ( L) , geometl·ia~ aliaru1nquc scientiarun1 causà, quilJus prrestas, plurirnos confluerc adolescentes, roga1·e te jamdudùn1 institui, ut quos ex Atheniensibus in1- primis spem quan1dun1 honro ft·ugis ostcndcre crc deres, mihi illis hcnè cupienti narrares.-THEOUORUS: Faciam ut jubes, ô Socratcs, neque tibi quid quam dissin1ulaho. Seito autc1n adolescentes prohos me vidisse multos, qui vero tan1 1nirabili naturœ felicitate donati sunt ac Thcœtctus (2) quidnn1 ves tras vidisse nc1nincn1. Difficile ad111odù1n est repc rire homincn1 ingeniosum sitnul et n1ansuetu1n. Acuti enin1 in iracundia1n llroni sont; graves au te1n ferè torpentcs sunt et ohliviosi. Hic vero itit suaviter et expeditè ad disciplinas graditur, ut nec lubricus quietusquc olci fluxus 1nolliol· vi<lcatur. Scd ecce ipsun1, ô Socrates, à palœstrâ redeuntcm. (1) Theodorus geomclra et philosophus Cyrenœeus. (1-l. Leibni-:,ii.) (~) Videtur Theretetus fuisse amicus Platoni., qui eum dialogo isti nomen ejus 1-)r<Cscriuendhoo norare \'oluit. (LVota Leibnizii.) , , ' LE THEETETE DE PLATON. 99 LE THÉÉTÈTE DE PLATON ou DIALOGUE SUR LA SCIENCE ABRÉGÉP AR LEIBNIZ. SocRATE: Con1n1e j'ai su que c~éta.it vers toi, Théo .. dore C), qu\1'lluait un gr·nnd nombre de jeunes gens dési1·eux d'app1·endre la géon1étrie et les autres sciences où tu excelles, je voulais, depuis longtemps déjà, te den1ande1· quels sont, parnli les Athéniens, ceux. qui nous donnent surtout l'espérance de bons fruits. Je 1n'y intére8se et je te prie de me le dire. THtonortE : J'ngi1·ai con1n1e tu l'ordonnes, So ==- ct·atc, et sans te rien cacher. Sache donc que j'ai vu souvent des jeunes gens bien doués, rnais jan1ais je n'en ai rencontre::~q ui aient réuni les dons d'une heu .. 2 rense nature, com1ne un certain Théétète ( ), votre concitoyen. H est rare de trouver un homme d'un L esprit péni~trant qui soit doux de caractère. Les hon1111es vifs sont enclins à la colère; les hommes graves le sont à la torpeur et à l'oubli; 1nais lui n1arche it la science avec tant de douceur et d'une allure si dégagée, qu'on dirait les 11ots tranquilles et doux d'une huile qui se répand avec abondance et fl1cilité. n.1nis le voici, Socrate, il revient de la pa- (1) Tht~Od'Jre, géomètre el philosophe cyreuéen. (Note de Leibniz.) (:!) Il parait. ']lie Thi~étète étdit ami de Pluton, 11ui, pour lui faire honneur, a donné son nom à ce dialogue. (Note de Leibniz.) 100 PLATONIS THE~TETUS. - SOCRATE: SF ac.? quœso, ipsum hùc accedere. - THEooonus: 0 Theœtet.e, accede hùc ad Socratem. ~lultos nobis cives ac peregrinos, - SocRATES : ô Theœtete, laudavit Theodorus, neminem vero majoribus quàm te laudibus cumulaYit. - TnE.tE TETUS: Benè est, ô Socrates, sed vide ne jocum dixerit. - Non est hic rnos Theodori. SocRATES : Sed die, age, discis aliqua à Theodoro geometrica. Equidem. - vcro - THE.tETETUS : SOCRATES. : Quœ ad aslrono1nicam harn1oniam et dialecticam spec- ediscis? - Annitor equidem. - tant, THELETETus : SocRATES: Sed die mihi, discere nonne est in eo quod discimus, scientioren1 sive sapientiorcm fie ri? - TaE.tETETus: Ità, certè. - SocRATES: Ego vcri, adeb hebes surn, ut ne capcre quidem possi1n quid sit scire, nedùrn ut ipse scinn1 aliquid, qunre 1·cn1 valdè gratam feceris, si quid scientiam esse putes, ingenuè exposueris, i<lque te facere ut vides, etia1n Thcodorus probat. - Parendun1 est THE.tETETus : quando vos quide1n im peratis, si quâ enim in re aberravero, corrigetis. - Facie1uus pro SocRATES : cul dubio, si quo n1odo poterin1us. - TttE. E• TETUS: Videntur mihi scientiœ esse quœ quis à Theodoro discere potest, geomet.ria et reliquœ, prretereà opi ficum artes. - SocRATES: Generosè ac 1nagnificè, ô an1ice ! de uno rogatus, n1ultn, pro simplici varia dedisti. Quâ ratione id ais? - So ~ TeE.tETETUS : Qurestio erat, non quot aut quorum sint CRATEs : scientire-1 sed <1uid scientia, nec vero quid sit cal- . , ' I 01 LE THE.ETETE DE PLATON. 1 Jestre. - SocRATE Fais-le approcher, je te prie.-== ~ 1,héétète, viens auprès de Socrate. - THÉODORE: SocRATE: Théodore n1'a vanté plusieurs de mes con citoyens et des étrangers, ô Théétète, mais il n'a fait de personne un:aussigrand éloge que de toi.-==THÉÉ C'est à merveille, ô Socrate, mais prenez garde TÈTE: qu'il n'ait voulu plaisnntcr.~SocRATE: Ce n'est pas l'usage de Théodore. l\Iais, dis-1noi, n'apprends-tu pas la g-éon1étrie à son école? - Oni. - THÉËTÈTE: Et I'astronornie, l'harmonie, lu dialec SocRATE : tique -l Je fais tous n1es efforts pour cela. TttrtÉTÈTE : - SocRATE: Dis-n1oi, apprendre n'est-ce pas de venir plus savnnt et plus sage sur le point de nos études'"! Oui, sans doute. - --= THÉÉTÈTE: SocRATE: J'ai si peu d·ouvef·ture dans l"csprit, que je ne puis con1prendre ce que c\lst que lu science, bien loin de savoir quelque ehose; et ce sera n1'obliger quo de 111'cxposer tout si1nple1nc11tt es pensées snr ce qu'est la science. Thélldore, con11ne tu le vois, n1'approuve et t"y engage. - 1 Il faut bien obéir, puis 1HÉETÈTE : que vous l'ordonnez; si je 1ne trompe~ vous n1e re dresserez. - Nous le ferons très-certai SocRATE ~ ne1ncnt, si nous en sornrncs capables. - THÉÉTÈTE: J'appelle sciences ce qu'on apprend auprès de Théodore, ln géonH~trie et le reste, et aussi les mé tie1·s des artisans .. - Quelle générosité, SOCRATE: quelle libéralité, n1on an1i ! pour une chose que je te dc1nandc, tu n1'en donnes plusietn·s, et pour un objet sin1ple, des oLjets fort divers. -== THÉÉTÈTE: Pourquoi dites-vous cela . Socrate? - Le SocRATE : but de den1ande, 6 Th~élète, n'est point de sa nH1 yoir quels sont les objets des sciences) ni combien il y a de sciences, n1ais cc qu'est la science; car celui 102 PLA.TONIS THE.JE.TETUS. ceorum conficiendorum scientia sciet, qui quid sit scientia non noverit. - Video nunc, THE .~. TETUS : ô Socrates., qnid velis; vide1is enim pctere, quid 1 quid nuper mihi et Socrati huic (1),t ibi no1ninc simili, condiscipulo n1co, in n1ente1n venit, alio licct in ar gumenta. Theodorus nabis dixerat ]atus quadrati, cujus area sit tripla pcdis quadrati, aut ctiu1n quin tupla, non esse longitudino Jincro pedali coinmcn surabile; idcmquc in aliis cnun1e1·anclo docchaL usquè ad dcccm et scpte1n pcdes cundo. Nos vcrù cùm vidci·cmus sic sine fine proccdi possc, qurosi vimus inter nos an non generale quiddan1 liccret con1minisci. Et invenimus tandem non tantùm de senario et qui nario, sed et de on1ni nun1c1·0., qui non ex duobus œqualibus in se invicen1 n1ultip1i catis, produci potest, ide1n dehcre dici. -SOCRATES: Egregiè id quidem, ideoque conarc 1nultas scicntias unâ eâdemque ratione co1nplecti. - TnE-~TETUS: Audivi, _ô Socrates, circumfcrri hnjnsn1odi quœs tiones tuas, et conatus sun1 respondcrc, sed non dùm n1ihi satisfeci ..- Gravidus 1nihi vi SocaATES: de1·is, ô an1ice, et dolere ut soient partu1·ientes. Ego vero huic malo opportunuru ren1edium hahco. Au- dîsti fortassè me esse obstetl'Îcis filiun1, sed n1e quo que obstetriciam arte1n exercere., fortè non audisti. Hoc ergo tibi profiteo1·, quod cave ne aliis prodas. (1) Hic Socratcs minor inlroducitur loquens in dialogo cui Sopbista inscribitur, si\•e de Ente. (Nota Leibnizii.) , ,, ' LE THEETETE DH PLATO~. 103 qui n,n nulle idée de la science ne cornprendra pas ce qu'est )a science des co1·donnicrsD Je -THÉÉTÈTE: vois rna,ntenant cc que vous demandez, Socrate. Il 1ne snn1ble que Yotre question est de 1nème nature, quoique le sujet en soit diffén·ent, que celle qui nous Yintà l'esprit~ il y a quelques jours, en conversant en- ,le Socrntc (t)j mon condisciple, qui pol'te le n1ê.n1e 801111 non1 que vous, et rnoi. Théodore nous avait dit que le côté d,un carré dont l'aire est triple ou quintuple d~un pied car·ré n'était pas coinn1ensurable en lon gucul' ü celle d'un pied, et il continua à nous prouver la n1ên1c chose jusqu'à dix-sept pieds. \ 7oyant qu'il était possîhle <fa ller ainsi à l'infini~ nous nous de-= n1andà1ncs s,il n'était J)as possible de cornprendre ces puissances sous un non1 génér·al qui leur convint à toutes. Et nous avons trouvé qu'on pouvait ailir rnct· la rnêrne <!hosc, nou pas seulement ùes puis sances de trois et de cinq, 1nais de tout non1ùre qui n'est pas le produit de deux autres égaux. - So C'est très-bien ; essaye donc de CRATE : 1·éunir plnsieurs sciences sous un seul et même rapport. - f 0 Socrate, ai déjà entendu agiter cer-= THtÉTÈTE: laines de ces questions que \'ous fr1ites; j'ai essayé d'y r{•.pond1·e~ niais je ne me suis point satisfait. SocnATF.: Ton Ûïne, 1non arni, 1ne paraît en ~ n1al d'cnfhut, et il 111es e.rnble que tu éprouves les prcmit•res douleurs. f\Jais j'ai pour ce rnal un ren1ède excellent. Tu as entendu dit·e., sans doute, que je suis le flls d'une sagc-fernn1c, n1ais jnmais, peut-être, que j'en es.eree aussi le métier. Je te l'ayoue, niais ne va {'i) Ce Socrate le Jeune parait dans le dialogue intitulé Le Sophfste ou De l'.i:tre. (1.Voted e Leibniz.) 104 PLATONIS THEIE.TETUS. Scis obstetrices ipsas non solere ampliùs parere et eas parturientibus opitulari, et nisi abusns rem op timam sub Ienocinii noininc corrupisset, earum etiam officiuru csset matrimonia 1·ectè conciliare. Quôd si feminro aliquando partus ventaneos et fal sos veris similes parerent, pars 1nuneris longè prres tantissimu foret, discernera infante1n à n1onst1·0. Pot·ro hroc omnia circa anin1orum partus ad me pertinere scito : nam et sterilis ipse sum, et ali quando animos evacilio et nonnullos Prodico, alios aliis n1agistris t1•adidi. Quibus verô possum, illis obstetriciam opem exhibeo, et parturn verum à falso examinando discerno. Interrogationcs autem velut incantationes sont, quibus parientes sollicita. Quarè i1 principio orsus, quid scientian1 esse putes, nlÏhi responde. - Facia1n quando ità vis. THE..ETETus : Videtur ergb, quod quis scit, id sentire, adeôque scientia esse sensus. Videtursentent.ia -SOCRATES: tua non abhorrera ab eâ Prot.agorro, licet aliter enuntiatà, quod omnium rerun1 mensura sit bo1no. Ventum eumdcm esse uni fl'igidurn, alteri rni nimè; itaque talia esse omnia unicuique qualia sentit. Undè nullus unquilm sensus erit falsus. Porro videtur Protagoras arcani quiddan1 innuere voluisse, nihil esse, sed omnia fieri et in fluxu con sistere; idem enim videntur censuisse Heraclitus et . , , 105 LE THEETETE DE PLA TON. pas trahir ce secret. Tu sais que les sages-femrnes ne font plus d'enfants et donne-nt leu1·s secours à celles qui en font, et si un abu~ de langage n'eût corro1npu sous un norn honteux une chose excel lente, elfe.3 auraient encore le soin d'accor·der les nu1l'iages .. SL une femme avait une de ces grossesses yenteuses, et faisait une fausse couche qui ressen1.,. Llàt à une vraie, ce sc1·ait de beaucoup la partie la plus hE·lle de leur a1·t de savoir discerner un enfant '--ru n 111onstre. Ût', toutes ces choses, appliquées à l'accouchen1e11t ùes âlnes, sout de mon rnétiel'; c~u· rnoi,,,rnèrne je suis stérile, n1ais quelquefois j' a- 1nène des à1ncs ; j'en ai confié quelquefois à Pro dicos et it d"autres nu1ît1·es, et quand je le puis, je leui- p1·ête h... secours de n1on a1·t, et je sépare par l'anatyse une couche fausse d'une vraie. i\Ies questions sont co1n1nc des philtres par lesquels je seconde les accouchc1nen ts. Revenons donc à notre début, et. dis=rnoi Thl~étète, en quoi con siste la science. - Je ferai ce que 1'HE:ETÈTE ; vous dési1·ez. li me se1nble donc que celni qui sait une chose .sent cc qu'il sait:-: et que la science n'est autre que la sensation. - Ta définition ne SOCRATE: nie parait pus diflë1·er de cellè de Protagor;_is, quoi qu'il se soit exprirné d"unc nutre façon. LJhon1111e, dit-il. est la 1nesure de toutes eh oses. Le n1êzne vent ' qui est froid pour l'un ue rest pas poul· l'atüre~ et, ainsi, les choses sont pou,· chacun telles qLt'il les sent, et aucune sensation ne peut être fausse. Or, Protagot·as a voulu insinuer queh.1ue secret en nous disant que rien n~est, n1ais que tout devient et est dans un flux. continuel. C'est~ au reste, une opinion qui parait corn1nune à l-Iéraclite, ù Ernpédocle et à la 106 PLA.TONIS THE lETETUS. Empedocles et 11lerique veterun1, excepto Parmc nide. Ex bis vero consequitur coloren1 hune albnn1, exen1pli causà, non esse quidda111 in oculis nostris, neque quiddum extrà ocu]os; neque ei locucn cer tum attrihui posse, sed quiddam ex sentientis ob jectique congressu ortun1 esse. Et certè auderesnc asserere res cani irno alteri ho1nini eodem modo ap r,are1aca c tibi '/ - THE.tETETU:S Ncquaquànl. - So In1ô fo1·tèn ec tibisemper, cùm CRATES: ipse n111teris. - TaEJETETus: Ità videtur. - SocRATES: Porro si quid ipsum per se n1agnum vel album vel calidum esset., et nunquàm cum alio congrederetur, manet ct 1 otique quale est. - ltà certè. - So THE.tETETus : potestne aliquid majus fieri minusve CRATES : Jàm aliter quàm adauctu1n vel minutum 'l Quid respon des? - Si quod mihi videtu1 TeEiETETUS : 1 respon debo, dicam non posse; si ad supe1iorem positio 1 1 nem rcspician1 , dicam posse ( ). - SocBA.TES : Agnoscis ergo nihil maj us minusve fie ri mole vel numero, quan1diù ma net roquale; nihil vcro crescerc nut decrescere, nisi adclatu1· aliquid vel subtra hatur. Denique concedes quod ante non erat cL posteà est, aliqunndo fieri. - TnEJETETu:s Conce derc ista cogor. - SocnATES: Sed bine pugnantia sequuntur : tu crescendo fis major; ego vero, tibi {1) Sunt quœdam hi(? el paulô ante in autore, quorum counexio- nem non satis explicare possum. (Nota Leibnizii.)

See more

The list of books you might like

Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.