© ODILE JACOB, FÉVRIER 2014 15, SOUFFLOT, 75005 PARIS www.odilejacob.fr ISBN : 978-2-7381-7239-6 Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo. « Nous avons dû lutter contre les vieux ennemis de la paix – le monopole industriel et financier, la spéculation, la banque véreuse, l’antagonisme de classe, l’esprit de clan, le profiteur de guerre. Ils avaient commencé à considérer le gouvernement des États-Unis comme un simple appendice à leurs affaires privées. Nous savons maintenant qu’il est tout aussi dangereux d’être gouverné par l’argent organisé que par le crime organisé. » Franklin D. ROOSEVELT, Madison Square Garden, 1936. 1 « Il n’y a pas d’alternative au capitalisme . » Klaus SCHWAB, président fondateur du Forum économique mondial, Davos (Suisse), 2012. « Le capitalisme est le racket légitime organisé par la classe dominante. » Al CAPONE. 1. In Le Monde, 7 janvier 2013. S OMMAIRE Couverture Titre Copyright PRÉFACE - par Paul Jorion Avant-propos Ce que sera ce livre Ce que ne sera pas ce livre INTRODUCTION - Ce que les économistes, et souvent les criminologues, ne veulent pas voir L’erreur de Jean-Baptiste Say et de ses épigones La « main invisible » : une illusion fondée sur le crime ? Cloisonnements disciplinaires et euphémismes Qui a peur de Fernand Braudel ? La criminalité organisée en col blanc CHAPITRE 1 - Récession yakuza et pyramides albanaises : les crises financières ont-elles une origine criminelle ? La récession yakuza : quand le crime organisé participe d’un grand festin financier Les pyramides albanaises : quand le crime organisé escroque tout un pays Mexique, Espagne, Colombie : le blanchiment de l’argent sale favorise-t-il les crises financières ? Crises financières et criminalité : le lien oublié CHAPITRE 2 - Les narcobanques : des banques dévoyées sont-elles au service du crime organisé ? La lutte contre l’argent sale, un échec historique et pathétique Wachovia, HSBC : le blanchiment industriel des banques anglo-américaines BCCI : une banque criminelle au cœur du « grand jeu » CHAPITRE 3 - Le trading de haute fréquence : les financiers de Wall Street ont-ils inventé le crime parfait ? Une révolution invisible, donc profonde Innovations technologiques et crises financières : un lien à ne jamais oublier Enjeu stratégique, nouveaux risques, zones grises Au cœur de la modernité : argent, vitesse et technologie La technique est-elle neutre et servile ? L’intelligence artificielle au service de la finance globalisée Les machines ont-elles pris le pouvoir ? Le triomphe de la dérégulation L’art de la prédation numérique : repérer, dévorer, fuir Une périlleuse course aux armements Une course à somme nulle ? Qui sont les nouveaux aristocrates de la finance mondialisée ? Le jeu en vaut-il la chandelle ? CHAPITRE 4 - Le trading de haute fréquence : l’enfer de la dérégulation Le vol des codes algorithmiques : protéger les joyaux de la couronne Abus de marché et fraudes : quelques tactiques rodées Algorithmes manipulateurs et contrefacteurs de liquidité Le sanctuaire des délits d’initiés ? Quels obstacles à la répression ? Tableau de chasse et tigre de papier Qui a intérêt à poursuivre les fraudeurs ? L’invisibilité produit de la criminalité Le gendarme de la Bourse américain sortira-t-il enfin de sa léthargie ? CHAPITRE 5 - Le trading de haute fréquence : vers des effondrements partiels ou systémiques ? Erreurs en cascade : le syndrome du « gros doigt » démultiplié ? Flash crashs et rogue trading : hypervolatilité, contagion ou révolte des robots ? Le chaos : cygnes noirs financiers et guerre des algorithmes Les biais systémiques de composition : l’instabilité invisible Désinformation et feu de brousse numérique Le terrorisme algorithmique : vers un Pearl Harbor informatique ? Le terrorisme contre les installations : les champs d’ordinateurs résistent-ils aux bombes ? Espionnage et guerre économique : le trading de haute fréquence serait-il un enjeu ? CHAPITRE 6 - Le trading de haute fréquence est-il une vaste fraude ? De douteuses origines : AI bandits L’art du parasitisme systémique : des rats dans un grenier ? Le triomphe de la spéculation (criminelle) ? La fuite des investisseurs de long terme ? L’art de la ruse systémique : une concurrence déloyale ? L’art de la fraude systémique : la légalisation du délit d’initiés ? L’art de l’obscurité : les dark pools ou comment fuir le dark trading ? Que faire ? Réguler ou interdire ? CHAPITRE 7 - Finance déchaînée, banquiers affranchis : un destin nietzschéen Par-delà le bien et le mal : une évidente volonté de puissance L’arrogance insouciante : JP Morgan Chase veut-elle la fin des démocraties ? Le déclin des trois R : régulation, répression, réputation La grande causalité méconnue : financiarisation, crises brutales, paupérisation, criminalisation/corruption CONCLUSION - Âge postpolitique et pouvoir disciplinaire Notes Bibliographie et sources Avant-propos et introduction Sur le Japon et la récession yakuza Sur l’Albanie et la faillite des pyramides Sur le Mexique et l’Espagne Sur la relation entre crises financières et crime Sur les narcobanques Sur le trading de haute fréquence Sur la finance déchaînée et la conclusion Du même auteur PRÉFACE par Paul Jorion Je reste personnellement convaincu que la cause majeure de la crise économique et financière actuelle réside dans des structures défectueuses dont les vices sont exacerbés, comme le dit lord Adair Turner, par la représentation fausse qu’en offre la « science » économique ou, pour utiliser les termes plus charitables qu’il emploie, par « les interprétations simplistes qui en sont données et auxquelles une confiance exagérée est accordée1 ». Il n’en reste pas moins que le portrait d’un monde financier gangrené par la fraude que nous offre dans les pages qui viennent Jean-François Gayraud est extrêmement convaincant, constat tragique qu’il complète par la thèse audacieuse d’un comportement de nos élites devenu mafieux, suite à leur conversion au cynisme distillé par les écoles de commerce les plus prestigieuses des deux rives de l’Atlantique et, très bientôt sûrement, présentes partout à la surface du globe. Gayraud me rejoint cependant sur la question des structures quand il examine in fine le pouvoir de chantage qu’exercent sur nous tous les établissements financiers trop gros pour que la société dans son ensemble puisse ignorer le fait que leur chute entraînera le système tout entier à leur suite. Il existe au cœur même de nos sociétés ce que nous avons pudiquement qualifié de « maux nécessaires » : des pratiques dont ni l’autorisation pure et simple ni la prohibition pure et simple ne sont envisageables : la drogue, la prostitution, le commerce des armes. Faute d’avoir jamais su vraiment comment s’y prendre à leur sujet, nous prétendons leur livrer une guerre sans merci, mais sans vraiment y croire et, dans le cas de figure le plus favorable, en refilant en
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