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Le livre noir de l'épuration PDF

80 Pages·1964·12.562 MB·French
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LE LIVRE NOIR DE L'EPURATION En 1944, tandis que les armées alliées libéraient la France de l'oc cupant allemand, des S(•ènes horrlhles se déroulaient à l'arls et en pr1wlnce. Près d'un million de t'ranç.als de§ deux sexes et de tou!l ll,;es étalent Jetés en prison. l'lus de cent mille partisans du maré chal Pétain ou militants IIOIItlqnes fa\·orahles à la collaboration franco-allemande étalent exécutés sommairement., parfois aprè9 a\·olr subi d'nhontlnables tortures. Aux atrocités révoltantes des ennemi" allah•nt sucl'édcr le~ cruaut.és eiTroyablcs de t'mnçals déchainés contre d'autres Fr.l.n('als. Pour ceux qui l'ont oublié, pour ceux qui, tro1• Jeunes, ne l'ont Jamais su, I.E LIV Ut: :-/OIIt DE L'EPUitA TIO~ établit le bllnn de la terreur 1944-1945. Tous droits réservés NE RESISTANCE CONFONDONS PAS ET RESISTANTIALISME l L y a vingt ans, ll1 révolution gaulliste s'emparait du pouvoir à la faveur d'une insurrection soutenue par les armées alliées. Ce clwngement de régime s'opéra dans un bain de sang. Pendant d.es mois, on massllcra, on tortura, on arrêta les partisans du maréchal Pétain en même temps que les c collabos ~. Pendant des années on condamna, on fusilla, on main tiuL en prison d~s milliers d'hommes, dont 9uelques-uns avaient êté les auxiliaires de l'occupant, mars dont l'im mense majorité appartenait à {a phalange des militants nationaux qui, avant la vuerre, combattaient avec éner gie et courage le commumsme et ses alliés. Les épurateurs parlaient au nom de la Résistance, mais beaucoup de vra1s résistants, avec le colonel Rémy, se sont désolidarisés publiquement des profiteurs de la Résistance et d.e ceux qui ont assassiné et torturé en son nom. C'est rendre Jwmmage à la Résistance et aux vrais résistants que de démasquer la hideuse imposture du Résistantialisme et de dénoncer ses méfaits et ses crimes. Car, dit le colonel Rémy, c ces crimes et ces exactions ont été commis sous Je couvert d'une justice sommai_rc faussement parée des couleurs de la Résistance et qui n'était inspirée que {»ar J'esprit de basse vengeance, de meurtre, de vol. de vwJ. de .Pillage, ou encore de conquête des préfectures ou des ma1ries au bénéfice du parti. Ces bandits de droit commun, sur les arrières d'un ennemi qu'ils n'avalent {·amais contri!Jué à mettre en fuite, ont fait tout ce qu'i fallait pour déshonorer, en le souillant de leurs crimes (dont je ne serais pas surpris que le chiffre dépasse celui des patriotes fusillés par Jes nazis), le beau et pur visage de la vraie Résistance 1 > J. f'luncard d'Assac. J. Bordiot. Henry Coston : LES CAllS•:s CACHt.:ES IlE LA 2" GlŒRRE !\.-10NI>IAU: 4 !.ct Voix du Combattant, organe de l'U.N.C. 9.u'indignait les prolilcurs de la Résistance :. imprimatt avec rai· 4: son que : c Les vrais, les authentiques résistants, il convient de le remarquer, leur devoir accompli - devoir (et c'est tout à leur honneur) qui ue leur fut pas imposé, mais que, pour le salut du pa~s, ils s'imposèrent à eux-mêmes - leur tâche achevée, c est-à-dire la France libérée, s'en retournèrent à leurs occupations sans songer à faire monnayer les services rendus. > Les vrais llésistants voulaient que [ût aP.pliquée cette partie essentielle du programme du Consetl National de la Résistance : MESUHES A APPLIOUEH DES LA LIBEHATION DU 1'ERRITOIRE - _La pleine liberté de pensée, de conscience et d'ex pressiOn; - La liberté de la son honneur et son indépen ~resse, dance à l'égard de l'Etat, des puissances d'argent et des inlluences étrangères ; - La liberté d'association, de réunions el de manifes tations; - L'inviolabilité du domicile et du secret de la cor respondance ; - Le respect de la personne humaine ; L'égalité absolue de tous les cito:yens devant la loi. Qui peut dire que ces mesures ont elé appliquée ? Dans ce LIVHE NOlll, nous montrons que le pro gramme de la Résistance a été bafoué par ceux-là même qui l'avaient rédigé. Peut-être n'aurions-nous pas publié ces pages si la haine qui divisa si cruellement la France il y a vin(ll ans n'avait pas, de nouveau. bouleversé le pays deputs que l'homme. qu-i présidait à la première épuration, à déchaî né la seconde. Ph. Saint-Germain : I.ES PRISONS 0~ L'f;PURAllON Ln 1~ 44-1 ~45. plus de 1I JO.OOU Péwinistcs ont ètc jetés cn prison Le liure noir de l'Epuration PRECHANT le çarême à Notre-Dame de Paris, un illustre orateur sacré s'écriait du haut de la chaire dans son sermon du dimanche des Hameaux 1945 : « Hélas J que de di&eiples, les Allemat1ct& ont trou· véa, Noua attenctlons avec terv&ur notre libération, et quelle joie l'aooompagna. Noua attendk»ns avec non moine de notre libération dee procédés fen~eur allemands. Malgré les protestations de la presse nouvelle, malgré les efforts des- hautes autorités, notre joie d'être délivrés des Allemand9 fut vite en partie gâchée par l'évidence que noua restions loin d'être affranchis en entier dea à l'aU• eruaut~ mande. Que de preuves de l'empoleonnement de oe,... 6 taine Franoate par lee plree dee toxtnea. D"innombrabl" arrestations Illégales, bien ph•, tout à fait arbitraire•. quanct ce n•étalt pu de simple• vengeances i d'lnt1ombra blee emprleonnementa tout aussi peu cléfendablee i cleia lieux de détention privés, où dee hommes eane nulle fonc tion publique séquMfralent liN citoyens, la plupart du temps .sne catH8 ob)eeUve : de• mae&alllrée eana Juaetru~nt, dea torturee exer416ee mime sur dea condamnée avant leur exécution ~ dea aeaaeelnate cie personne• condamnées. acquittées ou graciées par dea misérables envahluant les prlsone pour aaeouvlr leur venJ(eane& ; la élev6e d'~latlon à la hauteur d'une Institution et venant trop eouvent de rancunes aontre dea chef• qui, ftcl61ta à leur devoir, avaient empêeh6 le gaspillage, le dnordre, lea pertes de tempe et par là mime avalent déplu à des Inférieure pleine d'ldéea faueses. » Le courageux Père Panicl, qui osait dire tout haut ce Marcel Willard, mlnl1tre de la Ju1tice èa la Llbnotion, dédora en ooGt 1944, doas une interview célèbre : c Désormais, le signe de la Justice ne sera plus la balance mois la mitraillette •· Ce Marcel Willord, communiste, avait délégui au Palol1 le communi1te Mldol pour surveiller le Procureur général. Midol ovolt un ltureou voisin de celuJ de ce « ho11t magistrat • . que beaucoup de Français disaient tout bas, faillit êlre arrêté le so1r même. Le pieux Garde des Sceaux avait décidé de mettre un terme aux sermons du prédicateur en l'envoyant rejoindre à Fresnes ceux dont 11 prenait ln 1léfense. Le cardinal Suhard ftt alors savoir à M. de Menthon que a cette mesure serait plua préJudiciable au ministre qu'au prédicateur lit : ct -l'al entendu le discours dont on prétend lui faire un crime, ajouta de Paris. rarchev~que Ce qu'Il affirme est malheureusement exact. • LP. Père Panici ne fut pas arrêté, mais le non moins pieux ministre de l'Information, Pierre·Henri Teitgen, fit savoir qu'il interdirait _la radlo·diffusion de ses sermons l'année suivante. L'orateur sacré, qui prêchait le carême depuis cinq ans, dOt s'incliner : il céc'ln lo. place à un fu·édicateu r de tout repos, le R. P. Riquet. 7 « Le chantage eubtil et eavanr dee deux ministres catho. llquea avait réuael - devait écrire le chanoine Desgranges - .Jamaie un ministre communiste n'aurait obtenu, auael vite et aussi ctlsorètemen.t, la disparition, comme dane une trappe, d'un précfic:ateur éminent, et Il tut beaucoup plue adroit de aa part d'opérer par personne dévote lnterpoeéeo. » Le iPère Panici, en parlant des « proteatationa de la presse nouvelle », faisait allusion à certains articles parus dans Franc&-eOir et dans Le Monde. Craignant que les arrestations illégales et les exécutions sans jugement ne finissent par jeter le discrédit sur le régime qui s'instau rait, ces deux grands journaux avaient, timidement, protesté. cc La nation, écrivait l'un des principaux rédacteurs de Franc~eolr en novembre 1944, e'inquU~te de eavoir que dee homme arrêtée depuis dee mole ne sont pae encore Jugés, 8 que d'e9 innocente et dee honnêtes gene ont été Incarcérée, et même, dans certaine cae, fusiUés. La nation s'indigne de voir que l'on torture dans lee pritona clandestines. a Deux mois plus tard, dans Le Monde du 9 janvier 1945, M. Beuve-Méry s'élevait à son tour contre ces gens ~ • ee diaent F.F.l. F.T.P. » et appartiennent à des « ban arrnéee qur pro-fitent dea remoua de la libération pour exécuhwr Il& leur propre mouvement dea Inculpée ou des condamnée a. Ce sont, concluait le directeur du Monde, des • mnemJa cfe l'Etat a et des « aseaseine ». UN AMERICAIN DENONCE LES HORREURS DONT IL FUT LE TEMOIN Les crimes commis '' au nom de la Résistance n, qui commençaient à bouleverser les honnêtes gens, indignaient aussi les journalistes alliés. Vun d'eux, M. Donald Robinson, a fait dans I'Amerlean Mercury, Je récit des horreurs dont il avait été Je témoin : « !l'étaie alors attaché au Q.Q. dee affairee clvllee de la Vll0 Armée à Marseille . .Je fus personnellement téme>ln de la terreur communiste Instaurée, aprèe la retralœ alle mande, dane le midi elle la France·. Des officiera ete la Sécurité Militaire e&timent à 50.000 le nombre dee vlotimee, exécutéee la plupart par les communiste&. Pendant l'été et l'automne 1&44, la révolution a presque eubmergé le midi de la France·, fOmentée ardemment par lee commu niatn. Leur écheo partiel a aa source dans le frein conetl· tué par la préaenc& dea annéea américainea ( .•. ) De Tou. ruee louse à Nioe, la te·rreur déferla. Partout les étaient peupl6ee de civil• aux aira clau•, à l'armen~ent dleparate, depul8 le• poignarcfs Jusqu'aux tusJis, grenadee et armee amérlcatne.. Il• parcouraient lee bOtde.varch dane dea voi turee ..n a portes, permettant un tir plua facile en maroh., Toua lee quartiers, toutes lee rues étalent elllonnP : on y recherchait non eeulement le mlllc,Jen, male auMJ Delul qui avait pu attirer l'Inimitié politique die• communaetee. Dee Américaine sont également au• nombre •• vlotlmea ; dee soldats U.S. furent tué• ou bleaeé et J'al mol-même essuyé 8 dea coupe de feu dou. ... foi8. • (1) ·Ce chiffre de 50.000 victimes fut repris, plus tard, par l'écrivain britannique Franck Mac Milan dans la r evue The Tablet: • Il fut calculé, écrit-il, par le chef de la division hlato rlqu.e de l'armée améri~ine que 50.080 penonnee environ furent miN• à mort d'ana la zone méditerranéenne au coure dea aeulea années 1944·1945. » (2) 105.000 ASSASSINES, DIT LE MINISTRE TIXIER Pour l'ensemble du territoire, l'ancien ministre de rin térieur A{)rien Texier évaluait ces exécutions sommaires à 105.000. C'est en février 1945 qu'il en fit la confidence au capitaine du génie Dewavrin, dit Colonel Passy, chef de la police politique du De Gaulle (D.G.E.R.) ; ~énéral il se basait sur les rapports de ses préfets (3). Ce chiffre de 1(}5.()()(} exécutions sommaires (entre juin 1944 et février 1945) ne fut jamais officiellement contesté. Lorsque le député paysan Desbors le cita à l'Assemblée Nationale, au cours de son intervention du 4 novembre 1950, seul son collègue Péron lui apporta un démenti : - D'est tnexatt! lui cria, de son banc, le député commu nsite. Mais, invité à avancer un chiffre, le compagnon de Thorez n'insista pas, et tes ministres de Ja .Justice et de l'Intérieur, présents à cette séance, préférèrent ne pas intervenir. Cependant, à une qu'6Slion écrite de M• Jacques Isorni, qui venait d'être élu {)éputé de Palis, le président du Conseil, ministre ile l'Intérieur, fit en 1951 cette réponse : • D!une enquête effectuée en 1948 aupr•s ete• prétete, Il re•80rt que le nombre des exécutions sommaires a'eet élevé à prb de- di~ mille. •• (1) The Amurlcan Mercury. avril 1946, (2) The 'l'ablet. 7 janvier 1950. (3) C. f. Lettre de M. Dcwavrln ln E<•rils de Puri,., am1t 1950. !t Ce chiffre, dit M. Roberl Aron. dont le témoignage ne peut guère être suspecté, «est certainement ln8Uffiaant ». Ayant effectué une enquête auprès des autorités. en accord avec M. Michel Debré, alors Garde des Sceaux, M. Aron ne put obtenir de précisions. « Tous les ministère& ou les aervicea qui pourraient avoir leurs lnf0nnation propres 8 ee retranchent derrière ceiiH du minietère de l'Intérieur. a L'écrivain israélite cite quelques-unes réponses qui .~es furent faites à sa question : « Aucune exëoution n'a eu lieu au cours d& l'occupation et dans les joure qui ont eulvl la libération, &ai'IB jugement ci'Ufl tribunal 116 fait », écrit le préfet de Maine-et-Loire. « En ce qui concerne les exécutions sommalr~ Il n'&st pa& de mon reseort de voua fournir cette statistique a, rP.pond le préfet des Hautes-Alpes. u Noua ne détenone aucune dOcu~ntation eéri&uae sur lee exéoütiona IIOQ1mairea », affirme le secrétaire général de l'Office départemental des Anciens Combattants et Vic times de la guerre de Savoie. Réponses analogues des préfets du Gers, de la Vienne, de la Creuse, du RhOne, du Tarn, de l'Yonne, du Lot, du Morbihan, de l'Indre, des Basses--Pyrénées, de l'Ille-et Vilaine, de l'Allier, de la Moselle, de la Loire-Atlantique. a Tou-, écrit M. Aron, conseillent d& e'adresaer à un organisme militai~~& où a été centralisée la dOcumentation sur lee u victimes de l'OCCupation allemande ,, Mais cette rubrique comprencl-elle lee axéeutlon.- aommalre& f Après enquête, Il ne le eemble pas, Et le eervice $Il questJon ne peut dOhner aucun, chiffre. » M. Aron pr-end en flagrant délit (\e mensonge le secrétaire général de l'Office départemental des A.C. et victimes de la guerre de la Mayenne qui a répondu qu'il n'y a eu " aucune exécution sommaire, BU après compamUon en Cour Martiale, ni avant, ni après la Libération, le Comité de ;Résistance et le ,Comité de Libération ayant Interdit absolument cee exéouti'One et ayant été obéi•. » Or, écrit M. Aron, selon les chiffres du ministre de l'Inté rieur lui-même, il y eut cinq -exécutions sommaires dans ce département 1 «« De cet ensemble de témoignages, conclut-il, ou de refll& d'e t6moigner, Il résulte qu'en général lee préfets ne sem blent pas très désireux d'effectuer une enquête aueceptible de corriger les chiffres cie l'autorité dont Us d'ép&ndent. A qui youlez-vous foire eavoyer ce fascicule l Sur yotre yire ment postal (H. COSTOH, Paris 2048-96), inscriyez les nom et odrease de lo personne à laquelle a: LE LIVRE NOIR • est destiné.

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