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Le lac Baïkal raconté par Sylvain Tesson PDF

98 Pages·2017·1.16 MB·French
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Le lac Baïkal raconté par Sylvain Tesson: pèlerinage intérieur ou construction littéraire? Anastasia Firsova To cite this version: Anastasia Firsova. Le lac Baïkal raconté par Sylvain Tesson: pèlerinage intérieur ou construction littéraire?. Humanities and Social Sciences. 2015. ￿dumas-01196317￿ HAL Id: dumas-01196317 https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01196317 Submitted on 9 Sep 2015 HAL is a multi-disciplinary open access L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est archive for the deposit and dissemination of sci- destinée au dépôt et à la diffusion de documents entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, lished or not. The documents may come from émanant des établissements d’enseignement et de teaching and research institutions in France or recherche français ou étrangers, des laboratoires abroad, or from public or private research centers. publics ou privés. Université Stendhal Grenoble 3 Master 2 LLCE Etudes slaves Mémoire de traduction commentée Le lac Baïkal raconté par Sylvain Tesson : pèlerinage intérieur ou construction littéraire? Réalisé par : Anastasia FIRSOVA Sous la direction de : Isabelle DESPRES Grenoble, 2015 2 Table des matières Introduction .......................................................................................................................................... 4 Chapitre I Sylvain Tesson et la Russie............................................................................. 6 1.1 Biographie de Sylvain Tesson ........................................................................................................6 1.2 Ecrivain - voyageur : un métier spécifique .................................................................................7 1.2.1 Récit de voyage : un genre littéraire ................................................................................................... 7 1.31.2.S2y lvDaainn sT leesss foonrê etts sdae fSaisbcéirniea t: iuonne p œouuvrr lea àR puasrsti .e.. ................................................................................................................................................. 1.. 19 1.41.2.P3o uGrqéuogoria lpeh ciheo eitx l idttué rBaatuïkrae l: :d Siysclvipaliinne Tse csosmonp leétm leen tteamirepss . ......................................................................................................... 1130 Chapitre II Traduction ................................................................................................................. 15 Chapitre III Commentaire de la traduction .......................................................................... 73 3.1. Discussion autour du texte .............................................................................................................. 73 3.3 Les phrases ayant posé des difficultés lors de la traduction: ............................................... 75 Chapitre IV Le lac Baïkal dans la littérature ..................................................................... 81 4.1. Conquête du lac Baïkal ..................................................................................................................... 81 4.2 Le lac Baïkal pour Valentin Raspoutine .................................................................................... 85 4.3 Parallèle entre Leonid Borodine et Sylvain Tesson ............................................................... 87 4.4 Dominique Fernandez et Sylvain Tesson : deux voyages, deux rêves. .......................... 89 Conclusion ......................................................................................................................................... 92 Bibliographie .................................................................................................................................... 94 3 Introduction La Russie, en étant le plus grand pays du monde avec une diversité de paysages incroyable, a toujours attiré des voyageurs, des explorateurs, et des écrivains. Et le lac Baïkal est un endroit incontournable pour ceux qui visitent la Sibérie. Sylvain Tesson n’en fait pas exception, bien au contraire, car il a une certaine préférence pour cette région du pays. L’année littéraire 2011 a été marquée par la sortie du livre Dans les forêts de Sibérie, récompensé par le prix littéraire Médicis essai, qui raconte six mois d’ermitage de cet auteur dans une cabane au bord du lac Baïkal. Les lecteurs de Sylvain Tesson le connaissent comme une personne qui a toujours cherché à découvrir et atteindre le plus d'endroits possibles, mais dans ce livre il nous offre un autre visage : il a envie de se poser plutôt que de passer son temps à courir après quelque chose, et il décide de s'installer en un lieu calme, isolé, sans trop de distraction, pour une durée de six mois afin de profiter de la vie telle qu'elle est. Ceci est tout à fait remarquable et courageux, car il n’est pas facile de s’extraire de notre quotidien, quand bien même il nous pèse. Pour sa retraite il a choisi un endroit magnifique qui lui tient à coeur – le lac Baïkal, la plus vieille et la plus grand réserve d’eau douce de la planète. Ce travaille de recherche fixe deux objectifs. Premièrement, nous avons voulu transmettre en russe ce très beau récit qui, loin d’être un récit ordinaire, est comme nous le verrons un « carnet d’ermitage » ou un « journal de voyage » ou un « journal intime », rempli de somptueuses descriptions de la nature ainsi que de réflexions intéressantes sur notre monde contemporain. C’est aussi un ouvrage riche du point de vue socioculturel, car il décrit des réalités de la Russie du point de vue d’un étranger, ce qui peut permettre au lecteur russe d’avoir un nouveau regard sur son pays et sur le monde tel qu’il le voit. Nous avons traduit les deux premiers mois du séjour de Sylvain Tesson, février et mars 2010. Deuxièmement, nous avons essayé de comprendre la place qu’occupe le lac Baïkal dans la littérature et ce qu’il signifie pour les écrivains. Le Baïkal a une longue histoire, avec une certaine dimension mystique et chamanique. Bien que parfois lieux d’exil et de souffrance, les habitants de ses rives y trouvent toujours une force spirituelle particulière qui est retrouvée dans de nombreux témoignages et légendes. Beaucoup d’écrivains utilisent l’image du Baïkal dans leurs œuvres et il nous semble intéressant de voir quelles traces ce lac a laissé dans la vie personnelle ou professionnelle des auteurs. Après un cours voyage à travers les siècles pour illustrer notre propos, nous nous arrêterons sur les cas de Valentin Raspoutine et Léonid Borodine pour les écrivains russes et de Dominique Fernandez et bien sûr Sylvain Tesson pour les écrivains français. Pour notre premier objectif la méthode de travail est celle de la traduction commentée, pour laquelle nous avons utilisé le texte à traduire (2 chapitres –février et 4 mars- du livre Dans les forêts de Sibérie) ainsi que des dictionnaires bilingues et monolingues. Nous avons essayé d’expliquer les difficultés rencontrées lors de la traduction et les choix qui ont été faits en nous basant sur des ouvrages de linguistes russes et français, sur des règles syntaxiques générales des deux langues, ainsi que sur leurs usages. Pour notre seconde problématique, nous avons choisi deux écrivains russes Valentin Raspoutine et Leonid Borodine et pour chacun un de leurs ouvrages qui a rapport avec le lac Baïkal, Baïkal pour Raspoutine et L’Année du miracle et de la tristesse pour Borodine; et nous avons choisi également, en plus de Sylvain Tesson, un autre écrivain français, Dominique Fernandez, pour son livre Transsibérien. Nous essayerons de comprendre l’importance du Baïkal pour ces écrivains tout en traçant les voies parallèles entre eux et Sylvain Tesson. Nous traiterons ces deux objectifs en quatre chapitres. Dans le premier chapitre nous parlerons de Sylvain Tesson, de son rapport avec la Russie et de son livre Dans les forêts de Sibérie en nous en définirons le genre et les particularités. Le deuxième chapitre sera dédié à la traduction des deux premiers mois de son ermitage, soit février et mars 2010. Le troisième chapitre sera consacré au commentaire de traduction. Enfin le quatrième chapitre abordera la question du lac Baïkal dans la littérature. 5 Chapitre I Sylvain Tesson et la Russie 1.1 Biographie de Sylvain Tesson Sylvain Tesson est une personnalité très riche et intéressante. Malgré son jeune âge, il a beaucoup d’expérience en tant que voyageur et écrivain. Il naît à Paris en 1972 où il passe son enfance. Son père, Philippe Tesson, est un journaliste français. Lors de ses études Sylvain Tesson rencontre Jean-Pierre Allix, docteur en géographie, professeur et auteur de plusieurs livres. « Jean-Pierre Allix était un professeur tel qu’on en rencontre une fois dans une vie, un maître ». Jean-Pierre Allix fait comprendre au jeune Sylvain Tesson que la géographie est la plus littéraire de toutes les sciences naturelles. « Il pratiquait une géographie humaine ouverte à toutes les autres disciplines, une géographie de « plein vent », comme il disait » . 1 Sous son influence, Sylvain Tesson s’inscrit à l’Université Paris X, à Nanterre, en maîtrise de géographie physique. A 19 ans, il effectue son premier grand voyage : la traversée du désert central d’Islande à vélo. C’est à cette occasion qu’il découvre l’aventure et le plaisir de se déplacer à la fois lentement et par ses propres moyens, « by fair means» (la formule utilisée par les alpinistes anglais pour parler de leur passion). 2 « Je trouve déloyal de se présenter devant la géographie armé d’un moteur. » 3 Il part ensuite en 1993-94 pour un tour du monde à vélo avec Alexandre Poussin alors qu’ils terminent leurs études de géographie. Puis, après son mémoire sur « la 4prévention des risques d’incendie en milieu méditerranéen par l’introduction du lama », il entre en 1996 en Master de géopolitique à l’Université Paris VIII et y effectue un travail sur la problématique de la guerre de l’eau entre Palestiniens et Israéliens. En 1997 il part avec son ami Alexandre Poussin pour une traversée de l’Himalaya à pied : 5000 kilomètres en 6 mois du Bhoutan au Tadjikistan. C’est au cours de ce voyage qu’il renforce son amour pour cette région de la Haute Asie. Il aime ses immensités, ses peuples au caractère fort, sa culture nomade. Sa nouvelle 1 Tesson, Chaouad, et Verzeroli, « Voir et écrire le monde » 2 Sylvain Tesson, « Dire les mots en marchant » 3 Ibid. 4 Alexandre Poussin est un écrivain- voyageur français ainsi qu’un réalisateur de documentaires 6 aventure se déroule ensuite à cheval : il part en 1999 pour une traversée de l’Asie centrale avec cette fois-ci Priscilla Telmon - 3000 kilomètres en 5 mois d’Alma-Ata (Kazakhstan) à la mer d’Aral. 5 Après plusieurs voyages humanitaires et d’études archéologiques en Afghanistan (dès 2001), il repart en 2003 et 2004, pour un périple de 9 mois sur les traces des évadés des goulags soviétiques. Sylvain Tesson pratique l’escalade, la plongée, l’équitation, et plusieurs instruments de musique. Ses aventures donnent déjà naissance à une dizaine de récits ou d’ouvrages illustrés publiés chez différents éditeurs, plus de 400 conférences (sur l’Himalaya et l’Asie centrale notamment), ainsi que quelques films. Il coréalise une dizaine de documentaires comme « Ils ont marché dans le ciel » (co-auteur Alexandre Poussin, France 3, Toison d’or 1998) ou « les Chemins de la liberté » (co-auteur Nicolas Millet, diffusion Voyage, 2004 et Paris Première, 2005). Un temps co- présentateur de l’émission « Montagnes » sur France 3, Sylvain Tesson signe régulièrement des articles et reportages, notamment dans Paris-Match, VSD, Trek Magazine, Grands Reportages, ou bien Le Figaro et le Figaro Magazine qui le font connaître d’un très vaste public. 6 1.2 Ecrivain - voyageur : un métier spécifique 1.2.1 Récit de voyage : un genre littéraire Sylvain Tesson n’a jamais pensé avoir une vocation d’écrivain, au sens propre de ce métier. Ce dont il a toujours rêvé sont les voyages, la découverte du monde. Pourquoi alors ses œuvres ont-elles un tel succès chez les lecteurs ainsi que chez les critiques? « Je ne sais pas si l’on devient un écrivain-voyageur, dans la mesure où j’ai toujours beaucoup voyagé, écrit et tenu mon journal.» 7 Toutes ses œuvres se réfèrent d’une manière ou d’une autre à ses voyages, ce qui nous permet de les classer parmi le genre de la littérature de voyage. La littérature de voyage a une très longe histoire. L’Homme au cours de toute son existence a toujours eu envie de découvrir d’autres horizons, d’autres hommes et de témoigner de ce qu’il a vu. « Ce qui fait que les récits de voyage et la littérature 5 Priscilla Telmon est photographe, écrivain voyageur, documentariste et membre de la Société des explorateurs français (SEF) 6 http://www.defense.gouv.fr/marine/biographie/sylvain-tesson 7 Tesson, Chaouad, et Verzeroli, « Voir et écrire le monde » 7 de voyage ont constitué un genre littéraire important. »8 Parlant de la littérature de voyage nous évoquerons tout d’abord le récit de voyage qui est le genre littéraire le plus utilisé par les écrivains. Il faut comprendre que le récit de voyage n’a pas seulement pour but la satisfaction de la curiosité des futurs lecteurs, mais qu’il pousse de sorte l’écrivain à être attentif dans la description de ce qui est souvent une réalité la fois étrange et exotique pour le profane. « Il transmet des émotions, des angoisses, une façon d’appréhender la réalité, ceci fait faire au lecteur un double voyage »9: le voyage dans le pays lointain est un voyage intérieur pour découvrir un voyageur. Pendant ces voyages la recherche de soi-même pour l’écrivain-voyageur est toujours importante. Selon le Dr. Nedjma Benachour dans l’ article « Voyage et écriture : penser la littérature autrement », beaucoup d’écrivains de différentes nationalités célèbres pour avoir publier des romans, des poèmes, des nouvelles ou des pièces de théâtre, ont signé des récits de voyage. Si les raisons de départ de ces voyages étaient différentes, au final le but visé était le même : c’est à dire « parfaire sa propre culture, son propre savoir.» 10 Nous pouvons supposer qu’ils cherchaient également à renouveler leur inspiration. Donc le voyage était la source d’un nouveau souffle dans la carrière de ces écrivains. Rappelons qu’aux premiers temps, le voyage est une affaire dangereuse et coûteuse. Rares étaient ceux qui cherchaient le risque de s’engager dans ce genre d’aventures. Le premier « récit de tourisme » est l’œuvre de Pétrarque en 1336, quand il décrit son ascension du Mont Ventoux, « l’ascension n’avait d’autre but que celui d’éprouver une sensation forte et le plaisir de faire quelque chose que les autres n’avaient pas l’habitude de faire »11. Cependant, avec le progrès technique, les voyages sont devenus plus faciles à faire, et donc les récits de ces voyages se sont multipliés, surtout du fait de deux révolutions majeures : la découverte du Nouveau- Monde et toutes les convoitises que cela a suscitées, et l’invention de l’imprimerie. Au XIXème siècle, nous voyons apparaître le foisonnement des récits de voyages. Cela peut s’expliquer par l’expansion des conquêtes coloniales européennes, par le fait que les intellectuels et les journalistes peuvent désormais vivre de leur plume, et que la littérature de jeunesse de l’époque puise ses thèmes dans les récits de voyages. La littérature de voyage avait beaucoup du succès et a poussé certains écrivains à publier des récits de voyages imaginaires. Nadia Bouziane nous en donne des exemples. Celui de Jean de Mandeville, qui s’est inspiré des carnets de voyage 8 Nadia Bouziane, « La littérature de voyage - Exigence : Littérature » 9 Ibid. 10 Benachour, « Sinergies Algerie » 11 Nadia Bouziane, « La littérature de voyage - Exigence : Littérature » 8 de Marco Polo et a écrit un récit qu’il a intitulé Livre des merveilles du monde. Celui de Savinien de Cyrano de Bergerac, qui dans L’Histoire comique des Estats et Empires de la lune et Histoire comique des Estats et Empires du Soleil donne un admirable récit de voyages imaginaires et fantastiques. Il ne faut pas oublier Robinson Crusoé de Daniel Defoe et Les Voyages de Gulliver de Jonathan Swift, lesquels relèvent aussi des récits de voyages imaginaires destinés à un lectorat avide d’aventure. Le récit de voyage sert aussi la période des Lumières en France, comme avec Supplément au voyage de Bougainville de Diderot, qui fait réfléchir aux concepts de différence de civilisation et d’humanité universelle. Si nous nous référons à L’encyclopédie LAROUSSE, nous trouvons la définition suivante pour le « récit de voyage »: « Chroniques de la découverte du monde, reflet de l'imaginaire des civilisations et de leurs mentalités, les récits de voyage, à la fois œuvres littéraires et documents anthropologiques, ne peuvent donner lieu à un discours unitaire… Le récit de voyage, se constituant en genre, n'a de sens que par l'écart qu'il mesure, à un moment précis, entre une civilisation et le reste du monde… » 12 Le récit de voyage peut prendre la forme d’un journal, d’une correspondance, de mémoires, ou d’un roman. En ce qui concerne le livre de Sylvain Tesson Dans les forêts de Sibérie, nous constatons qu’il est souvent défini par certains littéraires, critiques et lecteurs comme « un journal de voyage », ce qui ne nous semble pas tout à fait juste. Dans le cadre de notre travail nous allons essayer de définir le genre de cette œuvre. 1.2.2 Dans les forêts de Sibérie : une œuvre à part Qu’est ce « un journal de voyage » comme genre littéraire ? Nous pouvons penser qu’il se différencie du « récit de voyage ». Voyons ce que dit, pour répondre à cette question, le Dictionnaire des genres et notions littéraires . Nous n’y trouvons pas la définition précise de ce sous - genre, mais cependan1t3 il apparaît dans la définition du « récit de voyage » où il est dit que le journal est une forme du récit. « Il est rare qu’ils (récits de voyage) soient constitués par un journal tenu au jour le jour. Le journal sert seulement de soutien à une rédaction postérieure. Il peut cependant réapparaître sous la forme primitive.» 14 Ainsi nous pouvons suggérer qu’« un journal de voyage » est un « sous- genre plastique qui évoque avant tout le voyage dans son sens large : voyage intérieur, exploration d'une terre inconnue, ou tout autre voyage initiatique autour D i c t i o n n a i r e d e s g e n r e s e t notions littéraires 12 « Encyclopédie Larousse en ligne - récit de voyage » 13 14 Ibid. 9

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Anastasia Firsova. Le lac Baıkal raconté par Sylvain Tesson : p`elerinage intérieur ou construc- . un endroit magnifique qui lui tient à coeur – le lac Baïkal, la plus vieille et la plus grand réserve d'eau .. attention au sol, aux substrats climatiques, pédologiques et biologiques, il cro
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