FORMATION INCENDIE GUIDE NATIONAL DE REFERENCE : Appareils Respiratoires Isolants Page 1 Avril 1999 AVANT PROPOS La technique du port de l'A.R.I ne s'apprend pas dans les livres et ce guide ne vous fera pas découvrir les sensations ou les contraintes physiques que subissent les porteurs. Pour apprendre à utiliser un A.R.I, il faut d'abord connaître les règles de sécurité individuelles, puis grâce à des exercices appropriés, le porteur prend conscience des problèmes physiologiques liés au port de l'A.R.I. Il découvre ses propres limites et peut enfin aborder la procédure opérationnelle. La formation des porteurs doit être d'abord une formation individuelle. Chacun doit apprendre à se maîtriser, à respirer, à contrôler ses efforts afin de garder sa lucidité, s'intégrer dans une équipe et mener à bien des opérations délicates. Ce guide national de référence pré- sente les règles de base à respecter avant l'engagement et définit la procédure opérationnelle à suivre lors d'intervention nécessitant la mise en oeuvre de l'ARI. FORMATION INCENDIE GUIDE NATIONAL DE REFERENCE : Appareils Respiratoires Isolants Page 2 SOMMAIRE Avril 1999 SOMMAIRE AVANT-PROPOS P 01 SOMMAIRE P 02 LES ATMOSPHERES NON RESPIRABLES P 03 * Définitions P 04 * Les fumées d'incendie P 05 * Les épandages et atmosphères toxiques P 06 LES CONTRAINTES PHYSIOLOGIQUES P 07 * Les perturbations sensorielles P 09 * L'augmentation du travail du porteur P 12 LE MATERIEL P 18 * L' A.R.I. P 19 * La ligne de vie P 26 L'OPERATION, LES REGLES DE BASE P 30 * Avertissement P 31 * Les règles à respecter avant l'engagement P 32 * Les règles communes pendant l'engagement P 33 * Les règles à respecter après l'engagement P 34 L'OPERATION, LA PROCEDURE OPERATIONNELLE P 35 * Procédure AVANT l'engagement P 36 * Procédure PENDANT l'engagement P 42 * Procédure APRES l'engagement P 49 * Résumé du déroulement de l'opération P 50 SYMBOLES UTILISES POUR QUOI ATTENTION POINT A CONNAITRE FAIRE ? POINT IMPORTANT IMPERATIVEMENT FORMATION INCENDIE GUIDE NATIONAL DE REFERENCE : Appareils Respiratoires Isolants Page 3 LES ATMOSPHERES NON RESPIRABLES Avril 1999 LES ATMOSPHERES NON RESPIRABLES FORMATION INCENDIE GUIDE NATIONAL DE REFERENCE : Appareils Respiratoires Isolants Page 4 LES ATMOSPHERES NON RESPIRABLES Avril 1999 DEFINITIONS Les appareils respiratoires isolants ont pour but de créer et de maintenir une atmosphère respirable isolée de l'air extérieur infecté. Les atmosphères non respirables peuvent être classifiées ainsi : - les fumées d'incendie. - les épandages ou atmosphères toxiques. L'étude des atmosphères non respirables fait appel à quelques définitions normalisées données ci-dessous : Aérosol Suspension dans un milieu gazeux de particules solides ou liquides ayant une vitesse de chute inférieure à 0,25 m/s. Air respirable Air approprié à la respiration. Brouillard Suspension de gouttelettes dans un gaz. Fumée Ensemble de gaz de combustion et des particules entraînées par ceux-ci. Impureté Matière solide, liquide ou gazeuse, indésirable dans l'air. Particule Petite partie de matière solide ou liquide. Poussière Terme général désignant des particules solides de dimensions et de provenance diverses qui peuvent généralement rester un certain temps dans l'air. Vapeur Une vapeur est la phase gazeuse d'une substance qui est solide ou liquide à 20°C et un bar absolu. FORMATION INCENDIE GUIDE NATIONAL DE REFERENCE : Appareils Respiratoires Isolants Page 5 LES ATMOSPHERES NON RESPIRABLES Avril 1999 LES FUMEES D'INCENDIE Elles sont souvent chaudes. Il peut s'ajouter donc à l'agression chimique une agression physique. Schéma d'un cycle d'incendie Matériaux Agents d'oxydation combustibles (le plus souvent O2) Inflammation Energie COMBUSTION d'activation (Température de combustion) Rayonnement Gaz produits par la combustion lumineux Chaleur (oxyde gazeux ) (convective et conductive et Suie, cendres, reliquats rayonnement) incombustibles solides Suivant la composition du combustible, la toxicité des fumées d'incendie sera très variable. Ainsi, à titre d'exemple : 1 kg de chlorure de polyvinyle (PVC) dégage 280 litres d'acide chlorhydrique et 1 kg de polyuréthane de 5 à 30 litres d'acide cyanhydrique, acides dont on connaît le caractère toxique. Ainsi, il est clair que le risque chimique présenté par les fumées d'incendie se ramène au risque toxicologique du produit libéré lors de la combustion. De plus, il faut savoir que certains matériaux (le béton notamment) absorbent, sous l'effet de la chaleur, les gaz de combustion. Après l'incendie, ces gaz sont libérés. D'importantes concentrations de CO ont pu être mesurées au moment des déblais. Afin de prévenir ce risque, il convient lors des déblais, dans des locaux mal ventilés, de porter l'Appareil Respiratoire Isolant. FORMATION INCENDIE GUIDE NATIONAL DE REFERENCE : Appareils Respiratoires Isolants Page 6 LES ATMOSPHERES NON RESPIRABLES Avril 1999 LES EPANDAGES ET ATMOSPHERES TOXIQUES Les atmosphères froides toxiques résultent soit de processus chimiques, soit de fuites de grande importance sur des réservoirs renfermant des produits toxiques. Le risque diffère surtout, pour les sapeurs-pompiers, par la différence de température. Les toxiques Ils sont de nature et de toxicité très variable. Le pouvoir de pénétration d'un toxique dans notre organisme est très souvent lié à la forme physique sous laquelle on le rencontre. * sous forme solide * sous forme liquide * sous forme gazeuse On trouve principalement : 1- les particules solides fibreuses 2- les solutions aqueuses acides et basiques 3- les gaz que l'on peut diviser en 2 groupes : - Parmi ceux qui provoquent des lésions pulmonaires on peut citer : CHLORE PHOSGENE : oedème aigu du poumon ANHYDRIDE SULFUREUX : oedème aigu du poumon AMMONIAC : irritations et oedème aigu OXYDES D'AZOTE : irritations et oedème aigu - Parmi ceux qui pénètrent par la peau ou les voies aériennes et produisent par ailleurs des effets toxiques on peut citer : ACIDE CYANHYDRIQUE : collapsus cardio-respiratoire - coma OXYDE DE CARBONE : collapsus cardio-respiratoire - coma Suivant les concentrations et les risques présentés par les toxiques en cause, les sapeurs pompiers, avant toute intervention, doivent impérativement procéder à une analyse du risque, afin, le cas échéant, de compléter la protection respiratoire par une tenue étanche. FORMATION INCENDIE GUIDE NATIONAL DE REFERENCE : Appareils Respiratoires Isolants Page 7 LES CONTRAINTES PHYSIOLOGIQUES Avril 1999 LES CONTRAINTES PHYSIOLOGIQUES FORMATION INCENDIE GUIDE NATIONAL DE REFERENCE : Appareils Respiratoires Isolants Page 8 LES CONTRAINTES PHYSIOLOGIQUES Avril 1999 LES CONTRAINTES PHYSIOLOGIQUES Le port d'un appareil respiratoire isolant à circuit ouvert entraîne certaines conséquences. MODIFICATIONS SCHEMA CORPOREL LES PERTURBATIONS DEFICIT SENSORIELLES SENSORIEL VIE DE RELATION RESISTANCES EXPIRATOIRES STRESS EMOTIF L'AUGMENTATION DU TRAVAIL POIDS DE DU PORTEUR L'APPAREIL CONSEQUENCES SUR LA THERMOREGULATION AUGMENTATION DE L'ESPACE MORT FORMATION INCENDIE GUIDE NATIONAL DE REFERENCE : Appareils Respiratoires Isolants Page 9 LES CONTRAINTES PHYSIOLOGIQUES Avril 1999 LES PERTURBATIONS SENSORIELLES MODIFICATIONS DU SCHEMA CORPOREL Le corps humain peut, lorsqu'il est en mouvement, être assimilé à un châssis déformable sur lequel sont fixés des capteurs. L'homme est capable de connaître en permanence l'état de ces déformations. Cette faculté est appelée schéma corporel. Il est bien évident que le port d'un A.R.I. le modifie sensiblement. Comment ? - par modification des capacités de mobilisation du tronc et du cou La rotation, la flexion et l'extension du tronc sont limitées par le harnais. Il en est de même de la flexion de la tête en avant et de sa rotation sur les côtés. - par augmentation du gabarit du porteur La circonférence au niveau thoracique est majorée de 50 à 60 % par l'A.R.I. Le fond de la bouteille placé sous la nuque du porteur gêne la progression du porteur lors des passages délicats. - par création d'un ballant d'inertie L'A.R.I est rendu solidaire du porteur par des sangles réglables, cependant il peut présenter un ballant particulièrement sensible au moment de la course ou du passage d'obstacles. FORMATION INCENDIE GUIDE NATIONAL DE REFERENCE : Appareils Respiratoires Isolants Page 10 LES CONTRAINTES PHYSIOLOGIQUES Avril 1999 LES PERTURBATIONS SENSORIELLES DEFICIT SENSORIEL Il majore les difficultés de pénétration en milieu enfumé. Il affecte : - Le champ visuel du porteur Il est limité dans toutes ses dimensions ce qui oblige le porteur à effectuer des mouvements supplémentaires de tête pour augmenter son champ de vision. Ce champ peut être diminué par un serrage incorrect du casque. - L'acuité visuelle Elle dépend de la qualité de la partie transparente de la pièce faciale. La diminution de l'acuité visuelle est souvent majorée par la présence de buée sur sa face interne ou de projections solides ou liquides sur sa face externe. Cette baisse de visibilité est également majorée par l'opacité des fumées d'incendie. - L'acuité auditive Elle est perturbée par la transmission des bruits de ventilation issus de la détente des gaz. - Perte de l'odorat Bien qu'étant évidente, elle peut entraîner un risque supplémentaire par la non perception d'une odeur de gaz ou de vapeurs d'hydrocarbure par exemple. - Perception des rayonnements Elle est diminuée par l'apposition de la pièce faciale sur le visage.
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