A ’U CT RBA #9 - JUILLET 2013 La Route des Lasers en Aquitaine Structurer une fi lière régionale à haute technologie en s’appuyant sur une grande infrastructure de recherche Sommaire PRÉAMBULE 3 LE PÔLE DE COMPÉTITIVITÉ « ROUTE DES LASERS » 4 Constitution du pôle de compétitivité 4 UNE STRATÉGIE D’INNOVATION 6 Une stratégie pour structurer l’écosystème de croissance et d’innovation 6 Une offre immobilière spécifi que et innovante 8 U N EFFET CATALYSEUR POUR L’AGGLOMÉRATION DE CAEN ? 10 Des pistes d’actions pour le développement du Plateau Nord à Caen 10 CE QU’IL FAUT RETENIR 12 Cette publication est le fruit d’une visite de terrain effectuée par l’AUCAME lors de la 33ème rencontre des Agences d’Urbanisme qui s’est tenue à Bordeaux les 20, 21 et 22 novembre 2012. Directeur de la publication : Patrice Duny Réalisation & Mise en page : AUCAME 2013 Agence d’Urbanisme de Caen-Métropole 10 rue du Chanoine Xavier de Saint-Pol 14000 CAEN Tél. : 02.31.86.94.00 / Fax : 02.31.39.88.83 email : [email protected] www.aucame.fr Act’UrbA - n°9 2 AUcAME JUillEt 2013 P RÉAMBULE L’implantation au sud de Bordeaux En Basse-Normandie, les réfl exions 1 du plus grand laser d’Europe, le engagées sur l’avenir du Plateau Nord Laser Mégajoule, a conduit les acteurs à Caen offrent l’opportunité de créer de la région Aquitaine à structurer et un « cluster » ou une fi lière régionale 2 développer une fi lière photonique à haute technologie, en s’appuyant dans le domaine de l’optique et des la- sur le potentiel technologique et de sers. Fédérant l’ensemble des acteurs recherche de l’agglomération caen- de la recherche, du transfert de tech- naise. L’analyse de l’expérience vé- nologies, de l’industrie et de la forma- cue en Aquitaine laisse entrevoir des tion, le pôle de compétitivité Route pistes d’actions possibles dont peu- des Lasers® façonne progressivement vent s’inspirer les décideurs locaux. l’écosystème de croissance et d’inno- vation. 1 Light Amplifi cation Stimulated Emission of Radiation. Le laser est donc une lumière qui présente des caracté- ristiques physiques particulières de cohérence spatiale et temporelle. 2 Science des photons, particules élémentaires de la lumière. Act’UrbA - n°9 AUcAME 3 JUillEt 2013 L E PÔLE DE COMPÉTITIVITÉ « R L » OUTE DES ASERS L’arrêt des essais nucléaires a conduit l’État à implanter en Aquitaine un outil de simula- LES CINQ TECHNOLOGIES « CLÉS » tion, le Laser Mégajoule (LMJ) dont le fonc- PRIORITAIRES DE L’EUROPE tionnement va permettre de reproduire en laboratoire l’explosion d’une bombe thermo- 3 ■ La nanotechnologie nucléaire. Le choix s’est porté sur le CESTA , ■ La microélectronique et la nanoé- à Barp, en Gironde, un site du Commissariat lectronique (y compris les semi- à l’Énergie Atomique (CEA) chargé de la réa- conducteurs) lisation et de l’exploitation du LMJ lorsqu’il ■ Les matériaux avancés sera mis en service en 2015. ■ La biotechnologie ■ La photonique Constitution du pôle de compétitivité La construction du LMJ représente un inves- tissement de 3 milliards d’euros sur 15 ans, le CEA ayant confi é la réalisation des bâtiments et des composants lasers à des industriels français et européens compétents dans les domaines considérés. Le LMJ favorise l’es- Laser sor de nouvelles technologies et constitue par conséquent un potentiel d’innovation indus- « Le 21ème siècle sera le siècle du photon, le 20ème trielle dans des domaines très variés, d’où la siècle ayant été le siècle de l’électron » (Neeli volonté des acteurs de la région Aquitaine de KROES – Vice-présidente de la Commis- développer une fi lière photonique centrée sur sion européenne) l’optique et les lasers. Au niveau mondial, la photonique représente un marché de 300 milliards de dollars en 2010, des champs d’applications industrielles très le secteur affi chant un taux de croissance an- divers dans le médical, la biologie, l’imagerie, nuel de 10 % avant la crise. En Europe, la l’électronique, l’énergie, les Technologies de photonique fait partie des cinq technologies l’Information et de la Communication (TIC), « clés » considérées comme hautement stra- les matériaux, la métrologie, les transports, la tégiques pour le 21ème siècle. L’optique et les défense, etc., d’où le potentiel de cette fi lière. lasers font avancer la recherche et ouvrent Le choix d’implanter le LMJ en Aquitaine est lié à la présence du CESTA, mais aussi au Imagerie potentiel de recherche dont dispose la région dans le domaine de l’optique et des lasers. L’Université de Bordeaux bénéfi cie d’une longue tradition en matière de photonique liée notamment aux travaux menés par des physiciens comme Alfred Kastler (Prix No- bel de Physique en 1966), Bernard Couillaud ou André Ducasse. La région bordelaise dis- pose ainsi d’un vivier de connaissances et de savoir-faire qui se prêtent à l’implantation et à la création d’entreprises de technologies in- 3 CESTA : Centre d’Études Scientifi ques et Techniques novantes. d’Aquitaine. Act’UrbA - n°9 4 AUcAME JUillEt 2013 IMPLANTATION DU PLUS GRAND LASER D’EUROPE EN AQUITAINE En 1996, la France renonce à tester ses armes ato- sphérique de 2,4 mm de diamètre. Le bâtiment com- miques dans les sous-sols de l’atoll de Mururoa en Po- prendra 4 halls lasers destinés à accueillir 22 chaînes lynésie française et signe le Traité d’Interdiction Com- lasers, de 8 faisceaux chacun, convergeant vers la plète des essais nucléaires (TICE). Les ingénieurs du cible située dans une sphère de 10 m de diamètre, la Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA) ne pouvant chambre d’expériences. L’installation servira aux si- plus vérifi er en réel le bon fonctionnement des armes mulations militaires, mais 30 % de son activité sera de dissuasion, le Président Chirac lance le programme ouverte à la communauté scientifi que nationale et in- militaire « Simulation » destiné à reproduire, par le ternationale, en couplant un système laser de « haute calcul, les différentes phases de fonctionnement d’une intensité » au LMJ. bombe atomique. Pour mener à bien ce projet, le CEA Cet outil de recherche, dénommé PETAL2, sera mis en est chargé de réaliser le Laser Mégajoule (LMJ) dont service en 2015 et va servir de prototype au projet l’installation va permettre de simuler l’explosion d’une européen HIPER visant à produire de l’énergie grâce à bombe thermonucléaire en produisant des réactions la fusion3. Créé en 2003, l’Institut Lasers et Plasmas de fusion à une échelle très réduite. (ILP) est chargé de gérer le temps ouvert aux applica- Le choix d’implantation de cette pièce maîtresse du tions civiles des installations lasers de haute intensité dispositif de dissuasion français s’est porté sur le sur le site du CESTA. En 2011, le projet PETAL+ visant CESTA, le Centre d’Études Scientifi ques et Techniques à créer un centre de recherche d’excellence autour du d’Aquitaine, situé sur la commune du Barp entre Bor- LMJ a été labellisé EQUIPEX4 dans le cadre du pro- deaux et Arcachon (Gironde). Employant un millier gramme des investissements d’avenir5. de salariés, ce site du CEA a pour mission première d’assurer l’architecture industrielle des armes nu- cléaires. Avec l’arrivée du LMJ, l’Aquitaine va dispo- Chantier du Laser Mégajoule ser d’un équipement de recherche exceptionnel, dont un seul équivalent existe dans le monde à Livermore1 aux États-Unis (192 faisceaux lasers de grande puis- sance). Pour mettre au point la technologie, un prototype du LMJ a été construit sur le site du CESTA. Cet instru- ment de physique, dénommé Ligne d’Intégration La- ser (LIL), a été mis en fonctionnement en 2002 et constitue à ce jour, malgré son caractère expérimen- tal, le plus puissant laser d’Europe en termes d’éner- gie délivrée. Les travaux de construction du LMJ ont démarré en 2001 et le bâtiment, d’une longueur de 300 m de long, 100 m de large et 50 m de hauteur, a été achevé en 2008. L’installation complète, totalisant 176 faisceaux lasers de forte intensité, sera opéra- 2 PETAL : PETawatt Aquitaine Laser. tionnelle fi n 2014. 3 Le projet européen HIPER vise à obtenir la fusion par D’un point de vue technique, le LMJ est un grand as- confi nement inertiel, alors que le projet international ITER semblage de miroirs, d’optique, de lentilles etc. desti- explore la fusion par confi nement magnétique. né à amplifi er et à transporter de l’énergie sous forme 4 Équipement d’excellence de lumière, pour la concentrer sur une micro-cible 5 Grand emprunt national lancé par l’État en 2010 pour fi nancer de nouveaux programmes d’investissement dans des 1 Implanté en Californie, le National Ignition Facility (NIF) est secteurs d’avenir. opérationnel depuis mars 2009. La volonté de créer une fi lière photonique la mise en place du Laser Mégajoule ». Dans en Aquitaine s’est traduite par la création en ses orientations, l’État mentionne également 4 2004 de l’association ALPHA et par la la- la construction d’un prototype du LMJ, la bellisation en 2005 du pôle de compétitivité Ligne d’Intégration Lasers (LIL) mise en national « Route des Lasers » dont ALPHA fonctionnement en 2002, et la réalisation assure la gouvernance et l’animation. Ce pro- d’un Laser Pétawatt, dénommé PETAL, vi- jet de pôle de compétitivité était inscrit dans sant à ouvrir l’activité du LMJ à la commu- 5 le CIADT du 13 décembre 2002 afi n de « va- nauté scientifi que. loriser, sur le plan industriel et scientifi que, 4 ALPHA : Aquitaine Lasers Photonique & Applications. 5 CIADT : Comité Interministériel d’Aménagement et de Développement du Territoire. Act’UrbA - n°9 AUcAME 5 JUillEt 2013 U ’ NE STRATÉGIE D INNOVATION Dans le sillage du LMJ, l’ambition du pôle de Une stratégie pour structurer l’éco- compétitivité est de fédérer les acteurs de la système de croissance et d’innovation recherche, du transfert de technologies, de l’industrie et de la formation afi n de consti- La structuration d’une fi lière « Optique et La- tuer un « écosystème » favorable au dévelop- sers » en Aquitaine a conduit à construire une pement de la fi lière. Localement, la démarche stratégie dont le déploiement s’effectue par a été collectivement soutenue par l’État, étapes successives : l’Europe (via les fonds Feder) et les Collec- ■ Ouverture de formations « profession- tivités territoriales, en particulier la Région nalisantes » au sein de l’Université de Aquitaine, le Département de la Gironde et la Bordeaux (DUT, licence profession- Communauté Urbaine de Bordeaux (CUB) ; nelle et Masters) ; une mobilisation continue sans laquelle le ■ Mise en fonctionnement en 2002 de la projet ne pourrait aboutir. Ligne d’Intégration Laser (LIL), le pro- totype du LMJ, sur le site du CESTA ; ■ Création en 2003 de l’Institut Lasers et Plasmas (ILP) pour fédérer les forces QU’EST-CE QU’UN de recherche autour du LMJ ; PÔLE DE COMPÉTITIVITÉ ? ■ Création en 2004 de la SEML6 « Route des Lasers » pour aménager et gérer des sites dédiés aux activités optique et Un pôle de compétitivité réunit, au sein d’un même territoire, entreprises, centres de formation et lasers ; unités de recherche publiques et privées engagés ■ Création en 2005 d’une plateforme de dans des projets communs au caractère innovant, formation continue en optique et lasers et disposant d’une taille nécessaire à une visibilité internationale. Il existe deux types de pôles de com- PYLA en mutualisant les compétences pétitivité, des pôles à dominante technologique où de l’ensemble des acteurs du secteur ; la R&D est prééminente, et des pôles à dominante ■ Création en 2007 d’un Centre Techno- industrielle davantage structurés par la densité du tissu productif et du réseau de commercialisation. logique optique et lasers ALPHANOV pour le transfert de technologies entre Initiée en 2004, la politique des pôles de compétiti- vité cherche à accélérer la croissance de l’économie les laboratoires académiques et les en- française et de ses entreprises par l’innovation en treprises ; dépassant les schémas traditionnels de recherche et de production, en confortant des activités, es- ■ Signature d’un accord de Partenariat sentiellement industrielles, à fort contenu tech- avec deux autres pôles de compétitivité nologique ou de création sur des territoires, et en dédiés à la photonique, Elopsys à Li- améliorant l’attractivité de la France grâce à une vi- 7 moges et Optitec à Marseille ; sibilité internationale renforcée. Les pôles de com- pétitivité ont pour ambition de devenir des usines à ■ Organisation en 2010 et 2012 d’« In- produits d’avenir qui transforment les projets col- vest in Photonics », une convention laboratifs de R&D en produits, procédés et services d’affaires internationale destinée à innovants mis sur le marché. mettre en relation les investisseurs La France compte avec les porteurs de projet et les indus- ■ 71 pôles de compétitivité, dont 7 pôles triels du secteur ; mondiaux, ■ 11 pôles à vocation mondiale et 53 pôles ■ Ouverture en 2012 d’une antenne de nationaux. l’Institut d’Optique Graduate School (IOGS), grande école parisienne for- La Basse-Normandie comporte mant une grande partie des opticiens ■ 2 pôles labellisés, le pôle TES (Transactions Electroniques Sécurisées) dans les TIC et le français. pôle HIPPOLIA autour du cheval. Cf. schéma ci-contre. La région est également impliquée dans 3 autres pôles interrégionaux, MOV’EO (automobile et trans- ports publics), VALORIAL (agroalimentaire) et Pôle 6 SEML : Société d’Économie Mixte Locale. Mer Bretagne (maritime). 7 Il existe une cinquantaine de clusters spécialisés dans la photonique au niveau mondial, dont 7 en France. La France représente 12 % du marché européen. Act’UrbA - n°9 6 AUcAME JUillEt 2013 FILIERE "OPTIQUE ET LASERS" EN AQUITAINE Structuration de l'écosystème régional de croissance et d'innovation ROUTE DES LASERS (2005) 2ADI (2004) ‐> ADI (2012) Pôle de compétitivité national ELOPSYS ‐ OPTITEC(2009) Aquitaine Développement Innovation Regroupement des acteurs aquitains de la Pôles de compétitivité nationaux Agence régionale de l'innovation et du Recherche, de l'Industrie et de la Formation en Accord de Partenariat développement industriel Optique et Lasers . ELOPSYS : Optique / Photonique ‐ TIC (entreprises, filières et territoires) ALPHA (2004) Localisation : Limoges (87) Localisation : Pessac (Gironde) Aquitaine Lasers Photonique & Applications . OPTITEC : Optique / Photonique Gouvernance et animation du pôle de Localisation : Marseille (13) Localisation : Pessac (Gironde) BGI (1994) INVEST'PHOTONICS(2010) Bordeaux Gironde Investissement ALPhANOV(2007) Convention d'affaires internationale Agence de développement économique de Bordeaux Centre Technologique Optique et Rendez‐vous de la photonique dédié aux et de la Gironde Lasers (labellisé CRT) investisseurs, porteurs de projets et Localisation : Bordeaux (Gironde) Transfert de technologies, R&D et industriels du secteur accompagnement de start‐ups Localisation : Bordeaux (Gironde) Localisation : Talence / Pessac (Gironde) UNIVERSITE DE BORDEAUX BORDEAUX 1 IdEX : Initiative d'Excellence Université Sciences et Technologies 1 EQUIPEX (1) : MIGA ‐ 1 LABEX (2) : LAPhIA BORDEAUX UNITEC(1990) Filières professionnalisantes : Nombreux laboratoires publics travaillant sur des Technopole 1 DUT (1998), 1 Licence professionnelle activités de recherche et de développement (2001) et 2 Masters professionnels (1994 Appui à la création et à la croissance technologique en Optique et Lasers et 2000) d'entreprises innovantes, en particulier (CELIA, LOMA, L2PN, IXL, ICMCB, CENBG, MAB, Localisation : Talence (Gironde) celles issues de transferts de technologies MATMECA, CRPP, ISM, LaBRI, LMP, PIOM, IMS, IINS et des laboratoires de recherche publics IPREM principalement) IOGS (2012) Localisation : Bordeaux, Talence, Pessac et Gradignan Localisation : Pessac (Gironde) Institut d'Optique Graduate School (Gironde) ‐ Pau (Pyrénées‐Atlantiques) (antenne Aquitaine) CITE DE LA PHOTONIQUE(2006) Grande école d'ingénieurs CEA Parc technologique Localisation : Talence (Gironde) Commissariat à l'Energie Atomique Implantation de jeunes entreprises à CESTA (1965) proximité du Campus Universitaire PYLA (2005) Centre d'Etudes Scientifiques et Techniques d'Aquitaine 4 ha aménagés Plateforme de formation aux métiers Conception et mise à disposition des têtes nucléaires auprès Localisation : Pessac (Gironde) du laser en environnement contrôlé des Armées Portail de formation continue en optique LIL (2002) SEML "ROUTE DES LASERS" (2004) et lasers Ligne d'Intégration Laser Société d'Economie Mixte Locale Localisation : Pessac / Talence (33) Prototype du Laser Mégajoule Offre immobilière et services adaptés aux entreprises de la filière "Optique et Lasers" PARTENAIRES SEML LMJ (2014*) Localisation : Pessac (Gironde) Conseil d'Administration Laser MégaJoule . Région Aquitaine Simulation du fonctionnement des armes nucléaires LASERIS . Conseil général de Gironde (programme militaire) Parcs d'activités . Communauté Urbaine de Bordeaux (CUB) Industriels supports du LMJ, entreprises de haute PETAL (2015*) . Communauté d'Agglomération du technologie ou leader sur leur marché Pétawatt Aquitaine Laser Bassin d'Arcachon Sud (COBAS) Equipement scientifique couplé au LMJ (applications LASERIS 1(2003) . Communauté de Communes du civiles) Parc scientifique et technologique Val de L'Eyre 1 EQUIPEX (1) : PETAL+ 40 ha, dont 20 aménagés . CCI Bordeaux . CEA ILP (2003) LASERIS 2(2003) . Groupe Caisse des Dépôts Institut Lasers et Plasmas Activités tertiaires et services à l'industrie ‐ . Crédit Agricole Gestion du temps ouvert aux applications civiles des Accueil des chercheurs . Caisse d'Epargne grands instruments LIL, LMJ et PETAL 8 ha aménagés . COFELY Services GDF SUEZ Localisation : Barp (Gironde) ‐ 734 ha Localisation : Barp (Gironde) . SPIE * Date de mise en service prévue Recherche Immobilier d'entreprises (1) EQUIPEX : Equipement d'Excellence (2) LABEX : Laboratoire d'Excellence Développement technologique et économique Formation ‐ Enseignement supérieur Sites d'accueil pour entreprises Partenariats ‐ Financeurs Source : Pôle de compétitivité et SEML Route des Lasers, Aucame Act’UrbA - n°9 AUcAME 7 JUillEt 2013 La dynamique enclenchée a contribué à renforcer les forces de recherche scienti- fi que dans le domaine de la photonique, certains laboratoires occupant une place leader - avec le CESTA - dans l’écosystème local (CELIA, LOMA, LP2N etc.). Côté investissements d’avenir, trois projets distinguent la photonique en Aquitaine, le laboratoire d’excellence (LABEX) AL- PhIA fédérant 10 laboratoires bordelais, et Cité de la Photonique les équipements d’excellence (EQUIPEX) PETAL+ (diagnostic du laser PETAL) et Dans la pratique, LASERIS 1 est destinée MIGA (étude des déformations de l’es- à accueillir les entreprises supports du pace-temps et de la gravitation). LMJ et des PMI high tech dans le do- maine de l’optique-photonique et des Une offre immobilière spécifi que lasers, LASERIS 2 ayant plutôt une voca- et innovante tion tertiaire au service des entreprises de Pour accueillir les entreprises spécialisées proximité (hôtels, restaurants et bureaux). dans l’optique et les lasers sur le territoire Un projet de village des scientifi ques est bordelais, les acteurs locaux se sont dotés notamment prévu pour susciter des ren- d’une structure originale et innovante, la contres conviviales entre scientifi ques et Société d’Économie Mixte Locale (SEML) héberger les chercheurs du monde entier 8 « Route des Lasers ». Cette SEM patrimo- qui fréquenteront le LMJ. niale a pour mission l’acquisition, l’amé- Proche du campus universitaire, la Cité de nagement, la construction et la gestion des la Photonique est surtout destinée à rap- biens immobiliers permettant l’accueil des procher les industriels et les laboratoires entreprises de la fi lière. S’inscrivant dans de la fi lière en suscitant la création de une logique de développement scientifi que start-up et de jeunes entreprises. et économique, son action vise à aménager des zones industrielles et d’accueillir les Financée par des partenaires publics et entreprises et les chercheurs à proximité privés (Région, Département, EPCI9, du site du Laser Mégajoule (LASERIS 1 CEA, CCI, établissements fi nanciers etc.), et LASERIS 2), et des grands laboratoires la SEML « Route des Lasers » construit, et centres de recherche de l’Université de vend ou loue les bâtiments aux entreprises Bordeaux (Cité de la Photonique). aux prix du marché (loyers à 120 euros par m² sur LASERIS 1 et 145 euros par m² Perspective Laseris 1 dans la Cité de la Photonique), avec tous les types de montages possibles. Les en- treprises peuvent calibrer leur bâtiment (construction sur mesure) et moduler leur espace en fonction de leur dévelop- pement. Elles bénéfi cient d’équipements 9 EPCI : Établissements Publics de Coopération In- tercommunale, à savoir ici la Communauté Urbaine de Bordeaux (CUB) et la Communauté d’Agglo- mération du Bassin d’Arcachon Sud (COBAS) qui 8 SEM : Société d’Economie Mixte. bénéfi cie de la présence du CESTA sur son territoire. Act’UrbA - n°9 8 AUcAME JUillEt 2013 spécifi ques et de services mutualisés (accueil clients, connexion au très haut débit, res- QU’EST-CE QU’UNE SEML ? taurant inter-entreprises, salles de réunions Une Société d’Économie Mixte Locale (SEML) est une so- équipées, service courrier mutualisé, espace ciété anonyme associant dans son capital des collectivi- de reprographie, etc.) qui permettent de li- tés territoriales majoritaires (Communes, Départements, miter les coûts et de répondre aux attentes Régions ou leurs groupements) et des partenaires éco- nomiques et fi nanciers. Actionnaires majoritaires, les col- des industriels. La SEML met l’accent sur le lectivités locales et leurs groupements doivent détenir, sé- développement durable : bâtiments BBC10, parément ou à plusieurs, plus de la moitié du capital des SEML et des voix dans les organes délibérants, dans une réduction des consommations d’eau, d’élec- limite de 85 % dudit capital. La participation des autres tricité et d’énergie, gestion des déchets, pro- actionnaires, comportant au moins une personne privée, ne peut être inférieure à 15 % du capital social. duction d’énergie verte en implantant un En termes de compétences, les SEML peuvent être créées champ photovoltaïque de 230 kWc, etc.). Ce pour réaliser des opérations d’aménagement et/ou de management environnemental lui permet de construction, pour exploiter des services publics à carac- bénéfi cier d’une certifi cation ISO 14 001. tère industriel ou commercial, ou pour toute autre acti- vité d’intérêt général. Leur champ d’actions est très varié (développement économique, culture, tourisme, loisirs, Depuis sa création, la société a effectué déplacements, environnement etc.). Lorsque l’objet d’une 88 millions d’euros d’investissements, son SEML inclut plusieurs activités, celles-ci doivent être com- plémentaires. capital s’élevant à 15 millions d’euros en La SEML permet aux collectivités locales de s’engager fi - 2012. Sur les trois sites, elle dispose de nancièrement sans avoir à supporter la totalité de l’inves- 19 bâtiments accueillant 44 d’entreprises tissement. Elle bénéfi cie de la souplesse du droit privé et (38 000 m² construits, dont 9 000 m² de offre de plus grandes possibilités de réactivité qu’un éta- blissement public. Les collectivités actionnaires assurent salles blanches). Le chiffre d’affaires de la un contrôle direct des décisions de la SEML et peuvent SEML s’élève à 5,5 millions d’euros en 2012, ainsi prendre en compte l’intérêt général dans les objectifs de l’entreprise, même si la conciliation entre l’intérêt pu- les fi nancements publics ayant couvert envi- blic et les intérêts privés peut être parfois diffi cile. ron 30 % des coûts de construction. Depuis Dans le cas de la SEML « Route des Lasers », la volonté de le début de l’année 2013, la SEML peut in- fédérer les initiatives publiques et privées ont conduit les acteurs institutionnels à opter pour cette forme juridique tervenir sur tout le territoire de la Gironde, considérée comme « l’outil le plus effi cace et le plus sûr dans d’autres activités high tech que la pho- pour associer les différents acteurs1 ». tonique. Depuis la création du pôle de compétitivité 1 Site Internet SEML « Route des Lasers » : www.route-des-lasers.fr en 2005, 1 400 emplois nets ont été créés en Aquitaine dans la fi lière « Optique et La- sers », dont 450 emplois dans la zone d’acti- vité LASERIS 1 et la Cité de la Photonique, la plupart étant à haute valeur ajoutée. La fi lière « Optique et Lasers » en Aquitaine représente aujourd’hui 600 chercheurs pu- blics, 80 entreprises innovantes et 8 850 em- plois, un potentiel qui se renforcera avec la mise en service du LMJ en 2014. Cette expé- rience de la « Route des Lasers » montre la dynamique de développement que peut sus- citer l’implantation d’une infrastructure de recherche sur le territoire, en valorisant les PUPA/BSA/MPMM - Bâtiment Laseris 1 compétences et les savoirs locaux. 10 BBC : Bâtiments Basse Consommation. Act’UrbA - n°9 AUcAME 9 JUillEt 2013 U N EFFET CATALYSEUR ’ C ? POUR L AGGLOMÉRATION DE AEN Des pistes d’actions pour le développement du Plateau Nord à ARCHADE Caen S’inscrivant dans le cadre de la lutte contre le cancer, le projet ARCHADE (“Advanced Les réfl exions engagées sur l’avenir du Pla- Resource Centre for HADrontherapy in Eu- teau Nord à Caen, la perspective du projet rope”) vise la création, sur le site du GA- NIL, d’un centre de ressources européen en ARCHADE et la construction de SPIRAL 2 hadronthérapie dont l’activité devrait per- sur le site du GANIL offrent l’opportunité mettre de guérir certains cancers jusque-là incurables ou inopérables. Sa mise en ser- d’impulser une telle démarche dans l’ag- vice est prévue fi n 2016. glomération caennaise (effet catalyseur) en renforçant et structurant l’écosystème de aussi célèbre que le GANIL à Caen », une recherche et d’innovation existant dans la affi rmation qui montre l’importance de ce capitale régionale. Poursuivant la croissance grand équipement de recherche, de niveau du GANIL, le projet EURISOL constitue un international, dans le rayonnement de Caen « nouvel horizon » susceptible de poursuivre et de la Basse-Normandie. la dynamique engagée. Lors de la 33ème ren- 11 contre de la FNAU qui s’est tenue à Bor- En Aquitaine, la proximité de la mer (30 km deaux en novembre 2012, Hervé Floch – dé- d’Arcachon) et de la Métropole bordelaise légué général de la « Route des Lasers » – a constitue un atout pour l’activité du LMJ, indiqué qu’au niveau national, « le LMJ est mais son implantation à Barp, dans une com- mune rurale et forestière située à 27,5 km du centre de Bordeaux, limite son accessibilité. GANIL Situé le long de l’autoroute de la Côte Basque A63, le centre de recherche bénéfi cie d’un Implanté sur le plateau Nord de l’agglomération caennaise, le GANIL (Grand Accélérateur National d’Ions Lourds) est échangeur situé à 4 km, mais son relatif iso- un grand centre international étudiant le noyau atomique. lement au cœur de la forêt des Landes consti- La construction du nouvel accélérateur de particules SPIRAL 2 va doubler le potentiel de recherche du GANIL. Le projet tue un certain handicap. EURISOL entre dans la continuité de SPIRAL 2 en propo- sant une nouvelle génération d’accélérateurs ouvrant des Outre sa proximité avec la mer (10 km de la perspectives de recherche pour la médecine ou l’étude des propriétés des matériaux. Le lieu d’implantation d’EURISOL Côte de Nacre), le grand atout du GANIL est n’est pas encore arrêté, Caen étant en concurrence avec le son implantation dans l’agglomération caen- CERN installé à la frontière franco-suisse. naise, au cœur même de l’écosystème d’inno- vation que constitue le Plateau Nord. D’après 12 Franck Murray, PDG d’IPDIA , « ce site EURISOL - GANIL (Caen) dispose de tous les ingrédients qui feront les clusters de demain. Il fournit le terrain idéal pour dépasser les cloisonnements tradition- nels et susciter de nouvelles synergies . In- séré dans un tissu urbain où se croisent la connaissance, l’industrie et la ville, le Plateau Nord réunit les trois piliers d’un cluster, la formation, la recherche et l’innovation avec une forte diversité de compétences (nu- cléaire et santé, matériaux et TIC), un envi- ronnement et des composantes qui en font un écosystème métropolitain d’exception. 12 Fondée en 2009, IPDIA développe des technologies 11 FNAU : Fédération Nationale des Agences d’Urba- d’intégration 3D de composants passifs dans des puces nisme. électroniques en silicium. Act’UrbA - n°9 10 AUcAME JUillEt 2013
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