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La resegmentation du marché du travail japonais depuis le début des années 1990 PDF

355 Pages·2004·1.83 MB·French
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ECOLE DES HAUTES ETUDES EN SCIENCES SOCIALES Année 2003 N° attribué par la bibliothèque THESE Pour l’obtention du grade de DOCTEUR DE L’ECOLE DES HAUTES ETUDES EN SCIENCES SOCIALES Discipline : Sciences Economiques Présentée et soutenue publiquement par Sébastien LECHEVALIER Décembre 2003 La resegmentation du marché du travail japonais depuis le début des années 1990 Inégalités de sécurité de l’emploi, hétérogénéité des firmes et facteurs financiers Directeur de thèse : M. le Professeur Robert BOYER, directeur de recherche au CNRS JURY M. Robert BOYER, Directeur de Recherche au CNRS M. Patrick FRIDENSON, Directeur d’études à l’EHESS M. Michel JUILLARD, Maître de conférence à l’Université de paris VIII M. Christian SAUTTER, Directeur d’études à l’EHESS M. André ZYLBERBERG, Directeur de Recherche au CNRS 1 Remerciements Je tiens à remercier tout d’abord le CEPREMAP et son directeur, M. HENIN, pour m’avoir permis de réaliser cette thèse dans les meilleures conditions. Je remercie également tout le personnel du CEPREMAP et en premier lieu Agnès DELEGLISE et Jacqueline JEAN. Cette thèse a également été réalisée en partie au Japon, où j’ai bénéficié de l’accueil de quatre institutions, que je tiens à remercier : - l’Institut japonais du travail (Ministère du travail), et son directeur M. Akira ONO, dont j’ai apprécié la qualité de l’accueil et les efforts exceptionnels pour me rendre accessibles de très nombreuses données ; - l’Université de WASEDA, et en particulier les professeurs Jun NISHIKAWA et Hiromasa SUZUKi ; - l’Institut des Sciences Sociales (shaken) de l’Université de Tokyo, et son directeur Michio NITTA ; - la Maison franco-japonaise et son dynamique directeur, Pierre-François SOUYRI. Mon directeur de recherche, Robert BOYER, occupe une place à part dans ces remerciements. Sa vivacité intellectuelle, son extrême curiosité et son exigence ont été autant de stimulants pour moi. Si j’ai la chance de poursuivre mes recherches sur le Japon, ce sera en grande partie grâce à lui. Je voudrais également souligner ma dette à l’égard de Christian SAUTTER, dont le séminaire à l’EHESS, consacré à l’économie japonaise, m’a fait prendre conscience de l’immense intérêt d’étudier le Japon et de la nécessité d’analyser au plus près les données d’enquêtes administratives. Un autre aspect de cette dette tient à l’existence du Centre Japon de l’EHESS, dont je remercie les membres et le directeur actuel, Patrick BEILLEVAIRE, de m’avoir donné la chance d’utiliser de nombreuses ressources bibliographiques et de faire une présentation chaque année depuis 4 ans dans le cadre du séminaire de ce centre. Ce fut un rituel fort sympathique et enrichissant, que je souhaite pouvoir poursuivre. 2 Au CEPREMAP, j’ai bénéficié de nombreuses discussions avec de jeunes et moins jeunes chercheurs, au premier rang desquels Nicolas CANRY, Lilas DEMMOU, Cyril NOUVEAU, Xavier RAGOT et Wooseok OK, mais aussi : Marie BRIERE, Eve CAROLI, Ekkehard ERNST, Donatella GATTI, Michel JUILLARD, Dominique LEVY et Pascal PETIT. Je voudrais également remercier tout particulièrement Christophe HURLIN, dont la collaboration a été très enrichissante et stimulante. En France, les conseils et les critiques de plusieurs chercheurs m’ont particulièrement stimulé : Nathalie GREENAN, Hélène GUEDJ-ZAJDELA, Stéphanie GUICHARD, Thierry RIBAULT, Sergei SOARES et Bernard THOMANN. Plusieurs amis ont eu le redoutable privilège de relire une partie ou l’ensemble de ma thèse : Irène HORS, Joachim MUNOZ, Stéphane PELTAN et Nicolas PINAUD. Qu’ils en soient remerciés. J’ai également bénéficié des discussions avec de nombreux chercheurs au Japon, que je tiens ici à remercier : Hiroyasu UEMURA, dont les travaux m’ont beaucoup inspiré, Misako ARAI, Ronald DORE, Isao HIROTA, Kazuya OGURA, Tetsuji OKAZAKI, Machiko OSAWA Koji TAIRA, Tsuyoshi TSURU, Hiroyuki UNI, Toshio YAMADA et Hiroshi YOSHIKAWA. Mes séjours au Japon n’auraient pas été aussi fructueux sans l’aide de plusieurs personnes que je tiens à remercier : Kazuya ONAKA, qui, le premier, m’a fait découvrir ce pays ; S.E. Maurice GOURDAULT-MONTAGNE, grâce à qui l’accès à plusieurs entreprises a été facilité, Moreno BERTOLDI, Yuki NARITA (Ministère du travail), Philippe PONS, Fumikazu SATO (METI) et Keiko SUEHIRO (Ministère du travail). Je voudrais remercier tout particulièrement Hiromi TANAKA, sans qui cette thèse n’aurait pas pu voir le jour sous cette forme. Enfin, je ne peux oublier ma famille, dont l’amour, la chaleur, la confiance et la patience ont porté ce travail du début jusqu’à la fin. 3 Sommaire Introduction générale………………………………………………………………………5 Chapitre 1 : Le marché du travail japonais au cours de la décennie perdue : dégradation des conditions de sécurité d’emploi et inégalités suivant les caractéristiques individuelles……………………………………………………………………….……….27 Chapitre 2. L’hétérogénéité croissante des politiques d’emploi des firmes depuis le début de la décennie perdue : nouvelles lignes de clivage et impact en termes d’inégalités…..85 Chapitre 3. Une mise en perspective historique de la resegmentation du marché du travail japonais au cours de la décennie perdue…………………………………….….151 Chapitre 4 : Hétérogénéité des firmes et inégalités sur le marché du travail japonais. Une interprétation sur la base de la littérature théorique………………………….….192 Chapitre 5 : L’hétérogénéité croissante de l’ajustement de l’emploi des firmes japonaises et le rôle des facteurs financiers. Une étude sur données de panel appliquée au secteur de l’électronique……………………………………………………………...241 Conclusion générale………………………………………………………………………299 Annexe : descriptif des données utilisées………………………………………………...321 Bibliographie………………………………………………………………………………328 Table des graphiques et tableaux………………………………………………………...345 Table des matières………………………………………………………………………..349 4 Introduction générale - Le contexte de l’analyse : la question centrale de la sécurité de l’emploi dans une perspective comparative, d’où est absente la configuration japonaise - Retour aux années 1980 : la place du « modèle d’emploi japonais » dans l’analyse comparée des rapports salariaux nationaux - L’évolution de la configuration japonaise depuis le début des années 1990, les différentes interprétations et les questions posées - Un problème méthodologique : comment étudier les inégalités de sécurité d’emploi ? - Perspective d’étude et plan de thèse 5 « Il n’est pas approprié de juger trop hâtivement que la protection de l’emploi institutionnalisée sous la forme de l’emploi à vie est, en comparaison avec les États-Unis, particulière au Japon. Il est bien des pays européens où l’emploi est protégé par des mesures législatives, et il n’y est pas rare de voir que la pratique du licenciement est largement restreinte, comme en Allemagne, par la présence puissante des syndicats. C’est ce qui rend légitime la question de savoir si ce qui est particulier n’est pas finalement un système comme celui des États-Unis. C’est un point qui nécessite une analyse comparative à la fois prudente et systématique. D’autant que, dans le cas du Japon, la base légale qui protège l’emploi est la jurisprudence. Celle-ci ne dépend pas de la législation. Autrement dit, il est légitime d’affirmer que la protection de l’emploi au Japon est moins institutionnalisée qu’ailleurs. La jurisprudence peut se modifier selon les tendances économiques et sociales. En effet, certains observateurs constatent que les jugements du pouvoir judiciaire sont en train de pencher vers la reconnaissance du downsizing pour cause de restructuration » (Hideo Otake, L’axe d’opposition de la politique japonaise - dans la métamorphose de la classe politique depuis 1993, Chuo-Koron, 1999 : 150). Le contexte de l’analyse : la question centrale de la sécurité de l’emploi dans une perspective comparative, d’où est absente la configuration japonaise L’analyse de la sécurité de l’emploi dans une perspective comparative L’emploi de long terme est-il une pratique du passé ? Cette question posée par David Neumark dans l’ouvrage collectif publié sous sa direction en 2001 est une façon synthétique de s’interroger sur les évolutions les plus marquantes ayant affecté les rapports salariaux nationaux depuis plus de 20 ans. Au-delà des préoccupations précises de l’auteur, elle renvoie en effet aux problèmes de stabilité et de sécurité de l’emploi, qui ont été marqués à la fois par le recours croissant aux contrats de travail non standard et par l’évolution des pratiques concernant les contrats à durée indéterminée. Cette question intègre également la montée du chômage et sa position au cœur du marché du travail, ce qui modifie considérablement les conditions de sécurité d’emploi. Le présent travail est parti d’une réflexion sur le chômage européen (français en particulier) et a visé à intégrer les autres aspects de la modification de la relation d’emploi (durée de la relation d’emploi et statut d’emploi notamment). Le pari a consisté à s’écarter autant que possible des configurations connues, pour étudier ce qui peut apparaître comme une configuration exemplaire, le cas japonais, marqué par la pratique dite de « l’emploi à 6 vie » et par des taux de chômage très bas jusqu’au début des années 1990. Le point de départ de cette recherche est donc le chômage européen ; la voie suivie est celle de l’analyse détaillée d’une configuration apparemment très différente, qui n’est pas considérée comme un modèle mais comme un point de comparaison. La question posée à propos du marché du travail japonais a en effet évolué sensiblement ces dernières années, en passant de « Pourquoi le taux de chômage est-il si bas ? » à « Assiste-t-on à un processus de convergence vers la configuration européenne ? ». De fait, la question posée par David Neumark est un point de convergence de nombreux programmes de recherche préoccupés par l’évolution des rapports salariaux nationaux. En Europe, les questions concernant la sécurité de l’emploi ont en effet donné naissance à plusieurs programmes de recherche, parmi lesquels on peut citer des approches aussi différentes que les modèles de recherche d’emploi et d’appariement (Pissarides, 2000) ou les marchés transitionnels (Gazier & Schmid, 2002), qui ont la particularité de mettre en leur cœur l’analyse des flux sur le marché du travail. Une autre caractéristique de ces analyses est de s’inscrire dans une démarche comparative pour mettre en évidence les particularités des différents contextes nationaux mais aussi leurs traits communs. C’est ce dont témoigne par exemple un numéro spécial d’Economie et statistiques (Collectif, 2000). La perspective comparative ne vise pas seulement à classer les pays suivant leurs plus ou moins bonnes performances macroéconomiques mais aussi et surtout à produire des faits stylisés concernant le fonctionnement des marchés du travail, en séparant ce qui est singulier de ce qui est commun à plusieurs pays. Est menée ainsi une analyse empirique au niveau désagrégé, du moins dans le cas des comparaisons transatlantiques. Car une autre particularité de ces approches est de faire des comparaisons entre les pays européens d’une part et entre l’Europe et les Etats-Unis d’autre part. Sur la base d’une comparaison France/Etats-Unis, est répliquée l’analyse bilatérale pour 3 autres pays, la Grande-Bretagne, l’Espagne et l’Allemagne. Cette étude, dont les principaux résultats sont résumés dans le chapitre 1, fait l’objet d’une tentative de réplique pour le cas japonais dans le cadre de cette thèse. Elle présente notamment l’intérêt de donner une autre image du problème du chômage et de la sécurité de l’emploi, en insistant sur les transitions entre différents états. Au passage, elle permet de dépasser en partie l’idée couramment admise au début des années 1990 d’un compromis divergent aux Etats-Unis et en Europe portant sur les inégalités salariales et le chômage. 7 La relative absence du Japon dans les comparaisons internationales du marché du travail en France De façon étonnante, le cas japonais est rarement intégré dans cette perspective comparative, si ce n’est sous la forme de comparaisons bilatérales, certes assez nombreuses (Etats- Unis/Japon ; Allemagne/Japon). Il y a plusieurs raisons à cela. Si on met de côté le postulat illégitime de non comparabilité ou de singularité de la configuration japonaise, la première raison réside dans le fait que le toyotisme a « déçu » : l’entrée en crise du Japon a suivi de peu l’engouement dont son modèle d’emploi faisait l’objet, à tel point que celui-ci était érigé en modèle ; on comprend alors que, dans la perspective de la recherche d’un modèle, on ait eu tendance à oublier le Japon dans les années 1990. Une autre raison fondamentale de la moindre attractivité de l’étude du système d’emploi japonais est que la question posée en Europe a évolué, à la fois sous l’impact d’évolutions importantes - révolution technologique, mondialisation, financiarisation des rapports salariaux, notamment – et suite à un changement dans la représentation théorique du marché du travail. Celle-ci est plus dynamique, en mettant l’accent sur les flux et les appariements (Cahuc & Zylberberg (2001). Il est moins question de flexibilité et plus de mobilité (Gautié, 2001, Auer, 2001). Or le marché du travail japonais ne semble pas un modèle en la matière, à tel point que certains auteurs n’hésitent pas à le décrire comme étant dans « l’âge de glace » (Yoshikawa, 2002), ce qui n’est pas sans rappeler « l’eurosclérose ». Enfin, une dernière raison tient peut-être à la difficulté relative d’accès aux données japonaises. Le problème ici n’est pas tant la richesse du système statistique japonais, tout à fait remarquable, que celui de l’accessibilité et de la comparabilité des enquêtes. Ce point fera l’objet d’une attention toute particulière dans le cadre de cette thèse. Motivation de la thèse Quoi qu’il en soit, cet oubli est d’autant plus dommageable que le Japon occupait encore dans les années 1980 une place capitale du point de vue de la comparaison des rapports salariaux nationaux (Tachibanaki, 1987, 1994). De plus, l’étude de son évolution depuis le début des années 1990 est d’autant plus passionnante que le marché du travail et le système d’emploi japonais ont subi des pressions inédites et ont connu des changements, dont il importe d’évaluer le sens. En outre, il apparaît que les situations en France et au Japon sont de plus en plus comparables – sans que cela signifie une quelconque convergence – à l’heure où le Japon doit 8 faire face pour la première fois depuis plus de 50 ans à un chômage de masse, même si le niveau apparaît encore modeste au regard des expériences européennes en la matière. Témoigne de cette comparabilité, l’intérêt croissant au Japon pour ce qui se passe en Europe et en France notamment. D’un côté, il y a un réel risque d’« européanisation » du marché du travail japonais, même si, vu du Japon, le chômage de masse en France apparaît d’autant plus exotique, qu’il entre apparemment en contradiction avec l’objectif affiché par les politiques d’emploi conduites depuis 30 ans en France à la fois au niveau public et au niveau des entreprises (Lechevalier, 2001b). D’un autre côté, on observe une « tentation européenne » au sein de la gauche japonaise, intéressée par le système de protection sociale (Otake, 1999) et les politiques de partage du travail (Le Monde de l’économie, 2002). En bref, on a tout à gagner à une perspective de comparaison internationale intégrant le cas japonais, dans la mesure où les conclusions se trouvent considérablement modifiées par rapport à une simple « perspective transatlantique », c’est-à-dire une comparaison entre l’Europe et les Etats-Unis. Cette thèse se propose donc d’être une contribution à l’analyse de l’évolution des rapports salariaux contemporains du point de vue de la sécurité de l’emploi, par l’étude approfondie de la configuration japonaise depuis le début des années 1990, et ce dans une perspective européenne, qui sera précisée ultérieurement. L’objectif premier est donc bien d’intégrer le Japon dans une perspective comparative. Ce travail a déjà été fait par le passé (Sautter, 1996 ; Boyer, 1995a). Cette thèse cherche à prendre en compte les évolutions les plus récentes mais aussi, le cas échéant, à poser les questions différemment en tenant compte du changement de contexte, à la fois au Japon et en Europe. 9 Retour aux années 1980 : la place du « modèle d’emploi japonais » dans l’analyse comparée des rapports salariaux nationaux Dans le contexte du milieu des années 1980, alors que la rapport salarial fordiste est manifestement entré dans une crise durable et a atteint ses limites, un certain nombre de chercheurs ont essayé de lui trouver un successeur (Boyer & Durand, 1993). Il s’agit alors également de trouver une alternative au modèle de flexibilité externe, prôné notamment par l’OCDE (1986). On a alors vu dans le rapport salarial japonais un possible candidat à la succession du fordisme et une alternative à la flexibilité externe (Boyer, 2001). Ce rapport salarial, qualifié de « toyotiste », était caractérisé par une durée longue de la relation d’emploi et un investissement très conséquent de la firme dans la formation de ses employés effectuant des tâches variées (mobilité interne polyvalente). Il différait ainsi sensiblement à la fois du fordisme et du modèle de flexibilité externe. C’est bien un certain mode de flexibilité qui le caractérise au niveau de la firme mais aussi à celui du fonctionnement d’ensemble de l’économie (Aoki & Dore, 1994 ; Dore, 1988). Tableau I-1: Les différences de performances et de fonctionnement des marchés du travail au Japon, en Europe et aux Etats-Unis à la fin des années 1980 Europe Japon Etats-Unis Niveau Taux de chômage Elevé Bas Moyen Temps de travail (heures) Court Long Moyen Croissance de la Faible Elevée Moyenne productivité Taux de syndicalisation Moyen Moyen Bas Variabilité Taux de chômage Moyenne Basse Forte Production Moyenne Elevée Elevée Emploi Moyenne Faible Forte Temps de travail (heures) Moyenne Elevée Faible Salaires réels Faible Elevée Faible Source : Inspiré de Tachibanaki (1994), modifié par l’auteur. Mieux, le rapport salarial toyotiste semblait supérieur au modèle de flexibilité externe à la fois en termes de compétitivité (productivité et qualité) et de justice sociale (intégration des cols bleus, inégalités salariales réduites, sur la base d’un dualisme suivant le statut d’emploi et la taille de la firme, qui s’est fortement atténué en fin de période, notamment à la suite de l’extension des marchés internes au niveau des groupes d’entreprises (Sako & Sato, 1997)). Ce rapport salarial produisait ainsi de meilleurs performances que le rapport salarial américain caractérisé par une faible croissance des salaires réels (en relation avec une faible 10

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Misako ARAI, Ronald DORE, Isao HIROTA, Kazuya OGURA, Tetsuji Chapitre 1 : Le marché du travail japonais au cours de la décennie perdue : dégradation apparaissant comme une protection contre le chômage. des autres firmes c'est le traitement réservé aux ouvriers, qu'il résume sous l'
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