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La France en Cilicie et en Haute-Mésopotamie : Aux confins de la Turquie, de la Syrie et de l'Irak (1919-1933) PDF

485 Pages·2004·17.572 MB·French
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LA FRANCE EN CILICIE ET EN HAUTE-MÉSOPOTAMIE Karthala sur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé Couverture : L’installation des Assyriens dans la vallée du Khabour, Syrie, dans les années 1930. Photo : Centre d’Histoire arménienne contemporaine. © Éditions Karthala, 2004 ISBN : 2-84586-441-8 Vahé Tachjian La France en Cilicie et en Haute-Mésopotamie Aux confins de la Turquie, de la Syrie et de l’Irak (1919-1933) Éditions Karthala 22-24, boulevard Arago 75013 Paris % A mon père Hagop et àmamèreArda. REMERCIEMENTS Cette étude a été présentée comme thèse de doctorat d’histoire en octobre 2002, à l’EHESS, à Paris. Je remercie Mme Lucette Valensi, ma directrice de recherche, qui à travers ses critiques, ses remarques et ses encouragements m'a aidé à venir à bout de ce travail. Le concours de Raymond H. Kévorkian a été d’une valeur inestimable durant et après mes années de recherche, et tout particulièrement durant la phase de rédaction de ma thèse. Michel Paboudjian-Ricard a toujours répondu présent à mes sollicitations et contribué à l’enrichissement documentaire de ce livre. Claude Mutafian m’a spontanément aidé à trouver un éditeur et m’a été d’un soutien constant Eric van Lauwe a généreusement accepté d’exécuter les trois cartes principales de ce livre. Qu’il me soit permis de les remercier tout particulièrement Ma reconnaissance et ma gratitude vont également à Tigrane Djieidjian. Il me finit aussi exprimer ma gratitude pour leur aide et leurs encouragements à : Hamit Bozarslan, Gérard Chaliand, Philippe et Anna Charpin, Simone Denis, Hervé Georgelin, Arsène Gidanian, Elke Hartmann, Jacques Keledjian, Claire Mouradian, Levon Nordiguian, Nadine Picaudou, Vartan Tachdjian, Raffi et Nora Tachjian, Garo Torikian, Vartkes Yeghiayan, l’Armenian National Institute, la direction de l’EHESS. Je remercie enfin les collaborateurs de tous les centres d’archives, et tout particulièrement ceux du Centre des archives diplomatiques de Nantes (CADN), dont l’étroite collaboration m’a été précieuse durant les dix mois que j'ai passés à travailler parmi eux. Introduction L’histoire du siècle passé est là pour témoigner que l’éclatement des empires et, conséquemment, l’élimination des anciens ordres politiques établis ont le plus souvent donné naissance à de nouvelles conjonctures dans lesquelles des acteurs ont émergé pour remplir le vide laissé par la disparition du pouvoir impérial. Ces périodes historiques se caractérisent aussi par de grandes tensions, dues à l’affrontement de nouveaux acteurs ayant des intérêts divergents. Chacun de ces protagonistes s’efforce en effet de remplacer l’ancien ordre par ses propres desseins idéologiques, nationaux, expansionnistes ou coloniaux. Dans cette lutte de pouvoir, les acteurs sont multiples et hétérogènes. Il y a d’abord les grandes puissances qui, poussées par leur volonté expansionniste, interviennent vigoureusement dans les territoires d’un empire effondré pour étendre leur influence à de nouveaux espaces et marchés. La chute de l’ancien régime offre l’occasion à ces puissances d’établir dans les régions nouvellement conquises ou dans les territoires passés sous leur influence un nouvel ordre politique qui favorise vérita­ blement leurs propres intérêts économiques et stratégiques. L’histoire moderne et contemporaine a connu des formes diverses et variées de ces ordres nouveaux promus par des puissances mondiales et visant à une expansion à l’échelle planétaire. Les termes employés pour définir ces systèmes expansionnistes peuvent êtres différents : colonialisme, régime des mandats, protectorats, régime soviétique, mondialisation du marché. Quant à l’objectif poursuivi, il est, d’une manière générale, identique pour tous ces systèmes : expansionnisme, conquêtes territoriales et idéologiques, accès aux nouveaux marchés. Il y a, d'autre part, les acteurs locaux, forces issues de l’ancien empire multinational et multiethnique, qui cherchent à remplacer le régime effondré en mettant en avant de nouveaux critères nationaux, religieux, idéologiques ou économiques, afin de préserver l’unité territoriale et d’empêcher le démembrement intégral de l’ancien ordre impérial. D’une 10 La France en Cilicie et en Haute-Mésopotamie manière générale, le protagoniste local, sans être nécessairement une force politique dominante dans l’empire, est issu des composantes nationales et religieuses ayant été majoritaires sous le régime impérial disparu. A cet égard, la chute de l’Union soviétique et l’émergence immédiate d’un État russe visant à maintenir son influence sur l’ensemble de l’espace ex-soviétique est un exemple révélateur. Il en est de même de la Yougoslavie où, après l’éclatement de l’État multiethnique, le natio­ nalisme serbe se considérant lésé sous l’ancien régime, a cherché à mettre en place un nouvel ordre politique, souvent au détriment des autres composantes de l’État démembré. Pour achever ce tableau schématique, il importe enfin de prendre en compte d’autres protagonistes locaux, minoritaires dans l’empire effondré, lesquels s’efforcent, dans une nouvelle conjoncture politique et stratégique, de conserver une existence propre. La disparition d’un empire et le déclenchement d’un processus de recomposition étatique peuvent être certainement considérés par plusieurs de ces groupes minoritaires comme le prélude à une émancipation de Tordre précédent marqué par le despotisme et l'intransigeance générale à l’égard de la manifestation des particularismes minoritaires. Il est dès lors naturel de voir ces populations minoritaires se lancer, à leur tour, dans des mouvements indépendantistes, autonomistes ou régionalistes, à seule fin de créer, dans le cadre de l’ancien territoire impérial, leurs propres entités étatiques ou simplement leurs propres structures autonomes. La situation de ces minorités reste toutefois bien souvent précaire, car les revendications territoriales ou identitaires qu’elles expriment après l’effondrement de l’empire ou de l’État multiethnique où elles vivent, se heurtent dès lors aux intérêts des puissantes forces locales qui sont en train de bâtir des États nationaux, des entités homogènes dans lesquelles elles n’acceptent pas ou plus le maintien d’identités nationales ou religieuses autres que celles qu’elles sont en train de promouvoir. On observe alors le transfert de la lutte des minoritaires dans un espace politique différent où règne un autre ordre politique établi, celui des États nationaux en cours de formation. Certes, l’intégration de ces minorités dans de nouvelles entités nationales peut s’effectuer phis ou moins paisiblement, par la persuasion pacifique et par l’établissement d’un contrat de citoyenneté. Toutefois la chute des empires ou des grands États multiethniques est le plus souvent suivie d’une phase généralement instable et oscillante, propice à l’émergence des mouvements nationa­ listes ou religieux les plus radicaux. Une fois qu’elles accaparent le pouvoir, ces forces extrêmes sont en effet incapables de tolérer la présence de minorités attachées à leurs identités. A leurs yeux, les

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