Publié en 1942 (Prix Nobel de Littérature en 1989) Voici l'oeuvre littéraire espagnole la plus lue au monde après Don Quichotte de Cervantès. Elle fit scandale à sa sortie en 1942 en pleine période franquiste et fut censurée pour immoralité. Le roman est la confession d'un paysan rustre d'Estrémadure qui croupit en prison après avoir commis plusieurs meurtres: il peint son enfance malheureuse entre un père violent et une mère alcoolique, ses malheurs (la mort de son fils adoré...) jusqu'au meurtre final. Camilo-José Cela veut d'abord mettre en scène la fatalité qui a marqué Pascal Duarte du signe de la mort; même lorsqu'il veut mener une vie saine, le destin en décide autrement. Le titre choisi n'est d'ailleurs pas innocent: il s'agit de décrire avant tout le milieu dans lequel vit Pascal Duarte qui contribue à expliquer ses actes désespérés. Si bien que le lecteur est partagé en l'horreur et la pitié: le lecteur ressent de la sympathie pour Duarte qui se confesse par écrit et trouve enfin la paix. Au fur et à mesure de son récit, Duarte fait ses digressions qui s'adressent au lecteur: souci de véracité, peur de mélanger les différents souvenirs...je pense que la fascination qu'exerce encore sur nous l'oeuvre repose sur le fait que c'est un paysan quasiment illettré qui s'adresse directement à nous. Nous sommes placés sans la peau d'un tueur et nous sommes amenés à penser et agir comme lui...