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La collection des lettres de Jean de Dalyatha. Édition critique du texte syriaque inédit, traduction française, introduction et notes (Patrologia Orientalis 39, Fasc. 3, No. 180) PDF

289 Pages·1978·12.57 MB·French
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F. GRAFFIN ) ) -PATROLOGIA ORIENTALIS TOME XXXIX. - FASCICULE 3. - N° 180 LA COLLECTION DES LETTRES DE JEAN DE DALYATHA ÉDITION CRITIQUE DU TEXTE SYRIAQUE INÉDIT. TRADUCTION FRANÇAISE. INTRODUCTION ET NOTES PAR ROBERT BEULAY, a.e.D. Docleur de 3' Cycle Ouvrage publié O\'eL' le concours du Celllre National de la Recherc:he Scientijique DIFFUSION MONDIALE BREPOLS TURNHOUT {BELGIQUE 1978 LA COLLECTION DES LETTRES DE JEAN DE DALYATHA F. GRAFFIN PATROLOGIA ORIENTALIS TOME XXXIX. - FASCICULE 3. - N° 180 LA COLLECTION DES LETTRES DE JEAN DE DALYATHA ÉDITION CRITIQUE DU TEXTE SYRIAQUE INÉDIT, TRADUCTION FRANÇAISE, INTRODUCTION ET NOTES PAR ROBERT BEULAY, O.C.D. Docteur de 3e Cycle Ouvrage publié avec le concours du Centre National dD:;I.o,:,~e_cherche Scientifique DIFFUSION MONDIALE BREPOLS TURNHOUT / BELGIQUE 1978 Cette thèse déposée le 25 avril 1971 par M. GUILLAUMONT, directeur d'Études, a valu à M. Robert BEULAY, par déli bération de l'assemblée de la section en date du 20 juin 1971, rendue sur le rapport de MM. RODINSON et TROUPEAU, le titre d'Élève diplômé de la 4e section de l'École des Hautes Études. INTRODUCTION D'assez nombreux manuscrits syriaques, arabes et éthiopiens nous ont conservé depuis le XIe siècle environ un ensemble d'écrits originaire 1 ment composés en syriaque et attribués par les plus anciens de ces manuscrits à un certain Saba (c'est-à-dire, en syriaque, à un certain «Ancien»), que l'un d'eux précise s'appeler Jean 2. La valeur de ces écrits rendait urgente, nous semble-t-il, leur publi cation, et nous l'entreprenons aujourd'hui. Introduisant à la lecture des Lettres que nous présentons ici, il nous faudra successivement donner des précisions (1) sur l'auteur des Lettres: Jean de Dalyatha, et (2) sur la place des Lettres dans l'œuvre de Jean de Dalyatha. Puis nous examinerons (3) la tradition manuscrite des Lettres, et (4) la question de l'intégrité ou de l'altération du texte des Lettres. Nous verrons ensuite (5) quelles bases choisir pour l'établissement du texte des Lettres et nous préciserons (6) les règles suivies pour la présentation de l'apparat critique. Enfin, nous ter minerons notre introduction par quelques notes sur (7) l'attribution de certaines lettres à Jean de Dalyatha et par quelques remarques (8) sur /a traduction ji·ançaise des Lettres. La nécessité de nous étendre assez longuement sur la plupart des points mentionnés ci-dessus ne nous permettra pas d'inclure dans la présente introduction un exposé de l'ensemble de la doctrine spirituelle de Jean de Dalyatha. Cet exposé, en effet, ne pourrait être lui-même qu'assez long, vu la richesse et l'élaboration très nuancée de cette doctrine. Mais je me permets de signaler ici que je prépare actuellement la publication d'un ouvrage sur L'enseignement spirituel de Jean de Dalyatlla où sa pensée mystique sera étudiée de manière exhaustive. 1. L'auteur des Lettres: Jean de Da/yatha. Le problème posé par l'identification de Jean Saba a déjà été abordé par plusieurs orientalistes, mais les derniers en date ont déclaré devoir 1 Voir plus loin La tradition manuscrite. 2 Ms Brit. Mus. Syr., Add. 14,729 (XII" s.); sur ce ms, voir plus loin, p. 21-23. 258 [6] INTRODUCTION laisser la question ouverte Pour ma part, les recherches auxquelles je 3. me suis livré à ce sujet m'ont convaincu que Jean Saba est Jean de Dalyatha comme certains manuscrits des écrits de Jean Saba commen 4, cèrent à l'affirmer vers le xve siècle s. J'ai présenté de manière succincte l'essentiel de mon argumentation dans un article intitulé Jean de Dalyatha et sa Lettre XV6 et je compte en exposer le détail dans une prochaine publication. Cependant, pour la commodité du lecteur, j'en reproduis ici les points principaux. Au cours d'un synode réuni en 786-7877 par le patriarche nestorien Timothée 1er, les écrits de Jean de Dalyatha furent condamnés explicite ment pour sabellianisme et implicitement pour messalianisme Fort 8. heureusement, le plus détaillé des comptes rendus de ce synode cite 9 dans ce sens certaines assertions de Jean de Dalyatha. Or celles-ci se retrouvent à peu près textuellement dans une homélie Sur la contemplation de la Sainte Trinité qui figure parmi les écrits de Jean Saba dans les plus anciens manuscrits et qui possède par ailleurs de nombreux traits 10 caractéristiques de ces écrits. J Voir T. Jansma. Projet d'édi/ioll du K<tâbâ d'rés mellé de JeaJ/ bar Pellkayé. L'Orient Syrien, vol. VIII. 1. 1963. pp. 87-106; et B. E. Colless, Le mystère de JeaJ/ Saba, L'Orient Syrien. vol. XII. 4, 1967. pp. 515-523. et The biographies of John Saba, Parole de l'Orient. vol. Ill, 1. 1972. pp. 45-63. On trouvera dans ces deux derniers articles un relevé des publi cations ayant précédemment abordé la question de l'identification de Jean Saba. Je transcris ainsi de manière habituelle le mot Dalyâlâ pour faciliter l'utilisation future 4 de ce nom. appelé, je crois, à une certaine notoriété. S Mss Mar Matta (Irak) datant de 1484-85, Brit. Or. 4074 (XV· s.). Cambridge Syr. Add. 1999 (a.d. 1573). Sur ces mss, voir plus loin. pp. 12-15. 25-26. 6 Parole de l'Orient, vol. Il, l, 1971, pp. 261-279. 7 Sur la date de ce synode, voir A. Guillaumont, SOllrces de la doctrille de Joseph Ifazzâyâ, L'Orielll Syriell, vol. III, l, 1958, pp. 3-24; pour notre propos, voir p.9. 8 Voir A. Guillaumont, SOllrces ...• art. cit., pp. 12-14; et R. Beulay, Jeall de DalJ'atha et sa Lettre XV, art. cit., pp. 267-270. 9 Voir Collectio CaJlOnlim Ecc/esiae syro-llestoriallae, texte arabe édité par J. S. Assémani dans Bibliotheca orielltalis. III, 1. p. 100. 10 Mss Vat. Syr. 124 et 125; les mss de la version arabe; mss Brit. Add. 14,729 et 14,728. Sur ces mss, voir plus loin. pp. 29; 23; 21. Formulation sabellienne relevée par le synode: «Jean de Dalyatha qui suivit Sabellius et crut au sujet du Fils et de l'Esprit qu'ils sont des Puissances et non des Personnes. déclarant que le Verbe fut appelé « Fils». /lOn pas parce qll'il est du Père, mais parce que c'est par lui ql/e le Père a tOIlt créé». Comparer dans l'homélie Slir la contemplatioll de la Sainte Trinité (Vat. 124. f. 332b) : «II est dOliC appelé « Fils» parce que par lui tOl/t a été créé et que par lui tout subsiste». Accusation implicite de messalianisme de la part du synode (voir à ce sujet ce que nous dirons plus loin): «(Il a aussi déclaré) que la créature voit son Créateur»; et: «Les Pères réunis avec Mar Timothée condamnèrent quiconque dit que l'humanité de Notre-Seigneur l'oit sa dMllité, ou que la voit quelque créature que ce soit». Comparer dans la même [7J L'AUTEUR DES LETTRES 259 D'autre part, l'inventaire que donne 'Abdîsô' de Nisibe (t 1318) des œuvres de Jean de Dalyatha paraît bien s'appliquer au contenu du Il recueil de Jean Saba Ajoutons à cela que quelque temps avant 'AbdîSô', 12. Bar Hebraeus (t 1286) cite de nombreux passages d'écrits se trouvant parmI ceux de Jean Saba en les attribuant nommément à Jean de Dalyatha 13. Enfin, l'affirmation qui se fait jour vers le XVC siècle et selon laquelle Jean Saba serait Jean Bar Penkâyê ne résiste pas à une étude compara 14 tive des écrits de Jean Saba et de ceux qui nous sont parvenus de Jean Bar Penkâyê Nous sommes assurément en présence de deux auteurs de 15. mentalités très différentes. homélie Sur la contemplation de la Sainte Trinité (f. 333a) : « Que dire de ces gens qui gisent dans l'aveuglement, qui délirent et disent que la nalllre humaine qui Jill prise parmi flOUS ne voÎt pas la Nalllre de Celui qui l'a prise et se l'est ul/ie 1». Jean de Dalyatha précise que cette vision peut être donnée à tout homme uni au Christ, car il partage alors la propre connaissance de celui-ci (fT. 332b et 333b). II Tractatus contil/el/s catalogum librorulII Chaldeorl/m, Rome, 1653, p. 60: « Jean de Dalyatheh (sic) écrivit lui aussi deux livres ainsi que des lettres pleines de componction sur la vie religieuse». 12 Les deux livres mentionnés par 'AbdîSô' peuvent être le recueil d'Homélies et celui de Chapitres de connaissance. 13 On trouvera quelques références dans Jean de Dalyatha et sa Lettre XV, art. cit., p. 264, note 9. 14 Autre moine nestorien, lui aussi auteur d'écrits spirituels autour de la seconde moitié du VU" siècle (voir dans A. Mingana, Sources syriaques, vol. l, Bar Penkayé, Leipzig Mossoul, 1908, pp. 160, 165, 167, 170, des passages de son Rés Mellé où l'auteur parle en témoin occulaire d'événements qui eurent lieu vers la fin du VII" siécle). L'affirmation que Jean Saba est Jean bar Penkâyê se trouve dans le ms Harvard Syr. 30 (voir plus loin p. 18) et dans une notice anonyme sur la vie de Jean bar Penkâyê, publiée d'aprés un ms daté de 1472 par I. Rahmani (dans Swdia syriaca, vol. l, 1904, pp. 35-36 de la partie syriaque, et 34-35 des traductions latines) et par A. Scher dans Notice sur la vie et les œuvres de Yohanl/an Bar Pel/kayé (Journal Asiatique, 10, 1907, pp. 161-178). Cette notice a été analysée par B. E. Colless dans The biographies of JollII Saba, art. cit., pp. 57-58, et T. Jansma, art. cit., pp. 90-91, a fait à son sujet quelques remarques critiques. Ce texte qui, dans son ensemble, a un caractèr.e plus anecdotique qu'historique - sans parler de certaines contra dictions internes - peut être à la base de la position du copiste de Harvard 30. On peut formuler des réserves analogues sur la valeur historique d'une déclaration de David le Phénicien (Dâwig Pûniqâyâ), t vers 1500 (voir Ignace Aphram 1 Barsaum, Histoire des sciences et de la littérature syriaque, en arabe, Homs, 1943, p.45\). Selon ceUe décla ration, Jean de Dalyatha auteur d'écrits spirituels et Jean bar Penkâyê seraient en fait une même personne, appelée aussi Jean Saba. 1. Rahmani l'a éditée dans Swdia J}'riaca (op. cit., pp. 41-42 de la partie syriaque, et pp. 40-42 des traductions latines). On en trouvera une analyse clans B. E. Colless, The biographies ... , art. cit., pp. 59-61. 15 Notamment le Rés Mel/é (édité en partie par A. Mingana, op. cit.), deux Centuries du Livre du Marchand (ms N.-D. des Semences 237, cahier 17, pp. 3-15 et 15-24) et l'homélie Sur les mœurs des Frères relâchés (nombreux mss: voir A. Baumstark, Geschichte der syrischel/ Literatl/r, Bonn, 1922, p. 211, note 6). 260 [8] INTRODUCTION De la vie de Jean de Dalyatha, je ne noterai également ici que ce qu'il peut être utile de connaître avant la lecture des écrits publiés ci-après. Il fut religieux et ermite autour des deux premiers tiers du VIlle siècle 16, dans une région située au nord de la Mésopotamie, et il appartenait à ce fervent milieu monastique nestorien qui avait produit, moins d'un siècle avant lui, un DâdîSô' de Qatar, un Simon de Taibûtéh, et surtout un Isaac de Ninive. Comme ce dernier, et - semble-t-il-comme toute une partie du milieu monastique nestorien de cette époque, il fut en butte à l'opposition de la hiérarchie de son Église - opposition qui aboutit à la condamnation de ses écrits en 786 ou 787, très vraisemblablement après sa mort 17. 16 Le seul élément chronologique sûr au sujet de la vie de notre auteur est la date du noviciat de Jacques le Voyant qui fut un des deux pères spirituels du maître de Jean de Dalyatha (voir Îsô'denal.t de Basrah, Livre de la Chasteté, ch. 127, dans l'édition par P. Bedjan du Liber superior/lm (Tholllas de Marga), et Historia fill1datorwlI lIIollasteriol"llm ill regno Persarl/III et ArabI/m, Paris-Leipzig, 1901). Thomas de Marga nous apprend en ne effet dans son Livre des supériel/rs, édit. cit., partie, ch. 2, que Jacques le Voyant était _ novice au couvent de Beil-'Â!:!ê cn 647-648. Entre le noviciat de Jacques le Voyant et celui de Jean de Dalyatha, il y a deux générations; et en supposant qu'on ne devient pas supérieur ou maître spirituel avant une vingtaine d'années de vie religieuse, il nous faut situer le noviciat de Jean aux environs de 700. Pour réunir des informations sur la vie de Jean de Dalyatha, nous disposons de deux sources principales. La plus sûre est le chapitre que lui consacre le Livre de la Chasteté (cité plus haut). Voir dans B. E. Colless, The biographies ... , art. cit., p.48, une analyse de ce chapitre. Cette analyse a été faite d'après l'édition de J. B. Chabot (Le Livre de la chasteté composé par Jésllsdellah, hêqlle de Baçrah, Rome, 1896); celle de P. Bedjan est meilleure (voir ci-dessous la note 17). L'autre source est une notice anonyme sur la vie de Jean de Dalyatha publiée également par 1. Rahmani dans Sl/Idia syriaca, op. cit., p. 34 de la partie syriaque, et pp. 33-34 des traductions latines. Cette notice paraît se distinguer de celle sur Jean bar Penkâyê par un caractère historique plus marqué; elle correspond du reste d'assez près au chapitre du Li,'re de la Chasteté, tout en donnant des détails supplé mentaires. On trouvera reproduite dans B. E. Colless, The biographies ... , pp. 49-50, la tra duction latine qu'en a faite 1. Rahmani; traduction fautive quant à un détail concernant le lieu de naissance de notre Jean: la notice ne dit pas qu'Ardamû! est situé « ad certam distantiam a Ilumine Zab», mais « à une grande distance du Zab». 17 Le Livre de la Chasteté, ch. 127 de l'édition de P. Bedjan, nous laisse entendre que lorsque survint la mort de Jean, celui-ci se comportait encore comme supérieur du couvent qu'il dirigea vers la fin de sa vie. Or il est peu probable qu'il n'ait pas été déposé de sa charge au moment de sa condamnation, s'il vivait encore quand elle fut promulguée. La leçon du chapitre du LNre de la Chasteté dans l'édition de J. B. Chabot, selon laquelle Jean aurait été inhumé dans le couvent de Sahdona, pourrait donner à penser qu'il avait dû quitter son propre couvent; mais cette leçon provient d'une erreur du ms Paris, B.-N. syr. 333 qui joint fautivement au chapitre sur Jean de Dalyatha les premiers mots du titre du suivant consacré à Sahdona. Tant l'édition de P. Bedjan que la notice déclarent que Jean fut inhumé dans son couvent.

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