Emmanuel Dongala a dix-sept ans en 1958, quand le Congo devient une république indépendante. Dans huit longues nouvelles au rythme balancé et à l'humour corrosif, il fait revivre la Révolution rouge de Brazzaville, qu'il considère avec un profond pessimisme, et promène son blues dans les boîtes de jazz de New York, où il se repaît des sonorités inspirées de John Coltrane. Sous la naïveté burlesque des sujets, tels ces extraterrestres prenant possession de la planète et que seul l'enivrant vin de palme peut adoucir, nous sont livrées quelques-unes des plus belles pages sur la défaite du rêve des jeunes États africains, évoquée comme en écho par la tragédie d'un saxophoniste de génie en quête de l'absolu.