Les Romantiques Janvier 2018 N°114 Camilla Läckberg Auteur à l’honneur Dossier : Le roman-photo Y 1 Sommaire 3- Edito 4- Festival du Roman Féminin 6- Grand Prix des Lectrices de Elle 2018 12- Coup de coeur : Best kiss (The best goodbye) de Abbi Glines 14- La sélection VF 32- La sélection VO 38- Dossier : Le roman-photo 44- Auteur à l’honneur : Camilla Läckberg 49- Gros plan : La sorcière de Camilla Läckberg 50- Ces romancières venues du froid : Les Scandinaves 56- 10 questions à… : Fabiola Chenet 62- Coup de coeur : Honorables intentions de Fabiola Chenet 66- Le film Romantique du mois : The Song 70- Alan Powell 74- Les sorties au cinéma 77- Les sorties en dvd 80- Les Scandaleuses de l’Histoire : Mary « Moll » Davis 90- La communauté Les Romantiques 94- Brèves EN COUVERTURE Source image : Alexander Wang 2 Y Edito Toute l’équipe du webzine se joint à moi pour vous souhaiter une excellente année 2018, pleine de bonnes lectures, de découvertes de nouveaux auteurs… et pourquoi pas de nouveaux genres ! Nous vous proposons d’en redécouvrir un ce mois-ci, celui du roman-photo. On pourrait d’emblée le qualifier de has been, mais qui sait si à l’heure des selfies, de snapchat et de twitter il ne va pas renaître de ses cendres, sous une forme nouvelle, un de ces quatre matins ? lol Et puis, c’est de saison, pourquoi ne pas rendre ensuite un petit hommage aux auteurs venus du froid ? Ces scandinaves qui se sont donné pour mission de nous faire trembler… de peur ! Passez un bon mois de janvier, restez au chaud sous vos plaids avec un bon bouquin, et à très bientôt ! Agnès Y 3 Trois nouveaux auteurs francophones ont été annoncés en décembre ! Deux d’entre eux sont publiés chez notre sponsor 2018 : Diva Romance. L.S. Ange Née à Lyon en 1975, L.S. Ange a passé sa jeunesse à la campagne, dans un petit village isérois. Elle vit depuis dans les monts du Lyonnais avec Didier de Vaujany. Lectrice insatiable, elle s’est lancée dans l’écriture il y a quelques années, avant d’être publiée avec sa série à succès « De toute mon âme », des épisodes qui se sont vendus à plus de 15 000 exemplaires. Les titres se sont ensuite enchaînés : « Quand la mort nous sépare » (Fantastique), « Supplice » (Dystopie), plus récemment « Cash girl », « Broken mind », nouvelle version remaniée de son premier succès «De toute mon âme», et « Wild girl » aux Editions Addictives. Aujourd’hui, elle se consacre à sa toute nouvelle maison d’édition, Elixyria, créée en août 2017, dont les collections vont peu à peu éclore, dévoilant de nouveaux romans dans les genres qu’elle et Didier affectionnent : romance, imaginaire, thriller, aventure et jeunesse. Sa page Facebook : https://www.facebook.com/ L.S.Ange.auteur/?pnref=lhc Son site internet : http://lsange.wixsite.com/lsange Mily Black «Il était une fois… » Quatre petits mots qui ont bercé l’enfance de Mily Black, et qu’elle s’est empressée d’utiliser à son tour. Boostée au coca fraise (oui, Anna Briac c’est bon !), elle crée des histoires romantiques résolument modernes et rythmées avec des personnages Anna Briac est professeur de qui n’en font (souvent) qu’à leurs français. Elle vit dans une têtes. Comme un rien suffit à région sans cesse enneigée avec titiller son imagination fertile (et amoureux, enfants, chien et son brin de folie), elle veille à ce chat ! L’écossais est sa première que son téléphone ait toujours de romance. la batterie et son stylo de l’encre pour pouvoir noter ses idées et continuer à faire son possible pour apporter de l’évasion à tous ceux qui en ont besoin. Grand Prix des lectrices Elle Les livres que vous voyez sur la photo correspondent à la sélection qui a été envoyée aux membres du jury de Février. Nous avons reçu trois romans, deux policiers et deux essais. A charge pour nous de les lire et d’en choisir un par catégorie, ils seront ensuite envoyés aux autres membres du Grand prix des lectrices de Elle. Y7 Et soudain, la liberté d’Évelyne Pisier Editions les Escales - 31/08/2017 Mona Desforêt a pour elle la grâce et la jeunesse des fées. En Indochine, elle attire tous les regards. Mais entre les camps japonais, les infamies, la montée du Viet Minh, le pays brûle. Avec sa fille Lucie et son haut-fonctionnaire de mari, un maurrassien marqué par son engagement pétainiste, elle fuit en Nouvelle-Calédonie. À Nouméa, les journées sont rythmées par la monotonie, le racisme ordinaire et les baignades dans le lagon. Lucie grandit ; Mona bovaryse. Jusqu’au jour où elle lit Le Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir. C’est la naissance d’une conscience, le début de la liberté. De retour en France, divorcée et indépendante, Mona entraîne sa fille dans ses combats féministes : droit à l’avortement et à la libération sexuelle, égalité entre les hommes et les femmes. À cela s’ajoute la lutte pour la libération nationale des peuples. Dès lors, Lucie n’a qu’un rêve : partir à Cuba. Elle ne sait pas encore qu’elle y fera la rencontre d’un certain Fidel Castro... L’avis d’Evonya : Je vais vous parler des trois qui m’ont le plus touchée et qui, j’espère, seront retenus. Parmi les romans, c’est celui d’Evelyne Pisier et Caroline Laurent qui a retenu mon attention, « Et soudain, la liberté ». Il ne se présente pas comme un roman classique, car si nous avons bien l’histoire romancée de la mère d’Evelyne Pisier, on trouve aussi des chapitres où c’est Caroline Laurent, l’éditrice et amie de l’auteur, qui s’exprime. Evelyne Pisier est morte alors que le livre n’était pas encore sorti. Cet ouvrage à deux voix m’a un peu perturbée au départ, car je trouvais que cela créait des ruptures dans le récit. Puis finalement je me suis aperçue que cette voix apportait de la réflexion. Pour résumer, c’est le portrait d’une femme qui a vécu les premières années de sa vie d’épouse dans l’ombre de son mari, un despote pas éclairé, grand admirateur de Mauras et de Pétain. Et puis le hasard d’une rencontre l’amène à lire « Le deuxième sexe », et elle va ouvrir les yeux et changer de vie. C’est donc ses années de combat, ainsi que la fin de la colonisation française, qui sont évoquées dans une grande partie du livre, l’autre s’intéressant davantage à la vie d’Evelyne Pisier (au passage c’est la sœur de l’actrice Marie-France Pisier), partie que j’ai moins aimée. Le tout offre une lecture intéressante. 8 Y La griffe du diable de Lara Dearman R. Laffont - 16/11/2017 « Je n’ai pas peur du noir... juste de ce qui s’y cache. » Poursuivie par ses démons, Jennifer Dorey a quitté Londres pour retourner dans sa maison d’enfance avec sa mère, à Guernesey, où elle est devenue reporter au journal local. Elle pensait pouvoir souffler un peu. Elle avait tort. Quand le cadavre d’une jeune femme s’échoue sur une plage, la journaliste mène sa propre enquête et exhume plusieurs morts similaires qui s’étendent sur une cinquantaine d’années. Plus troublant encore, toutes les victimes avaient sur le bras des marques semblables à un symbole gravé sur un rocher de l’île : les « griffes du diable », dont la légende veut qu’elles aient été laissées par Satan lui-même... Une île si proche de la France et pourtant si méconnue : Découvrez Guernesey, ses habitants, son folklore, ses plages, ses petits meurtres. Une enquête de Jennifer Dorey au coeur des îles anglo- normandes, pour tous les fans de Peter May. Bientôt adapté en série TV. L’avis d’Evonya : Parmi les deux policiers, j’ai surtout apprécié celui d’une anglaise, Lara Dearman, « La griffe du diable ». L’originalité du livre se trouve dans le fait que l’action se passe sur une île, celle de Guernesey. Pour les ignorants, c’est là que vécut Victor Hugo durant son exil qui dura une vingtaine d’années. C’est sur cette île que, régulièrement, il communiqua avec l’esprit des morts au cours de séances où il aurait discuté avec des auteurs, des philosophes… tous morts évidemment. Il lui est même arrivé d’être confronté à une mystérieuse Dame blanche… Tout cela pour vous dire que l’atmosphère de l’île est propice aux superstitions et pratiques occultes. C’est dans ce cadre que se déroule l’enquête policière et journalistique : quand le cadavre d’une jeune femme est retrouvé sur une plage, tout le monde pense d’abord à un accident, voire à un suicide, car la victime était déprimée. Mais une femme –Jennifer Dorey- va fouiner et s’apercevoir que, sur plusieurs décennies, cinq jeunes femmes se ressemblant physiquement sont mortes noyées. L’intrigue est solide, le rythme un peu lent mais l’ensemble se tient bien. J’ai passé un bon moment de lecture. Y 9 Les soeurs Brontë : la force d’exister de Laura El Makki Tallandier - 05/10/2017 Les soeurs Brontë sont un mystère. Isolées du monde, filles d’un pasteur de village, elles ont révolutionné l’histoire littéraire en publiant, sous pseudonymes masculins, des romans brûlants d’amour et de vie comme Jane Eyre et Les Hauts de Hurlevent. Haworth, 1836. Dans les landes du Yorkshire, Charlotte (20 ans), Emily (18 ans) et Anne (16 ans) écrivent à la lumière de la bougie. Comment ces jeunes femmes de condition modeste, sans relations ni entregent, vont-elles devenir des auteurs qui comptent ? Quel rôle tient leur frère Branwell, artiste raté, dans cette fratrie à la fois soudée et rongée par les non-dits ? Partie sur les traces des soeurs Brontë, Laura El Makki nous plonge dans leur intimité, leurs alliances, leurs déchirements, et nous raconte le destin de trois femmes aux prises avec l’adversité, qui ont su trouver en elles la force d’exister. L’avis d’Evonya : Enfin, parmi les essais, je n’ai pas eu vraiment de choix car l’un était tellement insipide que je ne pouvais qu’aimer le deuxième, « Les sœurs Brontë ». Plutôt que de s’intéresser à une seule sœur, l’auteur a étudié la fratrie et l’ouvrage montre les liens qui existaient entre les quatre enfants restants (deux sœurs sont mortes très jeunes, alors qu’elles étaient en pension) et leur rapport à l’écriture. Laura El Makki fait revivre les complicités, mais aussi les failles de cette fratrie : pauvre Branwell, instable et faible ; mystérieuse Emily qui refusait farouchement qu’on dévoile leur véritable identité ; discrète Anna que le monde connaît moins, à mes yeux la mal aimée de la famille ; curieuse Charlotte qui, dernière survivante, se chargea d’évoquer sa fratrie en remodelant à sa guise les caractères et en se permettant des jugements cinglants. Au-delà de l’histoire des sœurs Brontë, c’est aussi l’Angleterre Victorienne qui nous est contée. Naître fille et pauvre au 19ème siècle était un double fardeau, car les perspectives d’avenir étaient réduites. Sans l’écriture pour les sauver, dans tous les sens du terme, que seraient-elles devenues ? Des gouvernantes à l’image de Jane Eyre, condamnées à assister à des soirées cachées derrière un rideau, et à supporter les remarques déplacées des invités de leur employeur, sans doute ! Voilà, je sais que le Père Noël est passé, mais vous pouvez peut-être trouver une âme sensible autour de vous qui vous l’offrira ! 10 Y Evonya
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