L’AT pour une nouvelle communication I ntroduction A à l’ nalyse T ransactionnelle C OURS DE BASE F C ormation - onsulting www.formation-consulting.ch Christine Roussy 1 SSSSOOOOMMMMMMMMAAAAIIIIRRRREEEE 1111 BUT DU COURS « 101 » - INTRODUCTION À L ’A.T. . 2 . . . . 2222 DÉFINITION, VALEURS ET DOMAINES D’ APPLICATION DE L’ A.T. 3 Les 4 domaines d’application de l’A.T. . . . . . . . . 5 3333 APERÇU DU DÉVELOPPEMENT DE L’A.T. . . . . . . . . 7 Eric Berne . . . . . . . . . . . . . . . 7 Développement de l’A.T. (analyse transactionnelle) . . . . . . 9 TTTTHHHHÉÉÉÉOOOORRRRIIIIEEEE DDDDEEEE LLLLAAAA PPPPEEEERRRRSSSSOOOONNNNNNNNAAAALLLLIIIITTTTÉÉÉÉ 4444 LES ÉTATS DU MOI . . . . . . . . . . . . . . . 11 Analyse des états du moi . . . . . . . . . . . . 12 Le modèle structural . . . . . . . . . . . . . 13 Contamination et exclusion . . . . . . . . . . . . 17 Le modèle fonctionnel . . . . . . . . . . . . . 23 L’egogramme . . . . . . . . . . . . . . . 24 Le dialogue interne . . . . . . . . . . . . . . 26 TTTTHHHHÉÉÉÉOOOORRRRIIIIEEEE DDDDEEEE LLLLAAAA CCCCOOOOMMMMMMMMUUUUNNNNIIIICCCCAAAATTTTIIIIOOOONNNN 5555 ANALYSE DES TRANSACTIONS . . . . . . . . . . . . 28 Les 3 grands types de transactions . . . . . . . . . . 29 Les lois de la communication . . . . . . . . . . . 30 Les signes de reconnaissance . . . . . . . . . . . 33 La structuration sociale du temps . . . . . . . . . . 38 TTTTHHHHÉÉÉÉOOOORRRRIIIIEEEE DDDDEEEESSSS SSSSCCCCÉÉÉÉNNNNAAAARRRRIIIIOOOONNNN DDDDEEEE VVVVIIIIEEEE 6666 ANALYSE DES JEUX PSYCHOLOGIQUES . . . . . . . . 42 Les 3 façons de décrire le processus des jeux psychologiques . . . 47 7777 LES SENTIMENTS . . . . . . . . . . . . . . . . 50 Sentiments authentiques et sentiments parasites . . . . . . 53 Analyse des rackets . . . . . . . . . . . . . . 56 8888 ANALYSE DU SCENARIO DE VIE . . . . . . . . . . 62 Les positions de vie . . . . . . . . . . . . . . 62 Le scénario de vie . . . . . . . . . . . . . . 65 Autonomie . . . . . . . . . . . . . . . 76 POUR ALLER PLUS LOIN Bibliographie partielle . . . . . . 79 Annexe 1 Les titulaires du Prix Eric Berne et du Prix Raymond Hostie Annexe 2 Les publications de Berne et Les institutions A.T. aujourd’hui Annexe 3 Les abréviations utilisées en analyse transactionnelle Annexe 4 Les centres de formations Annexe 5 Les 12 injonctions / Les 12 permissions Annexe 6 Les messages contraignants (drivers) Annexe 7 Les Méthodologie de l’A.T. Annexe 8 Comment trouver son coach / son thérapeute / son superviseur ? Annexe 9 Changer pour quoi ? Support de cours Introduction à l’A.T. Christine Ro ussy 2 1 BUT DU COURS «101» - INTRODUCTION A L’A.T. L’atelier «101» est le cours officiel d’introduction à la théorie et à l’application de l’analyse transactionnelle (A.T.). Il constitue un prérequis pour qui souhaite signer un contrat de formation en vue d’être reconnu comme Analyste Transactionnel/le certifié/e (C.T.A.) 1. Objectif : L’objectif de ce cours est de fournir une information cohérente et correcte quant aux concepts de l’A.T. Le comité pour les normes de formation («Training Standard Committee») recommande que le cours «101» d’introduction à l’A.T. reflète les contenus et les récents développements en A.T., représentés par les articles qui ont obtenu le Prix Eric Berne (cf. : annexe 1). Eléments : (cid:1) Il doit durer au minimum 12 heures. (cid:1) Les participants à la totalité du cours reçoivent le certificat du cours «101» d’introduction à l’analyse transactionnelle. (cid:1) Ce certificat reconnu par l’E.A.T.A. ( The European Association for Transactional Analysis ) est normalement donné et enregistré par l’association nationale ou, si ce n’est pas possible, par le bureau de l’E.A.T.A. (cid:1) Les personnes qui l’ont reçu peuvent devenir membres de l’E.A.T.A. dans la catégorie correspondante, en étant membre de leur association nationale ou locale d’A.T. si celle-ci est affiliée à l’E.A.T.A. (cf. : annexe 2 : les associations d’Analyse Transactionnelle). (cid:1) La connaissance de base contenue dans le cours «101» peut aussi être acquise par une étude indépendante. Dans ce cas, le certificat du cours «101» en analyse transactionnelle est obtenu si le candidat réussit l’examen écrit pour ce cours (cf : Le Manuel de la formation et des examens / section 4.3.) 2. Finalité : A la fin du «101», les participants seront capables de : (cid:1) Décrire les concepts théoriques de base de l’A.T. (cid:1) Appliquer des concepts de base pour résoudre un problème (cid:1) Classifier un ensemble de comportements interpersonnels et de processus internes en utilisant les concepts de l’analyse transactionnelle. ____________________________________________________________________________ 1. Cf. : Annexe 3 : Les abréviations utilisées en analyse transactionnelle. 2. Le Manuel de la formation et des examens est élaboré et édité par l’ E.A.T.A. (Association Européenne d’Analyse Transactionnelle) le Manuel de la formation et des examens est un descriptif minutieux des règles régissant la formation et les examens en AT. Il est disponible en ligne sur le site de l’E.A.T.A. ( www.eatanews.org ). Support de cours Introduction à l’A.T. Christine Ro ussy 3 2 DEFINITION, VALEURS ET DOMAINES D’ APPLICATION DE L’A.T. DDDDEEEEFFFFIIIINNNNIIIITTTTIIIIOOOONNNN DDDDEEEE LLLL’’’’ AAAA....TTTT.... L’analyse transactionnelle est une théorie de la personnalité humaine, une théorie du comportement relationnel et social, et une approche complète de psychothérapie (définition de l’E.A.T.A.3 ) Fondée par Eric Berne (1910-1970), médecin, vers la fin des années 1950. Ce psychiatre passionné a voulu rendre la psychanalyse plus abordable et rapide en commençant par rédiger un ouvrage visant à l’expliquer au public 4. Eric Berne a souhaité simplifier le discours psychiatrique pour permettre au praticien et au patient (qu’il nomme client) d'avoir un langage commun. Berne a volontairement choisi des termes simples, dans le registre courant ou métaphorique, afin que chaque client puisse être co-acteur de son diagnostic et de sa guérison. Son idée était de créer un système de psychiatrie sociale. L’une des qualités qui font l’attrait de l’A.T. est qu’elle s’applique à des situations aussi diverses que la psychothérapie, la guidance, l’éducation, le conseil en organisation et la formation des managers. Le terme «analyse transactionnelle» est générique, comme l’est «histoire» ou «science», et s’écrit donc sans majuscules. VVVVAAAALLLLEEEEUUUURRRRSSSS DDDDEEEE BBBBAAAASSSSEEEE,,,, PPPPRRRRIIIINNNNCCCCIIIIPPPPEEEESSSS PPPPHHHHIIIILLLLOOOOSSSSOOOOPPPPHHHHIIIIQQQQUUUUEEEESSSS DDDDEEEE LLLL’’’’AAAA....TTTT.... L’A.T. repose sur une philosophie qui aborde trois aspects fondamentaux : (cid:2) LES GENS SONT OK (cid:2) TOUT LE MONDE A LA CAPACITE DE PENSER (cid:2) CE SONT LES GENS QUI DECIDENT DE LEUR DESTINEE ET CES DECISIONS PEUVENT ETRE CHANGEES 5 (cid:2) LES GENS SONT OK Le postulat le plus fondamental en A.T. : Tous les être humains ont la même valeur, la même importance et ont tous droit à l’amour, au respect et à la dignité, et ceci indépendamment de leur race, de leur religion ou de leur statut social. C’est une affirmation quant à l’essence de la personne plutôt qu’à son comportement (être plutôt que faire). Je ne vous suis pas supérieur et vous n’êtes pas supérieur à moi ; nous sommes, en tant que personnes, au même niveau. (cid:2) TO UT LE MONDE A LA CAPACITE DE PENSER Tous les êtres humains, à l’exception des gens qui ont de graves lésions cérébrales peuvent penser, réfléchir, évaluer. Chacun est donc responsable de ses actions, de son comportement et de ses décisions. (cid:2) C E SONT LES GENS QUI DECIDENT DE LEUR DESTINEE ET CES DECISIONS PEUVENT ETRE CHANGEES Au cours de leur enfance, tous les êtres humains ont pris des décisions concernant leur survie dans le milieu où ils évoluaient. La plupart de ces choix ont été faits avant la maturité affective et intellectuelle : ils sont donc souvent naïfs et utopiques. Ils peuvent par la suite entraver les relations avec autrui ou bloquer la croissance. Mais une fois la maturité atteinte, l’individu est à même de redécider, c’est-à-dire d’abandonner ses anciennes croyances pour en choisir de nouvelles plus appropriées à l’ici et maintenant 6. ____________________________________________________________________________ 3. Cf. : Le Manuel de la formation et des examens. 4. ERIC BERNE, The Mind in Action, 1947. Trad. française 1966. 5. IAN STEWART et VANN JOINS, Manuel d’Analyse Transactionnelle, InterEdition, p 21-24. 6. JANINE PROGIN, Principes de base de l’A.T., brochure réalisée par Janine Progin. Support de cours Introduction à l’A.T. Christine Ro ussy 4 MMMMEEEETTTTHHHHOOOODDDDEEEE CCCCOOOONNNNTTTTRRRRAAAACCCCTTTTUUUUEEEELLLLLLLLEEEE Eric Berne a défini sa pratique comme étant une méthode contractuelle. Il défini le contrat comme étant un «engagement bilatéral explicite en vue d’une action bien définie» 7. Il s’agit d’un accord explicite précisant l’objectif du traitement à chacune de ses phases : - Que voulons-nous réaliser ensemble ? - Quels sont les moyens à mettre en œuvre pour réaliser nos objectifs ? - Quelles sont les responsabilités de chacun ? - Quels sont les résultats attendus ? On dit aussi que l’A.T. est une méthode (cid:1) CONTRACTUELLE (cid:1) DECISIONNELLE (cid:1) DE COMMUNICATION DIRECTE (cid:1) CONTRACTUELLE Le travail à accomplir est basé sur un contrat qui définit le rôle de chacun (praticien - client). La responsabilité de mener à bien tout changement que chacun veux obtenir est alors prise conjointement. Cela part du principe que nous sommes dans une relation d’égal à égal (cf. : annexe 7 : Méthodologie de l’A.T.). Le contrat mutuel de travail a pour objectif principal de faciliter le processus, de partager équitablement le travail à réaliser. Il permet à la personne de prendre conscience de ses besoins, de ses capacités et d’être active dans la recherche de solutions à son problème. Afin qu’il soit efficace, ce contrat est exprimé en termes positifs, avec un but réaliste, dans le pouvoir des contractants; il doit être précis, observable, vérifiable, éthique et mobiliser les trois états du moi. Claude Steiner 8 compare un tel contrat aux contrats légaux et lui applique les mêmes conditions essentielles de validité : 1) consentement mutuel, 2) échange réciproque, 3) compétence, 4) légalité de l’objet 9. (cid:1) DECISIONNELLE Les gens sont OK, vous et moi sommes tous les deux OK, mais il nous arrive parfois d’adopter des comportements non OK, nous agissons alors d’une manière irrationnelle par rapport à la situation présente ; les analystes transactionnels parlent de reproductions inconscientes du passé, dues à nos décisions précoces. Les autres ou l’«environnement» ne peuvent pas nous faire ressentir ni nous comporter de telle ou telle manière, même s’ils exercent des pressions sur nous ; c’est notre décision personnelle d’y céder ; nous sommes donc responsables de nos sentiments et comportements. Nous prenons des décisions ; si des décisions aboutissent à des résultats désagréables, nous pouvons les remplacer par des décisions plus adaptées. Les gens peuvent décider de changer. ____________________________________________________________________________ 7. FRANCE BRECARD et LAURIE HAWKES, Le grand livre de l’analyse transactionnelle, Edition Eyrolles, p 375. 8. CLAUDE STEINER, A quoi jouent les alcooliques..., Editions Desclée de Brouwer, p 143-151. 9. MAXIME LOOMIS, Contrats et changement, Les Classique de l’A.T., Volume 4, Editions IFAT-CFIP. Support de cours Introduction à l’A.T. Christine Ro ussy 5 (cid:1) COMMUNICATION DIRECTE Eric Berne insistait sur le fait que le client aussi bien que le thérapeute doit avoir toutes les informations sur ce qui se passe dans leur travail commun. « La reconnaissance que Berne exprime souvent en parlant de ses clients n’est pas un geste de politesse adressé à des cobayes humains. Elle est l’expression foncière d’une rencontre entre des partenaires différemment qualifiés qui ont atteint les objectifs fixés d’un commun accord en s’épaulant durant le parcours. » Raymond Hostie 10 LLLLEEEESSSS QQQQUUUUAAAATTTTRRRREEEE DDDDOOOOMMMMAAAAIIIINNNNEEEESSSS DDDD’’’’ AAAAPPPPPPPPLLLLIIIICCCCAAAATTTTIIIIOOOONNNN DDDDEEEE LLLL’’’’ AAAA....TTTT.... L’analyse transactionnelle est à la fois un ensemble de théories de la communication et du développement. C’est aussi un ensemble de pratiques, utilisées dans différents domaines. Ces domaines sont nommés : «champs». Ces quatre champs de spécialisation sont : (cid:3) LE CONSEIL (cid:3)(cid:3)(cid:3)(cid:3) L’ EDUCATION (cid:3)(cid:3)(cid:3)(cid:3) L’ ORGANISATION (cid:3)(cid:3)(cid:3)(cid:3) LA PSYCHOTHERAPIE En voici une description succincte empruntée au Manuel de la formation de l’ E.A.T.A. : (cid:3)(cid:3)(cid:3)(cid:3) CONSEIL Le champ de spécialisation guidance concerne les personnes qui travaillent dans les domaines socio-psychologique et culturel. En voici quelques exemples : travail social, santé, travail pastoral, prévention, médiation, facilitation du processus, travail inter-culturel, activités humanitaires. Le processus de guidance permet aux clients ou aux systèmes clients de développer leur conscience, leurs options et leur savoir-faire pour la gestion des problèmes et pour le développement des personnes dans leur vie quotidienne, par l’amélioration de leurs points forts, de leurs ressources et de leur fonctionnement. Il vise à accroître leur autonomie en relation avec leur entourage social, professionnel et culturel. (cid:3)(cid:3)(cid:3)(cid:3) EDUCATON Le champ de spécialisation éducation concerne les personnes qui travaillent dans le domaine de l’étude et de la formation des adultes dans des cadres scolaires ou académiques. Il englobe aussi le développement personnel, l’accompagnement, le soutien des enfants, des adolescents et des adultes dans la famille, dans le professionnel et dans la société. Le travail s’applique aussi au développement d’équipes ou d’institutions. Le but visé est la continuation de la croissance personnelle et professionnelle. ____________________________________________________________________________ 10. HOSTIE RAYMOND, L’âge adulte, sur les traces d’Eric Berne vingt ans après. InterEdition. Support de cours Introduction à l’A.T. Christine Ro ussy 6 (cid:3)(cid:3)(cid:3)(cid:3) ORGANISATION Le champ de spécialisation organisation concerne des praticiens qui travaillent dans ou pour des organisations, en prenant en compte les cadres de référence et les contextes organisationnels en même temps que le développement de l’organisation. Leur travail vise au développement, à la croissance et à l’accroissement de l’efficacité des personnes qui travaillent dans les organisations. (cid:3)(cid:3)(cid:3)(cid:3) PSYCHOTHERAPIE Le champ de spécialisation psychothérapie concerne des praticiens qui visent à faciliter la capacité de leurs clients à se réaliser, à guérir et à changer. Le processus psychothérapeutique permet aux clients de repérer et de changer des patterns archaïques limitants, d’apporter des soins aux personnes souffrant de troubles mentaux ou comportementaux. Il s’agit donc de guérir de son scénario personnel par un travail concerté avec un psychothérapeute. DDDDIIIIFFFFFFFFEEEERRRREEEENNNNCCCCEEEESSSS DDDDEEEESSSS AAAAPPPPPPPPLLLLIIIICCCCAAAATTTTIIIIOOOONNNNSSSS DDDDAAAANNNNSSSS LLLLEEEESSSS QQQQUUUUAAAATTTTRRRREEEE CCCCHHHHAAAAMMMMPPPPSSSS La théorie de base de l’analyse transactionnelle est la même dans le travail en conseil (C), éducation (E) et organisation (O) que dans le domaine clinique (P / psychothérapie), mais il existe des différences dans l’accent mis dans la théorie et les techniques utilisées 11 : - Dans le travail C, E et O, l’intervenant joue le rôle de facilitateur, de formateur, de coach ou d’entraîneur plutôt que de psychothérapeute. - Sans viser un changement de scénario, les intervenants en C, E et O vont aider les personnes ou les équipes à évoluer sur divers points. Par exemples : fortifier l’Adulte ; communiquer plus clairement ; passer des contrats explicites ; éviter le triangle dramatique ; diminuer les jeux. - La plupart du temps, l’intervenant invite le groupe à traiter ce qui se passe au niveau social plutôt qu’au niveau psychologique, autrement dit il aborde le programme explicite plutôt que le programme caché. - Lorsque que le diagnostic est porté en utilisant les états du moi, il s’agit d’un diagnostic comportemental et social plutôt qu’historique ou phénoménologique. - L’intervenant s’axe le plus souvent sur la manière dont l’individu ou le groupe peut résoudre les problèmes en pensant et en agissant dans le présent plutôt qu’en explorant quel élément du passé il doit liquider. - L’intervenant enseigne le concept de scénario de vie à ses stagiaires comme moyen d’expliquer pourquoi les gens agissent d’une manière qui paraît aller à l’encontre du but recherché, ou qui cause de la souffrance. Mais le scénario personnel sera rarement travaillé. Voir aussi, annexe 7, Méthodologie de l’A.T. : Différence entre accompagnement et psychothérapie. ____________________________________________________________________________ 11. IAN STEWART et VANN JOINS, Manuel d’Analyse Transactionnelle, InterEdition, p 334. Support de cours Introduction à l’A.T. Christine Ro ussy 7 3 APERÇU DU DEVELOPPEMENT DE L’A.T. EEEERRRRIIIICCCC BBBBEEEERRRRNNNNEEEE L’occasion la meilleure et la plus intéressante pour voir Eric Berne était d’assister à l’un de ses séminaires du mardi soir à San Francisco. Il a tenu ces séances quasiment sans interruption durant 12 ans : de 1958 à 1963 au 1200, Washington, et de 1964 à 1970 au 165, Collins. Avant 1958, il a conduit des séminaires informels à ses domiciles de Carmel et de San Francisco. Il appréciait beaucoup ces discussions et les considérait comme vitales pour le développement de sa nouvelle approche 1. (cid:4)(cid:4)(cid:4)(cid:4) QUI ETAIT ERIC BERNE Eric Berne naît le 10 mai 1910 au domicile de sa famille, au 73, Saint Famille, dans le quartier juif de Montréal. Il est le fils du médecin généraliste David Hillel Bernstein, et de Sarah Gordon Bernstein, écrivaine et éditrice. Il a une sœur nommée Grace. Le docteur Bernstein pratiquait comme médecin de cartier ; il avait un cabinet au rez-de- chaussée de sa maison. Eric était très proche de son père, qui l’emmenait souvent en visite au domicile de ses patients ; sans doute lui a-t-il donné le goût de la médecine. Le bon docteur mourut à 38 ans de tuberculose. Ce fut pour Eric, qui avait 9 ans une perte très dure. Le genre de difficultés précoces qui conduit certain à devenir « psy »… Sarah reprit l’éducation de ses deux enfants. Elle nourrit bientôt de grandes ambitions pour Eric, et l’encouragea à devenir médecin. (cid:4)(cid:4)(cid:4)(cid:4) GENESE ET DEVELOPPEMENT DE SES IDEES En 1931, à 21 ans il reçoit son baccalauréat en médecine. En 1935, à 25 ans, il obtient son doctorat en médecine et en chirurgie, à l’Université Mc Gill. Vers 1938, il devient citoyen américain. En 1936, il devient psychiatre résident à la clinique psychiatrique de la faculté de médecine de Yale. Il garde ce poste jusqu’en 1943, puis s’engage dans le corps médical militaire. En 1941, il commence sa formation de psychanalyste à l’Institut psychanalytique de New-York, et fait une analyse avec Paul Federn. ____________________________________________________________________________ 1. WARREN D. CHENEY, Eric Berne : esquisse historique, C.A.T., Editions IFAT-CFIP, Vol. 1, p 12. Support de cours Introduction à l’A.T. Christine Ro ussy 8 C’est à cette époque, qu’il commence à réfléchir de façon critique à la psychiatrie et à la psychanalyse. Il rassemble les notes pour son premier livre : The Mind in Action (L’esprit en action), une synthèse critique sur ces deux sujets. Le livre est publié en 1947. En 1943, il doit effectuer son service militaire, là il développe son domaine d’intérêt, l’intuition. Il doit examiner les soldats qui demandent à être réformés. Chaque soldat passe pour être examiné par plusieurs médecins chargés d’un seul aspect de sa santé. Berne, dans un temps de 40 à 90 secondes doit se prononcer quant à l’état mental de chaque homme. Le protocole d’examen consiste à poser deux questions : « Êtes-vous nerveux ? » et « Avez-vous déjà consulté un psychiatre ? ». Berne ne s’étend pas quant à la finalité desdites questions, mais il explique qu’il se met à deviner les réponses et enregistrer le nombre de réponses justes, afin d’étayer ses recherches sur l’intuition. Il pousse plus loin en faisant des hypothèses concernant le métier des hommes examinés, vérifiant ensuite dans les dossiers médicaux. Il n’est pas étonnant qu’on retrouve souvent chez Berne le souci de la rapidité ! En tant que thérapeute, Eric s’assigne le but le plus élevé : « Guérissez-les, ne vous contentez pas de travailler en vue d’une amélioration ». Il y réussit très souvent. Il dit aussi : « On doit viser à guérir le client en une séance ». Bien entendu, il le dit avec un sourire, en reconnaissant la difficulté de cet objectif : toujours viser à raccourcir le traitement, jamais à l’allonger. Après avoir été démobilisé, Berne reprend la vie civile. Il reprend sa formation en psychanalyse et entreprend, en 1947, une psychanalyse avec Eric Erikson. En 1956, lorsqu’il postule au titre de psychanalyste, le jury le refuse. Dorothy Berne, témoin intime de la réaction de Berne lors de cette épreuve, nous dit que ce rejet lui a été très dur, mais qu’il a eu sur lui un effet cathartique, le poussant à approfondir son projet déjà mûri d’ajouter quelque chose à la psychanalyse. Presque tout de suite il se met au travail avec ardeur, déterminé à développer par lui-même une nouvelle approche en psychothérapie, sans la bénédiction ni l’aide de la fraternité des psychanalystes. N’ayant plus à rendre comptes, il donne libre cours à sa créativité. Comme il est agacé par le discourt hermétique de la psychanalyse, il propose un langage qu’aussi bien les clients que les praticiens peuvent comprendre. La rapidité avec laquelle il accomplit sont projet est stupéfiante. Berne est l’auteur d’une trentaine d’articles dans des revues spécialisées de psychiatrie et de psychothérapie, la plupart avant 1960. Il a également rédigé huit livres, dont deux avant 1960, la plupart après s’être séparé officiellement de la psychanalyse pour se consacrer à sa théorie (cf. : annexe 2 : Les publications de Berne). Support de cours Introduction à l’A.T. Christine Ro ussy 9 (cid:4)(cid:4)(cid:4)(cid:4) SES DERNIERES ANNEES De 1964 à 1970, Eric ne connut guère de repos. Berne décède le mercredi 15 juillet 1970, après plusieurs infarctus, il a 60 ans. Sur son lit d’hôpital il corrigeait encore son ouvrage Que dites-vous après avoir dit bonjour? Beaucoup pensent que sa mort prématurée montre un aspect de scénario personnel non résolu. Mais qu’en savons-nous ? « … Quand je pense à sa mort, elle a eu le caractère troublant d’une surprise terrible, et pourtant n’était pas surprenante. Une partie de lui et de moi savaient que cela allait arriver et quand cela arriverait … » Claude Steiner 2 DDDDEEEEVVVVEEEELLLLOOOOPPPPPPPPEEEEMMMMEEEENNNNTTTT DDDDEEEE LLLL’’’’AAAA....TTTT.... Le jour de sa mort, Berne ne laisse pas seulement une œuvre écrite. Il quitte une association qui lui tenait à cœur. En 1958, il lui avait insufflé la vie en constituant, avec six autres participants un groupe auquel il donnait le nom de « Séminaire de psychiatrie sociale de San Francisco ». En 1964, l’association change de nom. Pour s’appeler Association Internationale d’Analyse Transactionnelle (I.T.A.A.). Dans son ouvrage, Raymond Hostie, a dressé une liste de plus de vingt collaborateurs qui, au cours des années 1965-70, ont épaulé Berne soit par leur échanges avec lui, soit en disséminant au loin les germes de l’analyse transactionnelle. Tous ces compagnons se sont familiarisés avec l’analyse transactionnelle grâce au contact direct avec Berne. Ils ont entendu ses exposés, testé ses hypothèses dans leurs pratiques. Ils lui ont soumis des nuances, retouches et compléments, ont réagi à ses prises de position, etc. Ce sont ces compagnons qui vont assurer la continuité de l’association au décès de Berne. Kenneth Everts, collaborateur de Berne, participant fidèle des séminaires de San Francisco, est le digne représentant de la première génération. Fin 1969, il est élu président et met ses qualités humaines au service de l’I.T.A.A. Il s’assigne un double objectif : maintenir la qualité spécifique de l’analyse transactionnelle, afin d’éviter tout galvaudage et toute édulcoration, et encourager les initiatives afin d’accueillir au sein de l’I.T.A.A. toutes les tendances qui ne sont pas incompatibles ou sectaires. Au lendemain du congrès d’été de 1970, il lance son appel : J’encourage tous les membres de l’.T.A.A. à collaborer pour que nous réalisions un travail de qualité. Mettons l’accent sur la qualité et non la quantité. Notre association ne survivra que si les critères professionnels les plus exigeants sont maintenus. Si nous admettons la médiocrité, l’I.T.A.A. s’effondrera. ____________________________________________________________________________ 2. STEINER CLAUDE, Des scénarios et des hommes, Editions Desclée de Brouwer, p 28 : Le scénario d’Eric Berne. Claude Steiner, psychologue clinicien, proche collaborateur d’Eric Berne a enrichi l’A.T. de ses contributions, notamment avec les concepts de scénarios de vie, des jeux de pouvoirs et de compétence émotionnelle. Prix Eric Berne en 1971, il est l’auteur de nombreux livres sur l’A.T. dont le célèbre livre pour enfants, et grands enfants, le Conte chaud et doux des chaudoudoux. Dernièrement, en 2010 : Le pouvoir du cœur pour mieux vivre ensemble à l’ère du virtuel. Support de cours Introduction à l’A.T. Christine Ro ussy
Description: