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imaginaire sécuritaire et alliances militaires PDF

133 Pages·2014·0.96 MB·French
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Université de Montréal IMAGINAIRE SÉCURITAIRE ET ALLIANCES MILITAIRES par Louis-Philippe Choquet Département de Science politique Faculté des Arts et des Sciences Mémoire présenté à la Faculté des Arts et des Sciences en vue de l’obtention du grade de Maitre en science politique option avec mémoire Août 2014 © Louis-Philippe Choquet, 2014 Résumé L’adhésion à l’OTAN façonne-t-elle l’imaginaire sécuritaire ? À travers l’analyse des discours des locuteurs autorisés australiens et français sur le thème de la guerre en Afghanistan (2001-2012), ce mémoire vise à comparer les imaginaires sécuritaires de ces deux États au regard de leur relation avec l’OTAN. Lorsque ces éléments constitutifs sont mis bout à bout, avec le récit entourant le cadre d’opération (chapitre 1), celui de la représentation de l’ennemi (chapitre 2) ainsi que celui de la la désignation de la menace (chapitre 3), l’ensemble que l’on appelle l’imaginaire sécuritaire permet de mieux comprendre les décisions qui sont prises en matière de politique étrangère. La comparaison de l’imaginaire sécuritaire entre la France, qui est pourtant membre de l’organisation transatlantique, et l’Australie, qui n’en est pas membre, indique que l’Australie partage un imaginaire sécuritaire proche de la France laissant apparaître que l’OTAN n’a pas d’impact et qu’il faut chercher dans un ensemble plus large la réponse. L’analyse suggère que les deux gouvernements (re)produisent un discours dans lequel ils cherchent à accroitre l’espace discursif entre un « eux » barbare et un « nous » magnifié. Mots-clés : Imaginaire sécuritaire; OTAN; Guerre en Afghanistan; Élite politique; France; Australie. i Abstract Does NATO membership shape the security imaginary? Through a discourse analysis of Australian and French authorized speakers on the subject of the war in Afghanistan (2001- 2012) this dissertation compares the security imaginary of these two states in terms of their relationship with NATO. Accounting for the narrative surrounding the operating framework (Chapter 1), the representation of the enemy (Chapter 2) as well as the designation of the threat (Chapter 3), security imaginary allows a better understanding of foreign policy decisions. Comparing France’s security imaginary, which is a NATO member, with Australia’s, which is not, reveals that Australia shares a security imaginary similar to France’s. Thus, NATO membership does not seem to have an impact on security imaginary. The analysis suggests that both governments (re)produce a discourse in which they seek to increase the discursive space between a barbaric "them" and a magnified "us". Keywords : Security imaginary; NATO; War in Afghanistan; Political elite; France; Australia. ii Table des matières Résumé i Abstract ii Table des matières iii Liste des figures iv Remerciements v Introduction 1 État des connaissances 8 Cadre théorique 21 Cadre méthodologique 27 Chapitre 1 – Représentation de l’ennemi 37 1. 1 Évolution de la désignation de l’ennemi 38 1.2 Description de l’ennemi 46 Chapitre 2 – Autoreprésentation 57 2.1 Cadre de la participation 58 2.2 Nous sommes… 63 Chapitre 3 – Représentation de la menace 76 3.1 Les visages de la menace 77 Conclusion 89 Bibliographie 95 Annexe I : Protocole de codage I Annexe II : Corpus iii iii Liste des figures Figure 1 : Représentation de l’ennemi en pourcentage 40 Figure 2 : Représentation chronologique de l’ennemi par le gouvernement français 42 Figure 3 : Représentation chronologique de l’ennemi par le gouvernement australien 43 Figure 4 : Désignation chronologique du Taliban par les gouvernements français et australiens 44 Figure 5 : Représentation du cadre de participation 60 Figure 6 : Cadre de la participation avancée par le gouvernement australien 61 Figure 7 : Représentation chronologique du cadre de la participation pour la France 63 iv Remerciements Je tiens premièrement à remercier Frédéric Mérand. Il a été un directeur toujours à l’écoute et très généreux en terme de possibilité, de temps et surtout pour ses conseils. Je tiens aussi à remercier le corps professoral du département de science politique de l’Université de Montréal pour la qualité de l’enseignement et son dynamisme. Je tiens particulièrement à remercier Jean-Philippe Thérien pour sa rigeur et son exigence de la précision qui durant deux sessions m’ont fait progresser. Je salue le CEPSI qui m’a offert une place parmi une équipe de chercheurs dynamiques. Je vais garder un bon souvenir de mon passage au « 3744 » qui malgré son éclairage au néon froid est resté un endroit agréable et plein de ressources grâce à ses membres. Je ne pourrais terminer mes remerciements sans remercier Camille Dagenais pour son soutien sans condition et sa très grande générosité. Je remercie aussi mes parents Danielle Forget et Jean-Pierre Choquet pour m’avoir incité dès mon plus jeune âge à poursuivre mes efforts académiques ainsi que pour leur soutien financier. Merci v Introduction Ce mémoire a pour objectif d’explorer le lien entre la participation à une organisation internationale et l’imaginaire sécuritaire d’un État. Pour ce faire, nous comparerons les cas français et australien dans le cadre de leur participation à la guerre en Afghanistan au regard de leur relation respective à l’Organisation du Traité Atlantique Nord (OTAN). Certaines études, dont celle d’Alexandra Gheciu1, ont montré que l’OTAN, à travers l’enseignement et la persuasion, a réussi à faire intérioriser par les élites des nouveaux pays adhérents (dans ce cas, la Roumanie et la République Tchèque) des normes et des valeurs libérales en matière de sécurité. Dans le même ordre d’idée, Martha Finnemore avance que les États sont socialisés par les organisations internationales au point où ils reproduisent les normes et valeurs de ces dernières2. La notion de norme est comprise ici comme « describe collective expectations for the proper behavior of actors with a given identity3 » ou, en d’autres mots, comme un comportement acceptable. Dès lors, la norme n’est pas seulement reproduite, elle est constitutive « puisqu’elle ne fait pas qu’influencer le comportement des acteurs, mais qu’elle participe également à la construction de leur identité propre4. » Sachant que la littérature a démontré que la participation des acteurs à une organisation internationale a un impact sur leurs normes, leurs valeurs (Finnemore 1996, 2004; Adler 1998; Barnett 1998, 2004) et leurs identités (Campbell 1992; Katzenstein 1996; McSweeney 1997) nous chercherons donc à savoir si cette participation a aussi un impact sur leur imaginaire 1 Alexandra Gheciu, 2005 « Security Institutions as Agents of Socialization NATO and the ‘New Europe», International Organization 59: 973-1012. 2 Martha Finnemore, 1996, National Interests in International Society. Ithaca : Cornell University Press. 3 Peter J Katzenstein (dir), 1996. The Culture of National Security : Norms and Identity in World Politics. New- York : Columbia University Press, p 46. 4 Alex Macleod, Evelyne Dufault et Guillaume Dufour, 2004. Relations internationales : Théories et concepts Montréal : Athéna, p 152-153. sécuritaire. Conséquemment, nous nous poserons la question suivante : « l’adhésion à une organisation de sécurité façonne-t-elle aussi l’imaginaire sécuritaire ? » Alors que la théorie constructiviste semble prédire que l’appartenance à une organisation de sécurité commune va favoriser le rapprochement des imaginaires sécuritaires, notamment grâce à la socialisation des élites politiques, la comparaison de l’Australie et de la France, que nous effectuons dans ce mémoire, semble suggérer que les affinités culturelles préexistantes jouent un rôle prépondérant dans la formation de l’imaginaire sécuritaire. En effet, ce mémoire fera la démonstration que la comparaison de l’imaginaire sécuritaire entre la France et l’Australie indique que la participation à l’OTAN ne semble pas avoir d’impact et qu’il faut chercher la réponse dans un ensemble plus large. La culture semble être, ici, l’un des facteurs expliquant cette réalité. En effet, le gouvernement australien partage une plus grande affinité culturelle à l’endroit des pays anglo-saxons membres de l’OTAN, tel que le Royaume-Uni, le Canada et plus particulièrement les États-Unis, ce qui se traduit par le partage d’un même imaginaire sécuritaire a celui de l’organisation. Dans ce mémoire, nous utiliserons le cas du conflit afghan (2001-2012) puisqu’il est le théâtre d’actions menées à la fois par des États-membres de l’organisation transatlantique ainsi que par des pays non-membres, notamment l’Australie, ce qui nous permet d’utiliser l’approche comparative. Nous avons choisi cette période temporelle puisqu’elle va des premiers moments du conflit en 2001 au début du retrait programmé des troupes françaises du sol afghan qui fut effectif dans l’année 2012. Le sujet sera traité au sein du champ des relations internationales et plus particulièrement dans le sous-champ des études de sécurité. Nous faisons le choix d’opter pour 2 une approche post-positiviste puisqu’elle nous permet d’analyser à la fois des éléments idéels sans pour autant rejeter les éléments matériels5, offrant ainsi une lecture plus convaincante des réalités sociales. Ce choix est motivé à la fois par des raisons de cohérence théorique, car le concept d’imaginaire sécuritaire est développé à l’intérieur de ce paradigme6, et par des raisons d’ordre ontologique. En effet, les réflexions entourant les questions sécuritaires doivent se rapporter non seulement à la politique extérieure d’un État, mais aussi à ses politiques internes, ce qui nous oblige à les étudier comme un ensemble. C’est d’ailleurs vers cet ensemble que notre attention se portera puisque l’imaginaire sécuritaire bien qu’étant le langage de la politique étrangère est perméable à la politique interne. De plus, nous avançons que le discours est en partie constitutif de la réalité7. En d’autres termes, l’idée est constitutive de la réalité lorsqu’intériorisée par les agents8. En ce sens, la réalité n’est pas simplement un acte discursif, elle dépend aussi des réalités perçues comme objectives par les agents. Quoi qu’il en soit, le constructivisme permet une réflexion double puisqu’il faut à la fois réfléchir sur une situation dans sa réalité matérielle, mais aussi dans sa constitution idéelle. Nous considérons que l’OTAN est à la fois une organisation de coopération militaire en plus d’être un (re)producteur actif de certaines normes et valeurs en matière de sécurité. Ainsi, les pays membres partagent, en plus d’une réalité stratégique, un ensemble de valeurs et de normes qui laissent croire à un imaginaire sécuritaire commun. Or, la comparaison de 5Alexander Wendt, 1999. Social Theory of International Politics. Cambridge : Cambridge University Press, p 139. 6Jutta Weldes, 1999. Constructing National Interest. The United States and the Cuban Missile Crisis. Minneapolis et Londres: University of Minnesota Press. 7Alex Macleod, 2005. « Les études de sécurité : du constructivisme dominant au constructivisme critique », Cultures & Conflits, Été, p 5. 8Alexander Wendt, 1999. op. cit., p 182. 3

Description:
transformation sémantique est vraisemblablement liée aux évènements sur le théâtre opérationnel puisque les talibans finiront . Alors que cette transformation sémantique vers un ennemi commun est révélatrice en ce qui a trait à Opening og the Multifaith. Conference for Peace and Harmony
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