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Étude des performances de croissance de deux tilapias (Tilapia zillii et T. guineensis) et de leurs hybrides en cage flottante PDF

2008·1.2 MB·French
by  NobahC S K
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Étude des performances de croissance de deux tilapias (Tilapia zillii et T. guineensis) et de leurs hybrides en cage flottante by Céline S.K. Nobah (1), Tidiani KoNe (1), Issa N. ouaTTara (1), Paul e. KouamelaN (1), Valentin N’douba (1) & Jos SNoeKS (2) RÉsumÉ. - des Tilapia zillii (Gervais, 1848), T. guineensis (bleeker, 1862) et leurs hybrides F1a [T. zillii (mâle) × T. gui- neensis (femelle)] et F1b [T. zillii (femelle) × T. guineensis (mâle)] ont fait l’objet d’un élevage expérimental en cages flot- tantes dans le lac d’ayamé (Côte d’Ivoire). le poids moyen initial de mise en élevage des alevins mâles était de 14,3 ± 0,5 g et la densité de mise en charge de 100 individus/m3. après 140 jours d’élevage, le taux de survie des tilapias hybrides (F1a : 98,30 ± 1,15% ; F1b : 91,50 ± 0,71%) est du même ordre de grandeur que celui de l’espèce parentale T. zillii (100%). Le taux de croissance spécifique est plus important chez les hybrides (F1A : 1,33 ± 0,03%/j ; F1B : 1,06 ± 0,08%/j), que chez les espèces parentales (T. zillii : 0,85 ± 0,04%/j ; T. guineensis : 0,74 ± 0,05%/j). aucune différence n’est enregis- trée au niveau du coefficient de variation du poids final. L’indice de transformation alimentaire des hybrides (F1A : 5,99 ± 0,45 ; F1b : 6,85 ± 1,65) est comparable à celui de T. guineensis (6,05 ± 1,00), mais faible par rapport à celui de T. zillii (8,92 ± 0,39). dans l’ensemble, les performances de survie, de croissance et de conversion alimentaire des hybrides F1a sont supérieures à celles des espèces parentales. AbstRAct. - Study of the growth performances of two tilapias (Tilapia zillii and T. guineensis) and their hybrids in float- ing cage. Following the construction of a hydroelectric power dam, the ayame man-made lake has been created on the bia river basin (Ivory Coast). The artificial environment of this lake allowed a massive hybridization between Tilapia zillii (Gervais, 1848) and T. guineensis (Bleeker, 1862). These fishes play a noticeable commercial role, as they are regularly found in the catch of fishermen in most of the inland waters of Ivory Coast. Based on the numerical importance of these hybrid tilapias in Ayame Lake and the fact that they are important food fish, it appeared interesting to sound out their growth performances under culture conditions. The present study was conducted from January to May 2001 (140 days) in experimental floating cages located in ayame man-made lake. With a capacity of 1 m3 (5 mm mesh-size plastic nets) the bottom of each cage was daubed with a 1 mm mesh-size plastic net to limit the loss of food. Broodstocks of Tilapia zillii and T. guineensis were caught in ayame man-made lake. The broodstock assignment to T. zillii or T. guineensis genomes was performed by com- plete cytochrome b sequence in a previous study. After mating in cemented tanks, fingerlings of hybrid tilapias F1A [T. zil- lii (male) × T. guineensis (female) and F1b [T. zillii (female) × T. guineensis (male)] and those of the parental species (T. zillii and T. guineensis) were transferred into floating cages at an average mean weight of 12 g. Male fishes were stocked at 100 fish/m3 density and 14.3 ± 0.5 g initial mean weight for the study of the growth performances. during the experi- ment, fishes were fed with a 30% protein pelleted commercial food. At the end of the experiment, survival rate of all hybrid tilapias (F1a : 98.30 ± 1.15% ; F1b : 91.50 ± 0.71%) was comparable to that of the parental species T. zillii (100%). Spe- cific growth rates of hybrid tilapias (F1A : 1.33 ± 0.03%/d ; and F1B : 1.06 ± 0.08%/d) were higher than those of the paren- tal species. Coefficients of variation of final weights recorded in all tested groups (24.65 ± 2.48 – 32.77 ± 5.67%) were comparable. Food conversion ratio of hybrid tilapias (F1a : 5.99 ± 0.45 ; and F1b : 6.85 ±1.65) was comparable to that of T. guineensis (6.05 ± 1.00) but lower than data recorded in T. zillii (8.92 ± 0.39). overall performances, based on survival, growth and feed conversion ratio proved hybrid tilapias F1a to be better than the other hybrids and the parental species. Key words. - Cichlidae - Tilapia zillii - Tilapia guineensis - Ivory Coast - Growth - hybrids - Floating cage. les tilapias sont connus pour leur capacité à s’hybrider nants issus de chaque souche parentale (Wohlfarth, 1994 ; en captivité (agnèse et al., 1998). Ce potentiel a été beau- mukherjee, 2001). C’est le cas par exemple du tilapia rouge coup utilisé pour l’amélioration de la production à travers la (hybride issu du croisement entre Oreochromis niloticus réalisation de croisements interspécifiques (Wohlfarth, linnaeus, 1758 et O. mossambicus Peters, 1852) largement 1994 ; Penman et mcandrew, 2000). Selon rieseberg (1995) utilisé en pisciculture aux Philippines, à Taiwan et en Inde et Van der bank (2000), les performances des hybrides ne (Siddiqui et al-harbi, 1995 ; Garduno-lugo et al., 2003 ; sont pas toujours intermédiaires entre celles des souches Keshavanath et al., 2004). en dehors de l’accroissement de parentales. Ces performances peuvent être supérieures, la production, les croisements interspécifiques ont aussi été lorsqu’elles sont gouvernées par des gènes favorables domi- utilisés pour l’amélioration de la coloration du corps et de la (1) laboratoire d’hydrobiologie, uFr biosciences, université de Cocody-abidjan, 22 bP 582 abidjan 22, CôTe d’IVoIre. [[email protected]] (2) laboratoire de Zoologie et d’Ichtyologie, musée royal de l’afrique Centrale 13, 3080 Tervuren et laboratoire d’anatomie comparée et biodiversité, Katholieke universiteit leuven, belGIque. Cybium 2008, 32(2): 131-136. Croissance des hybrides de tilapias Nobah et al. tolérance aux facteurs environnementaux tels que la tempé- derniers croisements ont été respectivement nommés F1a et rature et la salinité (Pillay, 1993). F1b. les quatre lots d’alevins (T. zillii, T. guineensis et les en milieu naturel, plusieurs cas d’hybridation ont été hybrides F1a et F1b) obtenus à l’issue de la phase de repro- observés chez les tilapias, suite à l’introduction d’une nou- duction ont été nourris pendant 60 jours, à l’aide d’un ali- velle espèce ou après une perturbation de l’écosystème aqua- ment commercial farineux contenant 30% de protéine, 6% tique (agnèse et al., 1998). la perturbation de la rivière bia de matière grasse et 7% de matière cellulosique. a partir (Côte d’Ivoire) par la création du lac de barrage d’ayamé en d’un poids moyen de 12,4 ± 0,6 g, ces alevins ont été trans- 1959, a induit une hybridation interspécifique massive entre férés en cages flottantes sur le lac de barrage d’Ayamé où ils Tilapia zillii (Gervais, 1848) et T. guineensis (bleeker, 1862) ont été mis en stabulation pendant 15 jours avant le démar- (Pouyaud, 1995). Thys van den audenaerde et al. (1998) rage des essais. indiquent que la proportion de ces hybrides dans les captures de la pêche commerciale entre 1995 et 1998 était de 24%, méthodes expérimentales contre seulement 4% pour T. zillii et 2% pour T. guineensis. l’étude des performances de croissance des 4 groupes Cette présence massive des hybrides dans les captures pour- expérimentaux a été réalisée entre janvier et mai 2001 (140 rait être le signe d’une bonne adaptation aux conditions du jours) dans des cages flottantes installées sur le lac de barra- lac. ge d’Ayamé. Douze cages flottantes ont été utilisées. Ces de nombreuses études ont été réalisées sur Tilapia zillii cages dérivent de celles mises en œuvre par Coche (1978) et et T. guineensis (legendre, 1986 ; legendre et ecoutin, Cavailles et al. (1981). d’un volume utile de 1 m3, chaque 1989 ; doudet, 1991 ; legendre, 1991 ; Changadeya et al., cage est constituée d’une armature en bois (1 × 1 × 1,5 m) 2003). Si nombre d’entre elles ont montré que ces deux espè- habillée de grille NorTeNe de 5 mm de vide de maille. ces ne présentaient pas un grand intérêt pour la pisciculture, À la fin de la période de stabulation, les alevins ont été il n’existe en revanche aucune donnée sur les performances sexés deux fois (à deux semaines d’intervalle) en utilisant du de croissance des hybrides issus du croisement entre ces bleu de méthylène et une loupe manuelle (100 mm de dia- deux espèces. mètre). Pour chaque groupe étudié, 300 alevins (choisis sur la présente étude a pour but de déterminer les perfor- la base de l’homogénéité des poids) de sexe mâle et d’un mances de croissance de ces tilapias hybrides élevés dans poids moyen de 14,3 ± 0,5 g ont été élevés à la densité de des cages flottantes expérimentales implantées dans le lac de 100 individus/m3. Chaque groupe a été répliqué trois fois. barrage d’ayamé. les poissons ont reçu un aliment commercial présenté sous forme de granulés de 2 mm de diamètre et de même compo- sition que celui ayant servi à nourrir les alevins. la formule mAtÉRIEL Et mÉtHODEs de nourrissage utilisée est celle déterminée chez Oreochro- mis niloticus par mélard (1986) : matériel biologique rmax = 0,193 × P0,685 avec rmax = ration alimentaire les Tilapia zillii et T. guineensis utilisés comme géni- journalière en gramme et P = poids corporel du poisson en teurs dans cette étude sont issus d’un stock de poissons cap- gramme. turés dans le lac de barrage d’ayamé et identifiés selon Tous les 14 jours, cette ration a été réajustée après une Trewavas (1982), Teugels et Thys van den audenaerde pêche de contrôle au cours de laquelle le poids moyen (1992) et Pouyaud (1995). la pureté de ces géniteurs a été (mesuré à 0.1 g près) et le nombre des individus contenus confirmée par l’étude de la séquence complète du cytochro- dans chaque cage ont été déterminés. la température, le taux me b (Falk, 2004). la reproduction a été réalisée à la Station d’oxygène dissous, le ph et la transparence de l’eau ont été Piscicole des eaux et Forêts d’aboisso (5°24’N et 3°51’W) mesurés 3 jours par semaine à l’aide d’un oxymètre de dans des bassins en béton de 15,6 m2. Ces structures sont modèle WTW oXY 330 (température et taux d’oxygène), munies d’un système de piégeage (toile de 1 mm de vide de d’un ph-mètre de modèle WTW ph 330 et d’un disque de maille) des poissons indésirables. au cours de la reproduc- Secchi (diamètre 30 cm). tion, quatre croisements (4 couples dans chaque cas) de À la fin de l’expérience, le taux de survie (Ts), le taux de durée (nombre de jours entre la mise en charge des géniteurs croissance spécifique (Gp), le coefficient de variation du et l’observation des premiers alevins) variable ont été réali- poids final (Cv), l’indice de transformation alimentaire (Ia) sés : (1) deux croisements intraspécifiques avec les souches et l’hétérosis (h) ont été déterminés à partir des formules parentales T. zillii (durée : 26 jours) et T. guineensis (durée : suivantes : 29 jours) ; (2) deux croisements interspécifiques réalisés - Taux de survie : Ts (%) = (nf / ni) × 100 ; avec nf = entre T. zillii (mâle) et T. guineensis (femelle) (27 jours) nombre final de poissons et ni = nombre initial de poissons. d’une part et d’autre part entre T. zillii (femelle) et T. gui- - Taux de croissance spécifique : Gp (%/j) = 100 × neensis (mâle) (35 jours). les hybrides issus de ces deux [ln(Pmf) – ln(Pmi)] / t ; avec Pmf = poids moyen final des 132 Cybium 2008, 32(2) Nobah et al. Croissance des hybrides de tilapias poissons, Pmi = poids moyen initial des poissons et t = durée RÉsuLtAts de l’élevage. - Coefficient de variation du poids final : Cv (%) = 100 × les valeurs minimales, maximales et moyennes des (écart-type/poids moyen). variables environnementales enregistrées au cours de cette - Indice de transformation alimentaire : Ia = P / b ; avec étude sont présentées dans le tableau I. la température, le P = poids total de l’aliment distribué et b = biomasse pro- taux d’oxygène dissous, le ph et la transparence du milieu duite. d’élevage ont varié respectivement entre 23,5 et 33,9 °C ; - hétérosis : h (%) = 100 × [(m – m ) / m ] ; avec m = 2,82 et 15,35 mg/l ; 7,17 et 8,56 et entre 550 et 1600 mm. h p p h performance moyenne des hybrides et m = performance Après 140 jours d’élevage en cage flottante, le taux de p moyenne des parents. survie (Ts) des T. zillii (100%) est supérieur à celui des T. les résultats sont présentés sous forme de moyennes ± guineensis (82,28 ± 4,63%) (Chi2 ; p < 0,05). les valeurs de écarts-types. la comparaison deux à deux des valeurs de Ts des hybrides F1a (98,30 ± 1,15%) ne diffèrent pas (Chi2 ; taux de survie (table de contingence) et du coefficient de p < 0,05) de celles des hybrides F1b (91,50 ± 0,71%). elles variation du poids final a été réalisée à partir du test du Chi2. sont du même ordre de grandeur (Chi2 ; p > 0,05) que celles Les taux de croissance spécifique et les indices de transfor- de T. zillii mais plus élevées (Chi2 ; p < 0,05) que chez T. mation alimentaire des différents groupes, ont été comparés guineensis (Tab. II). à l’aide d’une analyse de variance (aNoVa) à un critère, Les taux de croissance spécifique (Gp) de T. zillii (0,85 ± suivie de comparaisons multiples des moyennes de groupe 0,04%/j) et T. guineensis (0,74 ± 0,05%/j) ne diffèrent pas de par le test HSD de Tukey. les différences ont été considérées façon significative (Anova ; p > 0,05). Le Gp des hybrides significatives au seuil de 5%. Les analyses ont été effectuées F1a (1,33 ± 0,03%/j) est supérieur (anova ; p < 0,05) à celui à l’aide du logiciel STaTISTICa 6.0 (Statsoft, Inc.). des hybrides F1b (1,06 ± 0,08%/j). Ces deux dernières valeurs sont elles-mêmes plus élevées (anova ; p < 0,05) que celles qui sont enregistrées chez chacune des espèces paren- tales (Tab. II). Sur toute la durée de l’élevage, l’augmenta- Tableau I. - Valeurs minimales, maximales et moyennes de la tem- pérature, du taux d’oxygène dissous, du ph et de la transparence de tion du poids moyen est relativement plus rapide chez les l’eau enregistrées au cours des élevages en cage flottante sur le lac hybrides F1A et F1B que chez les espèces parentales T. zillii de barrage d’ayamé (Côte d’Ivoire). [Minimum, maximum and et T. guineensis (Fig. 1). mean values of temperature, dissolved oxygen, pH and transparen- cy measured during the trials in floating cages in Ayame man-made Le coefficient de variation du poids final chez les espèces lake (Ivory Coast).] parentales est de 28,34 ± 2,77% (T. zillii) et de 24,65 ± 2,48% (T. guineensis) contre 32,77 ± 5,67% (F1a) et 29,26 ± 4,07% Température oxygène ph Transparence (F1B) chez les hybrides (Tab. II). Ces valeurs ne diffèrent (°C) dissous (mg/l) (mm) pas significativement (Chi2 ; p > 0,05). minimum 23,5 2,82 7,17 550 la valeur la plus élevée de l’indice de transformation ali- maximum 33,9 15,35 8,56 1600 mentaire (Ia) est notée chez T. zillii (8,92 ± 0,39) et la plus moyenne 30,8 7,59 7,98 1371 faible chez les tilapias hybrides F1A (5,99 ± 0,45). Cette der- Tableau II. - Valeurs moyennes et écart-types inter-réplicats du taux de survie (Ts), du taux de croissance spécifique (Gp), du coefficient de variation du poids final (Cv) et de l’indice de transformation alimentaire (Ia) de Tilapia zillii, T. guineensis, des hybrides F1a [T. zillii (mâle) × T. guineensis (femelle)] et F1b [T. zillii (femelle) × T. guineensis (mâle)] après 140 jours d’élevage en cages flottantes dans le lac de barrage d’ayamé (Pmi = poids moyen initial). les moyennes affectées de lettres différentes sont statistiquement différentes au seuil de 0,05) (± écart type entre réplicats). [Mean values and inter-replicate standard deviation of survival rate (Ts), specific growth rate (Gp), final weight variation coefficient (Cv) and feed conversion ratio (Ia) of T. zillii, T. guineensis, hybrid tilapias F1A [T. zillii (male) × T. guineensis (female)] and F1B [T. zillii (female) × T. guineensis (male)] after 140 days of trials in floating cages in Ayame man-made lake (Pmi = initial mean weight). Means with different letters in the same column are significantly different (p < 0.05). (± : standard devia- tion).] Pmi (g) Ts (%) Gp (%/j) Cv (%) Ia ddl 3 - 3 - 3 F 0,586 - 4,006 - 16,482 P 0,639 - 0,009 - 0,001 Tilapia zillii 14,12 ± 1,14 100,00 ± 0,00a 0,85 ± 0,04a 28,34 ± 2,77 8,92 ± 0,39a T. guineensis 14,35 ± 0,53 82,28 ± 4,63b 0,74 ± 0,05a 24,65 ± 2,48 6,05 ± 1,00b hybride F1a 14,35 ± 1,00 98,30 ± 1,15a 1,33 ± 0,03b 32,77 ± 5,67 5,99 ± 0,45b hybride F1b 13,69 ± 1,44 91,50 ± 0,71a 1,06 ± 0,08c 29,26 ± 4,07 6,85 ± 1,65b hétérosis (%) - + 4,13 + 50,31 + 17,06 - 14,23 Cybium 2008, 32(2) 133 Croissance des hybrides de tilapias Nobah et al. sont pas différents de ceux de leurs hybrides. Ces résultats indiquent qu’il n’y a pas d’effet du croisement sur la variabi- lité des performances. les valeurs d’indice de transformation alimentaire enre- gistrées dans cette étude sont particulièrement élevées (supé- rieures à 5) alors que des valeurs de 1,31-3,37 sont couram- ment signalées dans les élevages de tilapias (Shiau et Chin, 1999 ; Naylor et al., 2000 ; Bahurmiz et Ng, 2007). En cage- enclos, legendre et al. (1989) ont cependant enregistré chez Tilapia guineensis nourri avec un aliment commercial titrant 31% de protéines des indices de transformation alimentaire compris entre 6,3 et 7,5. Ces auteurs avaient alors indiqué une mauvaise utilisation de l’aliment artificiel. Les Ia obser- vés dans cette étude (5,99-8,92) sont du même ordre de gran- deur que ceux qui sont notés par legendre et al. (1989). Telles qu’observées dans la présente investigation pour le taux de survie, le taux de croissance spécifique, le coeffi- cient de variation du poids final et l’indice de transformation Figure 1. - evolution du poids moyen (g) de Tilapia zillii, T. gui- alimentaire, les performances des hybrides ne sont pas tou- neensis et des tilapias hybrides F1a [T. zillii (mâle) × T. guineensis (femelle)] et F1b [T. zillii (femelle) × T. guineensis (mâle)] élevés jours intermédiaires entre celles des espèces parentales. Ce en cage flottante dans le lac d’Ayamé (Côte d’Ivoire). Les barres résultat va dans le même sens que plusieurs études publiées verticales indiquent les écart-types inter-réplicats. [Evolution of the dans le même groupe d’espèces. en effet, lors de croisements mean weight (g) of T. zillii, T. guineensis, hybrid tilapias F1A (T. zillii male × T. guineensis female) and F1B (T. zillii female × T. effectués entre Oreochromis niloticus et O. aureus, doudet guineensis male) reared in floating cages located in Ayame Lake (1991) et Siddiqui et Al-Harbi (1995) notent chez les hybri- (Ivory Coast). The vertical bars correspond to inter-replicate stand- des F1 des caractéristiques de croissance (gain de poids jour- ard deviation]. nalier et indice de transformation alimentaire) plus intéres- santes que celles des espèces parentales. une étude de la nière ne diffère pas significativement (Anova ; p > 0,05) de croissance de O. niloticus, O. macrochir et de leurs hybrides celles des hybrides F1b (6,85 ± 1,65) et de T. guineensis [O. niloticus (femelle) × O. macrochir (mâle)] a également (6,05 ± 1,00) (Tab. II). montré une croissance plus forte chez les hybrides (Micha et al., 1996). de même, behrends et al. (1982) indiquent que les hybrides (F1) issus du croisement entre O. hornorum et DIscussIOn O. mossambicus ont de meilleurs taux de survie et de crois- sance, comparativement aux espèces parentales. d’autres les caractéristiques physico-chimiques (température, auteurs (Siddiqui et al-harbi, 1995 ; Toguyeni et al., 1997) taux d’oxygène dissous, ph et transparence) enregistrées au ont cependant indiqué que les performances de croissance cours de cette étude se situent dans la gamme requise pour des hybrides pouvaient être comprises entre celles des espè- l’élevage des tilapias (Philippart et ruwet, 1982 ; ross, ces parentales. 2000). Par ailleurs, des hybrides interspécifiques se sont parfois l’étude comparative entre les espèces parentales (Tilapia montrés moins performants que les souches parentales (bart- zillii et T. guineensis) et les tilapias hybrides (F1a et F1b) a ley et al., 2000). En effet, à la fin d’une expérience d’hybri- permis d’identifier les groupes les plus performants pour dation, otubusin (1988) indique que la croissance des hybri- chacun des paramètres (taux de survie, taux de croissance des [Oreochromis niloticus (femelle) × Sarotherodon gali- spécifique et indice de transformation alimentaire). les laeus linnaeus, 1758 (mâle)] est inférieure à celle des espè- résultats ont montré que les taux de survie sont plus intéres- ces parentales dont ils sont issus. l’ensemble de ces travaux sants chez les hybrides F1A, F1B et chez T. zillii. le meilleur confirme les observations de Van der Bank (2000) qui indi- taux de croissance spécifique a été noté chez les hybrides quent que les performances des hybrides ne sont pas toujours F1a tandis que les indices de transformation alimentaire les intermédiaires entre celles des espèces parentales. plus intéressants ont été enregistrés tant chez T. guineensis l’hétérosis de croissance a été de + 50,31%. des valeurs que chez les hybrides F1A et F1B. D’une façon générale, les comprises entre - 5,8 et + 14,0% (bentsen et al., 1998) et de hybrides F1a semblent donc plus intéressants que les hybri- + 28,3% (Jayaprakas et al., 1988) ont été signalées chez des des F1b, T. zillii et T. guineensis. En revanche, les coeffi- Oreochromis niloticus de différentes souches et leurs hybri- cients de variation du poids final des espèces parentales ne des. Chez les hybrides interspécifiques issus du croisement 134 Cybium 2008, 32(2) Nobah et al. Croissance des hybrides de tilapias entre O. niloticus et O. aureus et chez le tilapia rouge (issus leur contribution au travail pratique. Ils remercient également l’édi- du croisement entre O. niloticus et O. mossambicus), Siddi- teur et les arbitres anonymes pour leurs critiques et suggestions. Cette étude a été réalisée dans le cadre d’un projet de coopération qui et al-harbi (1995) notent respectivement un hétérosis de intitulé “optimisation du potentiel piscicole du lac de barrage + 14,3% et + 7,62%. l’hétérosis de croissance enregistré d’Ayamé : pisciculture expérimentale en cages flottantes” et financé dans la présente étude (+ 50,31%) est supérieur à ceux qui par la Coopération technique belge. sont exprimés par les hybrides intraspécifiques et interspéci- fiques de O. niloticus, O. aureus et O. mossambicus. la dis- RÉfÉREncEs tance génétique entre T. zillii et T. guineensis (0,161) est plus grande que celles entre O. niloticus et O. mossambicus aGNÈSe J.F., adePo-GoureNe b. & l. PouYaud, 1998. - (0,154) ou O. aureus (0,134) (Pouyaud et agnèse, 1995). Natural hybridisation in tilapias. In: Genetics and aquaculture bentsen et al. (1998) et Wang et Xia (2002) indiquent que in africa (agnèse J.F., ed.), pp. 95-104. Paris: orSTom. l’effet d’hétérosis est élevé dans les croisements entre popu- bahurmIZ o.m. & W.K. NG, 2007. - effects of dietary palm oil lations génétiquement distantes. Cet éloignement génétique source on growth, tissue fatty acid composition and nutrient digestibility of red hybrid tilapia, Oreochromis sp., raised from des espèces parentales utilisées pourrait donc expliquer le stocking to marketable size. Aquaculture, 262(2-4): 382-392. fort taux d’hétérosis enregistré dans cette étude. Selon barTleY d.m., raNa K. & a.J. ImmINK, 2000. - The use of maluwa et Gjerde (2006a), l’avantage d’utiliser les hybrides interspecific hybrids in aquaculture and fisheries. Rev. Fish en aquaculture n’est cependant pas déterminé par le pour- Biol. Fisher., 10 : 325-337. centage d’hétérosis seul. en effet, en plus de ce paramètre, behreNdS r.b., NelSoN r.G., SmIThermaN r.o. & N.m. maluwa et Gjerde (2006b) indiquent l’importance de l’effet SToNe, 1982. - breeding and culture of the red-gold color génétique additif du croisement de souches. la différence de phase of tilapia. J. World Maricult. Soc., 13: 210-220. performances moyennes (survie et croissance) entre les beNTSeN h.b., eKNaTh a.e., Palada-de Vera m.S., daN- hybrides et leurs parents est donc liée à des facteurs généti- TING J.C., bolIVar h.l., reYeS r.a., dIoNISIo e.e., ques (behrends et al., 1982 ; Siddiqui et al-harbi, 1995). loNGaloNG F.m., CIrCa a.V., TaYameN m.m. & b. GJerde, 1998. - Genetic improvement of farmed tilapias: Selon Van der bank (2000), cette différence s’expliquerait Growth performance in a complete diallel cross experiment par : (1) l’augmentation du taux de mutation chez les hybri- with eight strains of Oreochromis niloticus. Aquaculture, des, (2) l’action de nouvelles combinaisons alléliques, (3) 160(1): 145-173. l’expression ou non des allèles sous de nouvelles régulations CaVaIlleS m., KoNaN K. & T. doudeT, 1981. - essai d’Éle- et (4) la fixation des allèles récessifs. vage de Poissons en Cage flottante en eaux continentales (CTFT division recherche Pisciculture, ed.). 28 p. bouaké les facteurs environnementaux sont également suscepti- (Côte d’Ivoire). bles de faire varier l’hétérosis observé (ross, 2000). d’après ChaNGadeYa W., maleKaNo l.b. & a.J.d. ambalI, 2003. l’étude comparative du taux de survie, les hybrides étudiés - Potential of genetics for aquaculture development in africa. semblent plus adaptés aux conditions d’élevage que T. gui- NAGA, 26(3): 31-35. neensis. Cette dernière espèce est, selon Teugels et Thys van CoChe a.G., 1978. - revue des pratiques d’élevage de poissons den Audenaerde (1992), naturellement adaptée aux zones en cage dans les eaux continentales. Aquaculture, 13: 157-189. côtières, allant du Sénégal jusqu’en angola. quant à T. zillii, doudeT T., 1991. - Possibilités d’élevage d’espèces et d’hybrides bien que signalée dans les zones côtières ouest africaines, de Oreochromis en milieu saumâtre : expérimentations en lagu- cette espèce est surtout présente dans les eaux continentales. ne Ébrié (Côte d’Ivoire) et revue bibliographique. Rev. Hydro- biol. Trop., 24: 335-347. Ces données sur la distribution géographique pourraient sous-tendre une plus grande prédisposition naturelle de T. FalK T.m., 2004. - The utility of complete cytochrome b sequenc- es for phylogenetic studies on african tilapiines (Teleostei, zillii à vivre dans les eaux douces du lac de barrage d’aya- Cichlidae). In: biodiversity, management and utilisation of mé. du point de vue de la survie, les hybrides étudiés pour- West african Fishes (abban e.K., Casal C.m. V., dugan P. & raient, par conséquent, avoir hérité des caractères de cette T.m. Falk, eds), pp. 20-26. Penang: World Fish Center Proceed- dernière espèce. Toutefois, les taux de survie observés dans ings. la présente étude ne suffisent pas à expliquer la présence GarduNo-luGo m., GraNadoS-alVareZ I., olVera- massive (24%) des hybrides dans les captures de la pêche NoVoa m.a. & G. muNoZ-CordoVa, 2003. - Compari- son of growth, fillet yield and proximate composition between commerciale du lac d’ayamé (Thys van den audenaerde et Stirling Nile tilapia (wild type) (Oreochromis niloticus, lin- al., 1998). Ces hybrides ne sont peut-être plus des hybrides naeus) and red hybrid tilapia (Florida red tilapia Stirling red O. F1 et leur “bonne adaptation” résulterait alors de phénomè- niloticus) males. Aquacult. Res., 34: 1023-1028. nes beaucoup plus complexes que ceux qui ont été observés JaYaPraKaS V., TaVe d. & r.o. SmIThermaN, 1988. - dans le cadre de cette étude. Growth of two strains of Oreochromis niloticus and their F1, F2 and backcross hybrids. 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