Mise en ligne(cid:31): 17 février 2017. www.entreprises-coloniales.fr ÉTS LOUIS BILLIARD, Alger Importation et fabrication de machines agricoles 1861 (1er(cid:31)juin) : M. Julien Billiard crée, à Alger, au n° 14 de la rue Bab-Azoun, une maison de vente de quincaillerie et d'instruments aratoires. 1870 : transfert au n° 8 de la même rue. 1879 (1er(cid:31)octobre) : M. Julien Billiard vend sa quincaillerie pour se concentrer sur la vente de machines agricoles. Il installe ses bureaux 4, rue Bab-Azoun et ses magasins à l'emplacement portant actuellement le n° 16 du boulevard Baudin. 1880 : succursale à Oran. 1888 : M. Louis Billiard, fils de Julien, et Georges Cuzin succèdent au fondateur 1891 : succursale à Bône. Source : L’Afrique du Nord illustrée, 10 mai 1930. ——————————————————— Publicité (Le Journal général de l’Algérie, 1er(cid:31)mars 1894) L. BILLIARD & CUZIN ALGER —(cid:31)ORAN — BÔNE Agents généraux pour l’Algérie de DECAUVILLE Envoi de catalogue général sur demande Vente et location —(cid:31)Prix très réduits ——————————————————— CONCOURS GÉNÉRAL AGRICOLE D'ALGER (Le Journal général de l’Algérie, 28 avril 1894) — III — La plus vaste et la plus variée des expositions que nous voyons dans l'enceinte du concours, est celle de la maison Billiard et Cuzin(cid:31): quatre mille mètres carrés de surface dans laquelle on peut remarquer trois cent cinquante appareils d'une valeur de 250 mille francs. Malgré le temps défavorable et le court délai laissé aux exposants pour s'installer, cette organisation, cette organisation attire forcément l’attention du visiteur. Au moment de la visite du gouverneur généra!, toutes les machines étaient en fonction, ce qui l'a vivement intéressé, surtout les charrues à socs alternatifs de la maison Fondeur, de Chauny (médaille d'or). Nous avons remarqué les pompes à vin et à eau de la maison Noël, puis les broyeurs de sarments de M. Breloux (médaille d'or), ceux de M. Garnier (médaille d'argent), ainsi que ceux de M. Vernette (médaille d'argent). Ensuite nous nous sommes portés du côté des pressoirs, fouloirs, des moulins à olives, construits par M. Manille, d'Amboise. Les filtres à vin qu'expose la maison Billiard tiennent une place marquée dans le concours(cid:31): ils sont construits par la maison Rouhette et ont eu le premier prix, ainsi que les réfrigérants pour moûts avec ventilation de la maison Deroy. Nous remarquons aussi un treuil à défoncement que les animaux peuvent faire fonctionner(cid:31): il est de la maison Vernette et a obtenu une médaille d'argent. Nous continuons notre inspection à travers les faucheuses de différents systèmes, de moissonneuses, râteaux et instruments divers, placés à droite et à gauche de petit bureau que se sont fait construire MM. Billiard et Cuzin. Derrière, nous apercevons un groupe de huit locomobiles qui, toutes chauffées, font fonctionner divers appareils, ce qui augmente surtout le caractère imposant à cette exposition. L'une d'elles fait fonctionner une nouvelle batteuse qui pulvérise la paille pour la rendre aussi souple que possible et propre à l'alimentation du bétail. Non moins curieuse, la botteleuse à manège qui donne des bottes de fourrage d'une densité surprenante. Enfin, pour terminer cette longue énumération, nous voyons la presse à vapeur qui permet de botteler jusqu'à 200 quintaux métriques par jour avec un personnel de trois hommes. La maison Billiard et Cuzin a, d'ailleurs, été justement récompensée de ses efforts par les médailles qui lui ont été attribuées dont quatre en or, six en argent et quatre en bronze. Nous nous attendions à lui en voir décerner une pour l'ensemble de l'exposition, mais, à notre grand regret, le jury en a décidé autrement. ………………………………… ——————————————————— PUBLICATIONS JUDICIAIRES ET LÉGALES SOCIÉTÉS (Le Journal général de l’Algérie, 16 janvier 1898) ALGER. — Suivant acte reçu le 7 décembre 1897, M. Louis Billiard, négociant, demeurant à l'Agha, rue Baudin, n° 3, et M. Georges Cuzin, aussi négociant, demeurant au Plateau-Saulière, commune de Mustapha, rue Denfert-Rochereau 7, ont déclaré proroger pour dix années à compter du 31 décembre 1897, la durée de la société en nom collectif formée entre eux sous la raison sociale L. Billiard et Cuzin, suivant acte reçu le 28 mars 1888. Le capital social primitivement fixé à 200.000(cid:31)fr. est porté à 300.000(cid:31)fr. entièrement versés. Le siège social est maintenu à Mustapha, rue Baudin, 3, avec succursales à Oran et à Bône. ——————————————————— Concours agricole de Mascara (Le Journal général de l’Algérie, 26 mai 1898) Dans la liste des récompenses décernées aux lauréats du concours agricole de Mascara, nous voyons avec plaisir figurer les noms suivants des membres du Syndicat commercial. Moteurs. — Médaille d'or, MM. Billiard et Cuzin, pour le moteur Merlin(cid:31); M. Burgart, pour le moteur Japy, médaillé d'argent, MM. Billiard et Cuzin, moteur Tanghies. Pompes à vin à moteur. — Médaille d'or, MM. Billiard et Cuzin, pompe Noël(cid:31); médaille d'or par virement, M. Burgart, pour la pompe Japy. Appareils à déchausser. — Médaille d'argent, M. Burgart, pour cultivateur Canadien. Charrues avec avant-trains.— Médaille de vermeil, MM. Billiard et Cuzin, pour les charrues Howard(cid:31); médaille d'argent, MM. Billiard et Cuzin, pour les charrues Vernette. Soufreuses. — Médaille d'argent, MM. Billiard et Cuzin. Produis divers. — Médaille d'argent grand module, M. Billiet, de Rouïna. ——————————————————— LE CONCOURS AGRICOLE D'ALGER (Le Journal général de l’Algérie, 18 mai 1899) Dimanche dernier a eu lieu l'inauguration officielle du Concours agricole d'Alger. Nos lecteurs ont déjà lu, dans les journaux quotidiens, le compte rendu complet de toutes les expositions de produits agricoles, vinicoles, des machines, etc., etc. Nous croyons donc inutile de relater en détail ce que nous avons vu et admiré au cours de nos visites. Nous signalerons pourtant les expositions de MM. C. Burgart, L. Billard et Cuzin, L. Caillat et Euzières, Meley, Burelle, Senart, H. Martel, Ehrempfort, Gérandal, Étienne Sibut, Subra et Mme Delfau, qui ont été particulièrement remarquées. ——————————————————— Le concours agricole de Duperré (L’Afrique du Nord illustrée, 17 avril 1909) La maison L. Billiard et Cuzin (Alger, Oran, Bône) exposait plusieurs types de machines réalisant tous les perfectionnements modernes apportés au matériel agricole. ————————— 1909 : mort de Georges Cuzin —————— LOUIS BILLARD (1862-1936) Né le 4 février 1862 à Alger. Fils de Julien Billiard, quincaillier, et de Louise Blanadet. École polytechnique, promotion 1882. 1886 : entrée dans la maison familiale. 1898 (décembre) : membre de la chambre de commerce. 1910-1930 : président de la chambre de commerce. Contribue puissamment au développement du port d’Alger. 1912-1922 : membre du conseil de réseau des Chemins de fer algériens de l’État, puis du conseil supérieur des chemins de fer d’intérêt général de l’Algérie (1922-1926). 2 août 1914-15 janvier 1919(cid:31): mobilisé comme chef d’escadron d’artillerie. 1915 : administrateur de la Banque de l’Algérie après avoir été pendant douze ans censeur de sa succursale d’Alger. 1919-1929 : président du Comité d’assistance aux indigènes algériens. 1924 : président-fondateur du conseil d’administrattion de la Banque populaire d’Alger, président de la Banque de crédit hôtelier algérien. 1926 : administrateur du PLM. Le plus important constructeur de machines agricoles et industrielles de l’Afrique du Nord (1930). Membre du conseil supérieur du centenaire de l’Algérie Membre du conseil d’administrattion du Lycée d’Alger Président d’honneur de la Société des médaillés d’honneur du travail et de la Société de secours mutuels les Arts et métiers d’Alger. Président du groupe d’Alger des anciens polytechniciens. Chevalier de la Légion d’honneur (11 juillet 1912) Officier de la Légion d’honneur (11 août 1922) Officier de l’Ordre de l’Empire britannique (décembre 1918) Base Léonore. ÉCHOS Louis Billiard, chevalier de la Légion d’honneur (L’Écho d’Alger, 14 juillet 1912) Parmi les nominations dans la Légion d’honneur parues hier, nous avons le plaisir de relever le nom d'un de nos concitoyens, M. Billiard, président de la chambre de commerce et industriel bien connu à Alger. M. Billiard a été décoré au titre de capitaine de réserve, 6e groupe d'artillerie. Nous lui adressons nos sincères félicitations pour cette distinction méritée. ———————————— Louis Billiard, chevalier du Mérite agricole (L’Écho d’Alger, 27 février 1913) À la chambre de commerce Installation de nouveaux membres Discours de M. Lasserre, préfet d’Alger ………………………… Je n'ose, messieurs, vous parler de votre président, et ma gêne est grande, car je crains d'être partial. Au premier abord, M. Louis Billiard commande la sympathie et ce premier sentiment se mue très rapidement en amitié, puis en affection. ………………… Mais je puis me permettre d'évoquer aussi les joies que vous avez eues depuis lors et dont la plus grande fut la nomination de M. Louis Billiard au grade de chevalier de la Légion d'honneur. Je dois dire que si cette décoration lui fût décernée par l'autorité militaire, ce n'est pas qu'il y eût moins de titres auprès de l'Administration civile. Quoi qu'il en soit, vous savez que M. Fernand David, alors ministre du Commerce et maintenant ministre de l'Agriculture, a été reçu par vous l'année dernière et a fait la connaissance de M. Billiard. Il a immédiatement éprouvé à son égard les sentiments dont je parlais tout à l'heure. Et cela me permet aujourd'hui de vous faire une agréable surprise. Reconnaissant les services que M. Billiard rend à l'agriculture, par l'industrie qu'il dirige, par le fait aussi que les intérêts agricoles sont loin d'être étrangers aux préoccupations de la chambre de commerce qu'il préside, M. le ministre de l'Agriculture, à la suite de la proposition que je lui avait présentée, vient de me faire connaître à l'instant même par un télégramme, qu'il nommait votre président chevalier du Mérite agricole. J'ai tenu à attacher moi-même aujourd'hui cette décoration sur la poitrine de M. le président Billiard et, pris par le temps, j'ai apporté ma propre croix. ………………………………… ————————— LE TRACTEUR «(cid:31)TITAN(cid:31)» (L’Afrique du Nord illustrée, 1er mai 1920) Le tracteur «(cid:31)Titan(cid:31)» labourant avec une charrue à quatre socs. L'agriculture étant la principale des forces vitales de l'Algérie, les journées de Blida, organisées par la Société d'encouragement à la motoculture, ne pouvaient manquer d'attirer dans cette ville un nombre considérable de colons venus pour se renseigner sur les progrès accomplis dans la construction d'appareils reconnus indispensables à l'exploitation des vastes domaines agricoles. Il faut envisager que le problème de la main-d'œuvre va se poser dès demain en Algérie. Devant une telle éventualité, il importe de trouver une solution dans l'emploi du tracteur. La maison Louis Billiard, qui compte de nombreuses et importantes succursales dans les trois départements algériens, fut une des premières à offrir à nos colons un tracteur agricole. Le tracteur «(cid:31)Titan(cid:31)», qu'elle présentait aux expériences de motoculture de Blida, est déjà bien connu. Plus de 60 appareils, en effet, fonctionnent dans diverses régions de l'Afrique du Nord, en donnant entière satisfaction. Nous nous contenterons donc d'en rappeler ici les principales caractéristiques(cid:31): La force motrice est obtenue d'un moteur 15-30 HP. à cylindres, spécialement construit pour fonctionner au pétrole lampant. Le moteur tourne à 575 tours à la minute. Il fonctionne avec injection d'eau dans la chambre d'explosion, ce qui abaisse la température à l'inférieur des cylindres. Cette particularité est importante quand il s'agit, de travailler pendant les fortes chaleurs. Le moteur «(cid:31)Titan(cid:31)» est à deux vitesses, respectivement de 3 à 4 kilomètres, et, à marche arrière. Il est muni d'un sillonneur automatique qui dégage complètement le conducteur du souci de la direction, et, permet ainsi à ce dernier de surveiller le travail de l'instrument aratoire accouplé au tracteur. La marche régulière du «(cid:31)Titan(cid:31)» a été. très remarquée. Dans le sol particulièrement dur de Joinville, il remorquait, aisément, une charrue à 4 socs, à relevage automatique, couvrant une largeur de 1 m. 40, à une profondeur de 28 centimètres, laissant, derrière lui une terre admirablement remuée. A signaler que ce tracteur fonctionnant au pétrole, le prix de. revient de l'hectare labouré est aussi bas que possible. Le «(cid:31)Titan(cid:31)» peut donc, à juste titre, figurer dans la bonne catégorie des tracteurs agricoles, puissants et robustes. La maison Louis Billiard, que l'on peut citer parmi les organisations modèles, est à même, d'effectuer la livraison de ses appareils à lettre lue. Ses agents, disséminés dans tons les centres agricoles, ont, à leur disposition tous les spécialistes nécessaires pour la mise en marche des tracteurs, pour l'éducation mécanique du personnel appelé à les conduire. Un stock important de pièces de rechange permet les réparations immédiates et garantit l'acheteur contre une immobilisation par trop prolongée de sa machine. Ajoutons que cette maison, une des plus anciennes d'Algérie, se recommande par le choix de ses instruments aratoires conçus et fabriqués spécialement pour nos terres résistantes, instruments qui sont le complément indispensable du bon tracteur. ——————————————————— LA MAISON LOUIS BILLIARD (L’Afrique du Nord illustrée, 4 juin 1921) La maison Louis Billiard, d'Alger (Photo Moll). La maison Louis Billiard occupe en Algérie une place prépondérante. Fondée en 1861, elle s'est spécialisée dans l'importation de machines agricoles et industrielles, et on peut affirmer qu'elle a contribué dans une large part à la mise en valeur des terres actuellement cultivées dans l'Afrique du Nord. En effet, si parfaitement construit que puisse être un matériel utilisé en Europe ou en Amérique, il est toujours nécessaire de l'adapter aux besoins particuliers de l'agriculture algérienne. Les modifications apportées, il y a lieu de suivre l’instrument mis au point pour s'assurer qu'il donne ce qu'on en attendait. C’est à ces essais longs et délicats que nous devons la mise au point de machines familières aux colons que nous reconnaissons dans le stand de la maison Billiard. Les charrues Fondeur, les semoirs Nodet, remarquables par le fini de leur construction(cid:31); les pulvérisateurs Vermorel qui doivent leur renommée à leur solidité et à leur fonctionnement(cid:31): les moteurs Lister. L'attention du visiteur est tout particulièrement attirée par la foulo-pompe Mabille, instrument nouveau qui permet de fouler et d'élever de la vendange, égrappée ou non, sans encourir les risques d'engorgement qu'entraîne l'emploi des pompes à moûts. Le motoculteur Somua apporte une innovation dans les procédés de culture puisqu'il permet de réaliser, en un seul passage, un ameublissement complet du sol, opération qui nécessitait autrefois l'emploi de charrues, de herses et de rouleaux. Il existe trois appareils de ce genre(cid:31): le motoculteur pour céréales, d'une force de 35 chevaux(cid:31); le motoculteur de même force, mais à l'essieu et fraise réduits de manière qu'il puisse passer dans les vignes même au moment où la végétation atteint son maximum du développement, et enfin le petit motoculteur type «(cid:31)C(cid:31)» qui peut être utilisé par les maraîchers. Un instrument tout à fait nouveau complète la gamme des machines de récolte construites par les usines Mac-Cormick qui produisent les moissonneuses-lieuses, espicadoras et faucheuses, vendues en si grand nombre depuis de longues années dans la colonie(cid:31): la moissonneuse-batteuse. Cet instrument, d'une largeur de coupe de 2 m. 70, permet de récolter et de battre simultanément, et par conséquent de réaliser une économie de main-d'œuvre considérable, puisque deux ouvriers suffisent à en assurer la conduite(cid:31); il évite la dépense qu'entraîne l’achat de la ficelle pour moissonneuse, et il permet également d'éviter les pertes de grains qui se produisent inévitablement durant les transports et les manipulations qui précèdent les battages. Remorqué par 10 ou 12 chevaux, ou bien par un tracteur, elle permet de moissonner 6 à 8 hectares par jour. Les récoltes sont belles, non seulement sur le littoral, mais encore sur les Hauts- Plateaux et aux confins du désert habituellement désolés. Les moissons atteignent des hauteurs inconnues et les épis chargés de grains volumineux, pèseront très lourd. Cette récolte merveilleuse, permettra aux colons de réparer un peu les ruines accumulées par une crise sans précédent. Mais il ne suffit pas que les chemins de fer réparent en toute hâte les machines et les wagons pour évacuer vers les ports les millions de sacs de grains récoltés, que les navires viennent s'amarrer le long des quais dans l'attente de leur cargaison, il faut que les colons disposent du matériel nécessaire pour faucher, lier, battre et ensacher. Ce matériel, la maison Billiard peut le fournir et, ce qui est plus important, est à même d'en assurer le fonctionnement sûr à l'époque du grand travail. Elle possède, en effet, un stock important de pièces de rechange qui lui permet de donner satisfaction dans un délai très bref à toutes demandes. Elle a une équipe nombreuse de mécaniciens spécialistes susceptibles d'aller réparer rapidement les machines qui pourraient se trouver momentanément en panne. Les temps d'arrêt, si préjudiciables à l’époque des récoltes, se trouvent, de ce fait, réduits au minimum. On peut se rendre compte ainsi du concours qu'apporte aux agriculteurs une maison organisée ainsi que la maison Billiard. La Maison Billiard est située à Alger, 30, boulevard Baudin. Elle a, à Oran et Bône, d'importantes succursales et des dépôts dans les principaux centres d'Algérie(cid:31): Bouïra, les Issers, Médéa, Affreville, Vialar, Oued-Fodda, Bougie, Philippeville, Sétif, Constantine, Tiaret, Mascara, Bel-Abbès, Tlemcen, Casablanca. La succursale de Bône Une grave accusation (Le Sémaphore algérien, 9 février 1924) La «(cid:31)Lutte sociale(cid:31)», d'Alger, public en gros caractères l'accusation suivante contre M. Billiard, président de la chambre de commerce d'Alger, marchand de matériel agricole(cid:31): » D'un discours récent de M. Poincaré, nous extrayons ce cri d'alarme(cid:31): «(cid:31)Cette. campagne contre notre franc ne peut réussir à Ia longue que si des Français font le jeu de ceux qui s'efforcent de déprécier notre monnaie nationale. Il est donc en notre pouvoir de l’enrayer en gardant nos francs et en ayant confiance en nous-mêmes, en combattant nos courtiers de panique et les fourriers de la défaite.(cid:31)» «(cid:31)Et alors, pour édifier ceux qui croient encore au patriotisme que nos financiers ou industriels étalent aux yeux des naïfs, nous affirmons que ces jours derniers, M. BILLIARD a acheté, par l'intermédiaire de M. Wallut1 , de Paris, plus de DEUX MILLIONS DE DOLLARS au cours de 18(cid:31)fr. 20 (une quarantaine de millions de francs). «(cid:31)On tiendra(cid:31)!!!... avec l'argent des autres. En 'attendant, le sien, sans souci de la baisse, ou de la panique qui peut en résulter, on le met à l'abri. Plus le franc baisse, plus les dollars haussent(cid:31)!(cid:31)» Nous espérons que M. Billiard ne restera pas sous le coup d'une aussi grave accusation et.qu'il aura à cœur de détruire dans l'œuf ce «(cid:31)canard(cid:31)» qui prend son vol. ——————————————————— RECTIFICATION Une lettre de M. Louis Billiard (Le Sémaphore algérien, 15 mars 1924) Nous avons reçu de M. Louis Billiard, président de la chambre de commerce d'Alger, et marchand de machines agricoles, la demande de rectification suivante(cid:31): «(cid:31)Monsieur le rédacteur en chef, Vous avez cru devoir reproduire en première page, dans les Échos, sous le titre «(cid:31)Une grave accusation(cid:31)», un article calomnieux du journal communiste la «(cid:31)Lutte sociale(cid:31)» affirmant que «(cid:31)j'avais acheté, par l'intermédiaire d'une maison de Paris, plus de deux millions de dollars .pour une quarantaine de millions de francs(cid:31)», et vous(cid:31): terminiez .votre écho en exprimant l'espoir que je.ne resterais pas sous le. coup de cette grave accusation. Le démenti a été donné catégorique, absolu, dans l’«(cid:31)Écho d'Alger(cid:31)» du. 22 février dont je vous adresse ci-joint un exemplaire. Votre journal étant lu par un grand nombre d'agriculteurs .des trois départements algériens avec qui je suis en relations d'affaires, vous estimerez certainement comme moi que la stricte équité exige qu'ayant reproduit dans votre journal l'accusation de la «(cid:31)Lutte sociale(cid:31)» vous fassiez paraître aussi dans vos échos en première page du plus prochain numéro de la «(cid:31)Gazette des Colons(cid:31)» l'article de l «(cid:31)Écho d'Alger(cid:31)» qui a fait justice de cette calomnie. Je vous en remercie d'avance et vous prie de croire, Monsieur le rédacteur en chef, à l'expression de mes sentiments distingués. Signé(cid:31): L. BILLIARD. M. BILLARD N'A PAS ACHETÉ DE DOLLARS On est venu me dire(cid:31): 1 Raymond Wallut & Cie, Paris(cid:31): www.entreprises-coloniales.fr/empire/Wallut_et_Cie_1892-1934.pdf — Vous qui demandez que soit interdit l'achat des devises étrangères, savez-vous que le président de la chambre de commerce d'Alger a acheté deux millions cinq cent mille dollars au cours de 18,20. — Bigre, savez-vous que ça fait une somme(cid:31)! — Un peu plus de 46 millions de francs. — Hum, même par les temps qui courent, .ce n'est pas une paille. — Aussi trouve-t-on que, pour un président de chambre de commerce, le geste manque dé patriotisme. — Évidemment(cid:31)! si c'est vrai(cid:31)! — Comment, si c'est vrai. Mais tout le monde le dit. — Tout le monde ne s'est pas demandé si M. Billiard a les moyens de sortir de sa poche, un beau jour, quarante-six millions, comme ça, pour faire une petite affaire, tout comme on tire trois sous de sa profonde pour acheter l’ «(cid:31)Écho d'Alger(cid:31)». — Mais, M. Billiard est riche. — J'admets qu'il soit à son aise; j'admets même qu'il possède 46 millions. Croyez-vous qu'il lui soit possible d'en disposer si facilement pour faire une opération de Bourse ? — Puisqu'on le dit(cid:31)! — Qui on ? — Mais, les communistes, par exemple(cid:31)!... — Bah(cid:31)! — Et des républicains libéraux que je connais... — Bigre(cid:31)! — Et des radicaux-socialistes(cid:31)!... — Oh(cid:31)! alors... — C'est un journal communiste qui a soulevé le lièvre; d'autres journaux ont reproduit son information; il en a été parlé au congrès des mutilés de Blida(cid:31); le Syndicat commercial a été saisi de la question... — Ça devient une grosse affaire. — Très grosse, en effet. l — Trop grosse(cid:31)! ] — Vous n'y croyez pas. ? ? ? — Non, on me parlerait de un, deux, trois millions que, je me dirais, considérant que M. Billiard vend des machines agricoles américaines(cid:31): après tout, c'est possible. Mais 46 millions, le chiffre est tellement fort qu'il me fait croire à un énorme canard. — Pourtant, M: Billiard doit être coupable, puisqu'il ne répond pas. — Il ne répond pas. Eh(cid:31)! bien, il y a un moyen d'être fixé(cid:31): je vais aller l'interroger... Et je suis allé voir M. Billiard. J'avoue que c'est fatigant, Avec le président de la chambre de commerce, il faut toujours avoir la tête en l'air, d'autant plus que l'accusation qui .a été portée contre lui ne semble pas lui avoir fait courber les épaules. Comme je n'aime pas perdre mon temps, je lui ai dit carrément(cid:31): — On vous accuse d'avoir acheté des dollars pour plus de quarante millions. Est-ce vrai ? Et M. Billiard, sans hésiter, m'a répondu(cid:31): — Cette accusation est un mensonge. Puis, d'un ton.; un peu cassant, il a ajouté(cid:31): — Je connais les bruits que l'on a lancés, mais je ne veux pas m'abaisser à donner un démenti à un journal communiste qui serait trop heureux de l'importance accordée à ses affirmations — Je ne connais moi-même ces bruits que par la rumeur publique, et celle-ci a quelque importance. Vous êtes président de la chambre de commerce, M. Billiard. — Et tout cela parce qu'un postier, violant le secret professionnel, a communiqué au
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