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El-Zohra n'est pas né en un jour PDF

20 Pages·2017·18.63 MB·French
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Al-Jahiliyyah est la période préislamique qui précède la révélation de l’Islam monothéiste. Prise au sens philosophique, l’expression désigne un état d’ignorance et d’obscurité. La richesse de cette période et sa culture polythéiste ont été délibérément censurées et restent encore aujourd’hui négligées, peu diffusées et largement méconnues. Cette période et son riche héritage polythéiste ont subi une censure délibérée et demeurent jusqu’à aujourd’hui ignorées, peu commentées et largement ignorées. Les approches orientalistes du 19ème siècle ont contribué à gommer encore davantage la diversité originelle dans le récit fondateur de l’Islam. Récemment, l’État islamique a entrepris la destruction systématique de certaines des rares traces de cette période historique, principalement des sites archéologiques, des temples et des sculptures sémitiques. El-Zohra n’est pas né en un jour plonge ses racines dans les artefacts archéologiques du Proche- Orient, les écrits des anciens chroniqueurs musulmans, le Coran, la littérature arabe classique et le vaste domaine de la poésie préislamique pour mettre en lumière les contes mythologiques oubliés de l’Arabie ancienne. Les œuvres présentées dans cette exposition sont des sculptures représentant des déités arabes et des dioramas multimédias, racontant chacune un mythe préislamique ancien, effacé. Ces mythes refoulés révèlent des aspects obscurs et non représentés, qui occupent pourtant une place centrale, puissante, dans l ’histoire de la culture arabe et de la mémoire collective de ses peuples. La mise en lumière de ces mythes offre une perspective plus approfondie et nuancée sur le peuple arabe, sa culture et ses religions. Elle met en œuvre un récit autre qui bouscule la grande histoire telle qu’elle a été produite par les systèmes successifs de domination, religieux ou laïques. Elle remet ainsi en cause les discours dominants qui façonnent les identités et cultures en rendant visible les constructions symboliques, religieuses et politiques. Avec l’utilisation du diorama — littéralement « ce qui est vu à travers » — Randa Mirza vient interroger la façon dont les récits empreints d’aniconisme peuvent être représentés et montrés. Elle développe dans le même mouvement un intérêt déjà manifesté lors de précédentes installations photographiques pour les dispositifs de vision. Sa recherche s’inscrit dans la continuité de l’utilisation spectaculaire, puis pédagogique, du diorama inventé au 19ème siècle en France. La photographe renoue par ailleurs avec les boîtes aux merveilles — Sandouk al Ferjeh — objets privilégiés des conteurs ambulants dans le bassin méditerranéen au cours du 20ème siècle. En associant esthétique pré-cinématographique à diverses formes d’expression tels que la photographie, la vidéo, les arts de la scène et la sculpture, ce projet artistique interroge le temps du regard : sa poésie, son économie et sa critique. L’année de L’éléphant L’année de l’éléphant est le nom donné par la tradition 2014 musulmane à l’année correspondant approximativement à Diorama la date de la naissance du prophète Mahomet, a savoir l’an 105 x 70 x 75 cm 570 AC. Ce nom serait issu d’un évènement qui semble avoir eu lieu à la Mecque. Abraha, le chef Chrétien du Yémen, vassal du Royaume d’Aksum, fit construire à Sanaa une grande église connue sous le nom de al-Qullays. Abraha tenta de détourner les pèlerins se rendant à la Mecque en les encourageant à aller vers cette église. Si l’on en croit Ibn Ishaq - l’un des premiers chroniqueur musulman - un homme issu de la tribu mecquoise des Quraysh, outré par ce stratagème, se glissa alors une nuit dans l’église pour la profaner. Furieux, Abraha lança, pour détruire la Qaaba, une expédition composée de quarante mille hommes menés par un éléphant blanc nommé Mahmoud. Lorsque la nouvelle de l’avancé d’Abraha se diffusa, les tribus arabes s’unirent pour défendre la Qaaba. Abdul Muttalib, le grand père du prophète, conseilla alors aux habitants de la Mecque de ne pas se battre, et les encouragea à se refugier sur les collines environnantes, leur disant : “Le maître de la Mecque est son défenseur, il la sauvera, j’en suis certain, des attaques de ses ennemis”. On raconte que l’éléphant blanc à la tête de la troupe armée s’arrêta aux enceintes de la Mecque et refusa de charger. Lorsque Abraha s’apprêta à passer à l’assaut, une sombre nuée de petits oiseaux apparut dans le ciel. Ceux- [105 :1] Avez-vous constaté ce que votre Seigneur a fait au peuple de l’éléphant ? ci portaient dans leur bec et entre leurs serres des pierres [105 :2] N’a t’il pas rendu leur ruse complètement vaine ? qu’ils lâchèrent sur les troupes, les annihilant totalement. [105 :3] Il leur envoya une nuée d’oiseaux. [105 :4] Qui leur lança des pierres d’argile. [105 :5] Ils les transformèrent en foin mâché Coran, Sourate Al-Fîl (L’éléphant) [105 :1-5] Les Dieux de Noé 2016 Diorama 110 x 70 x 80 cm D’après «le Livre des Idoles», du savant arabe Hisham Ibn Al-Kalabi, Wadd, Suwa’, Yaghuth, Ya’uk et Nasr sont cinq anciens dieux respectivement représentés par un homme, une femme, un lion, un cheval et un aigle. Ils furent retrouvés sur une plage de Jeddah après le déluge de Noé. Dans une autre version du mythe, les statues furent trouvés quelque part au Levant (bilad al-Sham), lequel à cette époque comprenait la Syrie, la Jordanie, le Liban et la Palestine. Selon la biographie du prophète par Ibn Hisham, Amr ibn Luhay Qam’ah ibn Khindaf voyagea de la Mecque à la région d’al-Balqa’, alors habitée par les tribus Amaleeq, descendants de Imlaq fils de Lanwdh fils de Sam fils de Noé. Il découvrit le culte des idoles par les Amaleeqs, et demanda alors à ces derniers : «Qui sont ces dieux que je vous vois idolâtrer ?» Ils lui expliquèrent qu’ ils les adoraient parce que, lorsqu’ils les imploraient qu’il pleuve, ils répondaient, et que lorsqu’ils souhaitaient une victoire contre leurs ennemis, ils y consentaient. Amr leur demanda : « Pourriez-vous s’il vous plaît me donner ces idoles, de sorte que je puisse les emmener au pays des Arabes [71 :23] «Et ils se sont dit : N’abandonnez jamais vos dieux; n’abandonnez ni pour les y adorer ?». Wudd ni Suwa’, ni Yagūth, ni Nasr.» [71 :24] : « Ils en ont déjà trompé, et (ô Seigneur !) n’accordez nulle aide aux C’est ainsi que Amr ibn Luhay emporta les idoles avec malfaiteurs, sauf à les faire dévier du droit chemin» lui jusqu’à la Mecque, où il initia un rituel d’offrandes Coran, sourate de Noé aux statues, en même temps qu’il institua d’autres rituels païens. Vénus et les anges Harut et Marut 2016 Diorama 48 x 85,5 x 69 cm [105 :1] Avez-vous constaté ce que votre Seigneur a fait au peuple de l’éléphant ? [105 :2] N’a t’il pas rendu leur ruse complètement vaine ? [105 :3] Il leur envoya une nuée d’oiseaux. [105 :4] Qui leur lança des pierres d’argile. [105 :5] Ils les transformèrent en foin mâché Coran, Sourate Al-Fîl (L’éléphant) [105 :1-5] Lorsque les anges se plaignirent à Dieu de la vers les cieux ; mais lorsqu’ elle voulut redescendre sur désobéissance des hommes, Dieu leur répondit qu’ils terre, elle avait oublié la formule et fut transformée auraient eu des instincts humains, ils se seraient en planète, Vénus. Aujourd ’hui d ’ailleurs, El-Zohra comportés de la même manière, et par conséquent ils en arabe signifie Vénus. auraient également fauté. Pour en avoir le cœur net, les anges choisirent dans leurs rangs Harut et Marut, L ’œuvre inspirée par ce récit met en avant la verticalité les dotèrent d ’instincts humains et les envoyèrent sur de l’ascension de Zohra et sa transformation en terre. Vénus. Harut et Marut sont les deux chiens à ses pieds, - les chiens représentant, dans la tradition islamique, Là, ils rencontrèrent Zohra et succombèrent à des anges déchus. La composition du diorama ses charmes. Zohra consentit à se donner à eux s’inspire d ’un bas-relief représentant le portrait de physiquement à condition qu ’ils lui apprennent les Ishtar, divinité assyrienne et babylonienne dont les paroles secrètes qui lui permettraient l ’ascension au descendants sont Aphrodite chez les Grecs et Vénus ciel. Zohra prononça les mots magiques et se vit élevée chez les Romains. Al Hâma 2016 Diorama 54 x 100 x 50 cm [56 :55] Et l’on boira comme boivent les chameaux assoiffés Coran, sourate Al-Waqi’ah Al Hâma, oiseau de la nuit. chercheurs s’accordent sur ce qui est mentionné au Al Hâma est un hibou errant. La racine du mot, al- début. Les Bédouins demandaient aussi que la tombe Hiym, évoque la soif. Le mot parent dal Hiyâm désigne du mort s ’illumine une fois celui-ci vengé, mais qu ’elle un chameau insatiable. reste obscure au cas où son sang aurait été inutilement versé ou qu ’il aurait fait l ’objet d ’un marché. «Il a été dit qu’al Hâma est un hibou mâle vivant dans les tombes, et que les Bédouins demandent qu’il sorte Le mythe d’al Hâma symbolise les ténèbres, la soif et la de la tête d ’un homme injustement assassiné et jamais mort, et représente un pont entre le monde des morts et vengé, clamant : «Désaltérez-moi, désaltérez-moi !», celui des vivants. L’oiseau réclame vengeance, et raconte jusqu’ à l ’accomplissement de la vengeance. Certains aux morts ce qu ’ils sont devenus après leur disparition.» ont argué que cet oiseau représente l’esprit du mort, sans parler spécifiquement de meurtre, mais tous les

Description:
d'al-Balqa', alors habitée par les tribus Amaleeq, descendants de Imlaq fils descendants sont Aphrodite chez les Grecs et Vénus chez les Romains.
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