Dynamique de la productivité et efficience allocative des marchés: Une analyse appliquée à l’industrie française Jérémy Mallen-Pisano To cite this version: JérémyMallen-Pisano. Dynamiquedelaproductivitéetefficienceallocativedesmarchés: Uneanalyse appliquée à l’industrie française. Economies et finances. Université Nice Sophia Antipolis, 2013. Français. NNT: 2013NICE0055. tel-00973213 HAL Id: tel-00973213 https://theses.hal.science/tel-00973213 Submitted on 4 Apr 2014 HAL is a multi-disciplinary open access L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est archive for the deposit and dissemination of sci- destinée au dépôt et à la diffusion de documents entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, lished or not. The documents may come from émanant des établissements d’enseignement et de teaching and research institutions in France or recherche français ou étrangers, des laboratoires abroad, or from public or private research centers. publics ou privés. L’UniversitØn’entenddonneraucuneapprobationniimprobationauxopi- nions Ømises dans les thŁses. Ces opinions doivent Œtre considØrØes comme propres leurs auteurs. i UNIVERSITE DE NICE-SOPHIA ANTIPOLIS Dynamique de la productivitØ et e(cid:30)cience allocative des marchØs : une analyse appliquØe (cid:224) l’industrie fran(cid:231)aise ThŁse pour le doctorat de sciences Øconomiques Mallen-Pisano JØrØmy Laboratoire de Recherche : GREDEG, UMR no7321 (cid:201)cole Doctorale : D.E.S.P.E.G. Soutenue le 15 octobre 2013 devant la commission d’examen. Composition du jury : Rapporteurs Patricia Augier Ma(cid:238)tre de ConfØrences, HDR, UniversitØ Aix-Marseille Sebastien Lechevalier Ma(cid:238)tre de confØrences, HDR, EHESS Directeurs de Recherche Flora Bellone Professeur, UniversitØ de Nice-Sophia Antipolis Patrick Musso Professeur, UniversitØ de Nice-Sophia Antipolis InvitØs Jean-Luc Gaffard Professeur, UniversitØ de Nice-Sophia Antipolis, OFCE Claire Lelarge Administrateur de l’INSEE, INSEE et CREST Sommaire Introduction gØnØrale 1 I Dynamique industrielle et croissance de la produc- tivitØ. 15 1 DØcompositions microØconomiques de la croissance de la pro- ductivitØ 18 2 Une application (cid:224) l’industrie fran(cid:231)aise : 1990-2006 60 II Structures de marchØ et e(cid:30)cience allocative. 131 3 Structures de marchØ et dynamique industrielle 134 4 Une approche quantitative de l’e(cid:30)cience Øconomique 205 Conclusion gØnØrale 250 Annexe 260 Bibliographie 276 ii Remerciements J’aimerais tout d’abord remercier ma directrice de thŁse, Mme Flora Bel- lone, pour sa disponibilitØ, sa patience, son soutient et sa con(cid:28)ance. Sa relec- ture (cid:28)nale des chapitres m’a sans aucun doute permis de prØciser mes propos. Sans elle, cette page n’existerait pas. De mŒme, ce travail de thŁse n’aurait pu voir le jour sans leurs concours, (cid:224) eux vont mes remerciements : (cid:192) Patrick Musso, pour avoir acceptØ de co-diriger ce travail de recherche, pour sa disponibilitØ, son soutient et sa con(cid:28)ance. (cid:192) tous les membres du jury, qui ont acceptØ d’accorder leur intØrŒt (cid:224) ce travail et de participer (cid:224) la soutenance. (cid:192) l’Øquipe des ITA du Gredeg, pour son accompagnement logistique et amical au jour le jour, et notamment (cid:224) Fabien. Je remercie Øgalement ma famille et mes amis qui m’ont soutenu et n’ont eu cesse de me poser la question incontournable, "Quand est-ce que tu soutiens la thŁse?"... (cid:192) mes parents, qui m’ont soutenu (cid:224) tous les niveaux (cid:192) Manuel, qui m’a redonnØ du courage et de l’envie (cid:192) Laura, pour ses prØcieuses relectures (cid:192) Tania et Antoine, qui ont partagØ avec moi ce long chemin (cid:192) Patrice, pour toute son aide et son amitiØ (cid:192) Lionel, pour son aide prØcieuse au laboratoire ou sur un terrain de basket (cid:192) Julien, qui a ØgayØ mes journØes dans un bunker iii Introduction gØnØrale 1 Ces vingt derniŁres annØes ont ØtØ marquØes par un arrŒt net de la conver- gence des niveaux de vie des pays europØens vers ceux des (cid:201)tats-Unis. Le rattrapage Øconomique (cid:224) la suite de la seconde guerre mondiale s’est essouf- (cid:29)Ø en deux Øtapes. PremiŁrement, les annØes 80 ont ØtØ marquØes par un fort ralentissementdelacroissanceØconomiquedespaysdØveloppØspuis,dansun deuxiŁme temps, les annØes 90 ont vu appara(cid:238)tre une augmentation de l’Øcart des niveaux de vie entre, d’un cotØ, la majoritØ des pays de l’Union Euro- pØenne et de l’autre, les (cid:201)tats-Unis et les pays scandinaves. Ainsi, (cid:224) partir du milieu des annØes 90, les (cid:201)tats-Unis, le Royaume-Uni et l’ensemble des pays scandinaves ont exhibØ une croissance ØlevØe de leur revenu alors que les pays del’EuropeContinentaleetduSudontexhibØunralentissementØconomique. Plus prØcisØment, si on regarde la base de donnØes Penn World Tables1 (PWT) de 1960 (cid:224) 1980, les (cid:201)tats-Unis ont vu leur Produit IntØrieur Brut (PIB) par tŒte cro(cid:238)tre (cid:224) un taux annuel moyen d’environ 2,62% alors que la France a(cid:30)chait un certain rattrapage Øconomique avec un taux de croissance annuel moyen de 3,64%. AprŁs les crises pØtroliŁres (cid:28)n des annØes 70, les chi(cid:27)res s’inversent. De 1980 (cid:224) 2005, la France n’a plus qu’un taux de crois- sance annuel moyen de son revenu de 2,77% alors que l’Øconomie amØricaine exhibe un taux de 3,61% par an. Les di(cid:27)Ørences internationales de taux de croissance Øconomique entre pays dØveloppØs sont principalement attribuables (cid:224) des di(cid:27)Ørences de crois- sance de la productivitØ selon le rapport de l’OCDE (2004). Et e(cid:27)ectivement, onretrouvedesØcartsdemŒmeordredegrandeurentrelaFranceetles(cid:201)tats- Unis que l’on regarde ces Øcarts en termes de croissance du revenu par tŒte 1. Version 6.1 de Heston et al.(2002) 2 comme prØcØdemment ou en termes de croissance de la productivitØ. Ainsi, les (cid:201)tats-Unis ont connu une croissance de la productivitØ du travail de 1990 (cid:224) 1995 de 1,5% par an et de 1995 (cid:224) 2000 de 2,7% par an selon Jorgenson, et al (2002) alors que l’Øconomie fran(cid:231)aise a exhibØ un taux de croissance de 1,6% lors de la premiŁre pØriode et de 1,1% lors de la seconde pØriode selon Cette et al. (2002). De mŒme, Artus (2012) montre que la France a connu une augmentation de 5% de sa productivitØ totale des facteurs (PTF) de 1995 (cid:224) 2005 alors que les (cid:201)tats-Unis ont connu une croissance de l’ordre de 15%. La France a ainsi une croissance de la productivitØ plus faible que celle des Etats-Unis ce qui expliquerait la faible croissance Øconomique fran(cid:231)aise aprŁs les annØes 70. Cette faible croissance relative de la productivitØ s’observe dans d’autres pays europØens tels que l’Espagne ou l’Italie. Ces pays ne semblent pas avoir rØussi (cid:224) bØnØ(cid:28)cier du progrŁs technique issu des innovations et, particuliŁre- ment, des Technologies de l’information et de la Communication (TIC), aussi bien que les (cid:201)tats-Unis ou les pays scandinaves. Mais quels enjeux dØcoulent de cette course aux gains de productivitØ? Toujours selon le rapport Artus (2012), la France est assujettie (cid:224) une chute de la qualitØ de ses produits sur la scŁne internationale, qui, elle-mŒme induit une perte de parts de marchØ et une chute du poids relatif de l’industrie fran(cid:231)aise sur la scŁne internationale. La faiblesse de l’industrie fran(cid:231)aise est-elle e(cid:27)ectivement la clØ du dØclin de l’Øconomie fran(cid:231)aise par rapport (cid:224) d’autres pays dØveloppØs? Lorsque l’on regarde l’industrie, il appara(cid:238)t que nous avons eu une dØsindustrialisation ces vingt derniŁres annØes en parallŁle (cid:224) la faible croissance fran(cid:231)aise que ce soit 3 en productivitØ ou en revenu. MŒme si l’industrie reste un secteur important dans l’Øconomie fran(cid:231)aise reprØsentant un quart de l’emploi et du PIB, elle a subi un recul sur 25 ans de sa part dans la valeur ajoutØe (- 9 points) et de sa part dans l’emploi (- 9,4 points). L’industrie mondiale a elle-mŒme subi de fortes transformations avec l’avŁnement de nombreuses innovations ces vingt derniŁres annØes et la mon- tØe en puissance des pays Ømergents. L’Øvolution de l’industrie fran(cid:231)aise re- (cid:29)Łte en partie cette rØalitØ. NØanmoins, nous pouvons nous demander si la France fait face (cid:224) des problŁmes spØci(cid:28)ques de restructuration de son indus- trie. En e(cid:27)et, pourquoi sinon des pays qui ont une structure semblable (cid:224) la France tels que les (cid:201)tats-Unis, ou plus prŁs de nous les pays scandinaves ou, plus rØcemment, l’Allemagne exhibent-t-ils de meilleurs performances? Une premiŁre hypothŁse de travail est que la France n’a pas su tirer plei- nement parti des gains de productivitØ permis par la rØvolution des TIC. Cette hypothŁse a ØtØ largement explorØe dans la littØrature au travers de travaux qui ont cherchØ (cid:224) quanti(cid:28)er le retard de certains pays europØens, dont la France, par rapport aux USA en matiŁre d’adoption et de di(cid:27)usion des TIC. Ilestapparuqueles(cid:201)tats-UnisavaientØtØlespionniersdansl’adoptionet la di(cid:27)usion des TIC dans leur industrie. Selon le rapport de Thomas (2007), les USA apparaissent toujours en tŒte dans la di(cid:27)usion des TIC tandis que la France n’appara(cid:238)t qu’(cid:224) la 18Łme position. Un certain rattrapage a pourtant eu lieu entre la France et plus gØnØra- 4 lement l’Europe et les USA au dØbut des annØes 2000. Ainsi, selon le rap- port de la commission europØenne de 2006 intitulØ Task-Force on ICT Sector Competitiveness and ICT Uptake, mŒme si les entreprises europØennes des secteurs des TIC dØpensent moins en Recherche & DØveloppement que leurs homologues amØricaines, ces secteurs exhibent une croissance en termes rØels supØrieure (cid:224) celles des secteurs amØricains de 2000 (cid:224) 2003. Toujours selon ce mŒme rapport, quand on regarde les secteurs industriels au-del(cid:224) des secteurs TIC (cid:224) proprement parler, il appara(cid:238)t que l’ensemble des secteurs europØens adopte les TIC quel que soit leur niveau d’intensitØ tech- nologique. Ainsi, mŒme le secteur de l’habillement qui, est celui qui fournit le moins d’investissements dans les TIC, exhibe une part considØrable de son budget allouØe (cid:224) ces technologies. En(cid:28)n, il ressort de ce rapport que la taille des (cid:28)rmes joue un r(cid:244)le impor- tantdanslechoixd’adopterounonlesTIC.AinsilesentrepriseseuropØennes de moins de vingt employØs rØalisent de faibles investissements dans des tech- nologies porteuses de gains de productivitØ. Par exemple, seulement 50% des entreprises europØennes de petite et moyenne taille avaient investi dans les TIC en 2005 alors que plus de 80% des (cid:28)rmes de plus de vingt employØs avaient investi dans ces technologies la mŒme annØe. Ainsi donc, il existe une vaste littØrature qui met en avant les Øcarts entre pays et entre entreprises dans l’adoption et la di(cid:27)usion des TIC pour expli- quer les Øcarts de croissance de productivitØ entre les pays dØveloppØs. La faible croissance de la productivitØ des pays d’Europe Continentale et du Sud peut-Œtre apprØhendØe par cette hypothŁse de faible di(cid:27)usion des technolo- 5
Description: