GGGeeerrrmmmaaaiiinnneee dddeee SSStttaaaëëëlll DDDIIIXXX AAANNNNNNÉÉÉEEESSS DDD’’’EEEXXXIIILLL 111888111888 ééédddiiitttééé pppaaarrr lllaaa bbbiiibbbllliiiooottthhhèèèqqquuueee nnnuuummmééérrriiiqqquuueee rrrooommmaaannndddeee eeebbbooooookkksss---bbbnnnrrr...cccooommm Table des matières MADAME DE STAËL NOTICE BIOGRAPHIQUE ................. 5 PRÉFACE DE M. DE STAËL-HOLSTEIN, fils aîné de Mme de Staël ........................................................................... 10 PREMIÈRE PARTIE ............................................................... 16 CHAPITRE PREMIER Causes de l’animosité de Bonaparte contre moi. ........................................................................................... 16 CHAPITRE II Commencements de l’opposition dans le Tribunat. – Premières persécutions à ce sujet. – Fouché. ............................. 19 CHAPITRE III Système de fusion adopté par Bonaparte. – Publication de mon ouvrage sur la Littérature. .......................... 24 CHAPITRE IV Conversation de mon père avec Bonaparte. – Campagne de Marengo. ............................................................. 28 CHAPITRE V Machine infernale. – Paix de Lunéville. ............... 33 CHAPITRE VI Corps diplomatique sous le consulat. – Mort de Paul Ier. ...................................................................................... 36 CHAPITRE VII Paris en 1801. .................................................. 40 CHAPITRE VIII Voyage à Coppet. – Préliminaires de paix avec l’Angleterre. ............................................................................... 46 CHAPITRE IX Paris en 1802. – Bonaparte Président de la République italienne. – Retour à Coppet. .................................... 50 CHAPITRE X Nouveaux symptômes de la malveillance de Bonaparte contre mon père et moi. – Affaire de Suisse. ............... 56 CHAPITRE XI Rupture avec l’Angleterre. – Commencement de mon exil. .................................................................................... 62 CHAPITRE XII Départ pour l’Allemagne. – Arrivée à Weimar. . 70 CHAPITRE XIII Berlin. – Le prince Louis-Ferdinand. ............... 74 CHAPITRE XIV Conspiration de Moreau et de Pichegru. .......... 77 CHAPITRE XV Assassinat du duc d’Enghien. ........................... 81 CHAPITRE XVI Maladie et mort de M. Necker. ....................... 86 CHAPITRE XVII Procès de Moreau. ......................................... 89 CHAPITRE XVIII Commencement de l’Empire. ........................ 93 AVERTISSEMENT DE M. DE STAËL-HOLSTEIN................... 100 SECONDE PARTIE .............................................................. 106 CHAPITRE PREMIER Suppression de mon ouvrage sur l’Allemagne. – Exil hors de France. ........................................... 106 CHAPITRE II Retour à Coppet. – Persécutions diverses........... 118 CHAPITRE III Voyage en Suisse avec M. de Montmorency. .... 125 CHAPITRE IV Exil de M. de Montmorency et de Mme Récamier. Nouvelles persécutions. ............................................................. 133 CHAPITRE V Départ de Coppet. ............................................ 141 CHAPITRE VI Passage en Autriche. – 1812. ........................... 151 CHAPITRE VII Séjour à Vienne. ............................................ 159 CHAPITRE VIII Départ de Vienne. ......................................... 165 CHAPITRE IX Passage en Pologne. ........................................ 174 CHAPITRE X Arrivée en Russie. ............................................. 179 CHAPITRE XI Kiew. .............................................................. 184 CHAPITRE XII Route de Kiew à Moscou. ............................... 190 CHAPITRE XIII Aspect du pays. – Caractère du peuple russe. 195 CHAPITRE XIV Moscou. ....................................................... 200 CHAPITRE XV Route de Moscou à Pétersbourg. .................... 209 CHAPITRE XVI Saint-Pétersbourg. ........................................ 211 CHAPITRE XVII La famille impériale. ................................... 220 CHAPITRE XVIII Mœurs des grands seigneurs russes. ............ 226 – 3 – CHAPITRE XIX Établissements d’instruction publique. – Institut de Sainte-Catherine. ................................................................. 232 CHAPITRE XX Départ pour la Suède. – Passage en Finlande. 242 Ce livre numérique .............................................................. 251 – 4 – MADAME DE STAËL NOTICE BIOGRAPHIQUE L’histoire de la vie active de Mme de Staël peut être ra- menée à l’histoire de son long duel avec Napoléon. Esprits dominateurs l’un et l’autre, apparus au même moment sur la même scène, ils se sont naturellement heurtés. Mme de Staël prétend bien dans les mémoires de ses Dix ans d’exil que, dès le premier jour, elle fut l’ennemie de Bonaparte, et qu’elle demeura irréconciliable ; – mais la vérité est qu’elle com- mença par s’enthousiasmer du jeune héros de l’armée d’Italie, et que, ainsi qu’elle le dit elle-même de Cléopâtre, croyant « posséder surtout l’art de captiver », elle rêva de vaincre ce vainqueur et d’être un jour la tête qui ferait agir ce bras, devenu souverain. Elle lui écrivit d’abord, à l’armée, des lettres étrangement admiratives et, quand il fut revenu à Paris, elle voulut lui être présentée. Il l’intimida. Elle n’en mit pas moins à le rechercher une insistance qu’égalait seule l’application que Bonaparte mettait à la fuir. Il n’aimait point les femmes « politiques ». Mme de Staël, n’ayant pas réussi à charmer, essaya de se faire craindre. Un peu après le 18 Brumaire, elle suscita l’opposition de Benjamin Constant qui dénonça au Tribunat « l’aurore de la tyrannie ». L’effet fut immédiat et inattendu : elle sentit dès le jour même le vide se faire autour d’elle, et des hommes politiques qu’elle avait priés à dîner pour le soir se dérobèrent par quelques mots d’excuses, y compris, bien – 5 – entendu, M. de Talleyrand, à qui elle ne pardonna jamais cette défection… Le règne de Napoléon s’annonce, mais il s’annonce comme une restauration du pouvoir personnel et il se fait précéder d’un relèvement de la religion catholique. Mme de Staël, fille de Necker et fille intellectuelle de Rous- seau, libérale à la fois en politique et en religion, et qui avait rêvé de présider à un gouvernement garant des libertés pu- bliques et instaurateur du protestantisme, sentit en elle comme un effondrement, et, désormais, se manifesta, en face de Napoléon, comme une force agissante d’opposition. Mais, malgré sa virilité physique et intellectuelle, elle est femme, et elle est attentive aux effets de sa haine sur l’homme qui l’a réduite à le combattre ; elle est satisfaite quand il reconnaît la main qui le blesse, et puisqu’il faut bien qu’elle se résigne à être persécutée par lui, elle ne peut du moins admettre d’être ignorée de lui. De même qu’il n’est pas exact qu’elle se soit montrée ennemie de Bonaparte dès le premier jour, il n’est pas exact non plus qu’elle le soit demeurée jusqu’au dernier. Elle s’est, il est vrai, affligée des victoires qu’il remportait, puisqu’elles maintenaient sa situation, et dans les souhaits qu’elle formait contre lui, elle n’a pas toujours aperçu avec netteté quels in- térêts généraux étaient solidaires des intérêts particuliers de l’Empereur. Mais quand elle voit la France envahie, elle en prend hautement conscience et elle désire alors la victoire de ce Napoléon qu’elle déteste encore ; – elle accepterait la pro- longation d’un exil dont elle souffre plutôt que de rentrer en France avec le secours de l’étranger, et elle donne une juste leçon de patriotisme à ce frivole Benjamin Constant qui, ré- fugié à Londres, insulte, en ces heures douloureuses, le pays qui l’a paternellement accueilli. Elle apprend, alors que Na- – 6 – poléon est à l’île d’Elbe, qu’un complot est tramé contre lui, et aussitôt elle veut partir pour l’île, avec Talma. Néanmoins elle quitte Paris pendant les Cent jours. Elle suit avec une in- quiétude tragique la dernière odyssée du héros : « C’en est fait de la liberté si Bonaparte triomphe, dit-elle, et de l’indé- pendance nationale s’il est battu. » Ainsi donc le souverain ne l’a jamais ralliée, mais jamais elle n’a oublié l’homme pour lequel, au temps de sa jeunesse, elle s’était passionnée. Il est au centre de sa vie ; il y est plus fortement, semble- t-il, non seulement que ce M. de Staël avec qui elle ne s’en- tendit pas, mais encore que le jeune M. de la Rocca qu’elle épousa plus tard, et même peut-être que Benjamin Constant, malgré leur longue et parfois orageuse liaison. On s’explique donc l’importance de l’œuvre que nous donnons ici : elle est le récit des dix années les plus fécondes peut-être de la vie errante et tumultueuse de Mme de Staël. De cette vie nous rappellerons seulement ici les dates princi- pales et les principaux événements. Anna-Louise-Germaine Necker naquit à Paris le 22 avril 1766. Elle grandit dans un milieu particulièrement favorable au développement de son intelligence avide de tout con- naître et capable de tout embrasser. Chez elle, l’exaltation sentimentale n’est pas moindre d’ailleurs que la puissance intellectuelle. À dix ans, elle voudrait épouser Gibbon ; à quinze, elle s’éprend du comte Guibert ; à vingt ans enfin, après avoir refusé la main de Pitt le fils qu’on voulait lui faire obtenir, cette jeune fille qui avait tant rêvé de « l’amour dans le mariage » épousa le paisible baron de Staël. Ce mariage ne fut pas heureux. Elle l’oublie plus tard dans l’amour de Ben- jamin Constant, et plus tard encore en épousant M. de la – 7 – Rocca, qui, comme par compensation, se trouvait beaucoup plus jeune qu’elle tandis que M. de Staël s’était trouvé beau- coup plus âgé. Au début de la Révolution, son salon devint le lieu des réunions des Constitutionnels ; – en septembre 1790, elle émigre ; elle rentre à Paris en mai 1795, rêvant d’une répu- blique à l’américaine, sur le modèle de celle de Washing- ton ; – elle croit un jour que notre Washington, ce pourra être Bonaparte. Désillusionnée et éloignée de Paris, elle pu- blie : en 1800, son livre De la littérature ; en 1802, le roman de Delphine. Puis commence son long exil. Elle voyage d’abord en Allemagne et en Italie (de là deux nouveaux ou- vrages : Corinne, publié en 1807 ; De l’Allemagne, publié en 1810 puis en 1813) ; ensuite en Autriche, en Russie, en Suède et en Angleterre. Rentrée en France après la première abdi- cation, elle en repart quand Napoléon revient de l’île d’Elbe. Elle y rentre de nouveau après Waterloo, rouvre son salon, se dépense en réceptions et en travaux, et un soir de février 1817, au milieu d’un bal chez le duc Decazes, elle est terras- sée par une attaque de paralysie. Elle meurt le 14 juillet sui- vant. Elle avait perdu son premier mari en 1802 et son père en 1804. Son second mari, M. de la Rocca déjà malade, lui survécut peu de temps. Il mourut à Hyères le 30 janvier 1818. Aux œuvres principales que nous avons citées, il faut ajouter quelques poésies, quelques essais dramatiques, et quelques romans de jeunesse ; – un curieux Essai sur les fic- tions, publié en 1795 ; – quelques œuvres critiques : Lettres sur les écrits et le caractère de J.-J. Rousseau (1788) ; Influence des passions sur le bonheur des individus et des nations (1796) ; Réflexions sur le suicide (1813) ; – quelques écrits politiques : Réflexions sur le procès de la reine (1793) ; Du caractère de – 8 – M. Necker et de sa vie privée (1804), consacré à l’apologie de son père ; enfin : les Considérations sur la Révolution française publiées un an après sa mort, de même que son livre de mé- moires : Dix années d’exil. – 9 – PRÉFACE DE M. DE STAËL-HOLSTEIN, fils aîné de Mme de Staël L’écrit que l’on va lire ne forme point un ouvrage com- plet, et ne doit pas être jugé comme tel. Ce sont des frag- ments de mémoires que ma mère se proposait d’achever dans ses loisirs, et qui auraient peut-être subi des change- ments dont j’ignore la nature, si une plus longue carrière eût permis de les revoir et de les terminer. Cette réflexion suffi- sait pour que j’examinasse avec scrupule si j’étais autorisé à les publier. La crainte d’aucun genre de responsabilité ne peut se présenter à l’esprit, lorsqu’il s’agit de nos plus chères affections ; mais le cœur est agité d’une anxiété douloureuse, quand on est réduit à deviner des volontés dont la manifesta- tion serait une règle invariable et sacrée. Toutefois, après avoir sérieusement réfléchi sur ce que le devoir exigeait de moi, je me suis convaincu que j’avais rempli les intentions de ma mère, en prenant l’engagement de n’omettre dans cette édition de ses Œuvres aucun écrit susceptible d’être impri- mé. Ma fidélité à tenir cet engagement me donne le droit de désavouer, par avance, tout ce qu’à une époque quelconque on pourrait prétendre ajouter à une collection qui, je le ré- pète, renferme tout ce dont ma mère n’eût pas formellement interdit la publication. Le titre de Dix années d’exil est celui dont l’auteur lui- même avait fait choix ; j’ai dû le conserver, quoique l’ou- vrage, n’étant pas achevé, ne comprenne qu’un espace de sept années. Le récit commence en 1800, c’est-à-dire deux – 10 –
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