DISPOSITIFS DE SANTE ANIMALE DE PROXIMITE ET DE QUALITE CAPITALISATION auxiliaires Synthèse d’expériences Analyse Leçons apprises Recommandations DISPOSITIFS DE SANTE ANIMALE DE PROXIMITE ET DE QUALITE Synthèse d’expériences Analyse Leçons apprises Recommandations CAPITALISATION auxiliaires Document élaboré sous la coordination de : Saadi BENZERRAK et Isabelle TOURETTE DIOP Avec les contributions de : Emeline HAMON Sabine PATRICOT Jérôme THONNAT et de nombreux salariés et administrateurs d’AVSF. CAPITALISATION auxiliaires 2 www.avsf.org Table des matières INTRODUCTION 6 PREAMBULE CONTEXTE ET METHODE 7 Contexte 7 Méthode 10 PREMIERE PARTIE LA PROXIMITE 11 1.1. Critères de sélection des auxiliaires 11 1.2. Choix du nombre d’auxiliaires et des zones d’activité 12 DEUXIEME PARTIE LA PERENNITE 16 2.1. L es associations d’éleveurs : les Groupements de Défense Sanitaire 17 2.2 Les associations d’Auxiliaires 18 2.3. Un cas particulier : l’élevage transhumant 22 TROISIEME PARTIE LA QUALITE 26 2.1. Qualité technique 26 2.1.1. La formation initiale 26 2.1.2. L’évaluation de la formation initiale 32 2.1.3. La formation continue 34 2.2. La Qualité réglementaire : Santé Publique Vétérinaire 34 2.3. La Qualité Communautaire 38 2.3.1. Estimation de la qualité du service rendu 38 2.3.2. La fonction de représentation 41 QUATRIEME PARTIE ET CONCLUSION QUELLE COOPERATION POUR UN DISPOSITIF DE SANTE ANIMALE DE PROXIMITE ET DE QUALITE ? 43 Bibliographie indicative 48 TABLE DES MATIERES CAPITALISATION auxiliaires Liste des exemples 1. Bénéfice des auxiliaires en relation avec leur charge de travail, évolution de leur clientèle : exemple de Madagascar 13 2. Processus de sélection : exemple d’un projet AVSF à Vohipeno, Madagascar 14 3. Exemple de constitution de GDS : les statuts type des GDS de l’Arkhangaï, Mongolie 17 4. Associations d’auxiliaires, l’exemple du Guatemala 19 5. Associations d’Auxiliaires : exemple des provinces de Takeo et Prey Veng, Cambodge 20 6. Exemple des auxiliaires para vétérinaires en zone pastorale au Nord Niger, région de Zinder 23 7. Exemple de formation de masse au Tchad 23 8. Processus d’élaboration d’une législation sur l’activité des auxiliaires au Togo 27 9. Référentiel de compétences des ACSA : exemple de Madagascar 28 10. E xemple de mise en œuvre de la formation initiale : AVSF Lac Alaotra, Madagascar, 2004 - 2006 30 11. Evaluation des auxiliaires : Lac Alaotra, Madagascar 2004 - 2005 32 12. Convention tripartite Vétérinaire sanitaire, autorité locale et auxiliaire d’élevage à Madagascar 36 13. Droits et responsabilité des auxiliaires au Mali 36 14. Mesure de satisfaction des éleveurs : AVSF Lac Alaotra, Madagascar 39 15. Mesure d’indicateurs d’impact du service de santé animale de proximité : AVSF Lac Alaotra, Madagascar 39 16. Représentation des éleveurs : point de vue de M. Ould Taleb, éleveur en Mauritanie (Colloque Privatisation des services aux éleveurs, Bamako, 1994) 41 17. Représentation des éleveurs : échec relatif de l’association des auxiliaires au Guatemala 42 4 www.avsf.org Liste des annexes Annexe I Arrêté fixant le cadre règlementaire de l’activité de l’Auxiliaire Villageois d’Elevage au Togo 49 Annexe II Référentiel de compétences et objectifs pédagogiques des Agents Communautaires de Santé Animale élaboré à Madagascar 62 Annexe III Liste des matériels et produits dont sont dotés les auxiliaires à l’issu de la formation par AVSF à Madagascar 68 Annexe IV Suivi de l’activité des Auxiliaires à Madagascar 69 Liste des Abréviations ACSA Agent Communautaire de Santé Animale AVE Auxiliaire Villageois d’Elevage AVSF Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières CAHW Community Animal Health Worker GDS Groupement de Défense Sanitaire OIE Organisation Mondiale de la Santé Animale (Organisation International des Epizooties) ONG Organisation Non Gouvernementale VAHW Village Animal Health Worker. CAPITALISATION auxiliaires Introduction Les récentes menaces en Santé Publique Vétérinaire, et en particulier l’épizootie d’Influenza aviaire, ont démontré l’importance planétaire des questions de santé animale. Il apparaît aujourd’hui de plus en plus évident que nous partageons une même planète où les facteurs de risques ne connaissent pas de frontière. Plus que jamais, nous prenons conscience de l’échelle mondiale des problèmes et donc de la nécessité d’une réponse globale. Si cette globalité est admise en terme d’étendue géographique, elle doit également se comprendre comme effective sur l’ensemble des territoires, y compris dans les zones reculées, auprès des populations qui semblent les plus marginalisées mais participent pleinement à notre monde. En outre, les pertes directes et indirectes liées aux maladies animales, esti- mées à quelques 100 milliards de dollars (USD) pour ces dix dernières années (Dina L. Umali & coll, 1994), compromettent sérieusement l’atteinte de la sécurité et de la souveraineté alimentaires dans de nombreux pays. Depuis vingt-cinq ans, Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières travaille dans le domaine de la santé animale en Asie, Afrique, Amérique Latine. De nombreuses actions ont concerné la mise en place et l’animation d’un service de santé animale de proximité et de qualité. Nous présentons ici un point sur cette riche expérience et souhaitons diffuser les conclusions que son analyse révèle. 6 www.avsf.org Contexte et méthode Contexte Les menaces sanitaires évoquées en introduction mettent en évidence la faiblesse extrême des services à l’élevage à prévenir, détecter et gérer les risques : en l’occurrence, ce sont les carences des dispositifs de santé ani- male (pris dans leur acception large, c’est-à-dire regroupant l’ensemble des acteurs : services vétérinaires publics, vétérinaires privés et éleveurs) qui expli- quent l’inefficacité des mesures. De nombreux Etats du Sud, souvent à l’occasion de politique d’ajustement structurel, se sont désengagés de leurs prérogatives d’appui aux agricultures paysannes, conduisant à des situations dramatiques : n i nsuffisance de l’accès aux services de base en matière de santé animale qui constitue toujours un des principaux facteurs de risque économique pour l’éleveur et un frein important au développement de l’élevage ; n a bsence de chaîne de contrôle épidémiologique depuis les plus hauts services de l’Etat jusqu’aux paysans (personnel qualifié – vétérinaires – en nombre largement insuffisant, budget inexistant, etc.). Pour pallier ces carences et l’absence sur le terrain de vétérinaires (qui n’ont souvent pas les moyens logistiques de se déplacer ou qui considèrent souvent les paysans comme non solvables), de multiples structures, et en particulier des Organisations Non Gouvernementales, ont formé des éleveurs à l’orga- nisation et la réalisation de campagnes de prophylaxie, aux techniques de base en médecine et soins vétérinaires, à la pharmacie et la gestion de stock de médicaments. Par ailleurs, et le plus souvent sans coordination, d’autres structures (ou parfois les mêmes) ont mené des actions de renforcement auprès des Services Vété- rinaires Publics et auprès de la profession vétérinaire privée. Agronomes et Vétérinaires sans Frontières est intervenue et a apporté de tels appuis dans de nombreux pays. Ce sont les réflexions nées de cette expé- rience variée qui sont décrites dans le présent document. PREAMBULE CAPITALISATION auxiliaires Ces personnes délivrant aux éleveurs un service en matière de santé animale sont désignées d’une multitude de noms en fonction du pays, de l’organisme : n Auxiliaire de Santé Animale n Auxiliaire d’élevage n A gent Communautaire de Santé Ani- n Vaccinateur male (ACSA) à Madagascar ou Community Animal Health Worker n A uxiliaire Para-Vétérinaire au Niger (CAHW) pour les anglophones n A uxiliaire Villageois d’Elevage (AVE) n Village Animal Health Worker (VAHW) au Togo au Cambodge n Promotor Pecuario (Promoteur n Paravétérinaire au Vietnam d’Elevage) en Amérique Latine n Assistant vétérinaire n etc. Cette multiplicité de dénominations révèle des approches différentes selon qu’on met l’accent sur tel ou tel aspect de leur fonction et selon le contexte. Par exemple au Viet Nam, les acteurs de santé animale sont des “paravé- térinaires”, techniciens d’élevage qui reçoivent une formation complémen- taire en santé animale. Dans ce contexte où les paravétérinaires sont parfois indemnisés par l’Etat vietnamien, les activités d’AVSF vont jusqu’au renfor- cement des services vétérinaires publics. Pour ne pas s’enfermer dans une position a priori, nous avons choisi le terme le plus vague d’auxiliaire (de qui ? de quoi ?) et d’ACSA (Agent Communautaire de Santé Animale) et ne le re- discuterons qu’à la fin du document, dans les recommandations. “ Pour mémoire, un auxiliaire est défini comme un acteur issu du mi- lieu et approuvé par sa communauté, chargé d’assurer des soins et des actions zootechniques de base, d’utiliser et de gérer un stock de produits vétérinaires considérés comme non dangereux, rémunéré par les bénéficiaires et formé à travers des stages courts et successifs construits selon une démarche de pédagogie par objectifs (séminair“e de Bangui, 1988 (4)). 8 www.avsf.org L’encadré suivant précise quelques définitions de l’OIE (Organisation Mon- diale de la Santé Animale). Organisme statutaire vétérinaire Services vétérinaires désigne une autorité autonome chargée désigne les organisations gouvernemen- de réglementer les professions de vétéri- tales ou non gouvernementales qui as- naire et de para-professionnel vétérinai- surent la mise en œuvre des mesures re- re. Les organismes statutaires vétérinaires latives à la protection de la santé et du réglementent l’inscription, l’autorisation bien-être des animaux, ainsi que celle d’exercer et l’aptitude des vétérinaires et des autres normes et recommandations para-professionnels vétérinaires à conti- figurant dans le présent Code terrestre nuer d’exercer. sur le territoire d’un pays. Les Services vé- térinaires sont placés sous le contrôle et Para-professionnel vétérinaire la direction de l’Autorité vétérinaire. Les organisations issues du secteur privé, les désigne une personne qui, en application vétérinaires et les paraprofessionnels vé- des dispositions énoncées dans le présent térinaires sont normalement accrédités, Code terrestre, est habilitée par l’orga- ou habilités, par l’Autorité vétérinaire pour nisme statutaire vétérinaire à remplir, sur accomplir les tâches susmentionnées. le territoire d’un pays, certaines fonctions qui lui sont assignées (qui dépendent de Le Code sanitaire pour les animaux terres- la catégorie de para-professionnels vété- tres fournit des normes et lignes directrices rinaires à laquelle cette personne appar- sur la qualité, l’organisation et la structure tient), sous la responsabilité et la supervi- des services vétérinaires (…) ainsi que sur sion d’un vétérinaire. Les fonctions dont les qualifications, le niveau d’instruction peut être investie chaque catégorie de et l’expérience professionnelle de leurs para-professionnels vétérinaires doivent ressources humaines. être définies par l’organisme statutaire vétérinaire en fonction des qualifications et de la formation des personnes concer- nées et selon les besoins. L’auxiliaire n’est donc pas forcément un para-professionnel vétérinaire, il peut le devenir selon les pays et ses compétences. PREAMBULE
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