ZOHRA MAHI DIEUDONNÉ, « LA PAROLE EST À LA DÉFENSE ! » (2014) Collection dirigée par Alain SORAL Kontre Kulture TABLE DES MATIÈRES PRÉAMBULE AVERTISSEMENT ENQUÊTE DE MORALITÉ Dans les limbes La parenthèse « Semoun » L’affaire Fogiel Des liaisons dangereuses Faurisson, un mentor ? Jean-Marie Le Pen, un parrain. Mais de qui ? Alain Soral, un Méphisto ? Kémi Séba, l’autre âme damnée ? L’Iran, la Syrie, le Hezbollah Ginette Skandrani Les Ogres La quenelle REPROCHES ET PLAINTES Procureurs et poursuites L’acte d’accusation Dieudonné, antisémite ? Dieudonné, antisioniste ? L’appel à la haine raciale ? DÉFENSE ET CONDAMNATIONS La période neutre La période dure Les avocats de Dieudonné ont-ils les mêmes armes que leurs contradicteurs ? La Gazette est-elle encore « du Palais » ? ÉPILOGUE BIBLIOGRAPHIE En mémoire de Saïd Bourarach, assassiné par des barbares, et en hommage à sa veuve, madame Nathalie Potignon, et à leurs deux enfants. En mémoire de ma belle-mère, Berthe, Juive sépharade et antisioniste. Remerciements à Pierre Panet sans lequel ce livre n’aurait pas été écrit. Le chat n’est pas tenu de vivre selon les lois du lion. Spinoza Si tu dois rendre la justice entre les gens, il ne faut pas que le puissant soit assuré de la mansuétude et que le faible désespère de ton équité. e Lettre à un juge Omar Ibn Abdelaziz - 5 calife omeyyade PRÉAMBULE Pendant l’écriture de ce livre, les décisions de justice pour et contre Dieudonné se sont succédé à une allure folle. Souvent, les joutes verbales qui opposaient les avocats paraissaient dérisoires tant cette lutte du pot de terre contre le pot de fer ne laissait aucun espoir à ceux qui représentaient le malheureux pot de terre, en l’occurrence Dieudonné — les défenseurs du pot de fer constituant une formidable armada d’avocats missionnés par les associations juives et assimilées. Après une campagne de désinformation et de dénigrement d’une extrême violence, où tout ce que compte la France de sionistes et de sayanim s’est levé comme un seul homme pour abattre celui qui avait osé défier les tenants de cette religion nouvelle appelée « l’Holocauste », il s’est tout de même trouvé des gens suffisamment respectueux de la loi pour l’appliquer en toute neutralité, sereinement et objectivement, loin des excitations et des pressions de toute nature. Ainsi, le vendredi 7 février 2014 (jour à marquer d’une pierre blanche !), le Tribunal de grande instance de Paris rendit un jugement, véritable miracle en ces temps troublés, qui fait espérer que la vérité finira toujours par triompher, malgré les embûches, malgré la surpuissance et l’entregent des gens de pouvoir. Ce jugement, que les parties poursuivantes remettent d’ores et déjà en question, est la réponse à ceux qui avaient vendu la peau de l’ours avec précipitation, lors de la mise au pas de la justice française par le fameux arrêt du Conseil d’État (arrêt obtenu dans des conditions tellement inhabituelles qu’il obligea les grandes plumes des doctrinaires les plus talentueux à le justifier par des arguments aussi étranges qu’insultants pour l’esprit cartésien). Il fera d’ailleurs plus loin l’objet d’une analyse objective, qui démontrera son caractère pour le moins déséquilibré. La divine surprise du vendredi 7 février 2014 n’est en fait que l’application de la loi ; mais en ces temps de terreur et de dictature de la pensée unique, c’est faire preuve, pour ces juges récalcitrants censés pourtant rendre un jugement conforme à la loi (selon l’expression consacrée...), d’une folle témérité. De quoi s’agit-il ? Dieudonné a été assigné devant la 17e Chambre correctionnelle de Paris pour incitation à la haine raciale en raison de la diffusion, sur Internet, d’une chanson prétendument iconoclaste : Chaud Ananas. Cette chambre est spécialisée dans la répression des délits de presse et la violation des dispositions de la loi de 1881. L’huissier requis pour constater le délit s’est montré un peu trop zélé en ce qu’au lieu de transcrire exactement ce qu’il entendait dans cette vidéo, il a cru bon, pour être agréable à ses mandants, d’arranger un peu les choses en dénaturant légèrement le propos, lui faisant dire ce qu’il ne disait pas. Les juges, point sourds, ne tombèrent pas dans le panneau, et le constat de l’huissier fut pris pour ce qu’il était : une fausse transcription ne pouvant servir de base sérieuse à une décision équitable, et encore moins à une condamnation. La loi sur la presse est d’un formalisme cruel. Elle a ici été appliquée dans toute sa simplicité et toute sa rigueur, plongeant les associations plaignantes dans un profond désarroi, et poussant leurs avocats à proférer des propos outranciers et vengeurs: « Nous n’avions pas besoin de ça... C’est incompréhensible... Les juges ont été particulièrement rigoureux... » Mais, devant une presse officielle nombreuse et consternée, ces mêmes associations prirent soin de déclarer que certains de leurs propos devaient demeurer « off » ! On cria haut et fort qu’on en appellerait à la Cour, où l’on menaçait de se rendre, comme si l’utilisation de ce recours, au demeurant normal, allait avoir pour effet de changer le contenu d’un constat — hélas pour eux ! — gravé bien maladroitement dans le marbre. Évidemment, les avocats de Dieudonné, beaucoup moins sollicités que leurs confrères — on sait de quel côté penche le cœur de quasiment tous les journalistes qui avaient été conviés pour constater la défaite de Dieudonné —, ont eu comme toujours le triomphe modeste. Ils ont simplement fait valoir l’absence de corrélation entre les propos tenus et ce que l’huissier avait bien voulu en retenir. Maître François Danglehant, le plus modeste d’entre les modestes (non pas par le savoir et la compétence, mais par l’allure et le comportement), était là pour dire, tranquillement et sans flagornerie, que la loi avait bien été appliquée, sans plus, et que les juges n’avaient pas pour autant à être encensés, qu’ils avaient fait correctement le travail pour lequel ils sont payés. D’ailleurs, il eut bien raison de ne pas faire preuve d’un optimisme délirant et déplacé, car une autre décision, rendue en référé le 12 février 2014 par le même tribunal, vint tempérer l'euphorie de ceux qui avaient cru la justice libérée de la chape de plomb pesant sur elle depuis le début de cette affaire. En effet, encore une fois, les juges sont entrés dans le jeu dangereux de la censure qui consiste à tailler dans une œuvre, et à décréter ce qui est bon à montrer et ce qui ne l’est pas, méprisant ainsi le citoyen immature qui ne doit consommer que ce qui sera prédigéré pour lui.
Description: