Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la conservation de la nature Patrick Triplet Directeur de la réserve naturelle nationale de la Baie de Somme (Syndicat Mixte Baie de Somme, Grand Littoral Picard) Consultant, responsable des relations avec les gestionnaires d’aires protégées en Afrique, Institut européen pour la gestion des oiseaux sauvages et de leurs habitats (OMPO) 2016 Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la conservation de la nature. Patrick Triplet 1 Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la conservation de la nature. Patrick Triplet 2 Préambule Utiliser le bon mot, la bonne notion, le bon concept, avec la définition la plus couramment acceptée, ou mieux avec la définition unanimement acceptée relève parfois de l’exploit, tant le vocabulaire de la diversité biologique et de la conservation de la nature est devenu complexe, complexifié même, en raison de cette tendance fâcheuse à croire que, pour être pris au sérieux, il faut user d’un langage difficile à comprendre. Pourtant la nature n’a pas besoin d’une surenchère jargonneuse, mais d’être expliquée et comprise par tous pour être mieux protégée. Cet ouvrate vise à donner des définitions, parfois très courtes, de termes essentiels dans les domaines liés de la diversité biologique et de la conservation de la nature, avec un accent particulier mis sur les différentes notions essentielles dans la gestion des aires protégées. La première édition était indiquée comme dictionnaire. De nombreux lecteurs m’ont fait remarquer qu’un dictionnaire ne fournissait que la définition des mots et non les concepts qu’ils engendraient. Après réflexion, et sans prétention aucune, j’ai décidé de transformer l’appellation de l’ouvrage en dictinnaire encyclopédique, permettant ainsi le développement et l’actualisation, au fil des années et des recherches bibliographiques, des différents concepts abordés. Je me suis employé à proposer la définition la plus simple possible, en faisant parfois la synthèse de différentes définitions qui paraissaient analogues mais dont les termes employés peuvent prêter à interprétation. Je ne prétends pas fournir ici, pour chaque terme, une définition totale et définitive mais, au moins, le lecteur intéressé et désireux de disposer rapidement d’une définition d’un terme qu’il a trouvé ou qu’il veut utiliser en disposera facilement. J’ai également voulu fournir la meilleure équivalence possible avec les traductions correspondantes en anglais. Ceci n’était d’ailleurs pas le plus simple dans la mesure où de nombreux termes utilisés par les anglophones n’ont pas d’équivalence en français hexagonal. Parfois, il apparut donc plus simple de prendre les équivalences proposées par les Canadiens francophones qui peuvent traduire avec une grande facilité les termes employés par les Nord- Américains de langue anglaise. Cet ouvrage est destiné aux étudiants qui me sollicitent souvent, aux conservateurs de la nature, aux enseignants, aux décideurs, aux juristes, au personnel des aires protégées, en pensant plus particulièrement à celui des aires protégées d’Afrique francophone, qui n’a pas toujours la possibilité de rechercher sur le net la signification d’un terme particulier et qui cherche la bonne utilisation d’un vocabulaire couvrant différents domaines des sciences de la terre et de la nature. Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la conservation de la nature. Patrick Triplet 3 J’ai donc essayé d’y inclure non seulement des termes s’appliquant directement aux aires protégées et à leur gestion, mais également à l’environnement global. Il est parfois difficile de savoir où arrêter et on pourra s’étonner de trouver des mots qui a priori n’ont qu’un rapport éloigné avec le thème traité, mais qu’on trouve pourtant dans diverses publications. Il s’agit d’ailleurs souvent d’une prospection à effet démultiplié car trouver la définition d’un mot nécessite parfois de préciser le sens d’un autre. Une seule définition peut ainsi conduire à plusieurs heures d’analyse de mots liés. De nombreuses définitions sont reprises de différentes publications ou de glossaires existants, voire dans des publications scientifiques dans lesquelles les auteurs ont tenté d’apporter leur expérience au contour d’une définition. Je n’allais pas réécrire ce que d’autres ont si bien rédigé avant moi. Parfois même, j’ai repris pratiquement mot pour mot des définitions, tant celles-ci s’imposent à tous, ce qui est compréhensible car lorsqu’une définition est bonne, et unanimement acceptée, il n’est pas utile d’en proposer une autre. Afin de faciliter la consultation de ce Dictionnaire encyclopédique, j’ai fait le choix de ne pas faire figurer, pour chaque définition, les références, d’autant que, parfois, j’ai été amené à intégrer dans le paragraphe repris d’un auteur, une phrase extraite d’une autre publication. Toutes les publications que j’ai utilisées sont citées à la fin de cet ouvrage, à part quelques notions trouvées sur Internet qui, une fois vérifiées, se sont avérées intéressantes à conserver, même si aucun auteur n’était indiqué. Les auteurs qui se reconnaîtront, j’espère, ne m’en voudront pas d’avoir procédé ainsi, car ma seule motivation était de fournir des définitions simples et faciles à lire à des personnes ayant réellement besoin de cet outil pour pouvoir répondre aux questions qu’elles se posent. J’ai ainsi abondamment repris, partiellement ou totalement de nombreuses définitions touchant à la mer, dans son acception la plus large, énoncées dans l’excellent lexique de l’IFREMER, rédigé par François Cabane et publié en 2007. Le Dictionnaire encyclopédique des sciences de la nature et de la biodiversité de François Ramade est également une source inestimable de définitions utiles, indispensables même, comme d’ailleurs les différents Dictionnaires de ce grand scientifique qui restera une référence essentielle de l’écologie française. Je n’ai pas repris la célèbre encyclopédie en ligne, préférant utiliser les informations de base, qui d’ailleurs figurent parfois mot pour mot dans celle-ci. Cet ouvrage reprend également, de manière résumée, les études et travaux intégrés dans le Manuel de gestion des aires protégées d’Afrique francophone et dans le Manuel de gestion des oiseaux et de leurs habitats en zones côtières, ouvrages collectifs que j’ai dirigés. L’organisation de ce dictionnaire est simple. Les mots ou expressions sont présentés par ordre alphabétique, mêlant ainsi définitions de termes utilisés plus ou moins fréquemment et présentation de concepts régissant le fonctionnement des écosystèmes ou les grandes notions de la conservation. Pour chaque mot ou expression retenu figure entre parenthèses la traduction ou les traductions en langue anglaise. De tous ces apports, il ressort un dictionnaire encyclopédique dont le nombre de définitions est passé de 3741 définitions à 4315. Cette augmentation s’explique par l’intégration de mots oubliés malgré leur importance, mais également de notions qui m’ont parues nécessaires à partager en raison de l’éclairage qu’elles peuvent donner sur des phénomènes biologiques. Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la conservation de la nature. Patrick Triplet 4 De nombreuses définitions ont été complétées, certaines revues totalement, afin de prendre en compte les discussions des auteurs sur le sens à attribuer à un terme ou à une expression. Les messages de nombreux étudiants, les discussions avec des spécialistes m’ont ainsi amené à approfondir, voire à modifier le sens premier que j’avais donné à un mot ou à une expression. Une forte demande s’est également dégagée pour un approfondissement sur les indices, que j’ai essayé de présenter sous une forme relativement simple, tout en conservant à l’esprit qu’il sera nécessaire d’y revenir dans les versions futures. Les points forts de cette nouvelle version sont l’accent mis sur la présentation de ces indices (diversité et autres), sur les sciences liées aux sol, sur la mer et la forêt. Un des reproches de la version précédente était lié au manque d’illustrations, photos ou graphiques expliquant mieux les notions abordées. Cette version améliore considérablement ce point, même si certaines définitions sont restées sans les illustrations qui auraient pourtant permis de mieux les comprendre. Mon but est que cette masse d’informations puisse être utilisée rapidement et facilement. L’ouvrage n’existe qu’en format pdf, ce qui permet une recherche très rapide des mots ou expressions pour lesquels une définition est recherchée. Je ne tire donc aucun profit financier de sa diffusion, malgré les centaines d’heures qui ont été nécessaires à la rédaction et à la relecture de l’ensemble. À titre d’information, la révision de cette version préparée sur la base de la version 2015, correspond à environ 250 heures de travail effectif (lectures d’articles, synthèse, intégration dans les définitions), sans compter le temps de recherche bibliographique à partir de différents moteurs de recherche. Le lien de téléchargement peut donc être largement utilisé par toute personne souhaitant partager ce travail avec son entourage. Remerciements John Goss-Custard a rédigé le texte de définition de la capacité d’accueil pour les oiseaux et m’a aidé à comprendre certaines expressions anglaises dont les nuances pouvaient prêter à confusion. C’est toujours un grand plaisir de compter sur lui, sauf lors des matchs de rugby Angleterre – France. Fernand Verger m’a encouragé et m’a donné la meilleure traduction possible du français en anglais de termes relatifs à la géographie littorale. Son savoir immense avait déjà permis d’aborder certaines notions dans le Manuel de gestion des oiseaux et de leurs habitats en zones côtières. Nos conversations régulières m’ont permis de préciser certains concepts. Merci Fernand. Je remercie également les personnes qui ont bien voulu relire tout ou partie du manuscrit, le corriger, le tester, compléter certaines définitions, notamment différentes étudiantes et étudiants qui l’ont utilisé dans leur travail universitaire, en particulier Binta Ba (Sénégal), Rima Boukaba, Sarah Messabhia, Mourad Ahmim, Yazid Telli et Hasso Dahamni (Algérie), Anne Fournier, Justine Lieubray, Ingrid Richard, Quentin Marescaux, Alain Ponséro et Guillaume Villemagne (France), Bonaventure Kpidiba (Togo), Jean Zanbi (Côte d’Ivoire). Rima et Sarah ont également été les candides auxquelles je présentais certaines définitions délicates afin qu’elles me confirment qu’elles correspondaient à ce qu’elles en attendaient. Au quotidien, Justine a apporté une aide précieuse, notamment dans la mise en page. Nos discussions ont été également sources de recherches complémentaires. Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la conservation de la nature. Patrick Triplet 5 Merci également aux plus actifs des 12 000 membres du groupe Facebook « Diversité biologique et conservation de la nature » dont l’esprit critique et curieux m’a obligé à approfondir ou à revoir des définitions qui leur parassaient peu claires. Certains ont parfois dû me trouver dur de ne pas répondre de manière approfondie aux questions qu’ils me posaient, mais la rédaction d’un ouvrage ne signifie pas qu’ensuite l’auteur va rédiger les exposés sur les thèmes pour lesquels les étudiants demandent des approfondissements. Les définitions sont là pour orienter un travail, pas pour se substituer à la réflexion que chaque étudiant doit avoir sur un sujet s’il veut progresser. Merci également aux enseignants et aux étudiants de différentes universités françaises, belges, algériennes, marocaines, sénégalaises qui ont décidé d’utiliser le dictionnaire comme leur base de travail. Certains enseignants indiquent qu’ils suggèrent à leurs étudiants de s’appuyer sur ces définitions pour approfondir les cours, ce qui constituent pour eux un gain de temps et leur permet d’aller plus en profondeur dans leurs cours. Travailler avec Jamison Ervin sur la traduction de textes dédiés aux aires protégées m’a fourni une autre vision de la gestion de ces aires et m’a permis de nuancer certaines interprétations que j’avais sur des expressions ou des actions de gestion ou de conservation, en abordant la façon dont les aires protégées sont étudiées et gérées en Amérique du Nord. Ce Dictionnaire encylopédique vise également à rapprocher les façons de penser et de mettre en œuvre des stratégies de conservation qui diffèrent très fortement entre les gestionnaires de langue anglaise et ceux de langue française. Jamie m’a apporté ce regard vers la gestion pratiquée dans le Nouveau Monde. Si nos approches sont différentes, la finalité est la même et vise à mieux gérer ce qui reste de la biodiversité. Gilles Degryse et Sabine Godard ont porté un regard critique aux définitions proposées dans la première version et ont suggéré de judicieuses remarques qui m’ont parfois obligé à chercher de nouveaux éléments explicatifs. Lors des réunions au cours desquelles nous avons échangé, Alain Ward et Thierry Ruellet ont apporté des compléments et des points de vue sur des définitions et des notions particulières qui m’ont obligé à rechercher des éléments complémentaires. Merci à vous deux pour cette aide. Comme pour mes différents ouvrages publiés au cours des dix dernières années, Alain Gallicé a eu la lourde tâche de relire, et de relire encore les textes afin d’en vérifier l’organisation, d’y détecter contradictions et toute mauvaise organisation. Son travail minutieux, réalisé dans des délais toujours très brefs, m’a permis d’avancer sans avoir à attendre bien longtemps le retour des textes finalisés. Grands mercis à lui pour sa patience. Daniel Convain a repris la page de couverture qui, selon certains avis, n’était pas assez « pêchue ». Merci pour cette aide précieuse. Merci à ma famille et à mon épouse Geneviève dont l’immense patience m’a permis de consacrer tellement de week ends à la rédaction plutôt qu’à la vie de famille. Ce Dictionnaire encyclopédique reprend in extenso le lexique que j’avais rédigé avec Pierre Poilecot dans le Manuel de gestion des aires protégées d’Afrique francophone. Pierre avait accepté de m’aider avec bonne humeur, rapidité et efficacité. Sa disparition brutale en juin 2012 Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la conservation de la nature. Patrick Triplet 6 ne m’a pas permis de lui dire que je reprenais ce travail commun, auquel il aurait certainement contribué avec le même dynamisme. En décembre 2013 disparaissait Robert Barbault qui m’a fait découvrir l’écologie telle que je l’entendais. Je n’oublierai jamais ses cours lors de mes études universitaires, ses ouvrages que j’ai dévorés et sa présence dans mon jury de thèse. Je leur dédie cet ouvrage. Patrick Triplet Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la conservation de la nature. Patrick Triplet 7 Et enfin Malgré le soin apporté à la rédaction d’un tel ouvrage, les centaines d’heures de recherche bibliographique, de rédaction, de relecture ne permettent pas d’aboutir à un document exhaustif. Il manque très certainement des définitions et certaines définitions ici données sont peut être incomplètes et mériteraient d’être améliorées, approfondies, révisées. Et des erreurs peuvent être présentes dans certaines définitions. D’un revers de main, les esprits chagrins qui passent plus de temps à critiquer le travail des autres plutôt qu’à utiliser leur intelligence et leur énergie à essayer de construire, considèreront comme non abouti, voire médiocre ce travail, tandis que les autres, préoccupés par une trajectoire allant vers l’amélioration, auront le réflexe de signaler les anomalies qu’ils détecteront. Je m’adresse à ceux-ci. Cette deuxième version peut encore être améliorée. Vous pouvez y contribuer en m’envoyant vos commentaires, ajouts, références bibliographiques afin qu’une nouvelle version remplace celle-ci dans un délai relativement bref, probablement dans un an ou deux. Cette nouvelle version présente un début d’illustration, par des schémas, des photos. N’hésitez pas à m’envoyer vos propres documents pouvant remplacer ceux qui sont déjà insérés ou qui pourraient illustrer des définitions autres. Alors participez à ce projet. Toutes vos informations seront reprises et analysées et votre aide sera mentionnée. [email protected] Cliquez ci-dessous ou recopier le lien dans votre moteur de recherche pour actualiser votre version du dictionnaire : https://www.dropbox.com/s/lva42lqorbow6ec/Dictionnaire%20conservation%20P%20Triplet.pdf?dl=0 Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la conservation de la nature. Patrick Triplet 8 A AAU (Assigned Amount Unit) Permis d’émissions négociable attribué à un État dans le cadre du protocole de Kyoto. Abattage groupé d’arbres (group felling) Système sylvicole qui consiste à exploiter le bois mature en petits groupes d’arbres à des intervalles relativement rapprochés, sur des zones où la régénération est encouragée. Abioseston (abioseston) Composante abiotique des matières en suspension dans les eaux marines ou douces des plans d’eau continentaux. Abiotique (abiotic) Processus sans réaction biologique, lieu inerte, facteur non vivant (voir facteur abiotique). Abmigration (abmigration) Mouvement printanier d’un oiseau qui n’a pas fait de déplacement automnal mais a passé l’hiver sur son lieu de naissance. Abondance (abundance) Nombre d’individus sur une surface ou dans un volume. Il s’agit d’une valeur absolue qui n’est déterminée que dans les groupes animaux et végétaux les plus faciles à dénombrer. On peut ainsi la définir pour les oiseaux sur un plan d’eau ou pour les grands mammifères dans une zone découverte, ou pour des espèces végétales à faibles effectifs sur une parcelle. En dehors de ces cas, il faut avoir recours à des méthodes d’estimation ou à des indices comme, pour la faune, les indices kilométriques d’abondance (IKA) ou les indices ponctuels d’abondance (IPA). Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la conservation de la nature. Patrick Triplet 9
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