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Dictionnaire amoureux de la Politique PDF

391 Pages·2011·3.71 MB·French
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Du même auteur Gaston Defferre, Solar, 1964. Le président est mort, Solar, 1965. L’Élysée en péril, Fayard, 1969. Le Duel de Gaulle-Pompidou, Grasset, 1970. Chronique des jours moroses, Solar, 1971. Exécution d’un homme politique, Grasset, 1973. Le Roman de la gauche, Plon, 1977. La Vie secrète de Monsieur Le, Grasset, 1982. Marianne et le pot au lait, en collaboration avec Roger Priouret, Grasset, 1983. En sortir ou pas, en collaboration avec Jacques Delors, Grasset, 1985. Paysages de campagne, prix Aujourd’hui, Grasset, 1988. Mon livre de cuisine politique, Grasset, 1992. Plaidoyer impossible pour un vieux président abandonné par les siens, Albin Michel, 1994. Nouveaux paysages de campagne, Grasset, 1997. Les Éléphants malades de la peste, Albin Michel, 2006. De François à Ségolène, entretiens avec François Rebsamen, Fayard 2007. Avec Béatrix de L’Aulnoit La Dernière Reine. Victoria, 1819-1901, Robert Laffont, 2000. La Dame des 35 heures, Robert Laffont, 2002. Le Roi Carême, Albin Michel, 2003. La Dame à la cassette, Robert Laffont, 2004. Trop d’impôts tue l’emploi, Robert Laffont, 2005. Pour mon fils, pour mon roi, Robert Laffont, 2009. Des fourchettes dans les étoiles, Fayard, 2010. PHILIPPE ALEXANDRE DICTIONNAIRE AMOUREUX DE LA POLITIQUE Dessins d’Alain Bouldouyre COLLECTION DIRIGÉE PAR JEAN-CLAUDE SIMOËN www.plon.fr © Plon, 2011 Couverture : Design collection : www.atelierdominiquetoutain.com Illustration © Alain Bouldouyre EAN : 978-2-259-21651-7 Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo Pour B., B. comme bonheur Introduction Amoureux de la politique ? Il y a plutôt, aujourd’hui, un vif désamour des Français à l’égard de leurs dirigeants et de leurs élus. Tout leur est reproché : la raideur de leurs discours, la frilosité de leurs actions, la minceur polémique de leurs débats, et bien d’autres carences encore. « Où sont-ils donc nos politiques du passé qui possédaient la rigueur morale, l’art d’enchanter avec les mots, de susciter la confiance et l’espérance ? » grognent les politologues désabusés. Malgré cette nostalgie, on peut contester qu’il y ait en France un déclin accéléré de la politique. Il y a toujours autant de discussions sur le sujet, tant au café du coin à l’heure du petit noir que dans les dîners bobos de la capitale. Lorsque la question qui leur est posée est difficile, comme celle sur les institutions européennes au référendum de 2005, les Français se mobilisent en masse, en évitant les mots d’ordre venus d’en haut, pour dialoguer sur la Toile avec leurs compatriotes. Et si les livres politiques ne sont plus des best-sellers, tous les médias, y compris la presse people et les émissions de divertissement, ont l’œil fixé sur nos dirigeants. RTL, par exemple, invite des personnalités publiques de haut rang à ses « Grosses têtes » et n’essuie que de très rares refus. Il n’y a plus d’éloquence lyrique, mais petites répliques et mots d’auteur font le tour du pays en un instant. Enfin, la participation aux primaires de la gauche a été saluée comme un événement historique. Face à la déferlante politico-phobique, je me réconforte comme je peux. Comme la communication dont elle est fille, la politique évolue. Les hommes et les femmes qui embrassent cette âpre carrière ne ressemblent pas en effet aux Jaurès et aux Blum du siècle passé, pas même aux François Mitterrand et aux Edgar Faure d’hier. Ils ont une autre culture, une formation différente (les économistes et les énarques ont pris la place des tribuns), bref, ils sont d’une autre espèce. Il y a de la facilité à soutenir qu’ils ne valent pas leurs aînés. Cette hostilité à la politique est un phénomène saisonnier. Elle se manifeste entre deux élections, mais généralement s’efface dès l’entrée en campagne. Alors les Français ne se désolent pas que les coups échangés visent très au- dessous de la ceinture. Ils sont d’ailleurs les premiers à se délecter de comédies ou de tragédies qui sont les fruits de la politique sans être du tout mêlées à elle : l’affaire Strauss-Kahn, sans doute un fatal égarement sexuel, a fasciné l’opinion sans être le moins du monde prise dans son contexte politique, national, et même historique. Les procureurs qui se chargent du réquisitoire contre la politique et ses acteurs sont divers : les extrémistes bien sûr, qui font de l’antiparlementarisme primaire leurs choux gras, les déçus chassés de la scène par les électeurs, les frustrés experts, politologues voire journalistes qui n’ont jamais osé sauter le pas… Toutes les crises exigeant des sacrifices s’accompagnent de ces flambées de dépit. Lorsqu’ils subissent un grave revers, les politiques présentent à leurs compatriotes leur plus beau sourire jaune et prononcent cette phrase : « Bah ! Il n’y a pas que la politique dans la vie… » Je n’en ai pourtant croisé que quelques- uns qui aient réussi une reconversion, cédé à la tentation de Venise ou à la fringale de hauts revenus. Au contraire, on s’accroche à cette activité souvent au- delà des limites raisonnables. On tente de rester parlementaire, maire ou conseiller général bien au-delà de l’âge de la retraite que l’on a fixé pour la population. Au besoin, on s’en va, après soixante-dix ans, occuper une fonction de vieux sage pour laquelle on a été nommé. C’est que la politique est une médecine de survie : elle a permis à François Mitterrand d’ignorer tous les pronostics vitaux des médecins et d’aller au terme de son mandat de quatorze ans. La politique est un abrégé de la comédie-tragédie humaine. Elle conjugue les arts de la guerre, du spectacle, du discours et aussi du mensonge. Les hommes et les femmes qui en font profession ne sont pas plus malhonnêtes et pas plus vertueux que la moyenne des Français. Même s’ils ne traduisent pas la diversité de la population et la totalité des couches sociales, ils sont bien à l’image de ceux qu’ils représentent. « Tous pourris ! » est une imprécation injuste, infâme. La vie d’un ou d’une politique est, en règle générale, un sacerdoce. Il faut tout à la fois ne pas mégoter son temps – Martine Aubry, elle-même, est à l’ouvrage trois fois 35 heures par semaine –, ne pas vouloir s’enrichir – les anciens élèves de l’ENA qui choisissent cette voie gagnent trois fois moins que leurs camarades entrés dans une entreprise privée –, enfin, incarner vingt-quatre heures sur vingt-quatre une vertu spartiate. Après cela, étonnez-vous que les candidatures à cette honorable carrière soient si rares ! Mais qu’apparaisse un

Description:
"Ah ! vous aimez la politique ?" Et l'on vous foudroie du regard. Si l'on en croit experts et sondages, entre les français et la politique, ce serait le grand désamour. Mais à la première péripétie, à la première réplique, sans parler des grandes batailles que sont les élections président
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