Des histoires familiales pour apprendre à écrire! Un projet École-Familles-Communauté Guide d’accompagnement Michèle Vatz-Laaroussi Françoise Armand Lilyane Rachédi Angela Stoïca Élodie Combes Magninin Koné Des histoires familiales pour apprendre à écrire! Un projet École-Familles-Communauté Guide d’accompagnement Michèle Vatz-Laaroussi Françoise Armand Lilyane Rachédi Angela Stoïca Élodie Combes Magninin Koné mai 2013 Ce document a été réalisé grâce au soutien financier du Fonds de la recherche sur la société et la culture du Québec (FQRSC) et du Mi- nistère de l’éducation des loisirs et du sport du Québec (MELSQ) Page couverture et mise en page réalisées par : Karine Fontaine et Peter Muya Tshikala VOUS POUVEZ COMMANDER DES EXEMPLAIRES DE CE DOCUMENT AUPRÈS DE MICHÈLE VATZ LAAROUSSI, UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE : Courriel : [email protected] Dans ce document, le masculin est parfois utilisé pour désigner des femmes et des hommes. Nous n’avons retenu cette formulation que pour, à l’occasion, alléger le texte. ISBN ...... Dépôt légal - Mai 2013 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada Imprimé au Canada © Michèle Vatz-Laaroussi, Françoise Armand, Lilyane Rachédi, Angela Stoïca, Élodie Combes, Magninin Koné La reproduction et la traduction totale ou partielle de ce document sont autorisées à condition d’en mentionner la source. Table des matières Remerciements i Préface 3 Introduction 7 La parole aux acteurs 11 Les grands principes du projet 17 Élaboration du projet en classe 21 Des types d’écritures variés 41 Conditions de réussite 49 Foire Aux Questions 53 Mot des chercheures 59 Mot d’une enseignante 61 Références 63 Annexe : Cahier pédagogique : Projet trésor de famille 75 REMERCIEMENTS Ce guide n’aurait pu voir le jour sans le soutien du FRQSC et du MELS qui ont financé le projet de recherche action « Écriture et his- toires familiales de migration: une recherche action pour promouvoir les compétences à écrire des élèves allophones immigrants et réfugiés dans les écoles primaires et secondaires du Québec » dans le cadre du programme de subventions pour la recherche sur l’écriture. Merci au Ministère de l’éducation, des loisirs et des sports et au Fonds de re- cherche québécois société et culture de soutenir des projets innovants qui ont des impacts directs dans les milieux de pratique. Ce support financier et la reconnaissance qui lui est attribuée permettent à la recherche de sortir des sentiers battus pour emprunter de nouvelles voies, proches des praticiens, de la communauté et des institutions. Les enseignantes (Julie Boivin, Guergana Boyadjiéva, Mélisa Cham- pigny, Sandra Hallé, Malika Latrèche et Angela Stoïca), ont été des actrices majeures dans ce projet. Leurs compétences, leur créativité et leur ouverture, ont permis d’expérimenter et d’analyser le processus de rédaction du livre d’histoire familiale. C’est grâce à elles aussi que ce guide voit le jour pour diffuser leur expérience et la faire partager à d’autres praticiens. Un grand merci pour leur collaboration et leur engagement pour la réussite des jeunes avec qui elles travaillent quo- tidiennement! Sans l’accord et le soutien de leurs directions d’école (École primaire Des Quatre Vents, École primaire Louis Dupire, École secondaire de La Montée Le Ber, École secondaire Joseph-Hermas-Leclerc, École secondaire Louis-Joseph Papineau, École secondaire Calixa-Lavallée) et des commissions scolaires (Commission scolaire de la région de Sherbrooke, Commission scolaire Val des Cerfs, Commission sco- laire de la Pointe de l’Île et Commission scolaire de Montréal), les enseignantes n’auraient pu mener à terme ce projet. Nous les remer- cions pour leur intérêt et leur suivi de ce projet et aussi pour leur contribution à la diffusion de ce guide et des autres outils issus du projet! i Les organismes communautaires, CAFLA, RIFE, Collège Frontière, Ascot en Santé, SERY ont permis de développer des liens entre les milieux scolaires et les familles. Merci d’avoir ajouté ce projet à la longue liste de leurs tâches pour favoriser l’insertion des jeunes et de leurs familles. Les accompagnatrices et accompagnateurs ont été des acteurs in- contournables de ce projet: un énorme merci à Valérie Breau, Élodie Combes, Sophie Jeukens, Francis Komedza, Magninin Koné, Henry Mbatika et Nathalie Thamin. Un grand merci aux familles qui se sont engagées dans ce projet, sans toujours savoir où il les emmenait. Merci pour votre fierté, vos encouragements et pour avoir donné de la valeur à ce travail que vous avez réalisé avec vos enfants. Que la rédaction de ce livre vous ouvre les portes de l’école québécoise et vous guide pour encadrer la réussite de vos jeunes! Finalement toute notre gratitude va aux jeunes qui se sont donnés pleinement dans ce projet, qui ont fait des efforts, progressé, pris du plaisir et appris quotidiennement! Merci d’avoir essayé et bravo d’avoir réussi! Ce guide permettra à d’autres jeunes de tenter l’ex- périence que vous avez vécue. Grâce à vous, nous avons beaucoup appris! ii PRÉFACE À mes collègues enseignants et intervenants communautaires Vous tenez dans vos mains un outil de pensée inspirant et inhabi- tuel à la fois, produit d’une belle rencontre de trois partenaires ayant des visions différentes, mais devenues complémentaires aux fins du projet: des chercheures œuvrant en éducation et en travail social, des enseignants du français en classe d’accueil et des intervenants d’organismes communautaires auprès des familles immigrantes nou- vellement arrivées au Québec. Trois expertises, donc, qui se réunissent autour du récit familial en contexte migratoire en redonnant la voix aux jeunes immigrants et à leurs familles. L’apprentissage du français, pilier du projet, devient graduellement le moyen privilégié d’expression du « moi familial », tandis que les langues maternelles gravitent autour afin de supporter l’émergence d’une identité plurilingue au sein de laquelle le français, langue de scolarisation et, langue des échanges publics, a pleinement sa place. Ce projet prouve hors de tout doute que la présence des langues maternelles en classe d’accueil n’est aucunement menaçante pour le français. Au contraire, la ‘‘langue du cœur’’ servira de fondement so- lide à tout apprentissage linguistique ultérieur. De plus, elle pourrait favoriser le rassemblement de la famille proche ou lointaine autour du projet d’intégration au pays d’accueil dont le français devient l’outil privilégié. Des questionnements légitimes pourraient surgir dans l’implanta- tion d’un tel projet dans nos écoles. En effet, comment et pourquoi faire entrer l’histoire familiale des immigrants à l’école, par la grande porte? Certains pourraient craindre de perdre ainsi une forme de « neutralité » qui permettait de se centrer uniquement sur les appren- tissages scolaires et de favoriser la transmission des savoirs, selon le principe ‘‘une (même) école pour tous’’? Comment l’école peut-elle intégrer, dans une perspective d’équité et d’école inclusive, cette his- toire familiale dans ses pratiques pédagogiques? 3 D’ailleurs, selon certaines traditions pédagogiques, il est nécessaire de mettre en place un cadre sécurisant, propre à l’apprentissage et distancié du milieu familial, car ce dernier pourrait ‘‘troubler’’ l’en- fant par ses variables. Ceci est perçu comme valable pour tous nos élèves, qu’ils soient d’origine immigrante ou non. Est-ce toujours le cas? De plus, selon certains, si on permettait à ces élèves d’évoquer l’his- toire familiale et la culture d’origine, le risque de les enfermer dans cette culture primaire serait bien réel alors que l’on souhaite plutôt les guider vers l’intégration dans la société québécoise. Est-il possible de trouver un équilibre entre la reconnaissance du bagage linguis- tique et culturel de l’élève immigrant et l’apprentissage, au Québec, d’une nouvelle langue et d’une nouvelle culture ? Ces questions constituent un excellent point de départ pour intro- duire le changement dans nos pratiques d’enseignement du français en classe d’accueil. Or, le changement arrive à point, car vous tenez dans vos mains un guide qui a le pouvoir de vous lancer dans une merveilleuse aventure pédagogique. Faites-le vôtre, cet outil clé-en- main; il vous aidera certainement à améliorer de façon substantielle les compétences en écriture de vos élèves immigrants. Comment agit cette ‘‘potion magique’’ de l’écrit? Doucement, et tout simplement, elle va attirer sur la page blanche des mots remplis de sens, car les écrits sont issus du vécu de ces jeunes immigrants par- fois déchirés entre deux pays, deux langues, deux cultures, et parfois, deux familles. Le récit familial donnera un sens à leur départ du pays d’origine, ils récupéreront et colleront ensemble les morceaux de leur histoire personnelle et familiale tant éparpillés. Par ailleurs, il s’agit d’un « récit familial », car le jeune pourra inviter aussi des membres de sa famille ou d’autres personnes significatives à l’accompagner dans cette aventure et à co-construire ainsi ensemble leur nouvelle histoire en terre d’accueil. 4
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