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Des boîtes à mots pour apprendre à catégoriser PDF

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Année universitaire 2011-2012 Master Métiers de l’enseignement scolaire Mémoire professionnel de deuxième année Des boîtes à mots pour apprendre à catégoriser La manipulation : une source d’implication et d’apprentissage en grande section de maternelle Présenté par : Audrey Spinedi – Violette Leroy Discipline : français Responsable du mémoire : Camille Vorger Mémoire professionnel Master 2 MES – « Des boîtes à mots pour apprendre à catégoriser » SOMMAIRE Introduction .............................................................................................................................. 4 I. Enseignement du vocabulaire à l’école : bref état des lieux ......................................... 5 1.1 La place du vocabulaire dans les programmes ................................................................. 5 1.2 Le rapport Bentolila ......................................................................................................... 7 1.3 L’enseignement du vocabulaire........................................................................................ 8 1.3.1 : Pourquoi enseigner le vocabulaire ? ...................................................................... 8 1.3.2 : Comment enseigner le vocabulaire ? ...................................................................... 9 1.4 Le principe de catégorisation ......................................................................................... 14 1.4.1 : Définitions ............................................................................................................. 14 1.4.2 : Le rôle de la catégorisation à l’école maternelle ................................................. 17 1.4.3 : Les premières formes de représentation conceptuelle .......................................... 18 II. Présentation de la séquence d’enseignement .................................................................. 21 2.1 Description de la séquence ............................................................................................. 21 2.2 Déroulement des séances ............................................................................................... 23 2.2.1 : Séance 1 ................................................................................................................ 24 2.2.2 : Séance 2 ................................................................................................................ 25 2.2.3 : Séance 3 ................................................................................................................ 26 2.2.4 : Séance 4 ................................................................................................................ 27 2.2.5 : Séance 5 ................................................................................................................ 27 III. Analyse didactique .......................................................................................................... 29 3.1 Les catégories de mots ................................................................................................... 29 3.1.1 : Notre choix ............................................................................................................ 29 3.1.2 : Les catégories de mots à l’évaluation ................................................................... 31 Page 2 Mémoire professionnel Master 2 MES – « Des boîtes à mots pour apprendre à catégoriser » 3.2 Jouer pour apprendre à catégoriser : de l’album aux jeux .............................................. 35 3.2.1 : L’album Les boîtes à mots .................................................................................... 36 3.2.2 : Le rôle de la manipulation des boîtes à mots ....................................................... 36 3.2.3 Les autres jeux utilisés dans la séquence ............................................................... 38 3.3 Le rôle du mobile dans la structuration du vocabulaire ................................................. 39 3.3.1 : La fonction du mobile ........................................................................................... 40 3.3.2 : Le côté évolutif du mobile ..................................................................................... 40 3.3.3 : La matérialisation du vocabulaire dans l’espace ................................................. 41 3.4 Raisonnement des élèves ................................................................................................ 41 3.4.1 : La catégorisation sur fiche ................................................................................... 41 3.4.2 : Les dominos .......................................................................................................... 42 3.4.3 : Les intrus sur fiche ................................................................................................ 43 3.5 Des prolongements possibles ......................................................................................... 46 3.5.1 : Impliquer les élèves et leurs parents ..................................................................... 47 3.5.2 : Aborder les sous-classements ............................................................................... 47 Conclusion ............................................................................................................................... 50 Bibliographie ........................................................................................................................... 52 Sitographie .............................................................................................................................. 53 ANNEXES ............................................................................................................................... 54 Page 3 Mémoire professionnel Master 2 MES – « Des boîtes à mots pour apprendre à catégoriser » Introduction L’apprentissage du vocabulaire mérite que l’on s’y attarde : il est primordial que tous les élèves accèdent à un niveau de langage égal à la fin de l’école maternelle. Or, l’origine sociale détermine en grande partie ce répertoire langagier. Le rôle de l’école, et en parallèle celui de l’enseignant, est de pallier ces inégalités sociales en proposant des activités langagières diversifiées et adaptées à tous les élèves. Le langage oral est d’une certaine façon déterminé par le niveau de vocabulaire des élèves, mais comment faire pour que le vocabulaire appris s’inscrive durablement dans un répertoire lexical stable et mémorisé ? En nous interrogeant, nous nous sommes aperçues que les méthodes d’enseignement du vocabulaire à la maternelle étaient assez floues pour nous. A l’école maternelle, le jeu tient une place prépondérante dans la vie des élèves, ils ont un réel besoin d’agir et de manipuler, c’est pourquoi nous avons construit des « boîtes à mots », support privilégié et original pour aborder de façon plus concrète la hiérarchisation du vocabulaire. La catégorisation est un concept fondamental pour structurer la pensée, et finalement comprendre le monde qui nous entoure. Il nous semblait important de travailler cette notion avec les élèves, et ce dès le plus jeune âge. Nous avons mis en place une séquence d’enseignement en cycle 2 et plus précisément en grande section (GS) de maternelle. Nous nous sommes donc demandées comment amener les élèves à catégoriser, comment adapter à des élèves si jeunes l’enseignement de cette notion, assez abstraite à la base : à quelles conditions et dans quelle mesure la catégorisation va-t-elle contribuer à structurer et à enrichir le vocabulaire des élèves? Tout d’abord, nous nous pencherons sur les attentes des instructions officielles et sur les orientations de la recherche en matière de didactique du vocabulaire. Nous aborderons plus précisément l’enjeu d’enseigner la catégorisation à l’école maternelle. Ensuite, nous présenterons la séquence mise en place en GS de maternelle, en détaillant les choix, les modalités didactiques et pédagogiques de chaque séance. Pour finir, nous analyserons la complémentarité des outils pédagogiques de la séquence, avec notamment la place du jeu et de la manipulation, et nous ferons un retour sur notre pratique de stage en revenant plus spécifiquement sur les productions d’élèves et les prolongements possibles de cette séquence d’enseignement. Page 4 Mémoire professionnel Master 2 MES – « Des boîtes à mots pour apprendre à catégoriser » I. Enseignement du vocabulaire à l’école : bref état des lieux Le vocabulaire est un des enseignements présent tout au long de l’école primaire. Il tient une place prédominante à l’école maternelle. Nous allons essayer de faire ressortir les attentes du gouvernement à l’aide des Instructions Officielles et du rapport Bentolila. Nous analyserons certains points de vue de chercheurs, d’auteurs et de pédagogues sur la manière d’enseigner le vocabulaire, et plus spécifiquement sur l’importance de la catégorisation à l’école maternelle. 1.1 La place du vocabulaire dans les programmes Que ce soit dans les programmes de 2008 ou de 2002, les auteurs s’accordent pour placer l’acquisition du langage au centre des apprentissages de l’école maternelle. En effet, les enfants, au cours de ces trois années, apprennent à être autonomes dans leurs actes, dans leurs pensées mais surtout, dans la communication avec les autres. Or, pour pouvoir communiquer, il faut avoir un vocabulaire précis pour se faire comprendre de tous. C’est dans ce but que les enseignants de maternelle seront vigilants à placer le langage oral, l’apprentissage d’un vocabulaire précis et riche au cœur de tout apprentissage. C’est pour cela que les programmes de 2002 et de 2008 accordent tous les deux une place prédominante à l’apprentissage du vocabulaire en maternelle. Cependant, on note quand même une place plus importante du vocabulaire dans les programmes de 2008. En effet, le Rapport de mission sur l’acquisition du vocabulaire à l’école élémentaire rédigé à l’adresse du ministre de l’Education nationale par Bentolila, a fait évoluer la vision du monde de l’éducation sur le vocabulaire. Bentolila ayant tiré une sonnette d’alarme et ayant apporté des axes de solutions, les programmes remettent l’apprentissage du vocabulaire au centre de l’enseignement. Le vocabulaire a donc été remis à l’honneur en 2008. Dans le cercle familial, l’enfant est en général compris de ses parents qui sont habitués à ses erreurs, ses constructions de phrases et même ses inventions de mots. En devenant élève à la maternelle, l’enfant découvre un autre type de communication. Ses pairs et l’enseignant, n’étant pas habitué à son langage, ne le comprenne pas forcement. Il doit apprendre à s’exprimer avec un langage commun à tous. C’est vers cet objectif que l’enseignant va se Page 5 Mémoire professionnel Master 2 MES – « Des boîtes à mots pour apprendre à catégoriser » forcer d’aller. Pour cela, « le langage oral est le pivot des apprentissages de l’école maternelle. » (MEN, 2008). Les élèves acquièrent tous les jours des mots nouveaux ; l’enseignant doit être vigilant à en préciser le sens et à les employer de façon juste et précise. En enrichissant leur bagage lexical, les enfants ont la possibilité d’être de plus en plus précis, et de ce fait, d’être de mieux en mieux compris des autres. Tout au long de l’école primaire, les élèves apprennent donc à nommer « avec exactitude les objets qui les entourent et les actions accomplies » (MEN, 2008). Les programmes conseillent aussi les enseignants sur la didactique, les démarches adéquates à suivre pour permettre aux élèves d’acquérir et de maîtriser un maximum de vocabulaire. Ainsi, dans les programmes 2008, il est préconisé de ne pas se contenter d’exposer les enfants à des mots nouveaux à travers les histoires que l’enseignant lit ou raconte. En effet, cela ne suffit pas pour que les élèves retiennent et puissent réinvestir le vocabulaire entendu. « L’acquisition du vocabulaire exige des séquences spécifiques, des activités régulières de classification, de mémorisation de mots, de réutilisation du vocabulaire acquis, … » (MEN, 2008). Pour que l’élève puisse apprendre du vocabulaire et le compter dans son vocabulaire actif, l’enseignant doit être attentif à chacun en encourageant les tentatives pour communiquer et en reformulant les phrases de l’élève si elles sont erronées. Pour être précis, le vocabulaire actif d’une personne comporte tous les mots que celle-ci utilise et emploie ; le vocabulaire passif représente tous les mots que cette personne comprend mais n’utilise pas forcément. Le vocabulaire passif excède donc le vocabulaire actif car on comprend plus de mots que l’on n’en parle. L’ensemble de mots formé par ces deux parties permet aux personnes de communiquer entre elles et de se comprendre. Ici, nous parlons du vocabulaire actif car à la maternelle c’est surtout celui-là qu’il faut développer. En effet, chaque enfant a un certain nombre de mots dans son bagage de vocabulaire passif ; un des buts des classes de maternelle et de faire passer ces mots du statut de vocabulaire passif, donc compréhensible mais non réutilisable, à un statut de vocabulaire actif que l’élève sera libre d’employer, à bon escient, quand il en aura besoin. Enfin, les programmes reconnaissent que l’évaluation du langage reste quelque chose de délicat car elle « repose sur une observation quotidienne » (MEN, 2002). L’enseignant doit quotidiennement, ou presque, prendre des indices, des repères en s’appuyant sur l’observation pour mesurer l’évolution, les progrès ou les régressions de chacun. Page 6 Mémoire professionnel Master 2 MES – « Des boîtes à mots pour apprendre à catégoriser » Les progrès en langage et en vocabulaire à la maternelle sont donc dus à l’environnement familial mais aussi à l’environnement en classe, qui compense les inégalités. L’hétérogénéité d’une classe est un des facteurs qui aide les élèves à progresser plus vite dans l’acquisition du vocabulaire. En effet, le fait d’être confrontés à des bons parleurs oblige les autres à apprendre des nouveaux mots s’ils veulent comprendre et communiquer entre eux. La différence entre acquisition et apprentissage doit être ici précisée. L’apprentissage reste quelque chose de très scolaire et réside dans la mise en application consciente de règles, de codes et de normes. De son côté, l’acquisition est quelque chose de plus inconscient et de plus spontané. Quand un élève a acquis une notion, il n’a plus besoin d’y réfléchir pour l’utiliser, cela se fait inconsciemment. 1 1.2 Le rapport Bentolila Les changements au sujet du vocabulaire entre les programmes de 2002 et les programmes de 2008 prennent source dans le rapport Bentolila de février 2007. En partant du constat que les élèves manquaient de plus en plus de vocabulaire, Bentolila propose dans ce rapport des solutions pour accroitre le vocabulaire de chaque élève. En effet, pour lui, un essor dans ce domaine est primordial car « la pénurie et l’imprécision [de mots et de structures] constituent souvent une promesse d’échec » (Bentolila, 2007 : 1). L’auteur préconise donc l’organisation régulière de « leçons de mots » pour encourager les élèves à utiliser des mots nouveaux, à en comprendre le sens et à les réemployer. Ce sont sur ces recommandations que les programmes 2008 s’appuient pour conseiller les activités régulières d’acquisition de vocabulaire. En effet, des leçons de mots apportent une rigueur et une précision dans l’apprentissage du vocabulaire que la simple lecture ne permet pas. A ce sujet, Bentolila précise que la lecture seule (que ce soit l’élève qui lise ou l’enseignant) ne fait pas acquérir de nouveaux mots aux élèves car pour dégager la signification des mots inconnus ils doivent comprendre le sens général du texte. Sortir les mots du contexte ‘texte’ permet aux élèves de se les approprier en tant que mot et non en tant qu’unité d’un texte. Nous voyons que Bentolila a apporté des précisions quant à l’acquisition du vocabulaire et souhaite plus de rigueur dans son enseignement. 1 Dans ce mémoire, nous utiliserons indifféremment les deux termes quand nous parlerons de nos élèves. Page 7 Mémoire professionnel Master 2 MES – « Des boîtes à mots pour apprendre à catégoriser » 1.3 L’enseignement du vocabulaire 1.3.1 : Pourquoi enseigner le vocabulaire ? L’enseignement du vocabulaire nécessite un cadre précis et spécifique. Il faut comprendre que le vocabulaire ne doit pas s’apprendre seulement pour augmenter un ‘catalogue’ de mots ; il faut voir à plus long terme. Tout d’abord, « avoir du vocabulaire », c’est-à-dire avoir une large palette de mots à sa disposition, est évidemment essentiel pour communiquer avec ses pairs et en société. C’est développer un langage commun et précis. Ensuite, un enfant qui détient un grand nombre de mots à disposition pourra plus facilement rentrer dans la lecture et dans l’écriture. En effet, Bentolila souligne que « si l’enfant se trouve enfermé dans un usage quasi étranger à la langue commune, il se trouvera d’emblée coupé de la langue écrite » (2007 : 8). En écrivant cela, l’auteur accentue la corrélation entre l’acquisition du vocabulaire et l’entrée dans l’écrit ; si la première est réussie et pérenne, alors la deuxième se fera de manière naturelle et progressive. Toujours selon Bentolila (2007), si l’élève a un manque de vocabulaire, quand il lira, il ne produira pas de sens mais du bruit et des sons : la maîtrise du code ne veut pas dire la maîtrise du sens. La maîtrise d’un vocabulaire précis va permettre à l’élève de se détacher du ‘simple’ mot et de pouvoir construire des phrases pour exprimer son ressenti par rapport à celui-ci. C’est-à-dire qu’en maîtrisant son vocabulaire, il ne va plus penser aux mots qu’il veut utiliser, ne plus buter, mais va dépasser ce niveau et penser aux structures de la phrases et aux idées qu’il veut véhiculer. Selon Bentolila (2008) le couple thème-propos, « identifier ce dont on veut parler et en penser quelque chose que l’on fait partager » (Bentolila, 2008 : 53), est au centre du langage. Pour que l’enfant se sente libre d’exprimer son ressenti, son opinion, il doit avoir le choix du vocabulaire qu’il utilisera. En effet, si l’élève possède un bagage de vocabulaire conséquent, il pourra choisir les mots qui transcrivent le mieux ses pensées. Ainsi, l’élève pourra se faire comprendre au mieux de ses pairs. En effet, si une communication précise, réfléchie et construite sera établie, il pourra mieux structurer sa pensée car il aura vocabulaire adéquat pour s’exprimer. Page 8 Mémoire professionnel Master 2 MES – « Des boîtes à mots pour apprendre à catégoriser » 1.3.2 : Comment enseigner le vocabulaire ? Les programmes et les enseignants sont en accord, c’est d’abord (mais pas exclusivement) à l’école maternelle que l’apprentissage et surtout l’acquisition du vocabulaire doit être foisonnante. C’est dans cette tranche d’âge (3 à 5 ans) que l’enfant est le plus perméable à l’enseignement de nouveaux mots, de nouvelles expressions. Pour que cet apprentissage se fasse dans les meilleures conditions possibles, il faut trouver des activités qui motivent les élèves, qui aient du sens et qui leur apportent un challenge. En lisant des livres sur l’apprentissage du vocabulaire, nous nous sommes rendues compte que plusieurs démarches existaient, selon les chercheurs. On peut enseigner le vocabulaire grâce à des séquences basées sur des thèmes conventionnels (les saisons, les couleurs, …) et sur des listes de fréquence, grâce à des comptines, lectures ou chansons, ou grâce à des leçons de mots, sur lesquelles nous reviendrons plus tard. - Les séquences à thème : Les séquences à thème sont très connues et utilisées en maternelle. En effet, elles permettent d’aider les élèves, à travers des discussions collectives, à acquérir un champ de mots. Elles ont l’avantage d’avoir du sens pour les élèves et de s’inscrire dans des projets de classe. Par exemple, le thème de Noël sera abordé à la période des fêtes de fin d’année et sera l’occasion de travailler le vocabulaire, l’expression mais aussi l’art visuel, la connaissance du monde, … Ce thème, en plus d’être stimulant pour les élèves, est porteur de sens. Les élèves ont accès facilement à la signification des termes, des mots car ils font partie de leur quotidien, de leur culture. En revanche, les nouveaux mots appris sont souvent trop raccrochés au thème et ne peuvent être que très difficilement réinvestis dans d’autres contextes, à d’autres époques de l’année. Il est difficile, par exemple, de parler de sapin de noël, de guirlandes, de bûche de noël ou de père noël au mois de mai. - Travail avec des supports : Le deuxième procédé consiste à travailler en partant d’histoires, de comptines, d’imagiers et d’albums. Les enseignants proposent aux élèves des « histoires riches au plan du Page 9 Mémoire professionnel Master 2 MES – « Des boîtes à mots pour apprendre à catégoriser » vocabulaire, [afin] d’augmenter le bagage lexical de leurs élèves » (INRP, 1993 : 152). Cette méthode s’appuie sur l’imprégnation par l’oreille et sur la répétition ; ces deux éléments font que les élèves s’habituent et intègrent le nouveau vocabulaire. Néanmoins, les auteurs émettent que le but des enseignants et de « faire non seulement acquérir du vocabulaire aux enfants mais aussi de leur apprendre à utiliser le lexique à bon escient dans les situations qui conviennent » (Institut nationale de recherche pédagogique, 1993 : 152). Malheureusement, une fois ce vocabulaire entendu et réentendu dans des histoires ou des comptines, on peut craindre que les élèves ne le possèdent qu’en tant que vocabulaire passif et n’arrivent pas à le réinvestir et à l’utiliser. - Les leçons de mots : Enfin, les leçons de mots préconisées par Bentolila consistent à proposer aux élèves une liste réduite de mots choisis selon leur fréquence dans la langue française puis de les questionner collectivement sur le sens de ceux-ci. Une fois ce travail de questionnement réalisé, l’enseignant persévèrera pour « faire entrer ces mots élucidés dans la mémoire de chaque élève. » (Bentolila, 2007 : 14). Ainsi, Bentolila pense qu’en sortant le vocabulaire d’un contexte qui lui est habituellement attribué, les élèves se l’approprieront mieux et la différence entre ceux qui ont un bagage lexical faible et développé sera moindre. Bentolila préfère cette méthode à la lecture de texte par les élèves, car celle-ci reste en surface et n’est pas suffisante. Selon lui, « l’enseignement spécifique du vocabulaire fait progresser de façon significativement plus efficace et plus égale les élèves que lorsque ces derniers se trouvent dans l’obligation d’inférer le sens de nouveaux mots dans un texte » (Bentolila, 2007 : 11). Les choix des mots de sa liste se feront selon quatre critères : la fréquence de ces mots dans la langue française, la connaissance des élèves, les champs thématiques et les champs sémantiques.2 Ces deux derniers sont importants pour apporter une « cohérence à l’étude du vocabulaire » et pour « induire un regroupement du vocabulaire et en faciliter la fixation » (Bentolila, 2007 : 12). Nous pouvons émettre ici une critique à cette méthode, car les listes de mots, tel que le préconise Bentolila, ne sont pas adaptées à la maternelle. Il faut les réajuster, les réinventer, pour que de jeunes élèves puissent retrouver leurs repères. C’est ce que nous avons cherché à réaliser dans notre séquence : changer les supports, changer les modalités, changer le cadre pour permettre aux élèves d’apprendre et de progresser. 2 Le champ thématique d’un mot rassemble tous les mots se rattachant à un thème particulier. Le champ sémantique d’un mot regroupe les différents sens de celui-ci. Page 10

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Mémoire professionnel Master 2 MES – « Des boîtes à mots pour apprendre à catégoriser » . 3.2.2 : Le rôle de la manipulation des boîtes à mots .
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