AVIS Ce volume devait sortir en 1994. Malheureusement, vers cette époque, après des années de service, M. Daniel Nizet a décidé de fermer boutique place de la Sorbonne. Pour cette raison et pour des raisons personnelles, le projet de publier la correspondance de Beaumarchais fut mis de côté. Nous le reprenons en février 2010 avec l’intention de mettre en ligne toutes les lettres que nous avons collectées et transcrites depuis plus d’un quart de siècle. Beaumarchais mérite mieux qu’il n’a reçu jusqu’ici et peut-être que cet échantillon électronique remplira un tout petit peu une lacune qui existe dans la publication de ses oeuvres complètes. M. Nizet a eu l’amabilité de nous donner la permission de mettre en ligne les quatre premiers volumes publiés chez lui entre 1969 et 1978. Voici le cinquième tome de cette série. N.B. Si Beaumarchais vous intéresse et si vous voulez participer à la publicatiion de sa correspondance, veuillez m’écrire à [email protected] B E A U M A R C H A I S CORRESPONDANCE DONALD C. SPINELLI BEAUMARCHAIS CORRESPONDANCE TOME V (1779) INTRODUCTION Le professeur Brian N. Morton, qui commença à publier la correspondance de Beaumarchais en 1969, a décidé récemment de prendre sa retraite et de se consacrer à d’autres travaux. Comme je l’avais aidé à préparer le volume IV, il m’a demandé s’il m’intéresserait de continuer la publication de la correspondance. Bien que ce projet m’ait tout d’abord paru nécessiter un travail et une responsabilité énormes pour une seule personne, je l’acceptai dans l’espoir de trouver par la suite un co-éditeur. Après avoir rassemblé, trié et classé les documents que m’avait remis le professeur Morton et les avoir combinés avec d’autres matériaux que j’avais réunis de mon côté, j’ai pu obtenir une base de données informatisée d’environ 2200 lettres. Ce chiffre est donc nettement plus élevé que les “quinze à seize cent lettres” mentionnées au tome I (p. xxxiii), bien que sans doute loin de ce qu’une véritable correspondance complète contiendrait s’il était possible d’en produire une. Le volume présenté ici comprend une année bien remplie de la vie de Beaumarchais. Il y a 72 lettres de plus dans ce volume que dans celui consacré à l’année 1778. Comme il faut s’y attendre, certaines lettres écrites par Beaumarchais et ses correspondants en 1779 reprennent des discussions ou des topos précédemment traités, juxtaposés à des préoccupations et sujets introduits pour la première fois. viii CARON DE BEAUMARCHAIS Il est à propos que l’argent soit le sujet par lequel commencent les lettres de cette année-là, car c’est un thème récurrent dans toute la correspondance de Beaumarchais. Dans la première lettre il est question de sommes prêtées par Francy, avec l’accord de Beaumarchais, au marquis de Lafayette, mais d’autres aussi auront recours à sa bourse: par exemple, Mme de Godeville, sa maîtresse et la comtesse Fanny de Beauharnais qui lui demandera de venir en aide à son ami Dorat. Beaumarchais secourra aussi financièrement le prince de Nassau-Siegen, le chevalier Preudhomme de Borre, et il ne sera jamais remboursé par von Steuben malgré les promesses répétées de ce dernier de lui régler ce qu’il lui doit. Naturellement Beaumarchais est très préoccupé par sa propre situation financière: les Américains, en dépit d’une lettre de John Jay, le nouveau président du Congrès, qui semble reconnaître leur dette, ne font pas grand’chose pour rembourser leur bienfaiteur; le différend entre Beaumarchais et son associé Chevallié se soldera par une assez lourde perte pour Beaumarchais; ses comptes avec la Comédie-Française sur sa part des revenus apportés par les représentations du Barbier de Séville ne seront pas réglés dans l’année. Enfin la destruction d’une grande partie de la flotte et de la cargaison qu’il envoie en Amérique en mai est une catastrophe financière qui l’occupera pendant plusieurs années à venir. Des commissions d’enquête seront formées, de nombreux mémoires et lettres seront rédigés avant que Beaumarchais ne touche la moindre indemnité pour ces pertes. Malgré tous ces déboires Beaumarchais trouvera cependant le temps de s’élever contre la pratique scandaleuse de la Ferme générale qui consiste à acheter des tabacs enlevés par les Anglais et à les introduire en France à un tarif ruineux pour les importateurs français. Il luttera en vain pour faire supprimer les barrières économiques en France. Il soutiendra les négociants protestants contre la Chambre de Commerce de Bordeaux dont ils sont exclus uniquement à cause de leur religion, et il se fera le champion d’un Juif dont la conduite actuelle mérite qu’on lui pardonne certaines fautes de jeunesse. CORRESPONDANCE ix Une cause déjà ancienne qui continue à l’occuper est celle de la Société des Auteurs Dramatiques. Les querelles entre auteurs et acteurs ne seront toujours pas résolues à la Révolution, mais Beaumarchais ne transigera jamais sur ses revendications concernant les droits d’auteur. Deux entreprises nouvelles seront la publication des oeuvres complètes de Voltaire et la défense dans laquelle se lance Beaumarchais contre le Mémoire justificatif pour servir de réponse à l’Exposé de la Cour de France d’Edward Gibbon; celui-ci attaque la France et Beaumarchais lui-même. La première commence en février par une suggestion faite à Beaumarchais d’acheter les presses de Baskerville. Ce projet est bientôt suivi d’un contrat passé avec Panckoucke qui vend à Beaumarchais un certain nombre de manuscrits de Voltaire. La seconde aboutira aux Observations sur le Mémoire justificatif de la Cour de Londres rédigées par Beaumarchais vers la fin de l’année. Il va sans dire qu’il existe d’autres sujets d’intérêt dans ce volume et l’on invite le lecteur à les découvrir au fur et à mesure de la lecture de ce recueil de lettres pour l’année 1779. Note sur l’Edition On a fait de très légers changements dans les pratiques éditoriales en vigueur pour les volumes précédents. Toutes les lettres authentifiées sont incluses, qu’elles soient rédigées par un secrétaire de Beaumarchais au nom de son employeur, ou dictées par celui-ci; même les simples lettres d’introduction typiques adressées à, ou venant de personnages connus. Par souci d’uniformité on a parfois changé la présentation de la datation. Quand une lettre est datée à la fin, la date est également indiquée entre crochets à son début. Les mots et phrases illisibles ou à l’orthographe douteuse pour quelque raison que ce soit sont mises entre crochets et suivis d’un point d’interrogation à l’intérieur des crochets. Nous avons essayé d’éviter l’emploi de sic autant que possible et au lieu de souligner on a choisi les italiques. Nous avons renvoyé le lecteur à certaines autres lettres du même volume aussi bien qu’à des lettres se situant dans des volumes précédents de cette édition. Il sera fourni au début de ce x CARON DE BEAUMARCHAIS volume et des suivants une liste d’abbréviations, de sources manuscrites et de titres . Remerciements Une tâche de cette envergure serait très difficile à accomplir sans l’appui de nombreuses personnes de bonne volonté. Je suis reconnaissant à toutes de la courtoisie et l’aide qu’elles m’ont accordées au cours de la préparation de ce volume. En particulier les suivantes méritent ma sincère gratitude: Simone Drouin, de la Bibliothèque de l’Arsenal; feue Nicole Felkay, des Archives Nationales; feue Nicole Coisel, de la Bibliothèque nationale; feue Noëlle Guibert, et Jacqueline Razgannikoff, de la Bibliothèque de la Comédie-Française; feue Fernande Bassan; Charles Wirz de l’Institut et musée Voltaire; et Stanley J. Idzerda, éditeur de Lafayette in the Age of the American Revolution. De nombreux autres bibliothécaires et archivistes comme Marc Durand et Alexandre Cojannot ont pris le temps de répondre à mes lettres et demandes. Mes élèves et collègues m’ont écouté parler sans fin de Beaumarchais. Je les remercie tous de leur patience. Mes recherches à Paris ont toujours été facilitées par des amis comme Gilles Dussert, Rodolphe Trouilleux et Daniel Catan. Je les remercie de leur accueil chalheureux. Je remercie la National Endowment for the Humanities de la généreuse subvention qu’elle m’a octroyée, ainsi que la Fondation Florence Gould et Wayne State University pour leur assistance financière. Sans les fonds offerts par ces organismes, cette entreprise n’aurait pu être continuée. L’aide que m’a apportée mon assistante Norma J. Ott est inestimable. Errol J. Ott a passé maintes heures à résoudre les problèmes d’informatique associés à ce projet ainsi que Michael J. Edelman, Eric Iverson, Trevor Richards, David Lindemann et Rebecca C. Raupp; Josette Wilburn a bien voulu revoir le texte; Marie-Claire Charton a aidé nos recherches à Marseille; Gregory S. Brown était toujours prêt à répondre à mes questions . Je les remercie vivement tous.
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