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Catalogue d'exposition Protestantismes et Images PDF

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Protestantismes et images Présentation Avant « l’époque de l’art »1, l’image entretenait un rapport étroit avec le culte. Vénérée comme icône ou dénoncée comme idole, elle importait davantage par sa fonction religieuse que par sa valeur esthétique. C’est sur ce terrain-là que se placent aussi les réformateurs2. Sommé de prendre position face aux troubles iconoclastes survenus à Wittemberg dans l’hiver 1521, Luther soutient que l’image n’est, en elle-même, ni bonne ni mauvaise. Il n’y a donc pas lieu de l’interdire, seulement d’en contrôler l’usage. Et sous ce rapport, le principal risque n’est pas l’idolâtrie mais la prétention à gagner le Ciel par des œuvres méritoires, prétention à laquelle l’image a partie liée à travers les fondations pieuses, les pèleri- nages ou le culte des saints. L’image n’est donc pas une cible de la réforme luthérienne, au plus une victime collatérale. Pour Calvin en revanche, la position de Luther, comme celle des Scène d’iconoclasme en 1566. Peinture de Dirk van Delen, 1630. - Amterdam, Rijksmuseum catholiques, pèche par un excès d’optimisme. Il ne suffit pas de distinguer, comme le faisait déjà Thomas d’Aquin, entre l’image Une différence corrélative concerne le phénomène iconoclaste, dans sa matérialité et la personne qu’elle représente – entre le plus marqué et plus durable en terres calvinistes5. Si l’on s’en tient crucifix et le Christ, par exemple – pour en être quitte avec l’idolâtrie au seul cas de la France, il débute dès avant les guerres de car « l’esprit de l’homme est une boutique perpétuelle et de tous religion et se poursuit jusqu’aux années 1580, et même, en temps pour forger idoles. »3 Sitôt qu’il y a image, il y a risque de certains lieux comme Nîmes, jusqu’aux guerres de Rohan et à superstition. l’épisode camisard. Les comportements transgressifs qui l’accompagnent montrent qu’au-delà des pillages liés à la guerre il s’agit bien d’une affaire religieuse. Les autorités réformées s’efforcent, pour leur part, de les contenir dans les formes de la légalité car, comme le dit Calvin lui-même à propos de l’affaire du pasteur Tartas de Sauve, « jamais Dieu n’a commandé d’abatre les idoles, sinon à chacun en sa maison, et en public à ceux qu’il arme d’authorité. »6 Une troisième différence concerne l’illustration de la Bible. D’emblée les traductions de Luther sont abondamment histo- riées par son ami Cranach. Il en est de même pour la Bible dite de Zwingli publiée à Zurich en 1531 avec des gravures d’Holbein. En revanche les éditeurs genevois se contenteront longtemps de copier les planches « archéologiques » que l’hébraïsant François Vatable avait conçues pour Robert Estienne. L’interdit s’assouplit il est vrai quand on s’éloigne dans l’espace et dans le temps de la Retable de l’église paroissiale de Wittemberg par Lucas Cranach, 1547. – Photo Nick Thompson Genève de Calvin : en témoignent les bibles lyonnaises de Jean de Tournes avec les bois de Bernard Salomon ou, au 18e siècle, Ces divergences doctrinales se traduisent immédiatement dans certaines éditions suisses de la révision d’Ostervald. l’aménagement des lieux de culte. On connaît l’austérité des temples calvinistes4. L’absence d’images y admet certes quelques exceptions comme, au 17e siècle, les tables de la loi ornées de la figure de Moïse ou, au début du 20e siècle, le mouvement figuratif La question de l’image va bien au-delà de celle des livres saints et initié en Suisse autour de Louis Rivier. Mais ces timides appari- des lieux de culte. A cet égard, la réforme radicale n’en a jamais tions sont sans commune mesure avec ce qui se passe dans le contesté l’utilité, Calvin estimant par exemple qu’il n’est pas vrai monde luthérien où l’on n’hésite ni à conserver d’anciennes « que toute taillure ou peinture soit défendue en général, mais images ni à en créer de nouvelles, la manifestation la plus specta- seulement les images qui se font pour servir Dieu. »7 culaire de cet art luthérien étant les grands retables qui mettent en scène les principes de la nouvelle foi voire les réformateurs Un premier emploi non cultuel de l’image est lié à la controverse8. eux-mêmes. Héritière de la satire anticléricale médiévale, la polémique contre Rome emprunte dès l’origine le vecteur iconographique et recourt à des ressorts variés : assimilation du pape à l’Antéchrist, diabolisation, dénonciation des vices du clergé, profanation scatologique… On cherche aussi à rendre évidente au regard la supériorité de la Réforme. C’est le cas par exemple dans les motifs de la balance ou de la flamme de l’Évangile éclairant les réformateurs. Un second domaine est celui des portraits des réformateurs9. Innombrables dans le cas de Luther – on en connait plus de 500 faits de son vivant – ils sont plus rares en milieu calviniste où, semble-t-il, ils visent surtout à entretenir la mémoire des grands hommes décédés. La gravure sert aussi à relater des événements historiques mar- quants. L’entreprise la plus novatrice et la plus aboutie est à cet Lucas Cranach, La loi et la Grâce, 1529. – Gotha, Herzogliches Museum égard le recueil des Quarantes tableaux de Tortorel et Perrissin10. Diffusées et copiées dans toute l’Europe, ces planches mettent personnelle et actualisée des Écritures et la recherche du sublime en scène des faits survenus pendant les guerres de religion, en dans le familier portent indéniablement la marque d’un esprit adoptant un point de vue réformé, modéré cependant puisqu’on réformé. Enfin, est protestante par son objet la peinture d’histoire y trouve aussi le massacre de la « Michelade ». D’autres entre- de la Réformation dans laquelle s’illustrent en France un Pierre- prises sont beaucoup plus ouvertement partisanes, comme les Antoine Labouchère ou un Max Lienhardt. caricatures des Héros de la Ligue dirigées contre les artisans de la Révocation de l’Édit de Nantes. La question des œuvres protestantes par la confession de l’artiste est autrement plus complexe12. Panofsky s’est essayé à Le 19e siècle produit pour sa part une très abondante imagerie chercher dans la production tardive de Dürer la marque de ses rétrospective illustrant des livres d’histoire, des journaux convictions luthériennes mais ses conclusions demeurent populaires, des chromos publicitaires ou des manuels scolaires. fragiles. La vérité est que les artistes qui adoptent la Réforme – et Encadrées et accrochées autrefois aux murs de bien des maisons ils sont nombreux – sont tiraillés entre les exigences de leur foi huguenotes, certaines de ces images remplissent, pour la rappelées au besoin par les autorités et les nécessités écono- communauté protestante, une fonction identitaire et mémorielle. miques. Beaucoup continuent à travailler pour des commandi- C’est particulièrement le cas des vues des assemblées du taires catholiques ou s’orientent vers des genres profanes. Dans Désert. un cas comme dans l’autre, leur production ne se distingue guère de celle de leurs confrères catholiques. Au-delà de la peinture protestante par le sujet ou la confession La production de l’ensemble de ces images religieuses ou des artistes, les doctrines réformées de l‘image marquent certai- profanes débouche au final sur la question des rapports du nement en profondeur l’histoire de l’art occidental en réorientant, protestantisme et de l’art. aux Pays-Bas notamment, la production des artistes vers la peinture profane et en précipitant la mutation largement amorcée Il existe indéniablement une peinture protestante par les sujets d’un art visant désormais moins à rendre présent l’invisible qu’à traités. C’est le cas des tableaux d’église dans l’aire luthérienne, représenter le visible. La critique sévère de l’image par la Réforme l’artiste le plus emblématique étant ici Cranach l’Ancien, qui contri- radicale retrouve peut-être par ailleurs une forme d’actualité dans bue largement à la définition d’une nouvelle iconographie, avec une société marquée par la tyrannie du visuel. notamment les compositions de la Loi et de la Grâce11. On pourrait rattacher à la peinture «  confessante  » certaines illustrations Didier Travier bibliques, en particulier celles de Rembrandt dont la lecture Conservateur des fonds patrimoniaux 1 Hans BELTING, Image et culte. Une histoire de l’image avant l’époque de l’art. – Paris, Éd. du Cerf, 6 Cité par Robert SAUZET, « L’iconoclasme dans le diocèse de Nîmes au XVIe et au début du XVIIe 2007. - 790 p. siècle ». – Dans Revue d’histoire de l’église de France, 1980, n° 176, p. 9. 2 Pour une approche générale, voir : Bernard REYMOND, Le protestantisme et les images : pour en 7 Jean CALVIN, Catéchisme de l’église de Genève. – Genève : Fick, 1853, p. 41. finir avec quelques clichés. – Genève : Labor et fides, 1999. – 128 p. ; Pour lire les textes de référence (sur l’ensemble de l’histoire de l’Église, avec un chapitre sur la Réforme), voir Daniele MENOZZI, Les images : 8 Frédéric ELSIG et Simone SALA, Enfer ou Paradis : aux sources de la caricature, XVIe – XVIIIe siècles. l’Église dans les arts visuels. – Paris : Éd. du Cerf, 1991. – 295 p. (Textes en main) – Genève : Musée international de la Réforme, 2013. – 160 p. 3 Jean CALVIN, Institution chrétienne, I, ch. XI, 8. – Paris : C. Meyrueis, 1859, p. 43. 9 Olivier CHRISTIN, « Mort et mémoire : les portraits de réformateurs protestants au XVIe siècle ». – Dans Revue suisse d’histoire, 2005, n° 55-4, p. 383-400. 4 Bernard REYMOND, « Les temples protestants réformés aux xixe et xxe siècles ». – Dans Chrétiens et sociétés, n° spécial « Le calvinisme et les arts », 2011, p. 201-211. 10 Philipp BENEDICT, Le regard saisit l’histoire. Les Guerres, massacres et troubles de Tortorel et Perrissin. – Genève : Droz, 2012. – 312 p. (Titre courant) 5 Olivier CHRISTIN, Une révolution symbolique  : l’iconoclasme huguenot et la reconstruction catholique. – Paris : Éd. de Minuit, 1991. – 351 p. (Le sens commun) ; Cécile DUPEUX, Peter JEZLER et Jean 11 Jean WIRTH, « Le dogme en image : Luther et l’iconographie ». – Dans Revue de l’art, 1981, n° 52, p. 9-21. WIRTH (dir.), Iconoclasme : vie et mort de l’image médiévale. – Paris : Somogy, 2001. – 454 p. (Exposition Berne, Musée d’histoire et Strasbourg, Musée de l’Œuvre Notre-Dame) 12 Roland RECHT (dir.), De la puissance de l’image : les artistes du Nord face à la Réforme. – Paris : La documentation française, Musée du Louvre, 2002. – 222 p. Protestantismes et images Notices et légendes des gravures reproduites l’Antéchrist trouve ses antécédents au Moyen Age chez Joachim de Série 1 : L’imagerie de la vie de Luther Flore ou chez les « pré-réformateurs » John Wyclif et Jan Hus. 1 Portrait de Luther (Eisleben, 10 novembre 1483 – Eisleben, Virgile SOLIS, Biblische Figuren des Alten und Newen Testaments 18 février 1546) gantz künstlich gerissen. – Francfort-sur-le-Main : [David Zephelius, Yohan Raschen et Sigmund Feyerabent], 1560. – in-4° (Carré d’art Martin Luther. – [S.l.] : [s.n.], 1853. – 73 x 60 cm (Carré d’art bibliothèque, bibliothèque, fonds du Consistoire, T 131) 201164) Les réformateurs éclairés par la lumière de l’Évangile 2 Luther affiche ses 95 thèses 6 La lumière de l’Évangile éclaire les réformateurs. L’Église catholique ne En 1515, le pape Léon X relance la vente des indulgences pour financer parvient pas à en éteindre la flamme malgré l’aide de Satan. La phrase l’achèvement de la basilique Saint-Pierre de Rome. Jean Tetzel, un moine au centre renvoie à un verset de l’évangile (Matt. 5, 15) : « On met la dominicain, en est un agent particulièrement zélé pour l’Allemagne, lampe sur un support, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la n’hésitant pas à spéculer sur l’angoisse des fidèles qu’il rassurait, dit-on, maison ». Il existe de nombreuses variantes de cette gravure aux Pays- par ces vers : « Sitôt que sonne votre obole, Du feu brûlant l’âme s’en- Bas et en Angleterre. Une version catholique dédiée « Aux nouveaux vole ». Indigné, Luther rédige 95 thèses sur la question des indulgences catholiques de la France » en a été faite après la Révocation de l’Édit de – il s’agit de propositions théologiques destinées à susciter, comme Nantes. c’était l’usage à l’époque, un débat de type universitaire – et les affiche le 31 octobre 1517 sur la porte de l’église du château de Wittemberg. Cet Jan HOUWENS, ‘t [=Het] Licht is op den kandelaer gestelt. – événement est tenu pour le début de la Réforme. Amsterdam : [C. D.], [17e s.]. – 40 x 53 cm (Carré d’art bibliothèque, 201161) Pierre-Antoine LABOUCHÈRE, The Indulgences ; or The Ninety-Five Propositions , gravé par Aug. Blanchard, dans Illustrations of the life of La balance penche du côté des réformateurs Martin Luther, texte de Jean-Henri Merle d’Aubigné. – Londres : Day, 7 1862. – 37 cm (Carré d’art bibliothèque, 201163) En dépit des efforts de Satan, l’Église catholique ne pèse pas lourd face aux réformateurs. À l’arrière-plan, la construction de droite rap- Luther brûle la bulle du pape 3 pelle le Panthéon de Rome, temple du paganisme, alors que du côté des réformateurs, un chemin escarpé, celui que l’évangile de Matthieu Le 15 juin 1520, le pape Léon X proclame la bulle Exsurge Domini qui oppose à la voie large de la perdition, mène à une église. Il existe condamne 41 propositions de Luther et lui donne 60 jours pour se d’autres versions de la gravure où la Bible seule est victorieusement rétracter. À l’expiration de ce délai, le 11 décembre 1520, Luther brûle mise en balance avec toute l’Église. publiquement les « décrétales antichrétiennes du pape » et la bulle le condamnant. Il est alors excommunié le 3 janvier 1521. Hier ziet men Luther en Calvynus zeegen-pralen... [Pays–Bas] : [s.n.], [17e s.]. – 37 x 30 cm. – (Carré d’art bibliothèque, 201149_010) Luther brûlant la bulle et les décrets du pape Léon X. – Lyon : Gadola, [1862]. – 54 x 70 cm (Musée des Vallées cévenoles) Les erreurs du catholicisme 8 Luther devant la Diète de Worms 4 Originaire de Sauve, le pasteur Napoléon Roussel est l’une des grandes figures du Réveil français. Il publie nombre d’ouvrages de controverse Luther, déjà excommunié par le pape, est convoqué par Charles Quint dont cette gravure qui dénonce les erreurs du catholicisme. Elle ne devant la Diète de Worms. Il y comparaît en avril 1521 mais refuse de se circulera librement que sous la Seconde République. rétracter : « Je suis dominé par les saintes Écritures que j’ai citées, et ma conscience est liée par la Parole de Dieu. Je ne veux ni ne peux me Napoléon ROUSSEL, L’église romaine condamnée par la Bible. – Paris : rétracter en rien, car il est dangereux d’agir contre sa propre conscience. ». Ducloux, [années 1840]. – 28 x 42 cm (Coll. Daniel Travier) Il est alors mis au ban de l’Empire, le 25 mai 1521. Désormais n’importe qui peut se saisir de lui et le livrer à la justice. Le prince-électeur de Saxe, Frédéric le Sage, avait cependant pris les devants en organisant un faux enlèvement de Luther et en le mettant en sûreté au château de Série 3 : L’image satirique anti-protestante la Wartbourg. Les guenons iconoclastes 9 Luther op den Rijskdag te Worms, 1521 [panneau scolaire]. – [Pays–Bas] : [s.n.], [déb. 20e s.]. – 79 x 107 cm (Carré d’art bibliothèque, Cet ouvrage a été rédigé après la prise de Lyon par les protestants en 1562. La ville symbolisée par un lion est mise à sac par des huguenots 201152_1) peints, selon un jeu de mots attesté par la littérature de l’époque, en guenons. On y voit un pasteur en chaire exciter ses ouailles à détruire Série 2 : L’image satirique protestante des crucifix et à piller le mobilier du culte. Le pape identifié avec la bête de l’Apocalypse Gabriel de SACONAY, Discours des premiers troubles advenus à 5 Lyon ... – Lyon : Michel Jove, 1569. – in-8° (Carré d’art bibliothèque, 11378) La bête de l’Apocalypse hostile aux deux prophètes est représentée coiffée de la tiare pontificale. Cette association, présente dans les bois Luther inspiré par Satan 10 de Cranach illustrant la traduction par Luther du Nouveau Testament publiée en septembre 1522, est un des lieux communs de la propa- Ce texte est l’édition et le commentaire d’un écrit attribué à Luther qui gande protestante. La composition de l’image est du reste lointaine- se présente sous la forme d’un dialogue avec Satan. La polémique ment inspirée de celle qui illustre le même chapitre 11 de l’Apocalypse catholique en tire la conclusion que Luther est inspiré par le Diable, ce dans le Testament de septembre. L’identification du pape et de qu’illustre le frontispice. Nicolas PILON, L’entretien de Luther avec le Démon contre le saint de la religion le 15 de Novembre 1569 en la nuit. – [Genève] : [Jean de sacrifice de la messe, selon le récit que Luther en a fait luy-même dans Laon], [1570]. – 37 x 50 cm (Musée du Vieux Nîmes) ses œuvres. – Paris : l’auteur, [1680]. – in-12° (Carré d’art bibliothèque, 120588) Le massacre de la Saint-Barthélemy (1572) 15 La fabrique des prophètes Copie inversée d’une gravure du 17e siècle de Gaspar Bouttats mon- 11 trant le massacre du 24 août 1572 et des jours suivants qui provoque Cet ouvrage initialement publié en 1692 dénonce le prophétisme qui la mort de nombreux chefs protestants et de milliers de huguenots à se répand alors dans le Vivarais. Œuvre de cerveaux dérangés, il résul- Paris et en province. terait aussi de la manipulation volontaire d’esprits faibles. Un refugié huguenot du nom de Du Serre aurait été mandaté par une supposée Gaspar BOUTTATS, Massacre des huguenots fait à Paris le 24 aoust académie clandestine formée à Genève par des pasteurs fugitifs, pour 1572, jour de S. Barthelemi… – Paris : Jean, [vers 1800]. – 41 x 60 cm créer, dans les montagnes de la région du Crest, une sorte d’école de (Musée des vallées cévenoles) prophétisme. Le frontispice de l’ouvrage représente la cérémonie d’intronisation censée suivre la « formation » en y donnant, par la La Terreur blanche (1815) 16 mixité des convulsionnaires, une connotation sexuelle. Cette mise en scène fantasmagorique publiée dans un ouvrage David-Augustin de BRUEYS, Histoire du fanatisme de nostre temps… intitulé France illustrated est supposée, d’après le texte d’accompa- – Montpelier : Jean Martel, 1709–1713. – in-12° (Carré d’art bibliothèque, gnement, représenter les troubles religieux de la Terreur blanche (1815). 10401) Thomas ALLOM, Amphitheatre at Nismes, gravé par S. Bradshaw. – La destruction du temple de Charenton Londres et Paris : Peter Jakson, 1845-1847. – 13 x 19 cm (Carré d’art bi- 12 bliothèque, 44738_075) Le temple de Charenton desservait la ville de Paris. Sa destruction eut lieu le 23 octobre 1685, soit le lendemain même de l’enregistrement Série 5 : L’iconographie mémorielle du Désert par le Parlement de l’édit de Fontainebleau révoquant celui de Nantes. La figure allégorique qui surmonte le tableau présente cette destruc- L’assemblée de Lecques 17 tion comme une victoire de la vraie religion sur l’hérésie. Cette gravure de Sébastien Le Clerc appartient à une série de huit exécutées en A partir de 1765, les assemblées protestantes de Nîmes, tolérées de 1702 et intitulées Les petites conquêtes du Roi, ou Les principaux fait, se tiennent aux portes de la ville, à la carrière de Lecques, dans événements de l’histoire de Louis XIV, complémentaire d’une autre, l’actuel quartier de la Cigale. En 1780, Joseph Boze, futur peintre du Roi, Les grandes conquêtes. L’exemplaire présenté est une copie inversée assiste, bien que catholique, à l’une d’elles et en réalise un dessin mis de la gravure originale. en gravure en 1785 par Benoît-Louis Henriquez. Le prix élevé de l’estampe dont le tirage est estimé à 850 exemplaires en fait un échec Sébastien LE CLERC, Démolition du temple de Charenton. – [S.l.] : [s.n.], commercial. Cette image sera popularisée par une lithographie de plus [vers 1750]. – 23 x 30 cm (Carré d’art bibliothèque, 201149_008) petit format, publiée par Fabre après 1837 et rééditée vers 1890. Joseph BOZE, [Assemblée au Désert], gravé par Henriquez. – [S.l.] : Série 4 : La représentation des affrontements [s.n.], [1785]. – 60 x 80 cm (Musée du Vieux Nîmes) religieux Autre vue de l’assemblée de Lecques 18 La Michelade (1567) 13 Le dessin de cette lithographie est dû à Jacques Brunel, professeur de Cette vue montre le massacre de catholiques de Nîmes par des pro- dessin à Nîmes. Le site, vu sous le même angle, a également été testants, le 29 septembre 1567. L’événement, en raison de sa date (le lithographié, sans assemblée, pour les Voyages pittoresques et roman- jour de la saint Michel), est connu sous le nom de « Michelade ». Cette tiques dans l’ancienne France du baron Taylor. estampe due à Hogenberg, un graveur de Cologne, est la copie réduite et inversée d’un des Quarante tableaux de Tortorel et Perrissin. Sa Jacques BRUNEL, [L’assemblée de Lecques]. – Nîmes  : Magny et présence dans une œuvre publiée à Genève et d’inspiration réformée Dhombres, [1837]. – 20 x 26 cm (Musée du Vieux Nîmes, 946.22.2) est à remarquer. La contrefaçon par Hogenberg du recueil genevois est quasi contemporaine de l’original puisqu’il en circulait déjà des L’assemblée du 300e anniversaire 19 planches à la foire de Francfort de 1570. Cela atteste la rapidité de la diffusion des images. Le jeudi 26 mai 1859, des festivités ont été organisées partout en France pour le 300e anniversaire du synode constituant des églises Frans HOGENBERG, Nach dem widerumb ein fried besloßen… = Voicy réformées de France. À Nîmes, un culte de plein air est célébré sur un le massacre faict à Nismes… [Cologne] : [Hogenberg], [après 1570]. – terrain contigu au lieu-dit l’Ermitage, quartier de la Cigale, où, de 1763 à 24 x 31 cm (Coll. Daniel Travier) 1787, se tenaient les assemblées d’hiver, celles d’été se déroulant aux carrières de Lecques. On connait six lithographies différentes La prise de Nîmes par les protestants (1569) reproduisant cet événement qui réunit entre 20 et 25 000 personnes 14 dont 110 pasteurs. Un compte-rendu d’époque mentionne également Au cours de la 3e guerre de religion, les protestants du Bas-Languedoc l’existence d’une photographie non retrouvée. prennent possession de Nîmes dans la nuit du 14 au 15 novembre 1569. On avait scié de manière imperceptible la grille donnant sur le fossé, J. IMBERT, 3e jubilé séculaire de la Réforme, jeudi le 26 mai 1859, Nîmes. placée au pied du rempart voisin de la Porte de la Bouquerie. La nuit – Nîmes : Dhombres, [1859]. – 62 x 78 cm (Musée du Vieux Nîmes) venue, le capitaine Saint-Cosme, l’un des chefs militaires des réformés, et une trentaine de ses hommes n’ont plus qu’à pénétrer dans la ville Un mariage clandestin surpris par l’arrivée des dragons 20 et, après s’être rendus maître des gardes, à y faire entrer leurs troupes dissimulées à proximité. Cette planche est l’un des Quarante tableaux Cette gravure est exécutée d’après un tableau daté de 1842 réalisé par des graveurs lyonnais Jacques Tortorel et Jean Perrissin. Elle a été le peintre écossais Alexander Johnston montrant la persécution des publiée à Genève avec des légendes en français ou en allemand. calvinistes écossais, les Covenantaires, au 17e siècle. Jacques TORTOREL, Vnverseene einnemu[n]g der stat Nimes im Alexander JOHNSTON, [Le mariage puritain], gravé par P. Lightfoot. – Languedoc... = La surprinse de la ville de Nismes en Languedoc par ceux [S.l.] : [s.n.], [après 1846]. - 26 x 37 cm (Coll. Daniel Travier) 1 2 1 3 1 1 4 0 5 5

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