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Aux origines du lexique philosophique européen: L’influence de la ’latinitas’ PDF

312 Pages·1997·14.573 MB·French
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Federation Intemationale des Instituts d'Etudes Medievales TEXTES ET ETUDES DU MOYEN AGE, 8 AUX ORIGINES DU LEXIQUE PHILOSOPHIQUE EUROPEEN L'INFUENCE DE LA LATINITAS WUVAIN-LA-NEUVE 1997 FEDERATION lNTERNATIONALE DES INSTITUTS D'ETUDES MEDlEY ALES President: L.E. BOYLE (San Clemente, Roma) Vice-President : L HOLTZ (Directeur de l'Institut de Recherche et d'Histoire des Textes, Paris) Membres du Comite: J.K. McCONICA (President of the Pontifical Institut of Mediaeval Studies, Toronto) C. LEONARDI (President de la Societa Internazionale perle Studio del Medioevo Latino, Firenze) C.N.J. MANN (Director of the Warburg Institute, London) A. RINGBOM (Institute of Medieval Studies of the Abo Akademi, Turku) L. WENGER (The Medieval Academy, Cambrigde, MA) Secretaire et Editeur responsable : J. HAMESSE (Institut Superieur de Philosophie, Louvain-la-Neuve) Tresorier: A. SPEER (Thomas-Institut, Koln) Federation Intemationale des Instituts d'Etudes Medievales TEXTES ET ETUDES DU MOYEN AGE, 8 AUX ORIGINES DU LEXIQUE PHILOSOPHIQUE EUROPEEN L'INFUENCE DE LA LATINITAS Actes du Colloque international organise a Rome par la F J.D .E.M. en collaboration avec l' Universita degli Studi di Rorna (Dipartimento di ricerche storiche,filosofiche e pedagogiche), le Lessico lntellettuale Europeo (CN R.), l' Universite catholique de Louvain a Louvain-la Neuve (lnstitut Superieur de Philosophie) et patronnee par la Presidence ltalienne de Ia C.E.£.1996 (AcademiaBelgica, 23-25 rnai 1996) &lites par Jacqueline HAMESSE LOUVAIN-LA-NEUVE 1997 Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation reserves pour tous pays. Copyright© 1997 Federation Intemationale des Instituts d'Etudes Medieva1es College Cardinal Mercier Place du Cardinal Mercier, 14 B 1348 LOUV AIN-LA-NEUVE D/1997(1243/3 TABLE DES MATIERES Introduction, par J. HA.MESSE.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . vii A. DE LmERA, Le latin,veritabl~ langue de la philosophie ? . . . . 1 P. TOMBEUR, La « latinitas », realite linguistique et culturelle europeenne . .. . . . . .. . . . .. . . .. . . . . .. . . . . .. .. .. .. .. . . .. . . .. . . .. . . . 23 C. DIONISOTTI, Philosophie grecque et tradition latine ........... 41 H. HUGONNARD-ROCHE, La tradition syro-arabe et la formation du vocabulaire philosophique latin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59 F. BossiER, L'elaboration du vocabulaire philosophique chez B urgundio de Pise ............................................. 81 Ch. BURNETT, The Latin and Arabic Influences on the Vocabulary concerning demonstrative Argument in the Versions of Euclid's Elements associated with Adelard ofBath.......................................................... 117 a G. ENDRESS, Du grec au latin travers l'arabe: la langue, creatrice d'idees dans la terminologie philosophique...... 137 D. JACQUART, De l'arabe au latin: !'influence de quelques choix lexicaux (impressio, ingenium, intuitio)............. 165 G. SPINOSA, Neologismi aristotelici e neoplatonici nelle teorie medievali della conoscenza: alteratio, alteritas, sensi- tivus, scientificus, cognoscitivus ... .. .. . .. ... .. .......... ... 181 A. ZIMMERMANN, Les divers sens du terme « compositio » chez Thomas d' Aquin......................................... 221 J. HAMESSE, Un nouveau glossaire des neologismes du latin philosophique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 237 M. FATTORI, La survivance du latin comme langue xvne philosophique jusqu'au siecle........................ 255 Index des auteurs anciens et mooievaux...... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 287 Index des auteurs modernes.... ... ........... ... ... . ... ..... ... ..... 292 Index des manuscrits.. ...... ........... ....... ... ..... ... .... .. ...... 298 INTRODUCTION L'idee de ce Colloque est nee ala suite d'une demande adressee aux a Academies etrangeres etablies Rome par le Conseil des Ministres italiens a l'occasion de la Presidence italienne de la Communaute europeenne. La proposition portait sur I' organisation de manifestations culturelles ayant une dimension europeenne et une ouverture vers le bassin de la Mediterranee afin de repondre aux objectifs concernant la a culture exprimes en juin 1995 Barcelone lors de la Presidence espagnole de la C.E.E. Le Colloque qui a reuni a Rome quelques a medievistes europeens repondait cette attente ; a ce titre, il fut a d'ailleurs repris dans la liste officielle des manifestations patronnees cette occasion par l'Italie. Comme l'Ecole fran~aise de Rome avait organise une rencontre sur La langue latine, langue de Ia philosophie en 1990, en se limitant a l' Antiquite, il no us a semble interessant de poursuivre 1' enquete entreprise il y a six ans et de voir comment evoluait le lexique philosophique pendant les siecles suivantsl. Le theme retenu pour cette rencontre repondait done a deux objectifs : a montrer la dimension europeenne du lexique philosophique europeen travers la latinitas et poursuivre la recherche entreprise par 1' Ecole fran~aise sur la langue philosophique latine de 1' Antiquite. a Les medievistes sont tout naturellement prepares affronter un theme de cet ordre. Disposant des premiers resultats rassembles en 1990, ils peuvent elargir le champ des recherches au millenaire suivant en montrant tout aI a fois ce que le latin scolastique doit au latin classique, a mais aussi ce qui constitue sa specificite travers les aleas de l'histoire. 1 La langue latine langue de la philosophie. Actes du colloque organise par I' Ecole fran9aise de Rome avec le concours de I'Universite de Rome « La Sapienza » (Rome, 17-19 mai 1990) (Collection de I'Ecole fran9aise de Rome, 161), Rome, 1992. viii IN1RODUCTION a D'autre part, la presence Rome du « Lessico intellettuale europeo » permettait d'aller plus loin encore et de depasser les frontieres du moyen age2. Ce Colloque fut done le resultat d'une collaboration entre plusieurs organismes universitaires et scientifiques. a La dimension culturelle de 1' Europe preoccupe juste titre nos dirigeants. Comment retrouver notre patrimoine commun dans un continent ou les nations d'abord, les regions ensuite, ont mis !'accent sur des particularismes. L'absence de langue commune ne favorise pas la communication entre le Nord et le Sud. Pour avoir une arne, la Communaute europeenne a besoin plus que jamais de retouver ses a racines culturelles. Seulle passe peut lui donner une reponse et !'aider retrouver ce qui lui fait aujourd'hui defaut. En ce qui conceme les diverses langues, on constate que certaines associations europeennes se sont creees pour essayer de resoudre le probleme de plurilinguisme3. L'une d'entre elles a d'ailleurs organise un Colloque sur le theme des Langues d' Europe. Une des communications qui y fut presentee reprend un sujet apparente au notre : Les latinites au service du plurilinguisme europeen4. Le theme developpe pendant ces trois joumees avait pour but de montrer comment la langue philosophique europeenne trouve pour une bonne part l'origine de son vocabulaire technique dans le latin medieval, notamment par 1' intermediaire des traductions latines de textes philosophiques et scientifiques grecs, syriaques, arabes et hebreux. a L'adaptation d'une langue l'autre n'allait pas toujours sans poser de probleme, ce qui explique qu'un grand nombre de neologismes ont ete a a crees cette epoque pour pallier la pauvrete du latin dont le caractere concret ne facilitait pas !'expression de certains concepts techniques et d'idees abstraites. La langue latine evolua done pour s'adapter a 2 Ce centre du C.N.R., dirige par le Professeur T. Gregory, s'est specialise dans xvue xvme l, etude du lexique philosophique latin des et siecles. 3 L' Association pour le Rayonnement des Langues europeennes (ARLE) fut creee en 1991 pour traiter des questions concernant le plurilinguisme europeen. Son siege a se trouve Paris. 4 J. Meyers a presenre cette communication lors du Colloque Langues d' Europe consacre a Que/le strategie pour developper le plurilinguisme en Europe ? Les Actes de la rencontre ont ete publies par ARLE dans Ia revue Europe plurilingue, 1997. L'article qui nous concerne occupe les pp. 101-112. INTRODUCTION ix !'expression de ces sources diverses. C'est ainsi qu'on trouve un nombre impressionnant de neologismes crees pendant l'epoque medie vale pour designer des concepts abstraits ou des termes scientifiques et techniques. Ces neologismes etaient soit des translitterations de mots grecs ou arabes, soit des« latinisations »de vocables d'origine etran gere, soit des creations propres realisees sur la base de racines latines deja existantes. D'autre part, les capacites linguistiques des traducteurs medievaux n'etaient pas toujours excellentes, ce qui ne facilitait pas leur travailS. L 'etymologie de certains neologismes etait parfois douteuse ; i1 en resulte que les humanistes ne les ont pas toujours adoptes et conserves. Mais on retrouve malgre cela une partie de ces creations linguistiques medievales dans les langues vemaculaires et notre lexique technique contemporain remonte partiellement au moyen age. Sans le passage au latin realise par les traducteurs medievaux une bonne part du patrimoine culture! antique aurait probablement disparu. Or la pen see occidentale moderne et contemporaine est en grande partie redevable aux theories philosophiques et scientifiques elaborees depuis 1' Antiquite tant dans les pays europeens que dans ceux du bassin de la Mediterranee. La philosophie grecque et arabe ne serait pas parvenue jusqu'a nous sans !'influenced' Athenes, de Constantinople, de Bagdad et de Damas. Les sciences grecques et arabes ont connu une transmission similaire et c'est grace aux traductions latines que bon nombre de textes ont survecu et sont parvenus en Occident. La vague de traductions qui a commence au debut de notre ere a connu son plein epanouissement pendant l'epoque medievale. Grace aux delegations chretiennes envoyees de Rome a Constantinolpe, grace aux 5 La difficulte rencontree par les traducteurs dans I'a daptation de termes d'origine a etrangere en latin est soulignee par Simon de Genes, medecin ala cour des Papes Ia fin du 13e siecle. A propos d'une traduction de l'oeuvre de 'Ali ibn al-' Abbas, il affirme avoir eu des difficulres de comprehension dues al 'origine etrangere de certains a termes dont il ne parvenait pas saisir le sens exact : « Nam vocabulorum que continet quedam neque greca neque arabica sunt, et aliqua graeca et aliqua arabica sed ad latinum modum declinandi extorta et ob hoc a propria relatione corrupta et ut difficillime expositionis multa dereliqui ». (Cite par A. PARAVICINI-8AGLIANI, Medicina e scienze della natura alia Corte dei Papi nel duecento (Biblioteca di "Medioevo Latino". Collana della "Societa internazionale per lo studio del medioevo Iatino", 4), Spoleto, 1991, p. 196.) X INTRODUCTION voyages entrepris par les europeens tout autour du bassin de la Mediterranee, puis pendant la « reconquista », les textes se sont mis a circuler dans les deux sens. Pour etre accessibles aux europeens, ils devaient etre traduits en latin, langue de culture de tous les intellectuels a de cette epoque. Des centres de traduction se formerent done divers endroits : la Sicile et le Royaume de Naples pour les textes scientifiques et philosophiques, Saleme pour les textes medicaux, Tolede pour des textes traduits de l'arabe, les Pays-Bas et le Nord de la France pour les textes traduits du grec etc. A cette epoque, europeens, arabes et hebreux a travaillaient ensemble et s 'entraidaient souvent pour rendre accessible tous la culture de leurs ancetres. Le patrimoine culturel leur etait commun. a Nous savons que le latin medieval est l'origine de bon nombre de langues vemaculaires qui ont donne naissance aux diverses langues europeennes. Il est done indispensable de se pencher sur 1' evolution du latin medieval pour reconstituer le lexique philosophique actuel, tributaire en grande partie de la philosophie grecque et des sciences arabes. Actuellement ce travail est rendu difficile par la penurie de a dictionnaires du latin medieval. Repondant cette critique, l'Union Academique Internationale a mis en chantier un grand projet de dictionnaires nationaux. Nous sommes desormais sur la voie d'une realisation dans ce domaine. Malheureusement, si les premieres lettres de 1' alphabet sont mieux documentees, puisque parallelement le a a Mittelateinisches Worterbuch public Munich a paru pour les lettres A a C et que toutes les entreprises en cours !'exception de la France ont commence leurs publications par les premieres lettres de I' alphabet, il faut bien avouer que nous restons tres demunis concernant les mots a a commen~ant par les lettres P Z. Les equipes nationales travaillent un rythme different et l'etat d'avancement de leurs publications differe a beaucoup d'un pays I' autre. Si le probleme de l'etablissement de dictionnaires generaux du latin medieval est en voie de solution, il n 'en va pas de meme pour la constitution de lexiques et de glossaires specialises. Non seulement les recueils datant de l'epoque medievale restent dans la plupart des cas a inedits, comme 1' a bien montre un Colloque organise Brice en 1994 sur a Les manuscrits des lexiques et g lossaires de l' Antiquite tardive la fin du moyen age dont les Actes viennent de paraitre, mais faute d'editions critiques realisees pour les textes specialises de l 'epoque, nous restons dans l'impossibilite de dresser des listes representatives do vocabulaire

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