Université Aristote Faculté des Lettres Département de Langue et Littérature Française Section de Littérature Amour et spiritualité dans l’œuvre de John Donne et d’André Gide : Convergence, divergence et intertextualité. Επιβλέπων καθηγητής :κος Φρέρης Συνεπιβλέποντες Καθηγητές - Μέλη της Επιτροπής: κα Γεµενετζή- Μαλαθούνη και κα Γκρατσιέλλα Καστελλάνου. Κωνσταντίνα M. Βλάχου Ηµεροµηνία παράδοσης : 11/06/2010 Table de matières Préface…………….. ………………………………………………………………………………..p. 1 Chapitre 1 : Méthodes de recherche ................................................................................................p. 6 Chapitre 2 : Des dimensions biographiques et spatio – temporelles dans l’œuvre de John Donne et d’André Gide………………………………............................................................................……..p. 8 Chapitre 3 : À la recherche d’amour …………………………………………...............................p. 20 Chapitre 4 : À la recherche de spiritualité …………………………..............................................p. 32 Chapitre 5 : Politique dans l’œuvre de Gide et Donne ……......................................................….p. 39 Chapitre 6 : Commentaire, recherche et conclusions ………....................................................….p. 62 Conclusion …………………………………………………………………………………………...p. 66 1 Constantina Vlahou Amour et spiritualité dans l’œuvre de J. Donne et d’A. Gide Préface Cette étude portant sur l’Amour et spiritualité dans l’œuvre de John Donne et d’André Gide : convergence, divergence et intertextualité a comme but principal de déclarer, d’exprimer et de commenter le dialogisme qui régit la thématique et les recherches des deux auteurs et de se concentrer sur les points qui les unissent ou les repoussent en ce qui concerne leurs choix de thèmes. Donc, il s’agit d’une étude de caractère de « stoffgeschichte »1. Conjointement cette étude fait l’effort de contextualiser l’œuvre donnesque et l’œuvre gidienne sous la tutelle de Weltliteratur en adoptant une approche synchronique et diachronique. Simultanément cette étude examine, observe et commente, au travers de la méthode herméneutique de l’intertextualité, comment l’ensemble de la littérature- que ce soit des œuvres antérieures ou postérieures à l’époque de Donne ou de Gide- se réverbèrent ou font une rétroaction dans l’œuvre donnesque ou gidienne. Le choix du sujet et la référence à Donne et à Gide n’est pas le fait d’un hasard mais ils ont été faits parce que Donne et Gide vivent une dualité dans leur vie et ils désirent, comme en témoignent leurs écrits, unir cette antinomie dans leur identité. Bien que ces deux auteurs soient réputés et que plusieurs études aient été écrites sur eux, nous ne connaissons pas l’existence d’aucune étude qui parallélise ou compare leurs œuvres. Les deux créateurs composent en puisant dans leurs propres expériences. John Donne a été un poète de l’Angleterre réformatrice de la Renaissance. Né catholique sous la règne de la Reine Élisabeth I; il a été le témoin des émasculations et des exils de ses frères de croyance. Le successeur d’Élisabeth I, James I, a laissé régner une politique plus tolérante ; cependant Donne s’est converti à l’Anglicanisme pour avoir accès à l’hiérarchie cléricale. André Gide, écrivain français du XIXe et XXe siècles, a créé dans une France en plein changement et évolution en ce qui concerne les pratiques financières, industrielles, guerrières et colonialistes. L’identité double de Gide ne s’appuie pas sur son tiraillement entre le catholicisme et le protestantisme. Gide est bien sûr chrétien. Cependant son épée de Damoclès est sa double identité 1 Guyard, M.-F. La littérature comparée, Les Presses Universitaires de France traduit en grec par Zacharias Siaflekis, éditions Zacharopoulos, Athènes, 1990. p. 27. 1 Constantina Vlahou Amour et spiritualité dans l’œuvre de J. Donne et d’A. Gide sexuelle et ses efforts de réunir ces deux pôles antinomiques, son éducation stricte et conservatrice avec les impulsions de son identité homosexuelle. John Donne et André Gide sont deux hommes de lettres dont l’œuvre de l’un est substantiellement divergente de celle de l’autre, surtout en ce qui concerne la morphologie et le genre littéraire qu’ils ont choisi. Pratiquement, Donne se manifeste à travers des poèmes et des sermons tandis que Gide extériorise ses croyances surtout à travers des récits et des pièces. Il utilise principalement le discours narratif. Cette antinomie est à attribuer aux différences de contexte spatio-temporel et politique où les deux écrivains ont vécu et ont écrit. Cette étude emploie surtout la méthode herméneutique de l’intertextualité parce que cette méthode, bien que nouvelle en tant qu’outil de la théorie de la littérature, trouve son existence dans l’antiquité. Samara nous informe qu’il y a des germes de l’intertextualité dans les dialogues platoniciens, dans le Phèdre et dans l’Ion.2 Selon Litsardaki : La théorie intertextuelle est fondée sur le concept que dans un texte il y a des motifs, des formes narratives, des expressions, des topoi littéraires, des citations et des systèmes descriptifs qui rappellent d’autres textes et qui apportent un surplus de sens au texte étudié.3 Dans le premier chapitre de cette étude nous analysons les doctrines de l’herméneutique intertextuelle pour justifier notre choix. Cependant nous nous référons aussi à d’autres méthodes théoriques auxquelles nous avons recours selon les cas. Dans la deuxième partie de la recherche nous nous appuyant largement sur à « What is an Author ? » de Michel Foucault, nous fournissons au lecteur des informations biographiques concernant Gide et Donne et nous lui apportons des éléments socioculturels sur leur époque respective. D’après Foucault, le contexte spatio-temporel de l’auteur agit sur la totalité de ses œuvres. Foucault soutient 2 Litsardaki Maria, Desguisant et difformant à nouveau service : itinéraires intertextuels de Montaigne à Molière, Thessalonique, University Studio Press, 2005. p. 9 3 Litsardaki Maria, Desguisant et difformant à nouveau service : itinéraires intertextuels de Montaigne à Molière, Thessalonique, University Studio Press, 2005. p. 9 2 Constantina Vlahou Amour et spiritualité dans l’œuvre de J. Donne et d’A. Gide également que le nom de l’écrivain le classe dans le Weltliteratur, il le différencie des autres écrivains et précise, simultanément, les relations intertextuelles.4 Ici, il faut dire que cette étude n’exhausse pas l’ensemble de l’œuvre donnesque ou gidienne. Le corpus littéraire de cette étude se limite, en ce qui concerne Donne, aux Chansons et Sonnettes, à ses élégies, à ses satires, à ses sermons et à quelques-uns de ses épigrammes. En ce qui concerne Gide nous nous occupons de ses œuvres les plus célèbres comme Les faux-monnayeurs, L’Immoraliste, Corydon, La Porte étroite, Le Voyage d’Urien, La Symphonie Pastorale et Le Retour de l’enfant prodigue. La troisième partie de l’étude examine l’érotisme fervent, la recherche amoureuse, l’amour infidèle, l’amour qui n’est pas réciproque, l’amour homosexuel et l’amitié dans l’œuvre donnesque ou gidienne. Cet essai se base sur les théories de l’intertextualité que nous indiquons dans le premier chapitre. Il y a bien sûr le dialogue entre Donne et Gide, c'est-à- dire que les deux auteurs se préoccupent et traitent la même matière thématique. Parallèlement, il s’établit un dialogue entre Donne ou Gide et le Weltliteratur, les symboles, les archétypes et les histoires du passé. Nous, lecteurs de La Symphonie pastorale, nous comprenons l’amour du pasteur pour Gertrude parce que nous sommes familiers de l’amour de Pygmalion et Galatie. Nous, les lecteurs, nous connaissons par expérience la chaleur de l’amour et le désir ou le refus des êtres néoplatoniciens de créer leur univers autonome. C’est nous aussi, les lecteurs, qui sentons que les faux-monnayeurs altèrent l’amitié, une valeur sublime et exaltée pendant les siècles soit par des auteurs classiques soit par l’Église. Il est évident, comme nous le présenterons dans le premier chapitre, qu’un signe renvoie sans cesse à un autre qui, à son tour, renvoie lui-même à un autre. Dans le troisième partie, il y a aussi une référence au freudisme, au lacanisme et à la rêverie bachelardienne parce que ce sont les éléments oniriques 4 Sur l’écrivain voir Pesketzi, K. Maria, Théorie de la littérature et critique littéraire néohéllenique, aux carrefours du parole grecque, directeur de la série : Takis Mendrakos, éditions Savvalas, 2003, Athènes. p.26- 33.(en grec). 3 Constantina Vlahou Amour et spiritualité dans l’œuvre de J. Donne et d’A. Gide qui conduisent l’âme à la saga sentimentale et non au sentimentalisme cru et trivial. La quatrième partie de cette étude se réfère à la recherche de la spiritualité dans laquelle s’embarquent Donne ou Gide. Afin de matérialiser nos dires, nous avons recours à leurs livres, leurs correspondances et leurs journaux. Comme le dit Culler, en se référant à Richard Rorty, De principe, depuis l’époque de Goethe, de Macauley, de Carley et d’Emerson, il s’est développé une nouvelle forme d’écriture qui n’est, ni l'appréciation des vertus des produits littéraires, ni l’histoire de la pensée, ni la philosophie morale, ni la prophétie sociale mais est tout cela à la fois, mélangé en un nouveau genre.5 Donne et Gide prennent soin de leur élévation spirituelle. Donne et Gide exaltent la passion du Christ, ils désirent, à travers leurs héros, acquérir le sublime par le sacrifice et ils sont conscients de la mort et de l’impuissance humaine. Par exemple, les valeurs de Michel dans L’immoraliste s’écroulent quand il perd ses repères fiables, quand les éléments bachelardiens le trompent. Donne, comme un apôtre moderne de Dieu, écrit aussi des sermons. Dans la cinquième partie de cette étude nous nous référons à la recherche politique de Donne et de Gide. Il faut aussi mentionner que pour Donne et pour Gide les recherches amoureuse, spirituelle, pieuse, intellectuelle et politique ne sont pas compartimentées, mais interdépendantes. Ces recherches ne sont que des expressions de leur existence humaine qui fait appel à Dieu, le créateur divin et elles constituent des nuances diverses du même spectre quotidien et humain. Selon T. S. Eliot, Donne « sent sa pensée ».6 Au début, il y a les traits qui caractérisent Donne ou Gide comme protestants ou comme catholiques. Le choix doctrinal dénote leur tendance spirituelle. Mais c’est à travers leur politique que nous sommes conscients de leur être et statut social. D’après Culler, Louis Althusser a amené le méta- structuralisme au niveau du marxisme. Selon la théorie marxiste, et malgré ses différences internes, les textes appartiennent à une hyperstructure basée sur une 5 Sur Rorty voir Culler, Jonathan. Culler, Jonathan. Théorie de la littérature : une brève introduction, traduite en grec par Kati Diamantakou, , 2ième édition Editions Universitaires de Crète, 2003, Héraklion,.p. 4. Traduit par Christian Dunez. 6 BYATT, A. S Feeling thought: Donne and the embodied mind dans The Cambridge Companion to John Donne, ed by Achsah Guibbory, Cambridge University Press, 2008. p. 247. 4 Constantina Vlahou Amour et spiritualité dans l’œuvre de J. Donne et d’A. Gide infrastructure économique. Selon Althusser, il y a une psychologie particulière de la personne qui appartient dans une société particulière.7 De cette manière, Donne dénonce l’hypocrisie sociale et professionnelle dans ses élégies et ses satires, Gide dénigre l’hypocrisie du clergé dans Les Caves du Vatican et dans La symphonie pastorale. De cette façon Gide et Donne donnent la parole à des minorités, aux jeunes et aux femmes, et par conséquent ils touchent les problématiques de la culture jeunes comme le font les inspirateurs du blog La Génération 1000 euros, un livre moderne qui dénonce et en même temps satirise l’impasse dans laquelle des jeunes gens se trouvent face aux conditions de travail qui leur sont proposées. Donne et Gide touchent aussi la condition féminine parce qu’ils esquissent plusieurs types de femmes dans leurs œuvres, ils les méta-définissent et il ne les enferment pas dans des rôles prédéterminés. Donne et Gide touchent aussi au colonialisme mais d’une façon précaire. Ils vivent la politique expansionniste et elle les fascine; cependant Gide, comme d’autres intellectuels, ose parfois dénoncer les conquêtes occidentales aux dépens des civilisations qui lui sont étrangères.8 L’ensemble de cette étude est truffé d’exemples d’autres écrivains dont l’œuvre a les mêmes centres d’intérêts que Donne ou Gide. Ce sont soit des auteurs de l’Antiquité, des auteurs Latins, Les Écritures, Shakespeare, Pétrarque, Ibsen ou beaucoup d’autres. À la fin, nous essaierons de rassembler tout ce qu’on a dit et de tirer une conclusion commentaire édifiante et éclairante que puisse servir de point de départ pour une étude plus étendue. Cette conclusion accentue la dualité inhérente dans l’œuvre donnesque ou gidienne, le rapprochement thématique de l’œuvre de 7 Culler, Jonathan. Culler, Jonathan. Théorie de la littérature : une brève introduction, traduite en grec par Kati Diamantakou, , 2ième édition Editions Universitaires de Crète, 2003, Héraklion (Literary Theory : A very short introduction),.p.179. Sur les théories marxistes voir aussi Fokkema Douwe & Ibsch Elroud dans Théories de la littérature traduit en grec de Yannis Parissis, 8ième édition, éditions Patakis, 2007,p. 139-222. (en grec) 8 Sur le méta-colonialisme voir Culler, Jonathan.. Théorie de la littérature : une brève introduction, traduit en grec par Kaiti Diamantakou, 2ième edition Editions Universitaires de Crète, 2003, Héraklion, p.181. (Literary theory : a very short introduction). 5 Constantina Vlahou Amour et spiritualité dans l’œuvre de J. Donne et d’A. Gide Donne de celle de Gide et enfin elle commente comment le plagiat et la réécriture des formes ou des thèmes, par ces auteurs, contribuent à leur œuvre. Cependant, nos propres conclusions en tant que lecteurs sont tirées de notre propre expérience. Nous nous percevons la réalité d’une certaine manière parce que nous sommes qui nous sommes, des lecteurs qui sentons les œuvres avec leurs préjugés. 9 Chapitre 1 Méthodes de recherche La principale méthode de recherche de cette étude est l’intertextualité parce qu’elle constitue une méthode pratique qui semble embrasser les théories et les doctrines de théoriciens méta-structuralistes et psychanalystes, comme celles de Riffaterre et celles de Kristeva. En même temps, l’herméneutique intertextuelle rejoint les antinomies d’autres théories littéraires et elle réécrit les interprétations littéraires. Le terme intertextualité a été inventé par Julia Kristeva.10 Pour une définition concise de l’intertextualité nous avons eu recours à Piégay-Gros. Selon elle « L'intertextualité est donc le mouvement par lequel un texte récrit un autre texte, et l'intertexte l'ensemble des textes qu'une oeuvre répercute » (Piégay-Gros, 1996, p. 7).11 L’existence de l’intertextualité est ancienne. Dans Ion, Plato dit que les poètes significatifs sont possédés par Dionysos comme s’ils étaient des vierges bachiques. Bakhtine a affirmé que les dialogues platoniques sont ambigus et possèdent de multiples facettes. Worton et Still soutiennent aussi que cette inspiration poétique grâce à la Muse constitue une allégorie du processus créatif 9 Sur la théorie de la perception voir Fokkema Douwe & Ibsch Elroud dans Théories de la littérature traduit en grec de Yannis Parissis, 8ième édition, éditions Patakis, 2007, (en grec)p. 223 -262. p. 223- 262 et Hawthorn, Jeremy, Ouvrir le texte avec une clé, une introduction à la théorie de la littérature, 4ième édition, Presses Universitaires de Crète, 2002, Héraklion. p. 187- 217. 10 Introduction dans Intertextuality: theories and practices edited by Michael Worton and Judith Still, Manchester University Press, 1990, reprinted 1991, 1993. p. 1. 11 http://www.trackbusters.fr/definition-intertextualite.html (22/4/2010) 6 Constantina Vlahou Amour et spiritualité dans l’œuvre de J. Donne et d’A. Gide qui symbolise la pénétration des textes antérieurs ou contemporains au texte lui- même, à travers l’auteur.12 Frow soutient que le concept d’intertextualité demande que (nous percevions le) texte non comme une structure existante en elle-même, mais différentielle, historique et formée par des temporalités divergentes qui sont tracées dans le texte en présence. Les textes sont formés par la répétition et la transformation d’autres structures textuelles.13 Pour sa part, Riffaterre atteste que la lecture impose au lecteur de chercher et trouver l’intertexte et que l’expérience montre que l’intertextualité continue d’exister même quand le lecteur n’a pas connaissance de l’intertexte. Pour lui, l’intertextualité constitue une structure universelle avec sa sémiotique des opposés polaires ; d’après lui, la lecture n’est qu’une analyse.14 Riffaterre soutient aussi que « le lecteur est forcé de chercher le sens » c'est-à-dire « la signifiance » « à l’intérieur du nouveau cadre de référence donne par le texte ».15 L’intertextualité parait être la méthode appropriée pour cette étude parce que l’œuvre donnesque et l’œuvre gidienne ont des liens de parenté avec les auteurs de l’Antiquité et les Pères de l’Eglise. Leurs œuvres servent aussi comme métatexte16 à d’autres auteurs, qu’ils leur soient contemporains ou pas. D’autre part, d’après la théorie de l’intertextualité et en spécifique pour Riffaterre « la notion du texte comprend « aussi son lecteur et l’ensemble des réactions possibles du lecteur au texte » » 17 Comme l’exprime Kristeva « lecture signifie 12 Introduction dans Intertextuality: theories and practices edited by Michael Worton and Judith Still, Manchester University Press, 1990, reprinted 1991, 1993. p. 31-32. 13 Frow, John Intertextuality and ontologyv dans Intertextuality: theories and practices edited by Michael Worton and Judith Still, Manchester University Press, 1990, reprinted 1991, 1993. p.45. 14 Riffaterre Michael, Compulsory reader response: the intertextual drive dans Intertextuality: theories and practices edited by Michael Worton and Judith Still, Manchester University Press, 1990, reprinted 1991, 1993. p.57, 74 et 77. 15 Riffaterre Michael L’illusion référentielle dans Littérature et réalité, Seuil, 1982. p. 94. 16 D’apres Litsardaki «la métatextualite, étant une relation de commentaire, renvoie aux textes de critique par excellence, qui se construisent fondés sur un autre texte dont ils parlent ». Litsardaki Maria, Desguisant et difformant à nouveau service : itinéraires intertextuels de Montaigne à Molière, Thessalonique, University Studio Press, 2005. p. 22. 17 Litsardaki Maria, Desguisant et difformant à nouveau service : itinéraires intertextuels de Montaigne à Molière, Thessalonique, University Studio Press, 2005. p. 11. 7 Constantina Vlahou Amour et spiritualité dans l’œuvre de J. Donne et d’A. Gide participation aggressive»18. S’appuyant sur cette thèse, cette étude, pour extraire des conclusions, a aussi recours au principe de Jauss qui, selon Eagleton, fait l’effort de situer le texte dans un horizon historique, c'est-à-dire dans le contexte culturel de sa production et dans les horizons modifiables des lecteurs.19 Chapitre 2 Des dimensions biographiques et spatio – temporelles dans l’œuvre de John Donne et d’André Gide. En guise de compréhension Les exigences contemporaines de la théorie et de la critique littéraire rejettent la conception de l’écrivain comme le seul éclaireur et annonciateur du message textuel comme le proclame le méta-structuraliste Roland Barthes dans son essai «la mort de l’auteur»20, où il soutient que l’auteur n’est pas la voix autoritaire qui se confie au lecteur mais n’est qu’un être jouet des forces sociopolitiques, économiques et traditionnelles externes. D’autres théories refusent que l’existence d’un corpus littéraire soit objective et elles préfèrent situer la signifiance d’une œuvre littéraire par rapport au lecteur. Jauss, le père de la théorie de la perception, a soutenu, en particulier, que «l’œuvre littéraire n’est pas un objet existant en soi qui présenterait en tout temps et à tout observateur la même apparence».21 Cependant, Michel Foucault atteste que l’existence du nom de l’auteur facilite la classification des textes, les relie ou les distingue des autres et spécifie leurs relations internes. «Foucault affirme aussi qu’avec la biographie, les perspectives et les choix sociaux de l’auteur on peut expliquer quelques faits dans le texte avec leurs altérations et 18Introduction dans Intertextuality: theories and practices edited by Michael Worton and Judith Still, Manchester University Press, 1990, reprinted 1991, 1993. p. 11. 19Eagleton, Terry, Théorie de la littérature: une introduction, introduction et surveillance de la traduction par Dimitris Tziovas, éditions Odysseas, 1989, réimprimé pour la 4ième fois 1996. p. 134. (en grec) 20 Dans l’essai homonyme de BARTHES, Roland The Death of the Author dans Image, Music, Text., selected and edited by Stephen Heath, Fontana Press, 1977. p. 142 - 8. 21Pour une esthétique de la réception dans G.Fréris, Notes du cours «Introduction à la Littérature Générale et Comparée» (en grec). Université Aristote de Thessalonique, 2003-04, p. 30. 8
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