1938 - n° 0 folklore aude OROUPE AUDOIS D'ÉTUDES FOLKLORIQUES FOLKLORE-AUDE REVUE MENSUELLE Chèques Postaux No 20.868 Montpellier AOUT 1938 SOMMAIRE Les Schèmes Folkloriques ... ..... ... Abbé Paul Montagné La dérastoulhado ........................ Claudion Rogues Quelques notes sur le costume traditionnel féminin au Pays Narbonnais..... A M. Ponrouch Petit Questionnaire sur la Géographie folklorique des ......... ...... Pays de l'Aude ....... . L. Alibert Folklore Préhistorique de l'Aude (suite) Sur le serpent LES SCHÈMES FOLKLORIQUES Les considérations que nous livrons à nos lecteurs, sous un titre qui paraîtra quelque peu nouveau, et peut-être même pré- tentieux en matière folklorique, nous ont été suggérées par une remarque intéressante de M. Nelli, au cours d'une des séances hebdomadaires de notre Groupe d'Etudes. Il est curieux d'observer la communauté d'attitudes kinésiques et de langage parlé, que met inconsciemment en. jeu, dans les individus d'un même groupe régional populaire, ce que nous appellerions volontiers « leur entrée journalière dans les cadres sociaux de la vie collective ». Et notre confrère illustrait sa remarque par l'évocation parti- culière du comportement typique d'une bonne femme, qui monte dans un autobus, demande le ticket, le paye, et s'installe dans ce milieu itinérant. Du point de vue folklorique, il est éminemment instructif de noter, dans, la manière inconsciente d'agir et de dire de cette bonne femme, tout un ensemble d'attitudes et d'expressions, qui, sous une apparence toute individuelle, se retrouvent cepen- dant identiques, pour le même fait social, chez les personnes de sa classe et de sa région. Or, c'est cette similitude de réactions que le folkloriste essaie de découvrir dais les multiples manifes- tations de sentir, de penser, d'agir et de réagir de la classe popu- laire d'une même,contrée. Et voilà pourquoi, nous avons été amené à penser que ces formes homogènes et traditionnelles d'adaptation extérieure à la vie collective, de la part des individus d'un même groupe régio- -82 - nal populaire, sont commandées et façonnées par des dynamis- mes psychologiques, que nous avons appelés des « schèmes folkloriques ». Survivances organiques que nous nous représentons comme des cadres expressifs, incrustés dans l'âme populaire d'une contrée, et dans la réalité dynamogénique desquels viennent se modeler et s'uniformiser les manières de penser et d'agir des individus qui l'habitent. Envisagée sous cet aspect, la notion de « schème folklorique » apparaîtra déjà au lecteur moins abstraite et moins fantaisiste. Et pour qui en pénétrera le sens profond, le schème folklo- rique sera conçu comme l'analogue du schème ou de la loi scientifique, et représentera, par suite, ce que Rabelais aurait appelé « la substantifique moëlle » du fait brut folklo- rique. C'est d'ailleurs ainsi défini, qu'il peut être présenté com- me l'cbjet propre de la science folklorique. Et c'est la connais- sance de la nature positive de ce même objet, qui seule permettra la détermination de la méthode expérimentale, propre à une exploration et à une délimitation efficaces du vaste domaine folklorique « dont les frontières ne sont pas jusqu'ici bien nette- ment tracées ». (1). L'esprit humain apparaît' à qui sait l'observer, comme un riche réceptacle de formes homogènes et dynamiques de penser, de sentir, de juger et (le fabriquer, dont les problèmes de l'ori- gine et de la nature mettront aux prises, encore longtemps, les partisans de l'Empirisme et du Rationalisme. La question de l'origine « des schèmes folkloriques » ne saurait soulever de telles polémiques, car ils sont, c'est incontes- table, des créations spécifiques de l'expérience vitale d'une collectivité populaire déterminée, perpétuées par une tradition imprécise, et dont l'aspect est celui de survivances dynamo- géniques, puisqu'en elles, comme dans des moules actifs, s'uni- formisent le penser et le savoir faire du groupe qui en est l'héritier. Quelles sont les caractéristiques du schème folklorique ? Celles même de son origine, c'est-à-dire celles des nécessités d'adaptation vitale du groupe régional, aux conditions de son milieu climatérique et culturel, aiguillées, ajouterons-nous, d'une part, par le besoin naturel d'animer et de diviniser les forces inconnues, et de l'autre, par celui de vivre et de mieux vivre. Et c'est pourquoi, le schème folklorique est, à la vérité, frère du schème scientifique, du schème sociologique propre- ment dit, et de leurs dérivés : schèmes ethnographique, archéo- logique, etc., mais frère qui ne s'est pas ennobli, et qui a gardé les traits frustres de sa première origine. Produit non de la raison discursive, mais bien plutôt de l'intuition, du sentiment, de l'intérêt irréfléchi, le schème folklorique tient, de ces forces créatrices, l'imprécision de son aspect, l'incoordonné de ses formules, la tonalité magique de son enseignement, le régionalisme et l'inconscient de son conformis- T me. Il est plutôt croyance que dogme, et sa valeur pragmatique -83- est celle d'un savoir-faire empirique et restreint, non celle d'une technique logique et universelle. Aussi nous définissons le schème folklorique. une réalité psycho-sociale de nature imaginative, de tonalité magique et de portée empirique et principalement régionale, dont la fonction est celle d'un cadre psychique vivant, créé par l'expérience vitale, transmis par une tradition imprécise et restreinte, et dans les formes duquel viennent se façonner et s'uniformiser, d'une façon inconsciente, les besoins de penser et de fabriquer de l'âme po- pulaire d'un pays déterminé. S'il est donc une science et une philosophie folkloriques, ce sont celles des schèmes folkloriques et non des faits folkloriques, qui en constituent cependant la matière brute et exploitable. Et c'est pourquoi, d'ailleurs, les schèmes folkloriques sont aussi nombreux que les classes de faits folkloriques eux-mêmes. Sans vouloir en dresser ici la liste complète, le lecteur nous saura gré de lui en signaler quelques-uns. Ce sont ceux que tra- duisent, par exemple, l'art populaire et régional de bâtir et d'ordonner une maison, d'apprendre et d'exercer un métier, de tracer des routes, de fixer par des bornes leur entrecroisement, ou de rappeler aux passants, par des pierres symboliques, l'ori- gine et les événements bénéfiques ou maléfiques qui ont marqué l'histoire de leur inauguration; de construire « magiquement » les ponts qui enjambent les rivières, franchissent les précipices, rapprochent les montagnes. Notons aussi ceux qu'illustrent les modes traditionnels et po- pulaires de s'habiller, de s'entr'aider, de cultiver la terre, d'en séparer les lopins par des haies; les jurisprudences rudimen- taires et religieuses du mien et du tien, les croyances supersti- tieuses et les rites à tonalité magique qui les traduisent; les réjouissances publiques, à caractère sacré ou profane, qui célè- brent les vertus d'un saint, les gloires d'un héros ou simplement le retour des saisons, les influences des astres ou les bienfaits de la terre. Ajoutons aussi toutes ces thérapeutiques à base théur- gique et empirique, inventées pour contrarier des influences maléfiques occultes;; :ces coutumes par lesquelles l'âme du peu- ple traduit sa dévotion aux morts, sa foi en leur survivance dans un au-delà, et en leur participation effective aux événe- ments de la vie individuelle et sociale, et enfin ces formes typi- ques du parler régional qu'on appelle « proverbes », codes, semble-t-il, de la sagesse et du savoir-faire populaire, aussi bien que les contes et les chansons rythmées, où l'esprit de la foule, qui sent plutôt qu'il ne pense, trouve un dérivatif à l'uniformité, à la monotonie, aux contrariétés de l'existence, en créant des motifs de rire ou en personnifiant les travers et les ridicules du terroir. Créés sous la pression des besoins divers de la vie individuelle et collective d'une région, les schèmes folkloriques, extraits de tous ces faits bruts folkloriques, deviennent, pour la science qui sait les définir, les traits distinctifs de la mentalité populaire de cette même région, à tel point, que l'aisance ou l'inhabileté -84- des individus à s'y adapter, pourraient servir à déterminer le degré de leur naturalisation régionale. C'est à la recherche des schèmes folkloriques de l'âme popu- laire de notre terre d'Aude, que le Groupe Audois d'Etudes Folkloriques a déjà consacré utilement ses efforts, dans les ana- lyses de ces faits folkloriques, parues dans notre bulletin men- suel sous les titres : Le folklore du serpent, les feux de joie dans l'Aude, la Ramado, la Bargado, les outils agricoles de l'Aude, contes populaires, folklore préhistorique de l'Aude, et dans les deux études : Comment recueillir les proverbes, portée psycho- logique et sociologique des proverbes des pays d'Aude. Faire revivre et conserver nos traditions populaires audoises, tel est le but de notre Groupe folklorique. Cet amour du passé de notre petite patrie, cette vénération pieuse pour tout ce qui a été une expression de son âme, notre société voudrait, sinon les éveiller, du moins les grandir dans tous ceux qu'abritè notre belle région méditerranéenne et qui veulent se souvenir. Tâche délicate et laborieuse, autant pour recueillir ce passé de l'âme populaire, que pour l'interprêter judicieusement et sai- sir ce que furent ses aspirations véritables, sa foi sincère, son amour profond, son effort tenace, le sens et le savoir-faire de toute son existence. Il n'y a de science, dit-on, que du général : Non est scientia de individuo ». Avec la même conviction, nous affirmons qu'il n'y a de science folklorique que celle des schèmes folkloriques, définissant les forces vives et homogènes de l'âme populaire ré- gionale, dont les faits folkloriques sont l'expression sensible et suggestive. Aussi, l'ceuvre première et nécessaire à laquelle doit s'atteler une Société folklorique, c'est celle de la recherche de ces faits et de leur découverte sous l'écorce grossière qu'ils revêtent bien souvent. Car il n'est pas contestable, que dans l'effort deconstruc- tion de toute science historique, l'heuristique est la discipline in- dispensable qui prépare et garantit la fécondité de la critique. Et voilà pourquoi, nous restons persuadé que tout groupe folklo- rique qui a conscience du but à atteindre, doit d'abord travailler activement à l'organisation d'un musée folklorique. Il sera pour le public, qui cherche surtout la satisfaction de l'esthétique des yeux, un lieu de promenade historique éminem- ment attrayant. Le folkloriste, lui, en fera son atelier de travail, l'arsenal où il trouvera la matière frustre, mais authentique de ses analyses, et dont l'étude critique et l'interprétation scientifi- que lui permettront de faire de l'anthropologie régionale vraie et vivante, et de ressusciter ainsi l'âme populaire régionale sous les traits caractéristiques de toutes ses forces vives. A repenser judicieusement l'histoire de l'humanité, il semble que l'homme primitif a tout d'abord songé à organiser son exis- tence pour vivre et mieux vivre. De là, la formation progressive de techniques empiriques, acceptées par le clan, autant par con- formisme social que par persuasion de leur efficacité. - 8 - Mais tandis que l'ensemble du groupe agit suivant ces techni- ques empiriques, et pense d'après les croyances théurgiques qui les étayent, à côté, une élite se libère, progressivement, pourrait- on dire, de ce comportement collectif, en créant des disciplines scientifiques édifiées sur des conceptions rationnelles. Marchant côte à côte, ces manières de vivre et de penser devaient nécessairement s'influencer. Réciprocité d'influence si réelle, que, d'une part, la science comme les savants ne se sont jamais affranchis totalement de ce que nous appellerons « la men- talité magique primitive » et que de l'autre, la pensée et le savoir- faire populaire ont toujours manifesté quelque expérience scien- tifique. Malgré tout, tandis que la science progressait méthodiquement, codifiant avec logique ses techniques, et rationalisant ses concep- tions, la croyance populaire restait pénétrée de superstition, et sa pratique, fabriquée d'empirisme. Franchissons les siècles, atteignons l'époque dont nous som- mes et de là, jetons nos regards sur le passé de notre humanité, pour la voir penser et vivre, c'est-à-dire s'adapter progressive- ment aux exigences de son climat, de sa terre, de ses aspirations et du milieu régional qui se crée et évolue au hasard des circons- tances. Serait-il logique d'espérer connaître toute l'évolution de sa réalité complexe et diverse, et de retrouver toute son âme dans tel ou tel siècle, dans telle ou telle contrée, si l'on se bornait à interroger l'histoire de son élite, disons de sa pensée conceptuelle et scientifique ? Dans l'histoire de l'évolution de l'humanité, le fait scientifique nous apparait un peu comme le fils de famille modeste, qui s'est ennobli grâce aux dons privilégiés de son intelligence et aux efforts soutenus de sa volonté. Dans ce milieu de conceptions rationnelles et de techniques méthodiques, où il est parvenu, n'est-il pas à craindre qu'il perde quelque peu souve- nance de l'état d'âme sentimental et empirique qui fut celui des premières phases de son existence ? Le schème folklorique a gardé, lui, l'âme du foyer primitif; son parler, son penser, son agir ont encore la tonalité de la famille- souche; et à l'examiner de près, on le sent encore tout imprégné r de la sève frustre qui vitalisa ses premiers efforts et façonna ses premières croyances. Et c'est pourquoi, l'étude du fait scienti- fique nous introduit et nous maintient dans le domaine « civi- lisé » de notre humanité, où règne et légifère la raison discursive, armée des techniques méthodiquement codifiées. Celle du fait folklorique nous rapproche de ses premières ori- gines; elle nous met en contact plus direct, plus vivant, avec son âme primitive et nous permet, par suite, une compréhension plus vraie de ses forces vives, toutes faites d'intuitions profondes, d'impressions complexes et servies par des sens étonnement délicats et pénétrants. Fait scientifique, dirait Bergson, création du moi conceptuel et donc, largement conventionnel; schème folklorique, dirons- nous, réalité du moi fondamental et donc, proprement naturel. - 86 - Concluons qu'il existe une science et une philosophie folklori- ques. Les faits folkloriques en sont la matière frustre, c'est-à-dire l'expression spontanée et sensible des habitudes de penser, de sentir, de juger et de fabriquer d'une collectivité régionale. Seuls les schèmes folkloriques en constitue l'objet véritable et iconsis- tant, parce que traduisant en une notion homogène, ce qu'il y a dans ces faits, de psychologie, de fonctionnel, de collectif, de te_ durable et d'héréditaire. Ce sont ces réalités organiques qu'une tradition sans codes et sans formules, transmet fidèlement cepen- dant, d'une génération à l'autre, et dans le dynamisme typique desquelles, comme dans des moules vivants, viennent se façonner et s'uniformiser les besoins de croire, d'espérer, de vivre et de mieux vivre des individus d'une même région. Et c'est pourquoi, nous restons persuadé que l'oeuvre d'une Société folklorique ne peut être féconde et contribuer efficace- ment, non seulement à la résurrection de l'histoire locale d'une région déterminée, mais aussi à celle de l'histoire nationale, que si au travail perspicace d'une heuristique judicieuse, faisant ample moisson de faits folkloriques cruciaux, elle joint l'effort d'une critique avertie, pour extraire de ces faits, « cette substan- tifique moëlle » que nous avons appelé « les schèmes folklori- ques », et, au moyen desquels, le folkloriste qui aura de la science et du diagnostic fera revivre, dans sa vérité et dans sa beauté caractéristiques, l'âme populaire des régions de notre France. Abbé Paul MONTAGNÉ. Docteur ès lettres. (1) Citation empruntée à la Préface par G. H. Rivière, Conservateur du Département et du Musée National des Arts et Traditions populaires, de 'cuvrag: « Définition du Folklore» par André Varagnac, conservateur adjoint du Musée National des Arts et T. P. Cette étude est à notre avis, la mise à point la plus claire et la plus complète de la notion du fait folklorique. Analysé suivant une méthode avertie et judicieuse, ce fait nous est lumineusement présenté sous son aspect à la fois négatif et positif; et illustré par l'évocation ingénieuse et suggestive de quelques faits folkloriques typiques. Aussi nous en conseillons la lecture attrayante et instructive à quiconque voudra se faire une idée exacte de ce qu'est le Folklore. « Société d'éditions géographique, maritime et coloniale » - Rue Jacob, VI Ar., n° 17. Paris 1 1938. -- 87 - LA DERASTOULHADO La'darrièro garbo cargado e rajunido sul garbiè, me remembri que ton papeto, l'èl gaujous, se fretavo las mas ruscousos coumo de pèl d'ameliè e la voutz tindarèlo, disiô : demà, tous pichots, aniren derastoulhà le campàs ! E malgrat la secado que pla de cops s'ensacavo juncos al pri- gound dal terraire, las sièis mulos enjougatados se'n anavoun lou matis a punto d'albo, a travès lou pèiral dal cami rascanhut vès lou rastoul ount la lauseto e la cuquilhado ma°tinièros espi- goulavoun tous gras esparpalhats demest lou rastoul roussenc. Aroudalats sul camp, ton papeto fasiô la mesuro de tèrro a laurà per cado bouiè; midavo doutze cambados: Cadun preniô sa plaço e lou pounhet assegurat sul margac de l'estevo, las tiros e lou rastelat dins la ma gaucho, l'èl puntat sus la marco afustado a la cresto dal camp, alandavo la prumièro rego. Lou que fasiô la rego la mai dreito e la mai lusento, èro desinnat per enregà ton camp. Las sièis mulos enjougatados, dos per dos, las espallos plantados dins lou crin sedous de las coulassos fasiôn crica la cambeto de garric, las icambos plegados per l'esforç. Mentre que la mousso reviravo las turros rouginousos, encapelados de brocas pounchudos que la dalho aviô escapitat. Glodion ROGUES. Salles-d'Aude. r Glossaire. Derastcu, Chado, déchaumage. - Rajunido, mise en place. Remembri, je me souviens. - Papeto, grand- père. - Ga-ujous, joyeux. Ruscous, rugueux. - Tindarèlo, éclatante. Terraire, terre, terroir. - Enjougatados, mises sous le joug. - Peiral, macadam, sol pierreux. - Rascanhut, raboteux. - Cuquilhado, cochevis. - Espigoulà, glaner. - Aroudalat, qui a pris sa place. - Midà, mesurer. Estevo, mancheron de la charrue. - Tiros, rênes. - Rastelat, aiguillon ou fouet muni d'un curoir pour la charrue. - Alandà, ouvrir. - Enregà, tracer le premier sillon. - Cambeto, age de la charrue. -88- Mousse, versoir de la charrue. - Turro, motte. - Encapelat, couvert. - Broce, tige. - Dalho, faux. cou lasso /I'Y. CS.ICIL tle aq.e ; Iow CEa11LC ) Les tougattes étaient deux bois durs, d'une épaisseur carrée de 10 à 12 cm., cintrés aux deux extrémités, et reposant parallè- lement, sur deux colliers sans attelles, appelés : coulasses. Ces colliers bourrés de crin, et plus souvent de paille, étaient fermés; on les introduisait sur l'encolure de l'animal, en les engageant par la tête, par le cintre supérieur. Les jougates unissaient de front deux chevaux ou mulets La charrue (araire) avait le double de force constructive que la charrue -ordinaire à un cheval. Elle était tractée par un timon, en bois dur, dont l'extrémité venait se fixer dans un anneau de fer, placé 'à la partie supérieure de la branche inférieure de la jougatte, où il était retenu par une clavette. Les jougattes s'adaptaient sur les coulasses par 4 longues clavettes, une de chaque côté de l'encolure des animaux. J'ai toujours entendu désigner « les jougattes » (même un seul attelage) au pluriel. Prière d'adresser la correspondance et les documents à GROUPE AUDOIS D'ETUDES FOLKLORIQUES 70, Rue Trivalle Carcassonne (Aude). Prière d'adresser les demandes d'adhésion et les cotisations (20 fr.) à : M. Charles PRINCE, Trésorier, ,,,d,.,,, 1, Rue Parerie, Narbonne (Aude). Chèques postaux n ° 20.868 - Montpellier
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